y en a qui vouent cette argentine, juriste et universitaire*, aux gémonies, on l'a traitée de pute, mais, vous, jugez-en par les causes qu'elle défend : la défense du droit à la prostitution, du mariage et de l'adoption pour les homosexuels (hommes ou femmes), des méthodes de procréation artificielle, le végétarisme. Elle s'en prend au féminisme français, qu'elle juge trop moralisateur car demandant une extension toujours plus grande de la répression pénale et elle défend l'idée que la révolution sexuelle des années 1970 a été un échec partiel dans la mesure où elle a renoncé à ses ambitions émancipatrices. Toutes ces prises de position lui ont valu de violentes critiques, notamment de la part de certaines féministes françaises plus traditionnelles mais aussi de féministes radicales. Elle reçut le fervent soutien de certains militants et militantes des droits des minorités sexuelles tout autant que de vives critiques par d'autres.
---------------------------- "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose" Beaumarchais -------------------
Un homme en prison. Un autre qui a fui la Grande-Bretagne… Et pourtant tout ce qui avait été raconté sur eux était faux. Jemma Beale, 25 ans, vient d’être condamnée à 10 ans pour plusieurs parjures en Grande-Bretagne. Crue sur parole, cette mythomane mettait en cause des hommes innocents dans des histoires de viols créées de toutes pièces. Incroyable et pourtant les policiers ont donné dans le panneau. Et longtemps. 15 hommes innocents ont été inquiétés dont 1 condamné à 7 ans, 1 homme en fuite à l'étranger pour échapper à d'injustes poursuites.
condamné à 7 ans il a passé 2 1/2 en prison
"J'ai perdu beaucoup d'amis à cause de cela, parce que [certaines personnes me croyaient, d'autres non]", a-t-il déclaré.
"Ce qui était bien, c’était que j’avais une famille forte qui m’appuyait, qui [savait] que j’étais innocent, qui m’a protégé et fort.
"Je suis encore en train de récupérer pour être honnête, après combien d'années? Trois ans, c'est beaucoup de temps de ma vie." The Sun.
L’affaire DSK et l’activisme des féministes radicales : un livre de Marcela Iacub, « Une société de violeurs ? » L’affaire DSK a conduit des cercles féministes à des extrémités insoupçonnées. On se souvient, par exemple, de la sortie de Me Gisèle Halimi, réputée sensée et pondérée : « Comment voulez-vous croire, s’était-elle exclamée, qu’une simple femme de ménage, noire, mère célibataire de surcroît, ne dise pas la vérité ? Quel serait son intérêt ? » (1) Qu’une praticienne du Droit aussi expérimentée en vienne à proférer pareille ineptie montre à quelle extravagance par réflexes socioculturels conditionnés « la cause des femmes » peut entraîner même les personnes les plus réfléchies.
L’activisme dangereux des féministes radicales
Cette perte totale de repères rationnels a intrigué Marcela Iacub. Elle tente d’en expliquer l’énigme dans un livre intitulé « Une société de violeurs ? » (2). Les féministes radicales ont saisi, selon elle, l’affaire DSK pour populariser leurs revendications. Elles estiment, en effet, que le viol n’est pas puni comme il faut en France. Des enquêtes de victimisation montrent un grand écart entre le nombre de femmes qui disent avoir été victimes d’un viol, celui des plaignantes et celui des violeurs effectivement condamnés.
Le problème serait que la définition juridique du viol comme relation sexuelle contrainte par la force, la menace ou la surprise, serait inadéquate. L’absence de consentement serait un concept trop imprécis. Les féministes radicales voudraient tout bonnement que le témoignage de la femme qui se dit violée, constitue « une présomption irréfragable de vérité », au motif que même si elle ment sur les circonstances, comme l’a fait Mme Diallo, la femme de chambre de l’Hôtel Sofitel, se serait seulement sous l’emprise de « la sidération psychique » provoquée par son violeur. En somme « une femme ne ment pas » quand elle déclare avoir été violée. Et tout accusé qu’elle désigne devrait être privé de tout respect de présomption d’innocence. Ce serait à lui de prouver son innocence. Le viol comme symbole de la domination masculine
On mesure la révolution juridique qu’introduirait un tel principe dans un État de Droit : à l’instar des tyrannies, tous les hommes seraient a priori « présumés coupables » et donc passibles de mesures coercitives immédiates. Cette prétention extravagante serait inspirée, selon M. Iacub, par une analyse politique du sexisme. La relation entre hommes et femmes serait par essence celle d’une domination exercée par les premiers sur les secondes, dont le viol serait le symbole : la femme constituerait avant tout une ressource sexuelle pour l’homme. Par le viol de l’une d’elles, toutes les femmes seraient humiliées, et leur émancipation à venir exigerait en retour la condamnation de tout homme qu’elle désigne comme violeur.
La parole de la femme qui se dit violée, comme « présomption irréfutable de vérité »
On voit vers quel enfer les féministes radicales veulent entraîner la société par leurs revendications. La seule parole de la femme qui se prétend violée suffirait à déclarer violeur qui bon lui semble. On a vu déjà ce que la parole de l’enfant tenue par principe pour fiable a donné dans « l’affaire d’Outreau » !
Inutile de chercher à établir les circonstances, même si elles sont invraisemblables ! Une jeune femme, grande et costaude comme Mme Diallo, peut très bien, par exemple, avoir été contrainte de pratiquer le délicat exercice d’une fellation par un homme petit et bien plus faible qu’elle, dès lors qu’elle se trouve sous l’emprise de la fameuse « sidération psychique ».
La condamnation sans appel du procureur par les féministes radicales
Ainsi, les féministes radicales ont-elles considéré le viol commis par DSK comme établi avant même toute enquête. Et, quand au terme de celle-ci, après avoir exigé à son égard la plus grande rigueur, le procureur a été amené, le 23 août 2011, à se déjuger publiquement en renonçant aux poursuites pénales contre DSK, les féministes ont eu leurs explications toutes prêtes : il avait décidé ni plus moins d’entraver le cours de la justice pour empêcher que la victime soit reconnue comme telle et dédommagée par un jury.
Qu’importe que le procureur l’ait estimée « mensongère » pour ses multiples mensonges qui n’auraient pu convaincre un jury « au-delà d’un doute raisonnable » !
Une femme qui se dit violée ne peut pas mentir , comme l’a soutenu Me Halimi, surtout si elle est « simple femme de ménage, noire, mère célibataire de surcroît » Quel intérêt aurait-elle à le faire ? On se le demande, car l’éventail des possibilités est ouvert ! Mais non ! Il ne fait aucun doute que le procureur « a commis un déni de justice » à son égard !
Le contexte troublant du viol allégué contre DSK
Le contexte peut être des plus troublants, les féministes radicales n’en ont cure ! Les invraisemblances n’arrêtent pas dans leur furie vengeresse ces avant-gardes de la société future, pas plus qu’elles n’impressionnaient dans les années 30 et 50 les juges-valets au cours des procès-purges staliniens ou les « Sections spéciales » sous Vichy ! On ne va tout de même pas se laisser distraire par des « détails » !
Et pourtant, « il y avait de quoi rester sceptique, écrit M. Iacub, face aux informations selon lesquelles la (supposée) victime aurait craché le fruit de son viol pendant une dizaine de minutes dans un couloir de l’hôtel, comme si DSK était une sorte de banque de sperme qui aurait versé dans sa bouche des litres de ce liquide blanchâtre et coupable. Il en allait de même de la prétendue surprise de Nafissatou Diallo en rencontrant l’ancien patron du FMI dans sa chambre, du fait qu’elle y soit entrée avant que le client ne soit parti et sans qu’on lui ait demandé de venir, du fait qu’elle ait demandé à sa direction à changer l’étage qui lui était réservé le jour où DSK devait se rendre à l’hôtel, tout en sachant que la venue des clients célèbres était annoncée et affichée à l’avance.. Ainsi tout laissait croire que cette rencontre, loin d’avoir été fortuite, avait été recherchée, bien que l’on ignorât les motivations de la jeune femme. » (2)
Ce sont précisément certaines de ces objections que l’on soulevait soi-même dans un ouvrage paru à peine un mois après l’incident et qui reste d’actualité… dans l’attente du fin mot de l’histoire, « L’affaire DSK : deux hypothèses pour une énigme » (3).
De quelle société totalitaire ces extrémistes ne rêvent-elles pas en privant l’homme qu’une femme désigne comme violeur, de tout droit à la présomption d’innocence ?
Il est certainement bon qu’une femme ait le courage de s’élever dans un livre contre le féminisme dévoyé. Car on peut très bien à la fois n’éprouver aucune sympathie pour l’individu DSK, ressentir une aversion profonde contre le viol, condamner la surenchère de féministes radicales prisonnières d’un cadre de référence secteur et vindicatif, et être attaché au respect de la présomption d’innocence.
Car on peut très bien à la fois n’éprouver aucune sympathie pour l’individu DSK, ressentir une aversion profonde contre le viol, condamner la surenchère de féministes radicales prisonnières d’un cadre de référence secteur et vindicatif, et être attaché au respect de la présomption d’innocence. Paul Villach agoravox
(1) le fric des dommages et intérêts, non ?
commentaire :
*En 1989, grâce à une bourse accordée par la France, Marcela Iacub vient vivre à Paris où elle devient juriste spécialisée dans la bioéthique. Après un DEA sous la direction de Yan Thomas et sa thèse de doctorat à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) sous la direction du professeur Antoine Lyon-Caen, elle devient chercheuse au CNRS. Elle est directrice de recherche4 du Laboratoire de démographie et d'histoire sociale (LaDéHIS)5 de l'EHESS.
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