Partager l'article ! Film 2017 Les Initiés, film de John Trengove – 88 mn/Soupçonné par son père de penchants vers l’homosexualité. Ce qu’une société qui exal ...
soupçonné par son père de penchants vers l’homosexualité, ce jeune est forcé à la rude initiation du passage à l'âge adulte
Titre français : Les Initiés / Titre international : The Wound (la blessure)
Les acteurs Xolani (Nakhane Touré) Vija (Bongile Mantsai) Kwanda (Niza Jay Ncoyini)
Xolani, jeune homme peu bavard, se voit chargé d’assister en tant qu’initiateur, Kwanda, adolescent de bonne famille que le père veut endurcir, à un
rite d’initiation auquel sont soumis une douzaine d’adolescents pendant huit jours en pleine forêt, dans les montagnes du Cap-Oriental. Plus raffiné que ses camarades soumis au rite, le
« bourge » Kwanda voit ce que ces derniers n’envisagent pas : Xolani a une relation amoureuse avec un autre des initiateurs, Vija. Ces deux séances annuelles d’initiation sont
semble-t-il les seules occasions qu’ont les deux amants de se rencontrer ; ils habitent loin l’un de l’autre et de plus Vija est marié et père de deux enfants. Il n’est pas impossible que
Kwanda qui n’est pas insensible à l’attention que lui porte Xolani, ne soit pas torturé par la jalousie, et il n’est pas exclu qu’il ait été envoyé subir ces rites d’endurcissement « pour
devenir un homme » parce qu’il était soupçonné par son père de penchants vers l’homosexualité. Ce qu’une société qui exalte à ce point la virilité ne peut supporter. Cette attirance /
répulsion à trois, entre les deux amants et l’adolescent ne peut donc guère s’exprimer autrement que par des regards. C’est de toute façon Kwanda qui fera preuve de plus de courage, déjà en
refusant de se soumettre à la partie la moins cruelle du rite consistant à faire la louange de ces épreuves qu’il réprouve, et surtout reprochera à Xolani, qui exige de lui le silence, de
refuser de s’assumer en tant que gay. Et c’est lui qui en paiera le prix fort.
Les visages sont souvent filmés en très gros plans, deux parties de visages remplissant l’immensité de l’écran, parfois un frémissement de lèvres
indique la douleur, un éclat de lumière dans l’œil de Kwanda livre le trouble de son âme, et les trois scènes d’amour entre Vija et Xolani sont filmées sans voyeurisme grâce au cadrage et à la
lumière nocturne qui éclaire la scène. Les scènes du campement en pleine lumière livrent l’étrangeté de ces corps adolescents enduits de peinture blanche transformés en figures tragiques, rendues
majestueuses par la couverture cernée de rouge dont ils sont revêtus. Les paysages sont splendides, et la cascade qui ouvre le film avec son vacarme comme une ouverture d’opéra wagnérien, sera
aussi le théâtre où seront révélés les deux corps enlacés, avant d’être évoqué d’un plan très bref et sans plus aucune majesté sinon celle du vide, dans la scène finale où se règle le sort de
Kwanda, avant que nous quittions Xolani qui rejoint la ville sur une camionnette, comme il était arrivé, mais seul cette fois.
Pour le spectateur européen, le film est un dépaysement total par le décor, certes, par langue bien sûr, comme par la violence sans aucune
complaisance ostentatoire – elle est plus suggérée que filmée, qu’il s’agisse de la circoncision ou de l’égorgement des chèvres, ou des scènes d’affrontements physiques – bien plus sensible dans
ce qu’on perçoit de violence sous-tendue par ces huit jours de rite, mais surtout par ce poids d’une morale de la virilité qui n’est pas que l’apanage d’une civilisation judéo-chrétienne à
laquelle on aurait pu penser que cette civilisation échappait. On passe ainsi de ce qui aurait pu être un document ethnographique à un drame humain, presque intemporel, qui n’est pas sans écho
avec certains rites de bizutage, conséquence d’une barbarie que nous partageons et qui va bien au-delà de souffrances physiques, en s’alimentant du rejet de la différence et de l’assimilation de
tabous qu’on n’ose pas remettre en cause. Et c’est finalement le jeune Kwanda, et lui seul, lui présenté comme celui qu’il faut viriliser, qui trouble un ordre que nul n’ose contester. Tout cela
se noue imperceptiblement, se révèle par petites touches auxquelles on ne prête guère attention, en oubliant l’ouverture du film, et se dénoue de la façon la moins prévisible possible. La
violence faute de tolérance.
February 9, 2017 Le film se concentre sur Xolani, l'un des mentors chargés de s'occuper du groupe d'adolescents participant au rite de passage Xhosa traditionnel. Grâce à sa relation avec Kwanda, un déjà initié de la grande ville, et Vija, un ami d'enfance qui lutte pour s'assurer se concilier l'amour de Xolani, "The Wound" offre un examen solide de la sexualité, de la masculinité et de l'identité culturelle.
Selon les médias locaux, au moins 23 jeunes hommes sont morts pendant les rites d'initiation
En tant que cinéaste gay queer, Trengrove dit qu'il a pu «apporter un certain type de contribution et de
perturbation» en se concentrant sur le désir du même sexe.
«J'étais intéressé par ce qui se passe en compagnie des hommes lorsqu'ils s'organisent en dehors des codes de leur vie sociale quotidienne», dit-il. «Il existe une gamme très riche et
dynamique d'expériences, de la violence aux luttes de pouvoir, jusqu'à l'intimité et la sexualité».
Derniers Commentaires