Spencer et sa
famille dans le parc Stanley à Vancouver. De gauche à droite : Annie (sœur), Spencer, Tonette (mère) et Kenny (père).
L’éveil sur le Kilimandjaro
Par Spencer West, Toronto
Spencer avec Wilson Meikuaya, un guerrier
Maasai, au Kenya en 2010
En 36 ans de vie, j’ai fait face à de nombreux défis. Le premier s’est présenté il y a 15 ans lorsque j’ai annoncé à mes amis et ma famille que j’étais homosexuel. Je me suis senti très privilégié que toutes les personnes dans ma vie aient accepté ce fait et ne m’aient manifesté que de l’amour et du soutien. Toutefois la religion dans laquelle j’avais été élevé ne m’accordait pas l’appui dont j’avais besoin et, à 21 ans, je me suis retrouvé dans ce qui m’est apparu comme un désert spirituel. Je ne savais plus vers quoi me tourner. Pendant dix ans, j’ai étudié en vain d’autres religions, à la recherche d’une spiritualité qui réponde à mes idéaux et à mes valeurs morales. C’est à cette époque que j’ai quitté les États-Unis et émigré dans la ville de Toronto, au Canada, pour mon travail, ce qui m’a amené à devenir un conférencier de motivation pour une entreprise sociale appelée Me to We. Cette organisation se chargeait à l’époque de l’hébergement de son personnel déménageant à Toronto, et c’est ainsi que j’ai rencontré Alex Meers qui, à mon insu, allait devenir mon meilleur ami, me faire découvrir la pratique du bouddhisme de Nichiren Daishonin et m’embarquer dans bien d’autres aventures.
Nous œuvrons tous les deux dans un endroit incroyable, mais qui peut également être terriblement stressant, sans parler du fait que je voyage près de 200 jours par an, ce qui est beaucoup moins prestigieux qu’il n’y paraît! Alex et moi sommes vite devenus les meilleurs amis, et j’ai commencé à remarquer qu’en période difficile ou stressante, il semblait toujours calme et serein, capable d’affronter n’importe quelle situation. Moi, sous l’effet du stress, je deviens vite agacé, et j’ai voulu savoir quel était son secret. C’est alors qu’il m’a parlé de la SGI, de la récitation du mantra Nam-myoho-renge-kyo, et qu’a commencé ce que je considère être ma première révolution humaine. Quand j’étais en ville, j’assistais aux cours d’introduction au bouddhisme au Centre culturel de la SGI du Canada à Toronto, et j’ai même commencé à réciter Nam-myoho-renge-kyo*. Cela a duré une année environ. À la même époque, Alex, David, notre autre ami, et moi-même avons lancé une campagne intitulée Redefine Possible avec pour but de gravir les 5 895 mètres du Kilimandjaro et de recueillir un demi-million de dollars afin d’approvisionner l’Afrique de l’Est en eau potable. En juin 2012, nous avons commencé l’ascension du plus haut sommet de l’Afrique. Certains pourraient penser que ce n’est pas si ambitieux que cela, car un grand nombre de personnes gravissent des montagnes, y compris le Kilimandjaro. Il me paraît donc important de préciser ici que je n’ai pas de jambes. Surprise, n’est-ce pas! Je suis né avec tous mes membres, mais une maladie génétique a empêché mes muscles de fonctionner. J’étais encore un enfant
En 36 ans de vie, j’ai fait face à de nombreux défis. Le premier s’est présenté il y a 15 ans lorsque j’ai annoncé à mes amis et ma famille que j’étais homosexuel. Je me suis senti très privilégié que toutes les personnes dans ma vie aient accepté ce fait et ne m’aient manifesté que de l’amour et du soutien. Toutefois la religion dans laquelle j’avais été élevé ne m’accordait pas l’appui dont j’avais besoin et, à 21 ans, je me suis retrouvé dans ce qui m’est apparu comme un désert spirituel. Je ne savais plus vers quoi me tourner. Pendant dix ans, j’ai étudié en vain d’autres religions, à la recherche d’une spiritualité qui réponde à mes idéaux et à mes valeurs morales. C’est à cette époque que j’ai quitté les États-Unis et émigré dans la ville de Toronto, au Canada, pour mon travail, ce qui m’a amené à devenir un conférencier de motivation pour une entreprise sociale appelée Me to We. Cette organisation se chargeait à l’époque de l’hébergement de son personnel déménageant à Toronto, et c’est ainsi que j’ai rencontré Alex Meers qui, à mon insu, allait devenir mon meilleur ami, me faire découvrir la pratique du bouddhisme de Nichiren Daishonin et m’embarquer dans bien d’autres aventures.
Nous œuvrons tous les deux dans un endroit incroyable, mais qui peut également être terriblement stressant, sans parler du fait que je voyage près de 200 jours par an, ce qui est beaucoup moins prestigieux qu’il n’y paraît! Alex et moi sommes vite devenus les meilleurs amis, et j’ai commencé à remarquer qu’en période difficile ou stressante, il semblait toujours calme et serein, capable d’affronter n’importe quelle situation. Moi, sous l’effet du stress, je deviens vite agacé, et j’ai voulu savoir quel était son secret. C’est alors qu’il m’a parlé de la SGI, de la récitation du mantra Nam-myoho-renge-kyo, et qu’a commencé ce que je considère être ma première révolution humaine. Quand j’étais en ville, j’assistais aux cours d’introduction au bouddhisme au Centre culturel de la SGI du Canada à Toronto, et j’ai même commencé à réciter Nam-myoho-renge-kyo*. Cela a duré une année environ. À la même époque, Alex, David, notre autre ami, et moi-même avons lancé une campagne intitulée Redefine Possible avec pour but de gravir les 5 895 mètres du Kilimandjaro et de recueillir un demi-million de dollars afin d’approvisionner l’Afrique de l’Est en eau potable. En juin 2012, nous avons commencé l’ascension du plus haut sommet de l’Afrique. Certains pourraient penser que ce n’est pas si ambitieux que cela, car un grand nombre de personnes gravissent des montagnes, y compris le Kilimandjaro. Il me paraît donc important de préciser ici que je n’ai pas de jambes. Surprise, n’est-ce pas! Je suis né avec tous mes membres, mais une maladie génétique a empêché mes muscles de fonctionner. J’étais encore un enfant lorsque l’on m’a amputé à la hauteur du bassin pour me permettre de me déplacer plus facilement.
Spencer et Alex (marchant derrière
Spencer) lors de leur ascension du Kilimandjaro.
Autrement dit, j’allais tenter l’ascension du Kilimandjaro sur les mains et dans mon fauteuil roulant, ce qui n’est pas une mince affaire! Il s’est d’ailleurs avéré que l’ascension de ce sommet épique s’annonçait beaucoup plus difficile que prévu, car j’allais devoir le gravir sur les mains la majeure partie du temps et faire appel à mes amis pour m’aider physiquement lorsque je ne pourrais plus continuer. Je me souviens d’avoir affronté beaucoup de difficultés les premiers jours, de m’être senti déphasé. Je ne me reconnaissais plus.
Alors que l’on continuait notre ascension, je me suis aperçu que nous n’avions pas récité Daimoku* depuis notre arrivée sur la montagne. C’était la troisième journée sur huit et demi. Quand nous sommes arrivés au camp, j’ai mentionné à Alex que j’étais mal en point et que je me rendais compte que j’avais besoin de prier. Nous avons invité David à se joindre à nous. Nous nous sommes éloignés et avons trouvé un rocher qui surplombait littéralement le monde. Nous étions tellement haut dans la montagne qu’il n’y avait rien d’autre de visible devant nous qu’un océan de nuages. Nous avons récité Nam-myoho-renge-kyo pendant une quinzaine de minutes environ et pendant ce temps, j’ai compris que la pratique bouddhique était ce que j’avais recherché depuis si longtemps. J’ai alors décidé de devenir un membre à part entière de la communauté
Pour marquer la victoire :
.
Spencer (au centre) avec Alex (à gauche)
et David au sommet du Kilimandjaro.
Nous sommes finalement parvenus au sommet en dépit du fait qu’Alex et David aient été grandement affectés par le mal de l’altitude. À ce stade, nous avions largement dépassé notre but de recueillir des fonds pour approvisionner en eau potable et à vie, 12 500 personnes en Afrique de l’Est. Quelques mois après notre retour, j’ai reçu mon Gohonzon*. Non seulement j’étais passionné par les enseignements et les principes de base du bouddhisme de Nichiren Daishonin mais en plus, pour la première fois en tant qu’homme gai, je sentais que j’avais trouvé une pratique spirituelle qui m’acceptait tel que j’étais. Autre chose utile, alors que je commençais à étudier, j’ai enfin pu mettre en mots l’emploi que j’occupais depuis les neuf dernières années. Ainsi, je travaille pour un organisme qui habilite les gens à changer le monde mais, plus important encore, je me sers de mon histoire et de ma plateforme pour propager kosen rufu*. Je savais que mon poste était important, mais il a fallu attendre que je puisse le nommer, à savoir « la paix mondiale par l’autonomisation des autres », pour que je commence à ressentir l’impact de ma mission et à me sentir davantage en harmonie avec celle-ci.
La signification de Nam-myoho-renge-kyo
De manière succincte, Nam-myoho-renge-kyo pourrait se traduire par : « Je me consacre à la Loi merveilleuse du Sûtra du Lotus », ou encore : « Je mets ma vie en harmonie avec la vie de l'univers ».
Voici une explication plus détaillée des concepts exprimés dans cette phrase :
• Nam : Nam est un mot dérivé de la translittération du mot sanskrit namas qui signifie « se consacrer à », « respecter du fond du coeur », et exprime une forte foi.
• Myôhô : Littéralement, Myôhô signifie « loi merveilleuse » et exprime la relation entre la vie de l’univers et ses nombreuses manifestations. Myô désigne l’essence même de la vie, invisible et au-delà de l’entendement intellectuel. Cette essence s’exprime elle-même sous une forme tangible (hô) qui, elle, peut être appréhendée par les sens. Les phénomènes (hô) changent, mais un principe unique et immuable les habite tous (myô).
• Renge : Renge (prononcé « rèngué ») signifie « fleur de lotus ». Parce qu’il produit en même temps sa fleur et son fruit, le lotus symbolise la simultanéité
de la cause et de l’effet.
La loi de cause et d’effet explique que chaque personne est directement responsable de sa propre destinée. Nous créons notre destinée et nous
pouvons la changer. Réciter Nam-myoho-renge-kyo produit simultanément dans les profondeurs de notre vie l’effet de la bouddhéité, qui ne manquera pas de se manifester le temps venu.
De plus, bien qu’elle pousse et s’épanouit dans des étangs boueux, la fleur de lotus demeure immaculée. Elle symbolise ainsi l’apparition de l'état
de bouddha originel dans la vie en proie aux troubles d’une personne ordinaire.
• Kyô : Littéralement, Kyô veut dire « sûtra », « voix » ou « enseignement d’un bouddha ». Il désigne également le son, le rythme ou la vibration. Le caractère chinois pour kyo désignait à l’origine le fil d’un ouvrage tissé, la continuité temporelle, et représente ainsi le caractère éternel de Nam-myoho-renge-kyo. Au sens large, kyô véhicule le concept selon lequel tout, dans l’univers, est une manifestation de la Loi merveilleuse.
› Guide de prononciation pour la récitation de Nam-myoho-renge-kyo
Vidéo “karaoké” pour apprendre la prononciation et le rythme de la récitation de Nam-myoho-renge-kyo
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