forcé d'être gay ??? comment demander réparation d'un viol qui probablement a changé votre orientation sexuelle et vous a rendu dépendant de ce traumatisme aux conséquences irrémédiables //Aux USA un procès de ce type a eu lieu ; en France il y a l'affaire des enfants de Philippe Devilliers tout ça se ressemble...on pense aux viols de jeunes dans les prisons...
19.05.2014 - par xavier Héraud dans Yagg
Témoignage: «Je m’appelle Sylvain, j’ai 39 ans et j’ai été violé par un homme»
Sylvain Norget a 41 ans*, il est photographe et vit à Bordeaux. Il y a 20 ans, il a été violé par un homme qu'il avait fait venir chez lui. Après des années de déni et de culpabilité, il tient à parler. Pour plusieurs raisons: pour lever un tabou, tout d'abord, celui du viol masculin ; pour que son histoire soit utile aux autres ensuite. Il réfléchit d'ailleurs à monter une association ou un groupe de parole à ce sujet. Si vous êtes dans le même cas que lui, il vous invite à le contacter.
En attendant, voici son témoignage. Brut.
«Je m'appelle Sylvain, j'ai 39 ans.
Cela a duré plusieurs minutes, peut être un quart d'heure, pas plus. Et il est parti. En quittant mon appartement il m'a menacé mais déjà, à ce
moment-là, je ne l'entendais presque plus. J'avais besoin de passer à autre chose, d'oublier vite. Bien sûr il a fallu se laver, par réflexe j'imagine. Je devais sortir avec des amies ce soir
là. Elles sont venues me chercher comme prévu. Je les ai suivis et nous sommes allés diner dehors. En quittant mon immeuble j'ai eu peur qu'il soit encore là. Non, il était vraiment
parti.
Les heures qui suivirent ont été étranges, je ne pensais plus à lui ou de moins en moins, puis plus du tout. J'ai ri avec elles, je me suis
amusé. La soirée fut agréable. Je suis rentré chez moi et j'ai oublié très vite. J'ai oublié que pendant une demi heure, j'ai été violé. De toute façon le mot n'était même pas admissible.
J'avais 21 ans. A l'époque, je n'ai raconté cette histoire qu'à une seule personne, une de mes amies avec qui j'étais sorti ce soir là. Elle a fait tout ce qu'elle a pu pour m'aider. Elle a
choisi de me faire rire, me faire sortir. Je l'en remercie. Elle ne pouvait pas faire autrement, elle ne savait pas comment réagir. J'ai d'ailleurs appris bien plus tard que personne ne sait
réagir lorsque l'on dit avoir été violé. Il n'y a pas de réaction type. Il n'y a pas de bonnes et de mauvaises réactions. Certains sont gênés, d'autres choqués, d'autres encore terriblement
tristes pour vous. Parfois, dans votre propre famille certains ne préfèrent même pas en parler ou vous prendre dans leur bras. C'est encombrant un viol et je le comprends.
Mais tout cela je ne l'ai découvert que 10 ans plus tard. Parce qu'il m'a fallu 10 ans pour comprendre que j'avais été violé. Dix ans pour réaliser que j'étais dans le déni. Le déni c'est la négation de la réalité. J'ai oublié inconsciemment la réalité pour survivre. Sans déni je serais devenu fou ou je me serais donné la mort. Ce déni est devenu mon ami imaginaire pendant 10 ans. Mais un jour, la mémoire revient. Elle revient parce qu'elle est pleine et qu'elle déborde, parce qu'il est temps d'affronter. Il faut se souvenir à nouveau pour cesser d'être coupable. Parce qu'évidemment pendant tout ce temps on est devenu fautif. Je suis la cause. C'est de ma faute s'il est venu chez moi, c'est de ma faute puisque je lui ai donné rendez-vous. Encore de ma faute puisque je l'ai connu en appelant un numéro de téléphone de rencontre gay. Je ne me suis pas défendu lorsqu'il m'a poussé sur le canapé, lorsqu'il m'a giflé, lorsqu'il m'a mis son couteau sous la gorge. Je l'ai laissé faire. Timidement je lui demandais d'arrêter et de sortir de mon appartement. Timidement parce que je n'avais pas le courage de le repousser. Il était sur moi et bientôt en moi. Il m'insultait et je ne parlais plus. J'étais lâche. Il avait presque raison d'abuser de moi parce que je ne valais rien. Le déni n'est pas le meilleur ami que l'on croit. Pendant 10 ans j'ai tout gardé pour moi. J'ai survécu en me détestant, parce que c'était plus simple que de mettre un mot sur ce qui m'était arrivé. Un gay se fait prendre, si c'est de force c'est parce qu'il le veut bien. S'il se laisse faire c'est parce que ce n'est pas un homme. Je n'étais pas un homme.
1998
Un jour je rencontre un très gentil garçon. Il m’invite à dîner chez lui, j'accepte. J'ai envie de lui. Non, je veux qu'il ait envie de moi. Je
veux qu'il me désire et je fais tout pour ça. Il est tendre et calme. Nous faisons l'amour et il commence à me parler, me serrer, me coller, m'étouffer. Sans méchanceté, mais il est là, trop
présent. J'ai fait semblant de dormir toute la nuit avec son souffle sur ma nuque et sa peau collée à la mienne. Tout est revenu à ce moment là. Le déni a une date d'expiration. Au matin je
suis parti aussi vite que j'ai pu. Il n'y était pour rien, il n'avait rien fait de mal, il avait juste réveillé ma faute. J'en ai parlé à une deuxième personne à ce moment là. La deuxième en
10 ans. Elle m'a écouté, elle n'a pas choisi de me faire rire. Elle a voulu me voir et me serrer dans ses bras. On a parlé, j'ai cru que ce cauchemar était bel et bien derrière moi.
2004/2010
Le temps passe et le bon garçon arrive, celui qu'il faut, celui qui aime vraiment. Nous nous aimons, nous faisons l'amour, je ne suis pas
choqué, je ne suis pas effrayé, tout se passe bien. Nous sommes en couple depuis six ans. Mais j'ai des sursauts quand on me touche par surprise, des gestes inconsidérés voire violents.
Quelque chose ne va pas. Un geste sera celui de trop. Un homme me touche un jour sur une plage, il s'approprie mon corps sans mon autorisation. Il surgit.Il m'agrippe. Je suis terrifié. Je
vais m'effondrer à ce moment là. Quinze ans après le viol. Quelques jours plus tard je suis prostré dans mon appartement. Mon ami ne sait plus quoi faire. Je suis par terre, je deviens
dingue. Ce n'est pas la main de mon amoureux qui m'a touché mais celle d'un inconnu, encore. Je pleure bien sûr mais je délire surtout, j'ai peur de tout. C'est peut-être encore ma faute,
parce que j'étais sur une plage dite «homo», parce que mon corps était presque découvert. Tout s'écroule et je me souviens de tout, de tous les gestes, des tous les mots, de sa tête, de son
corps lourd qui prend de la place, de son sexe qui entre, qui ne sort plus et qui s'attarde jusqu'au bout. Je me souviens de moi qui n'ai rien dit. J'ai dû l'encourager peut-être.
2011/2012/2013/2014
Il m'a fallu une thérapie pour comprendre que je n'étais pas coupable. Il m'a fallu des antidépresseurs pour vivre, travailler, dormir. Il m'a
fallu du temps pour me pardonner. Aujourd'hui faire l'amour avec l'homme que j'aime m'est difficile voire impossible. J'aimerais me forcer pour lui, pour ne pas qu'il me quitte. Mais il ne
faut plus se forcer et il ne me quittera pas. Il m'aime et il comprend. Après 18 ans de culpabilisation, de silence, de refoulement, j'ai développé des phobies, des angoisses : je suis
hypocondriaque, j'ai peur de tous ceux qui peuvent élever la voix trop fort autour de moi, je peux facilement me laisser humilier, j'ai peu d'estime de moi, je ne peux pas prendre le métro la
nuit. J'ai peur de la mort, j'ai peur de beaucoup trop de choses. Maintenant je sais une chose mais c'est peut-être la plus importante : Il y a 18 ans j'ai laissé une annonce sur une
messagerie gay, un homme y a répondu et il est venu chez moi à ma demande. Voilà ce que j'ai fait. Lui, il m'a battu, menacé, insulté et pénétré de force. C'est un viol et de ça, je ne suis
pas responsable mais je vais devoir vivre avec toute ma vie et je sais qu'une partie est détruite à jamais.»
Photo Sylvain Norget
* les âges de Sylvain ont été remis à jour, l'article de Yagg datant de 2014
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Zach : "Si j'ai appris quoi que ce soit d'important dans ma vie jusqu'ici, c'est que le seul groupe
J'ai ensuite continué à fréquenter une école à majorité blanche nous étions plus grands,
et là, les conduites épisodiques d'imitation des adultes usurpées par les hétéros sont alors allées
jusqu'au toucher, à la caresse (toucher le cul, toucher le sexe) et au baiser ainsi que pour les audacieux : pratiquer le sexe.
Et pendant tout ce temps, ces hommes, ces futurs hétéros tandis que nos pulsions animales allaient croissant, que nous grandissions, jusqu'aux bancs de l'université, se prétendaient hétéros purs et durs se moquaient de mes tendances homo alors qu'ils avaient eux-mêmes manifesté de l'intérêt pour ladite homosexualité que, même, j'avais suscitée chez eux de temps à autre.
Et je n'ai pas été le seul à être l'objet de désirs masculins ambivalents qui contrevenaient à leurs déclarations formelles d'hétérosexualité " les contacts et les désirs homosexuels sont les bases de l'expérience sexuelle humaine mais aussi constituent une bonne part de leur bagage culturel" me dit le Professeur de sexologie de l'université de Californie, mme Jane Ward."
Mais pourquoi ces "intrusions" d'hétéros dans le monde homosexuel ?
"Jane Ward qui a publié récemment un livre en anglais dont le titre peut se traduire ainsi: "Pas gays (mais) ces hétéros BLANCS font l'amour ensemble". (Not Gay : Sex Between Straight White Men)
Elle s'est posé des questions après avoir eu une liaison avec un ancien étudiant qui lui a confié que dans sa fraternité*club d'étudiants à l'université il avait beaucoup fréquenté et vécu l'homosexualité.
D'après ses recherches elle en est arrivée à l'intéressante conclusion que que les hommes hétéros -tout spécialement les blancs- pratiquent le sexe avec d'autres hommes justement pour affirmer que, tout en étant hétéros et sont capables de pratiquer le sexe gay, (qui ne les concerne pas).... c'est la preuve de la supériorité hétéro sexuelle masculine. Et ils sont les premiers à faire ça parce que leur génération en a acquis le pouvoir et, puisque les noirs ne franchissent pas l'interdit, quand on leur parle de "privilège" ça les hérisse mais, dit encore Jane Ward, ils préfèrent parler "d'avantages"que leur confère leur race blanche. Prendre conscience de ce privilège c'est reconnaître surtout que les hommes blancs ont des ressources culturelles particulières dont ils se servent pour justifier des pratiques sexuelles non-conformistes le tout inclus dans un système de communication dans lequel tout homme blanc peut avoir des relations homosexuelles avec des hommes blancs sans qu'on puisse ssonger à lui en faire reproche. L'homme blanc a plus de latitude que l'homme noir pour repousser les limites sociales de sa sexualité sans être taxé de "malade". " poursuit le Professeur Jane Ward.
Zach Stafford - " et je suis au regret de dire qu'elle a raison dans une large mesure. Le groupe ethnique qui est le moins confronté à la violence est le groupe blanc. [ndlr rapport entre acceptation de la sexualité quelle qu'elle soit et violence sans doute].Jusqu'ici cette année, les LGBTQ de couleur - particulièrement transgenre, les femmes de couleur - ont dû faire face à une grande répétition de violences. Cette même semaine, à Dallas, une jeune transgenre noire de 20 ans a été retrouvée assassinée, son cadavre jeté dans les champs près de la morgue. Elle a fait la une des journaux locaux, son nom c'est Shade Schuler. Je répète, le groupe qui fait face au moins de violence actuellement c'est les blancs, je n'ai pas d'exemple d'homme blanc, qu'il ait eu des relations homosexuelles ou qu'il ait changé de genre qui ait subi un tel sort.
Si un noir fait ça, il est considéré comme le dernier des derniers des porcs.
Se déclarer gay et vivre en tant que tel n'est toujours pas facile même pour un blanc et même si les lois sur le mariage ont bien amélioré les choses.
Ndlr: L'évolution la plus juste serait que nous nous sentions tous queer ce serait la solution la plus efficace pour nous rapprocher les uns des autres et que chacun accepte une part du "fardeau"
..../... fraternité*club d'étudiants à l'université aux USA