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-"voilà, c'est dingue! j'm sucer! " -" mais c'est pas grave ! et tu as attendu d'avoir 40 ans pour le savoir ?/ -"toi ! au lieu de me plaindre de tout ce temps perdu tu te fous de moi ?/-" non pas du tout : ta vie aurait pu être toute autre/ -"mais non je revendique qu'on puisse aimer avoir des relations avec des hommes sans être pédé"
[ Ce quarantenaire intranquille veut faire un tour dans un sauna gay malgré le fait qu'il ne soit pas particulièrement pédé. Anecdotique, hélas parce qu'au sauna gay c'est pas écrit là sur le front qu'on est hétéro et les dark-rooms gomment encore plus le différences s'il y en a. ]
Si, j’y suis arrivé. Le connard en caisse me demande : « serviette ou peignoir ? » va pour le peignoir. Dépêche toi ducon, il y a toute une rue qui
me mate derrière, ma famille, mes amis et les potes du boulot. Evidemment il met deux jours à me rendre la monnaie avant que je ne me rue dans la pénombre d’un escalier qui descend. J’y
suis.
En bas de l’escalier, les vestiaires. N’ayons l’air de rien. Je suis sûr qu’ils savent que je suis pas pédé. Ils vont se foutre de ma gueule.
Qu’est-ce que je fous là bordel, j’ai envie de me casser. Je me désape vite fait et je roule mes fringues en boule dans le casier.
Allons faire un tour. Il fait sombre, des mecs déambulent. Ce n’est pas un sauna, c’est un hammam. Bon. Je monte à l’étage, des boxes dans un des
murs, des portes fermées, d’autres ouvertes avec des mecs seuls qui attendent. Il y en a un le cul en l’air et la gueule dans un coussin, son ventre pend, je suis pas sur qu’il trouve à se faire
baiser celui là. Ça sent l’homme, genre vestiaire de sport, avec l’arrière goût de désinfectant. Je trouve ensuite deux pièces avec des matelas, des mecs baisent et d’autres matent, en
s’astiquant d’un air ennuyé. L’ambiance est franchement glauque, personne ne parle. On entend juste des soupirs, des halètements, et le « shlak, shlak » d’une paire de couilles qui claque sur un
cul ferme.
Je redescends vers le hammam, j’accroche mon peignoir élimé à une patère et je rentre dans la pièce. La chaleur me saute à la gueule mais l’humidité
de l’air rend la chose agréable. Le hammam est presque désert, il y a juste un p’tit mec malingre assis dans un coin. Je reste debout, je tourne le robinet d’une douche et prends un jet d’eau
glacé qui me cingle. Avec la vapeur on y voit vraiment quedalle.
Je reste me baigner un instant dans la vapeur, je ferme les yeux, ça me détend grave. Quand je veux rallumer la douche, je vois la main du p’tit mec s’avancer. Il me caresse les couilles et commence à me branler. Je bande. Si ça se trouve je suis vraiment pédé. On se tripote un moment mais bon, je suis pas venu au péril de ma réputation pour un frotti-frotta. Je l’entraîne dans un box isolé. Je lui tends une capote, il s’assoit sur une banquette et la met. Il a une toute petite bite, je repense à celle de mon pote d’enfance. Putain ce que j’ai envie de le sucer. Je m’agenouille devant lui et j’engloutis sa bite. Mauvaise idée la capote lubrifiée, le goût est dégueulasse, j’ai l’impression de sucer un truc en plastoc, c’est naze. Je m’applique. Au bout d’un moment j’oublie la capote, mais ce con me dit « attends ! » et décharge dans ma bouche avec un couinement de goret. Je l’ai pas sucé plus de trois minutes.
Je me lève, et je le laisse avec sa capote pleine à la main. Quel con, tu parles d’un plan foireux. Je monte vers les salles du haut. Une des salles est déserte à part un mec qui s’emmerde. Genre beau mec, musclé, le torse épais et une gueule sympa. Je m’approche et je m’assois à coté de lui. Bon et maintenant, qu’est ce que je suis sensé faire putain ? J’ose même pas le regarder. Je sens qu’il me regarde, je suis sur qu’il sait que je suis hétéro, je vais me faire jeter. Je lève la tête vers lui, il sourit. Ok, on se détend. Je tends une main vers son torse, je le caresse. Hormis l’épisode foireux de tout à l’heure, c’est la première fois que je caresse un homme. Sa peau est ferme, c’est pas désagréable. Je descends vers son ventre, j’effleure son sexe. Je me précipite pas comme avec l’autre, je veux profiter des sensations, savoir ce que j’éprouve vraiment. Si je suis franchement devenu homo autant pas rater cette expérience là. Finalement c’est comme avec une femme, on se découvre un moment et le désir monte.
J’approche mes lèvres de son ventre, puis de sa queue, il bande franchement là. Merde c’est gros. J’y goûte du bout des lèvres, puis je le prends dans ma bouche. C’est bon. Je monte et je descend, en accompagnant le mouvement de la main (comme ma femme quand elle me suce). J’ai peur du sida, je me rappelle plus si on peut le choper en suçant jusqu’au bout. Faut que je lui mette une capote. Je continue un instant puis je stoppe et je sors la capote, je le regarde et il acquiesce en souriant. Merde pas de quiproquo mon gars, c’est pas avec un chibre pareil que tu vas me faire le cul hein ? Je lui enfile la capote et j’y retourne. Ça dure un moment. Je comprends ma femme quand elle me dit qu’elle chope des crampes à la mâchoire, merde ça tire à force. Mais je m’applique encore, je veux aller jusqu’au bout, je veux le faire jouir. Au moment où il m’agrippe la nuque, je sais que ça va venir, je sens sous mes doigts sa bite gorgée de sang se gonfler encore, j’appuie sous ses couilles sur la veine pour le sentir encore plus, j’adore sentir cette montée du plaisir. Quand il décharge enfin sans que j’en sente grand-chose à part sa queue qui palpite, je suis envahi d’un sentiment intense de joie égoïste. Je l’ai fait putain ! Je l’ai fait !
On discute 3 minutes de tout et de rien, je lui dis que je suis hétéro, il me dit que je suce bien pour un hétéro, ah bon c’est pas écrit sur ma
gueule ? On fume une clope en silence, un sourire et chacun repart de son coté.
Dans le métro pour rentrer at home, j’ai des milliards de questions dans la tête qui se résument à une seule. Je suis pédé ou pas ? Quand j’arrive
chez moi, que les mouflets m’agrippent les jambes et que ma femme m’embrasse comme d ‘habitude, j’ai pas trouvé de réponse. Plus tard, allongé à coté d’elle, je me refais le film, je me repose
les questions, je pense à la trouille que j’aurais si quelqu’un le savait, je pense à toutes ces vannes qu’on balance sur les pédés, ce conditionnement qu’on a depuis l’enfance à exécrer
l’homosexualité. C’est simple, je peux en parler à personne. En même temps je sais que j’aime les femmes, leurs corps, leurs sexes et elles me font bander. Je finis par m’endormir avec une pensée
rassurante pour mon petit monde bien ordonné : « je suis pas pédé mais j’aime sucer ».
- Et alors ?
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