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photo fake les prénoms ont été changés
1 gay sociologie enquête sur l'hétéro flexibilité par Marie KIschen et Baptiste Chouêt dans Street Press
Hétéros avec leur femme et gays avec leurs plans culs. Officiellement, ils sont mariés-deux-enfants, tout ce qu’il y a de plus classique. Sauf que, sexuellement, ils sont aussi attirés par les hommes mais ne veulent pas le dire. Au point que certains vont jusqu’à se créer une double vie.
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Pierre, une épouse, des enfants… et pas mal d’amants
« Vous êtes la toute première personne à qui j’en parle. » Assis au fond d’un café du 11e arrondissement parisien, Jean-Pierre° s’amuse de cette situation inédite, le sourire en coin : « c’est limite une séance de psy pour moi cette interview ! » Comment c’est d’avoir une sexualité bi ou gay quand on est socialement hétéro ? Jean-Pierre, regard timide et bouille sympathique, parle bas, dans un souffle à peine audible. C’est qu’il n’a pas envie que les oreilles curieuses des serveurs arrivent à intercepter le thème de la conversation du jour. Oui, à 47 ans, il est en couple avec une femme. Et il couche aussi avec des hommes. Sans que personne ne soit au courant. Pour le contacter, il aura fallu passer par une connaissance commune, un de ses amants irréguliers. Faire attention à ne lui écrire des textos que durant les heures de bureau. Trouver, à sa demande, un café « où il n’y aura pas trop de monde ». Jean-Pierre n’est pas complètement paniqué non plus mais, c’est sûr, il n’a pas l’habitude de parler de ses coucheries extra-conjugales (« sauf avec les premiers concernés », pouffe-t-il).
Ce Parisien a une « vie classique de cadre sup’ bourgeois ». Il rencontre « la bonne » à la fac, se marie, fait des enfants. Divorce après 12 ans d’une union heureuse mais tombée dans la routine. Bref, un scénario banal qui donne plus envie de bailler d’ennui que d’en tirer un film. A 35 ans, alors qu’il a une nouvelle compagne, il est soudainement troublé. Un soir, chez des amis, le couple se retrouve dans un pavillon de banlieue où « ça baise à l’étage ». Ils passent un œil. Se laissent tenter et invitent un homme à se joindre à eux. « Lui et moi, on ne s’est pas touchés, raconte Jean-Pierre. C’était vraiment le truc classique des films de cul hétéros, les deux occupés par la fille. Mais j’ai été extrêmement troublé par la scène et la bite du mec ne m’a pas laissé indifférent. » Surprise, surprise…
Alors qu’il est à nouveau célibataire, Jean-Pierre décide de s’inscrire sur un site pour les hétéros échangistes, dans l’idée de reproduire avec un couple ce petit trio qui lui a tant plu. « Je tombais quasiment toujours sur des mecs seuls. Comme je ne trouvais pas de couples, j’ai fini par me dire “je n’ai qu’à tester”. Plutôt que de regarder des photos de mecs, autant voir ce que ça donne de toucher une bite.» Malgré un premier essai foireux (« on s’est retrouvés à poil direct, je suis sorti de là avec un sentiment de regret, en me disant “mais n’importe quoi !” »), il retente l’expérience. « Je pense que les mecs m’ont toujours un peu intéressé, mais sans que j’en sois vraiment conscient » analyse-t-il aujourd’hui sur le divan du bar parisien. Depuis 8 ans, il cumule une vie « rangée des voitures » et très joyeuse avec une troisième compagne et leurs enfants respectifs, et des plans cul gay.
« C’est mon jardin secret, j’aime vraiment le fait de compartimenter ma vie. »r les hommes mais ne veulent pas le dire. Au point que certains vont jusqu’à se créer une double vie.
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