Poème de Catulle vers 80 après JC :
On s’est bien amusé, noircissant mes tablettes
‒
C’est ce qui convenait aux tendres que nous sommes.
Écrivant tour à tour des vers de mirliton,
On jouait sur tel mètre et tantôt sur tel autre,
En se faisant écho, plaisantant, chopinant.
Et puis je t’ai quitté, ravi de ta finesse
D’esprit, Lucinius, et de tes clowneries :...
«Je n’ai, pauvre de moi, pas eu goût de souper
,
Ni n’ai pu fermer l’œil et dormir coitement,
Me brassant dans mon lit, çà, là, ensauvagé
De fureur, désireux de voir poindre le jour
Afin de te parler, d’être en ta compagnie.
Mais après ‒ quasi mort et recru de fatigue ‒
Avoir pu m’assoupir sur ma petite couche,
J
’ai rédigé, mon beau, ce poème pour toi,
Qui te remontrera la peine que j’endure.
Maintenant, garde-toi d’être dur, garde-toi,
S’il te plaît, mon craquant, de snober mes requêtes,
Ou crains que Némésis* n’en vienne à te punir
:
Ne lui fais pas d’outrage, elle est vite en colère.»
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