Partager l'article ! est-on mieux CINQ ANS APRES LA LOI ?l'homophobie demeure dans la société Un journaliste écrit contre l'HOMOPHOBIE ...Il n'est pas sûr que toute la ...
l'homophobie rampante et secrète demeurera-t-elle dans la société ou mourra-t-elle faute d'aliment ? Votre père a beau protester tout le temps de son anti-racisme, si vous lui annonciez que vous épousez demain un(e) noir(e), dans son coeur il ne sera pas content...hé non!
En même temps -lol- il nous serait difficile de nous montrer insatisfaits de LA LOI passée sous la présidence de François Hollande. (désolé Macron, c'est pas toi qui as porté la loi sur les fonts baptismaux, mais bien Christiane Taubira !) bon, c'est le PS qui diffusait mais ça reste !
"Alice, Gary, Marc ou Virginie témoignent d’un rejet encore très ancré dans la société, deux ans après la loi sur le mariage pour tous.
Étudiante à Nancy, Virginie (1) se souvient très bien de la réaction de son père lorsqu’elle lui a révélé son homosexualité. « C’est simple, résume-t-elle, il est allé à la Manif pour tous… » Aujourd’hui, pas d’embellie dans les relations avec ses parents. Ce couple de catholiques continue de penser que la jeune femme de vingt et un ans va redevenir hétérosexuelle et leur donner des petits-enfants. « À leur entourage, ils racontent toujours que j’aime les blonds aux yeux bleus… » Des témoignages comme celui de Virginie, l’Humanité en a collecté des dizaines en l’espace d’une seule semaine. Signe que, deux ans après l’adoption de la loi sur le mariage pour tous et l’inquiétante « libération de la parole » qui s’en est suivie, le nombre d’actes homophobes reste à un niveau très élevé. Un constat que devrait confirmer le rapport annuel de SOS Homophobie, rendu public ce 12 MAI 2015. L’association s’inquiète d’une homophobie « installée », désormais ancrée dans la vie quotidienne.
Insultes, brimades, véhicules dégradés, promotions retardées, discriminations, agressions… Les récits que nous avons recueillis brossent le portrait d’une société où l’intolérance stagne dangereusement à des sommets. Sans surprise, Internet est l’un des premiers vecteurs de cette intolérance. « J’avais un compte Tumblr (réseau social où l’on peut poster textes, photos, vidéos – NDLR), un compte normal d’adolescente tranquille, raconte ainsi Alice, seize ans, lycéenne dans le Nord. J’y ai relayé des articles de défense des homosexuels. Du coup, un autre compte a commencé à s’en prendre au mien, me disant que j’étais sale, que j’étais moche et qu’aucun homme ne voudrait de moi, que j’étais une camionneuse, que je paierai un jour, et j’en passe. » Démunie, l’adolescente regrette de ne pas avoir pu se tourner vers sa famille, « homophobe elle aussi », pour obtenir de l’aide. « Je me suis sentie salie, et je ne pouvais rien faire. »
Censée fournir un soutien, représenter un refuge, la cellule familiale reste encore pour beaucoup synonyme d’incompréhension, voire de rejet. « Les débats autour de la loi Taubira ont vraiment libéré la parole homophobe, y compris dans ma famille, assure Bérangère, vingt-cinq ans, qui habite à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Surtout de la part de mon père : “Vous n’allez pas faire croire que vous êtes comme les autres ? Ou réclamer d’élever des enfants ?”, me lançait-il. » Dans les témoignages reçus par l’Humanité, beaucoup de jeunes filles racontent cette intolérance des proches.
Mais la sphère privée n’est pas la seule à accueillir ce type de comportements. Lieu par excellence d’apprentissage de l’égalité et du respect de l’autre, l’école (de la maternelle à l’université) se révèle souvent un terrain miné pour des jeunes en pleine construction sexuelle. Ce que confirme Gary, vingt-sept ans, aujourd’hui fonctionnaire à Paris. Très vite fixé sur son orientation sexuelle, ce jeune homme, devenu militant, raconte avoir dû se plier à l’homophobie ambiante des cours de récré. « “Pédé”, “tapette”, “tarlouze”, “baltringue” sont des mots que l’on utilise dès l’école primaire, parfois comme de la ponctuation en début ou fin de phrase, en oubliant leur sens. (...) À 10-11 ans, j’ai fait partie de ces garçons qui insultaient de manière quotidienne un camarade jugé un peu “efféminé”. Pour moi, c’était une façon de n’éveiller aucun soupçon. » Résultat : collèges et lycées voient se propager dans les couloirs de véritables « ABCD de l’inégalité », que peinent à contrecarrer les discours officiels.
De la cour de récré au lieu de vie, les brimades se suivent et, parfois, se durcissent. Comme en témoigne Marc, quarante-cinq ans, enseignant près de Colmar. « Les problèmes ont commencé quand un couple – lui était militaire – est venu s’installer sur le même pallier que nous. Voiture rayée, boîte aux lettres dégradée, sonnette enfoncée, cure-dents dans la serrure du garage… Nous avons fini par déménager. Pour la petite histoire, lui et sa femme se sont présentés aux élections départementales sous la bannière Front national cette année… »
Comme le voisinage, le milieu professionnel peut aussi se révéler très pesant. C’est ce qu’a vécu Michel, soixante-quatre ans, chauffeur de bus à Grenoble. « Pendant le débat sur le mariage pour tous, certains collègues “bien intentionnés” n’ont pas hésité à déposer dans ma boîte des publicités porno hétéro, ou des articles découpés ayant trait à la pédophilie, la zoophilie, avec des photos choquantes. Quand j’en parlais au responsable du site, il me disait qu’on ne pouvait rien faire. » Dans ce contexte, beaucoup choisissent de taire leur orientation sexuelle. Comme Cécile, vingt-neuf ans, formatrice à Vanves (Hauts-de-Seine). « Lors d’une première expérience professionnelle, j’avais partagé mon homosexualité avec mes collègues. Résultat, de la curiosité mal placée et des questions du type : “Est-ce que vous utilisez des sex-toys entre vous ?”» Devenue salariée dans une ONG, elle opte pour la discrétion. « Mais du coup, on m’a mise dehors pour “défaut d’intégration dans l’équipe”…» « La volonté imposée aux citoyen-ne-s LGBT de se cacher est de plus en plus évidente, regrette Marie, cinquante ans fonctionnaire dans les Alpes-Maritimes. On peut être gay, mais il ne faut surtout pas le revendiquer. » » ¤
(1) Certains prénoms ont été changés. / Lire le rapport de SOS Homophobie : soshomphobie_ra2015.pdf
Lire l'intégralité des témoignages : Insultes, agressions, harcèlement, discriminations... Ils/Elles racontent l'homophobie au quotidien
est-on mieux CINQ ANS APRES LA LOI ?...l'homophobie demeure rampante dans la société Un journaliste écrit contre l'HOMOPHOBIE ...Il n'est pas sûr que toute la rédaction ait fait siens les gentils arguments exposés.
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