On associe souvent les eaux troubles de l’Amazone au célèbre piranha, un poisson carnassier connu pour sa voracité. Il existe cependant un poisson que redoutent encore plus les aborigènes et les tribus qui vivent à proximité du fleuve : c’est le candiru, un poisson fin qui utilise une technique bien particulière pour attaquer ses victimes et se repaître de leur sang.

Parfois appelé poisson cure-dent, le candiru cible généralement les autres poissons avec une attaque bien particulière : il s’infiltre par l’intermédiaire de leurs branchies et se fixe à l’intérieur de leur corps. Comme le ténia armé, il utilise pour ce faire les piques qui ornent sa tête et les déplie une fois qu’il est entré pour s’accrocher durablement à sa victime.

Pourquoi le candiru effraie-t-il l’homme ? Les populations locales racontent qu’il est attiré par l’odeur de l’urine et qu’il serait capable de s’en prendre aux humains. A défaut de branchies à infiltrer, il viserait l’urètre chez l’homme et parviendrait à s’infiltrer à l’intérieur de son pénis. On déconseille donc aux touristes de faire leurs besoins dans l’eau de l’Amazone.

En théorie, c’est le jeune candiru qui présente un risque pour l’homme : il ne mesure que quelques centimètres de long et présente un corps presque transparent qui le rend difficile à repérer. Adulte, le candiru mesure jusqu’à 25 centimètres : il tourne alors son attention vers d’autres proies comme les animaux qui se baignent dans le fleuve ou les autres poissons.

Le candiru s’infiltre dans le pénispar l'urètre

La menace sur l’homme est-elle avérée ? Le Web regorge d’anecdotes peu ragoûtantes, avec des histoires d’hommes dont il a fallu ouvrir le pénis pour en déloger un candiru. Le poisson vampire du Brésil fait une apparition dans un épisode de la série Grey’s Anatomy, ainsi que dans des livres comme Fight Club de Chuck Palahniuk ou le Festin Nu de William S. Burroughs.

Le candiru a fait l’objet de nombreux articles scientifiques qui valident l’hypothèse sur le plan théorique, et rappellent parfois que pénis et urètre ne sont pas les seuls concernés : après tout, le candiru peut aussi s’infiltrer dans un vagin ou dans un anus… c’est cependant l’odeur d’ammoniaque de l’urine qui l’attirerait tout particulièrement.

Un docteur en biologie de l’université d’Oxford a fini par rendre un avis en 2013 dans un article qui pose la question de savoir si le candiru devrait faire l’objet d’un avertissement spécifique adressé aux touristes qui partent en expédition dans la jungle sud-américaine. L’auteur conclut qu’en dépit des légendes qui entourent le poisson vampire, le risque n’est pas suffisamment qualifié pour que cette précaution soit prise. Dans certaines régions de l'Amazonie, le "poisson vampire" est craint par les humains. Parce qu'un Candirú peut suivre le courant d'urine et entrer dans l'urètre. Il est trop tard pour que le poisson se rende compte de son erreur. Ses épines le retiennent dans le pénis, il n'y a pas moyen de revenir dehors. Même la victime n'a aucune chance de retirer l'invité non invité. Pour le "poisson pénis" obtient, au cours de la tentative de se libérer, de plus en plus profondément dans l'urètre, parfois même dans la vessie.

Beaucoup de voyageurs amazoniens du siècle dernier ont considéré de telles histoires de Penisfish légendaires.L'idée de cette épreuve était trop horrible. Sauf qu'en 1997, un certain Silvio Barbosa en a tristement fourni la preuve. Un Candirú avait envahi son urètre. Pendant trois jours, le jeune Brésilien a souffert de terribles douleurs avant de se rendre à l'hôpital. Le Dr. Anoar Samad, un urologue de Manaos, a pu enlever le parasite d'environ 15 cm de long. Incidemment, les natifs de l'Amazonie ne jurent dans ce cas que par la médecine naturelle: les extraits de deux plantes forestières primitives, prises ensemble, dissoudraient l'infestation parasitaire agaçante. Cependant, Silvio Barbosa n'a certainement pas regretté d'avoir choisi le médecin. Il a rapporté que malgré l'attaque du poisson-pénis il a survécu sans dommages permanents.    

Avec ou sans candiru, mieux vaut de toute façon éviter de batifoler dans les eaux troubles du fleuve Amazone. Votre pénis échappera peut-être à l’attaque, mais bien d’autres périls rôdent, des sangsues aux serpents en passant par les moustiques, les piranhas et les tiques…

Le candiru, autrement appelé vandellia cirrhosa, est un parasite de la famille des trichomycteridés, qui appartiennent eux-même à l’ordre des des siluriformes. Il est donc apparenté au poisson-chat.