Dimanche 16 décembre 7 16 /12 /Déc 23:58

MOI UN JOUR DE GLOIRE...

 Heureusement il y a cette impossible fusion de nos corps et nous ne faisons que des simulacres et des tentatives toujours recommencées, toujours délicieusement nouvelles. 

Car, si nous réussissions à nous unir définitivement, qui sait ce qu'il en serait de notre désir et de notre amour ? Nos sangs si compatibles, on en est sûrs, couleraient sans problème d'un lieu à l'autre et véhiculeraient ensemble, joies, peurs et émotions. Mais pourrait-il y avoir de l'inattendu ? on peut en douter ! Nos sexes seraient des fontaines exprimant sans arrêt notre jouissance définitive et ce qui fait d'eux des "traits d'union" et qui les porte vers l'Autre rendrait sans objet nos parties réceptrices.

 

Au contraire, parce que cette fusion définitive serait absurde, quand nous nous unissons,nous nous serrons le plus étroitement possible, nous échangeons nos chaleurs, nos peaux jouissent de leur union et nos mains, imaginées par un Dieu de génie, sont le véhicule des ondes magiques qui vont jusqu'aux profondeurs de l'âme. Tels des chats sensuels,nous attendons la caresse, partout, mais aussi en des points privilégiés en surface et à l'intérieur de nous -mêmes. 

Dans ces heureux moments notre béatitude est profonde, notre amour réel, sincère, reconnaissant, mais il est heureux que ce soit toujours à recommencer et, bien mieux, à réinventer. 

Car il est dans notre nature d'inventer l'amour. Les animaux en ont été incapables. Avec tous les ajouts qu'on faits les hommes au fil des temps immémoriaux, l'amour d'aujourd'hui est plus riche et plus intense qu'au temps des cavernes. 

Heureux, nous les hommes du 21e siècle. Nous profitons de cette longue expérience et sommes prêts à en parcourir les sentiers qui nous plaisent.

Heureux deux êtres que tout éloignait alors qu'ils étaient si proches sans le savoir. Vous pouvez avoir le même bonheur, mais je doute qu'il soit identique.

 

A Najim mon ange et amour unique.

claude

Je trouve que se tenir la main, se faire des bisous sont des preuves de notre volonté de fusionner. Mon envie de te pénétrer par tous les pores de la peau, ou pointer mon sexe vers ton nombril sont des signes que je veux rentrer en toi (pas que du point de vue sexuel).

Tous les jours je pense à toi, je me masturbe tous les soirs (j'essaye de rester chaste la veille de nos rencontres). Je jouis en pensant à toi. Souvent il m'arrive de mettre un peu d'eau sur le gland en m'imaginant que c'est ta sécrétion sexuelle et de me masturber avec

Avec toi c'est l'extase perpétuelle.

 

Par claudio - Publié dans : SUR LE VIF - CONTEURS- RECITS-REPORTAGES - Communauté : Cavaillon communauté gay bi trans lesbienne sur la région
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Dimanche 16 décembre 7 16 /12 /Déc 23:56


hbsurfboy80: Monday afternoon wood …

 

 

 

 

 

 

 

 

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Par claudio - Publié dans : ELOGE DU BAREBACK A BAS LES TABOUS & NOKAPOTE - Communauté : Cavaillon communauté gay bi trans lesbienne sur la région
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Dimanche 16 décembre 7 16 /12 /Déc 23:54

Cela fait des années que la sociologue Charlotte Le Van essaye de comprendre pourquoi des hommes et des femmes qui vivent en couple finissent par aller «voir ailleurs», à l'insu de leur conjoint. La réponse n’est pas si évidente. Les "infidèles" essayent toujours de rationaliser leur comportement, sans avoir forcément assez de distance pour comprendre la logique de leurs actes.

Sex-call

La notion criminelle de l’adultère a disparu mais, curieusement, les hommes et les femmes qui trompent leur conjoint se sentent bien plus coupables que s’ils étaient dans le box des accusés. Bien que les sites vantant les avantages de l’infidélité s’offrent des campagnes d’affichage outrecuidantes et que la plupart des médias encouragent l’idée que l’infidélité soit quelque chose de parfaitement naturel, voire nécessaire, les Français restent furieusement «contre».

Dans un article récemment publié dans un numéro spécial "Sexualités, normativités" de la revue Raison Présente, Charlotte le Van, sociologue à l’Université de Caen, souligne le paradoxe : alors que les Français sont de plus en plus tolérants en matière d’échangisme, de prostitution ou d’homosexualité, ils le sont de moins en moins en matière de fidélité.  «Considérée comme le premier facteur de réussite d’un couple, la fidélité est estimée comme "très importante pour contribuer au succès d’un mariage" par 84 % des personnes interrogées en France (contre 72 % en 1981).» Autrement dit, l’adultère c’est  de plus en plus mal vu. Et surtout mal vécu.

 

 

Rongé(e)s par la culpabilité, beaucoup d’hommes et de femmes se raccrochent à toutes sortes de discours pour légitimer leur acte. Si nous vivions dans une société moins normative en matière d’amour, il y aurait certainement moins besoin d’excuses. Mais voilà, l’adultère relève du tabou. On en fait tout un drame. Il faut que ça reste secret. Selon la dernière grande enquête nationale sur la sexualité des Français (Bajos, Bozon), menée en 2006, seuls 1,7 % des femmes et 3,6 % des hommes qui vivent en couple déclarent avoir eu un autre partenaire sexuel que leur conjoint(e) dans les 12 derniers mois. Impossible d’avoir les chiffres véritables bien sûr (1). L’adultère est par nature une activité illicite et le fait qu’elle reste cachée, marginalisée, conforte les gens dans l’idée qu’il s’agit d’une déviance par rapport à la norme… Si nous avions les vrais chiffres, nous nous rendrions peut-être compte que la fidélité n’existe pas ? 

Mais peu importe que la monogamie relève de l’utopie ou d’un modèle religieux antinomique avec le bonheur… Dans le contexte idéologique actuel, les couples restent profondément attachés à l’idée du contrat de confiance : «Si on s’aime, on ne se trompe pas», point barre. Les «infidèles» se sentent en faute. Il a donc fallu deux ans d’efforts à Charlotte le Van pour parvenir à réaliser 50 entretiens (2), à partir desquels établir sa nomenclature : «Il existe  un large éventail de situations au sein duquel se dessinent 4 visages distincts d’infidélité», explique-t-elle. En d’autres termes : il existe, actuellement, 4 raisons majoritairement invoquées pour justifier l’adultère. A quel profil d’adultère pensez-vous correspondre ?

1/ «Dans le premier type, l’infidélité résulte d’une insatisfaction d’ordre intime.  La thématique du «manque» revient de façon récurrente dans les discours, qu’elle soit relative à la sexualité, à la communication, à une divergence d’intérêts ou encore à l’intensité des sentiments qui s’émousse. Si les motifs de discorde sont divers et variés, tous les individus de ce type ont cherché à combler les carences ressenties dans leur relation officielle, en s’investissant, à divers degrés, dans une relation complémentaire et compensatrice. Ces «infidèles» vont en somme chercher ailleurs ce qu’ils ne trouvent pas, ou plus, dans leur vie de couple.»

Les raison invoquées sont, pêle-mêle     : «Je ne l’aime plus», «Je m’ennuie», «Nous ne faisons plus l’amour», «Il ou elle ne m’écoute pas», «Si je reste fidèle, je vais passer à côté de ma vie», etc.  
«Ce type d’«infidélité» peut prendre différentes formes. Lorsque les individus, momentanément fragilisés par leurs déboires conjugaux, nouent ponctuellement une relation extraconjugale, on a affaire à une infidélité faux-pas. Lorsqu’ils sont pleinement impliqués dans la vie du couple, notamment en raison de la présence d’enfants, mais que l’insatisfaction éprouvée devient insupportable, ils s’engagent alors plutôt dans l’infidélité compensation, une relation extraconjugale qui est susceptible de durer dans la mesure où elle contribue à pérenniser leur union principale. Quand enfin s’investir dans le couple n’est plus d’actualité et que la rupture se profile, c’est l’infidélité par désamour  qui a tendance à primer».

2/ «Dans le deuxième type, féminin à la lumière de notre corpus, l’infidélité est instrumentalisée  ; elle a pour fonction, soit de provoquer la rupture avec le partenaire principal (infidélité prétexte), soit de se venger de l’«infidélité» de ce dernier (infidélité vengeance), soit encore d’échapper à sa condition. Dans ce dernier cas, les femmes recherchent dans la relation extraconjugale un espace de liberté et de valorisation d’elles-mêmes, voire un moyen de côtoyer un milieu social plus favorisé que le leur». 
Les raisons invoquées : «J’avais besoin d’une aventure sans lendemain, pour me changer les idées. J’avais besoin que des hommes payent une chambre d’hôtel, m’offrent du champagne et me trouvent belle.» «J’ai fait en sorte de hâter la rupture, en laissant bien à l’évidence des traces de mes escapades, afin qu’il préfère me quitter et qu’il cesse de s’accrocher à moi.» «J’ai voulu lui faire comprendre ce que ça fait d’être trompé.» «Il m’avait trompé, je me suis accordée le droit de le tromper à mon tour, mais c’était juste une parenthèse.» 

3/ «Le troisième type, l’infidélité expérience, concerne quant à lui des jeunes gens qui, précocement investis dans une relation de couple exclusive, éprouvent le besoin de faire d’autres expériences pour se construire». 
Les raisons invoquées : «Nous nous sommes mis en couple trop jeunes, j’ai besoin de connaître autre chose». 

4/ «Enfin, l’infidélité comme composante ‘normale’ de la vie en couple regroupe des individus qui, bien que pleinement satisfaits de leur vie conjugale, multiplient les aventures extraconjugales, le plus souvent éphémères. Toutefois, un distinguo peut être opéré entre ceux pour lesquels la recherche compulsive de partenaires est imputée à des comportements «maladifs» (infidélité chronique), et ceux pour lesquels cette quête incessante est revendiquée au nom d’une philosophie de vie hédoniste et de la place primordiale qu’occupent la sexualité et la séduction dans la construction de soi (infidélité comme principe)».
Les raisons invoquées : «Je suis compulsif.» «Je suis hédoniste.» «Je suis anarchiste».

Lorsqu’ils-elles succombent à l’attirance qu’exerce l’inconnu(e) au regard de braise, la plupart, même ceux qui sont infidèles «par principe» se sentent obligés de justifier ce qu’ils-elles vivent comme un écart. Mais leurs explications sont-elles pertinentes ? Valides ? On ne trompe pas forcément pour les raisons que l’on invoque, et c’est pourquoi Charlotte le Van prend la précaution de nuancer les propos recueillis auprès de ses témoins… Ils sont peut-être de bonne foi lorsqu’ils affirment qu’ils ont besoin de tromper, mais on ne peut s’empêcher de penser, en lisant certains de ces témoignages, que les gens se mettent eux-mêmes dans des situations impossibles.

Leurs raisons paraissent idiotes, parce qu’elles s’inscrivent dans des logiques extrêmement conventionnelles. Un exemple ? Il y a des hommes qui trompent leur femme parce qu’elle est «la mère de leurs enfants». Sous-entendu : il faut la respecter. Lorsqu’ils épousent une femme, ils se condamnent donc eux-mêmes à devoir satisfaire ailleurs leurs fantasmes… afin de lui épargner des pratiques sexuelles jugées avilissantes. Ils ont si peur de  ternir l’image qu’ils se font de l’épouse-modèle qu’ils préfèrent mener une double-vie.

Parmi les témoignages recueillis par Charlotte le Van, celui-ci est particulièrement révélateur de la mauvaise foi de certains «infidèles» : «La femme avec qui je vis, c’est avec elle que j’ai principalement envie de faire l’amour et je trouvais ça quand même bizarre de devoir aller ailleurs pour trouver la satisfaction à mes pulsions sexuelles. Et en même temps, après, c’est le jeu hein." Le même homme affirme qu'avec sa maîtresse, «les interdits tombent parce qu’on n’a pas le même rapport à la personne. (…) Il y a ce grain de folie qui est là en permanence parce qu’on n’est pas ensemble véritablement, donc on n’a pas de blocage, on se laisse aller. On n’a pas le sentiment de manquer de respect».

Il y a donc des infidèles qui considèrent leur conjoint(e) comme un obstacle à leur épanouissement. Ils ne peuvent être enfin eux-mêmes et «se laisser aller», comme ils disent, qu’avec un(e) partenaire purement dédié(e) au sexe. Mais la peur de «souiller» l’image idéale du conjoint n’est pas la seule raison invoquée. Il y a aussi la volonté de créer une rupture dans sa vie : d’un côté le train-train, d’un autre la féérie.  D’un côté l’amour (et les pratiques «sages»), de l’autre le plaisir (et les pratiques «pas sages»)… Ce que confirme François de Singly : «La sexualité est vécue de manière plus intense, plus heureuse, parce que cette relation se situe en dehors des contraintes de la vie quotidienne. (…) Le temps passé avec l’amante est exempt de tout souci, retranché de la vie quotidienne. C’est une parenthèse, un monde à part qui existe parallèlement à une relation institutionnalisée, un ailleurs qui autorise souvent des transgressions, des jeux interdits avec le conjoint» (3). 

Pour la plupart des infidèles, l’adultère est donc un espace temporaire d’impunité, une folie que l’on s’offre et qui vient rompre la monotonie d’une vie rythmée par les courses au supermarché et les devoirs à faire avec les enfants… Cette vie-là est incompatible avec le sentiment brûlant d’urgence qui les saisit lorsqu’ils-elles se rendent en cachette chez l’amant(e)… Ce distinguo entre une sexualité officielle et une sexualité clandestine les maintient en vie, disent-ils. Elles ont besoin d’avoir à la fois un mari sur qui compter et un lover sur qui fantasmer, parce qu’«on ne peut pas fantasmer sur une personne qu’on connaît trop bien», disent-elles. 

Sans jamais émettre le moindre jugement sur la nature des raisons invoquées par ses multiples témoins, Charlotte le Van se contente de souligner que la plupart du temps, lorsque l’un d’entre eux (généralement un homme) affirme qu’il a trompé sa femme parce qu’«elle baisait mal», la vraie raison est plus profonde… L’insatisfaction sexuelle n'est très souvent que le symptôme d'un problème de communication. Les arguments qui viennent en premier («La sexualité avec X, c'était bateau. Elle suçait mal, déjà»), font souvent rapidement place à d’autres propos, plus nuancés… «J’avais pas un manque sexuel, mais un manque de reconnaissance sexuelle, ce qui n’a absolument rien à voir», raconte un homme qui a trompé sa femme parce qu’il avait l’impression de ne plus lui plaire, de ne plus la séduire.

«J’avais envie de sexualité, et surtout, j’avais envie de tendresse, j’avais envie qu’on m’aime un peu, j’avais envie de câlins», enchaîne un autre, en mal de douceur. «Pour moi, c’est quelque chose d’extérieur à la relation sexuelle qui créé une insatisfaction sexuelle, raconte un troisième. Je suis tordu peut-être, mais je fonctionne comme ça. Si j’ai un problème quelque part, je n’ai plus envie. Par exemple, j’en avais par-dessus la tête d’entendre X dire ‘je vais au coiffeur’. Alors je lui ai dit : ‘on va CHEZ le coiffeur’. Alors après, c’était : ‘Faut que j’aille au dentiste’. Et bien au bout d’un moment, moi, j’en ai marre d’une nana qui va au dentiste. Je peux plus. Alors c’est un exemple qui montre que quelque chose qui n’a rien à voir avec la relation sexuelle réagit sur la relation sexuelle, dans le sens de l’inhibition».

«Nombre d’entretiens masculins révèlent finalement que, derrière l’argument du manque ou de l’insatisfaction sexuelle, se profilent d’autres besoins et d’autres attentes, telles que la quête d’une certaine reconnaissance, d’un peu de tendresse et d’affection, conclue Charlotte Le Van. Les problèmes et les insatisfactions sexuelles au sein du couple apparaissent plutôt comme une conséquence, et non comme la cause du malaise conjugal».

Lire : Raison Présente N°183 : Sexualités, normativités. Avec au sommaire :   "Sexualité et appartenance sociale à l’âge adulte" (Nathalie Bajos, Michel Bozon), "Infidélité conjugale, genre et sexualité" (Charlotte Le Van), "Prévention du sida chez les gais dans les années 2000" (Gabriel Girard), "Hétéronormativité et hétérosocialité" (Natacha Chetcuti), "Tristes folles tropicales. Normes et homosexualité aux Philippines" (Jean-Noël Sanchez), "Constructions médiatiques du féminin-sexuel" (Stéphanie Kunert), "La répression morale et légale de la curiosité sexuelle" (Ruwen Ogien), "Les paradoxes de la pénalisation des clients de la prostitution" (Lilian Mathieu).
Raison présente est publié par les Nouvelles Éditions rationalistes

Note 1/ Aujourd’hui, un Français sur quatre a déjà été inscrit sur un site de rencontre selon un sondage IFOP pour Femme actuelle (2012). Et ces Français ne sont pas forcément célibataires comme le souligne le dossier de presse du site AshleyMadison.com (spécialisée dans les rencontres extra-conjugales… entre personnes mariées) : «On estime à 30% le nombre de personnes mariées inscrites sur des sites de rencontre. Une plateforme dédiée aux personnes mariées à la recherche d’une aventure répond donc à un véritable besoin.»
Note 2/ Sur un échantillon composé d’hommes et de femmes « infidèles » âgés de 19 à 67 ans.
Note 3/ «Avoir une vie ailleurs : l’extraconjugalité», in Libres ensemble. L’individualisme dans la vie
commune
, sous la direction de François de Singly, Paris, Nathan, 2000, pp. 195-218.

Par claudio - Communauté : Cavaillon communauté gay bi trans lesbienne sur la région
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Dimanche 16 décembre 7 16 /12 /Déc 23:49

En marge de l'article (bas de page) commentaires et questions à l'auteur.

 

Hercule, champion de la bisexualité ?

Tout le monde connait Hercule. Mastard à massue, souvent représenté comme le garant de l’ordre et de la morale publique, ce héros antique dévoile sa vraie vie dans Les Erotiques d’Hercule, un poème en hommage à la bisexualité. 

Hercule1

Michel Rime, 54 ans, journaliste et poète suisse, se définit comme hétéro à 70%, homo à 30%. Sa voix bien timbrée, caressante, contraste avec un corps sec, qu'on dirait endurci aux backrooms. Il a le côté “mec” et charmeur, à la fois. Ce qui rend sa prose si duelle. Pour lui, tout commence à 20 ans. “J’ai découvert ma bisexualité, quand j'ai couché avec un homme sublime, dit-il.J’ai vécu en couple avec lui jusqu’à 24 ans. Puis j’ai vécu avec des femmes, sans jamais cesser de partager des choses avec les hommes. Mes compagnes ont toujours été au courant. Je suis toujours dans la clarté. Celle que j’aime en ce moment dit : “Je ne m’opposerai jamais à tes amours mâles car je ne pourrais jamais t’offrir ça.” Evidemment, il y a des moments où c’est difficile, un peu comme quand on a deux amants et qu’ils veulent tous les deux partir en vacances avec toi…”.

Dans Les Erotiques d’Hercule, ses mots chargés de phéromones coulent à flots furieux en charriant d’étranges visions : “Peut-on se donner à des hommes / à des femmes / sans trahir personne ? / Equilatère mon dieu quelle affaire (…) Le bruissement la moiteur / en face des baignoires à pisse / il tient sa verge dure / sur la pierre froide d’un bénitier / on lui a lesté les testicules / ses seins éclatent sous des coupoles de plastique / autour de lui les autres / dissimulés dans des combinaisons intégrales  / portent des masques globuleux / et leur voix sentent le renfermé.” Dans ce poème dédié à Hercule (Héracles pour les Grecs), Michel Rime revisite la mythologie à l’aune de ses propres expériences. C’est le carnaval des centaures de latex, le récit succulent d’innombrables allées et venues entre frères et sœurs du vice, l’éloge de la fête folle en trio (HHF, HFF) ou de l’orgie généralisée… Les “fesses en alerte”, Hercule bondit gaillardement sur tout ce qui passe. Il aime tout. Il goûte à tout.

Michel Rime écrit Les Erotiques d’Hercule un an après avoir redécouvert le mythe de ce demi-dieu antique. “La conservatrice pour l’antiquité au British Museum déplorait qu’on ait plus parlé des douze travaux d’Hercule que de ses amours. Cette réflexion m’avait étonné. Jusqu’à ce qu’en 2001 Dominique Fernandez lève le voile sur Hercule dans L'amour qui ose dire son nom. Ce livre m’a ouvert les yeux. Brusquement, j’ai découvert la face cachée de cet Hercule que j’avais jusqu’ici considéré comme un Musclor décérébré…” Bien qu’il soit bodybuildé, Hercule, effectivement, n’a rien d’un “champion du biceps” et de la force virile hétéro. Durant toute l’antiquité et de la renaissance jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, il est l’icône de la bisexualité masculine. Ce que Dominique Fernandez résume en deux phrases : “Hercule n’était ni ce paquet de muscle, ce macho dont les douze travaux ont popularisé l’image, ni un modèle de fidélité et de “vertu”. Bisexuel, il avait des liaisons avec plusieurs jeunes gens : Hilas, Iolaos, Eurysthé.

Bien qu’il ait tué des serpents à mains nues dès le berceau, nettoyé les écuries d’Augias, étouffé le lion de Némée, tué l’hydre de Lerne, rapporté la ceinture d’Hippolyte (reine des Amazones, tombée éperdument amoureuse de lui) ou enchainé Cerbère, Hercule ne cesse d’inspirer aux peintres baroques des scènes de luttes ambiguës : enlaçant ses adversaires, qui s’abandonnent en pâmoison contre sa poitrine puissante, Hercule étreint des hommes et des femmes avec une égale vigueur. Il les soulève de terre, les plie, les écartèle et les soumet. Puis, il repart avec sa grosse massue (sic), toujours tout nu ou seulement revêtu d’une peau de lion qui met ses reins musculeux en valeur. Bisexuel, Hercule l’est aussi dans sa nature : ce gros balèze a des langueurs. Il aime la douceur et les travaux de femme. Il n’a pas honte de se travestir. Il ne se sent absolument pas ridicule d’échanger les rôles avec celle qu’il aime. 
Un épisode de sa légende illustre l’ambiguité sexuelle d’Hercule, explique Dominique Fernandez (ambiguité soulignée dans tous les opéras baroques, où le rôle d’Hercule était tenu par un castrat).

Hercule2

Devenu en Lydie l’amant de la reine Omphale, Hercule filait à ses pieds en femme, ayant troqué sa peau de lion contre des bracelets d’or, une robe jaune, un châle prourpre et une ceinture maeonienne – sans en éprouver aucune honte.” Hercule filait de la laine. D’innombrables tableaux le représentent ainsi, aux pieds d’Omphale qui le tient par l’oreille, ou pose un pied triomphal sur lui, en train de se livrer aux joies des travaux domestiques, en compagnie de jeunes filles rieuses… “Hercule témoigne de l'appétit pour le sexe avec une réflexion sous-jacente sur ce que cela implique dans la tête et la vie sociale”, conclut Michel Rime. Hercule, héros de la libido bi ?

Les Erotiques d'Hercule, de Michel Rime, éd. Humus, 2008. 
En vente à La Musardine (122 rue du chemin vert, 75011 paris), aux Mots à la bouche (6 rue Ste Croix de la Bretonnerie, 75004) et aux Larmes d'Eros (58 rue Amelot, 75011).

TROIS QUESTIONS A MICHEL RIME
Pourquoi avoir choisi d’illustrer les Erotiques d’Hercule avec des collages ? 
Les collages sont de moi et l'ouvrage a été conçu dès le départ dans une alternance texte/image. Si le texte s'avère plus cru, les images le sont moins, afin d'explorer d'autres registres de sensibilité.

Qu'est-ce qu'Hercule peut nous apprendre sur nous-même ? 
Qu’il n’y a pas de honte à se faire prendre. Pas plus qu’à prendre. Que tous les plaisirs se valent. Et que le plus musclé des héros peut assumer – sans aucune gêne – son goût pour la douceur. 

Quel est le pourcentage de bisexuels dans la population, en France ou en Suisse ?
Je pense qu’on l’est tous, mais il y a un tel tabou… Beaucoup d’hommes ont peur de l’homosexualité. Sitôt qu’ils pensent "relation homosexuelle", ils se voient violés par une grosse bite qui va les déchiqueter. Ceci dit, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui soit bi à 50-50. Les gens sont bi à 90-10, 80-20 ou 20-80. Moi je le suis à 70% (orienté femme) 30% (orienté homme). J’ai besoin d’une femme, en permanence. Mais ma libido se nourrit aussi d’aventures et d’amours mâles. 

 

COMMENTAIRES

Cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas de "vrais" hétéros, de "vrais" homos, de "vrais" asexuels ou de bisexuels sans préférence (ce que Michel Rime appelle 50/50) ou des personnes ayant une orientation sexuelle ne rentrant pas dans ces cases (comme vous l'aviez illustré dans le post "Fuck Gender")

Est-ce là l'origine de ce que l'on appelle les 12 travelos d'Hercule ?
(je sais ... mais je n'ai pas pu résister ...)

Il ne faudrait pas oublier que nous sommes là dans la Grêce antique, l'homosexualité n'est régit par la moral, . Il en va de même pour le meutre, et bien d'autres choses. En bref c'est un autre monde.
Plus proche de nous, je crois qu'il n'y a pas de sur-homme, pas plus que de faible femme, tout ça s'est de la construction mentale (culturelle...)

Sur l'histoire d'Hercule et Omphale, le Musée du Louvre possède un charmant tableau de François LEMOYNE, peint en 1724.

Le lien vers le tableau:
http://cartelfr.louvre.fr/pub/fr/image/13971_p0001798.001.jpg

Et le commentaire de l'oeuvre, sur le cartel affiché au Musée du Louvre:
"Subjugué par la reine de Lydie Omphale, Hercule, la quenouille et le fuseau à la main, en est réduit à filer la laine. Omphale a revêtu la peau de lion du héros grec dont elle serre la massue de façon suggestive. La puissante sensualité et la facture vibrante du tableau traduisent l'influence de la peinture vénitienne."

Et effectivement, le dessin de la massue est plus que suggestif... ^^

Il n'y a pas qu'Hercule qui se soit retrouvé aux pieds d'Omphale, vêtu en femme, à filer la laine. Souvenons-nous aussi d'Achille, vêtu en fille, au milieu des filles de Lycomède...

Il serait plus interressant ( à mon humble avis) de revisiter ce mythe avec l'éclairage de la Tradition et de la symbolique, cela éviterait cette lecture pour le moins réductrice même si elle a du sens selon un certain point de vue.


Hercule, quand j'avance tu recules, comment veux-tu que je t'...
Mois non plus je n'ai pas résisté !

A la bonne heure !

J'ai autant de personnages féminins que masculins dans mes lignées d'aieuls... depuis la nuit des temps...

... à l'exception de quelque effet papillon, de ci, de là...

... et au bas mot, depuis que la première cellule dite " morte " s'est divisée pour devenir " vivante ", et avoir ainsi besoin de l'autre pour apprendre à " survivre ".

:lol:

la chanson "le cure de camaret" fait rimer "hercule" et encule, une allusion?

Erreur! Ce n'est pas "les filles de Camaret", mais "le musée d'Athènes", chanson jadis bien connue des khâgneux; je cite " vous y verrez les fils d'Hercule, photographiés quand ils... se chatouillent le menton.

" Hercule ne s'est pas fait en une seule nuit. "

Ménandre 

Mais alors, Hercule devrait-il être considéré comme l'inspirateur de la vision queer ? 
Trêve de plaisanterie, je voulais vous dire merci pour ce nouveau billet, toujours aussi passionnant et original que les précédents. 
Quel plaisir de vous lire, chère Agnès...

@Jérôme: il y a bien une strophe des Filles de Camaret, consacrée à Hercule:

"Sur la place de Camaret, y a un'statue d'Hercule (bis)
Monsieur l'Maire et m'sieur l'curé
Qui sont tous les deux pédés
L'enculent (ter)"

Le Musée d'Athènes... ^^ Cela fait un moment que je n'avais entendu parler de cette chanson. ^^


Je ne peux m'empêcher de réagir à cet article, car contrairement à Michel Rime, je suis convaincu que ce sont les tabous sociaux qui font les bisexuels, en particulier chez la gente masculine.
Aujourd'hui, la plupart des homosexuels hommes lorsqu'ils découvrent leur sexualité, se proclament bisexuel, en pensant que "la pilule passera mieux", que quelque part ça les rend "récupérable", et beaucoup de femmes hétérosexuelles se disent bisexuelles pour attiser ces messieurs, ou juste pour se montrer ouverte et libérée, sans pour autant s'imaginer passer à l'acte. [Quelle singerie!]
Quant aux proclamé bisexuels qui dépassent l'adolescence, il ne s'agit que de libido, ils construisent des relations (qui a mes yeux sont fausses et hypocrites) avec des personnes du sexe opposé, et à côté de ça couchent avec des gens du même sexe, mais il leur serai impossible d'imaginer une relation de couple avec une personne du même sexe?
N'y a-t-il pas une grande place à la norme sociale là dedans? L'hétérosexualité et la normalité avant tout?

Il n'y a effectivement aucune honte à se faire prendre ou vice versa, la sexualité ne regardent finalement que les draps. En revanche quand il s'agit d'"exhiber" ses goûts et attirances, il y a beaucoup moins de monde au balcon.

Donc pour moi la bisexualité est une sexualité fausse et mensongère, qui ne permet non pas de goûter à tout les râteliers, mais de pouvoir se ranger dans la norme si besoin est.

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Par claudio - Publié dans : ESCORTS-PROSTITUES-ACTEURS X pour le fric - Communauté : Cavaillon communauté gay bi trans lesbienne sur la région
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Dimanche 16 décembre 7 16 /12 /Déc 23:45

Bisexuel ? mon cul

En 1948, Alfred Kinsey, avance que nous sommes pratiquement tous bisexuels: “Le monde ne se résume pas à des oppositions binaires, explique-t-il. Tout n’est pas noir ou blanc." Dans un essai coup de gueule, Karl Mengel en profite pour renvoyer dos à dos les hétéros-racistes et les homos-sexistes.

 

Osez-la-bisexualite

Hétéro, homo… Pourquoi vouloir à tout prix se définir? Alors que pour l'essentiel d'entre nous, la vérité se trouve ailleurs, dans une zone indéfinie, trouble et troublante, qui englobe des désirs polymorphes et des motivations obscures. Selon Alfred Kinsey, père de la sexologie, "la nature ne produit que très rarement des catégories parfaitement étanches. Il n’y a que l’esprit humain pour inventer des groupes, étiqueter le réel et forcer les faits à entrer dans de petites cases distinctes. Le monde du vivant est un continuum, dans tous ses aspects, un large éventail constitué d’un seul tenant. Plus tôt nous assimilerons cette idée en ce qui concerne la sexualité humaine, plus tôt nous parviendrons à une solide compréhension des réalités du sexe.

 

Dans son ouvrage Pour et contre la bisexualité, publié à La Musardine, Karl Mengel ajoute que dans le règne animal –“des punaises aux baleines et des cygnes aux putois, en passant par les lions, les libellules, les aigles, les girafes et les pieuvres”- quelque 1500 espèces jouent l’alternance, sans se préoccuper de savoir si elles sont à voile ou à vapeur: “Les hérissons se branlent mutuellement avant d’aller voir l’autre sexe, les escargots s’enfilent en longues chaines après l’accouplement reproductif de rigueur, les gentils dauphins vont et viennent (…) les cerfs adorent monter un semblable quand il est en train de se faire une biche et les éléphants trimbalent une bite de 25 kg dont l’encombrement les pousse, ne serait-ce que pour se reposer, à faire souvent semblant qu’ils se sont trompés de trou.

Les pulsions humaines n’échappent pas à cette joyeuse absence de règle. Rares sont les hétéros totalement insensibles à l’idée d’une relation homosexuelle. Après tout, eux aussi possèdent une prostate et, pour la majorité d’entre eux, cette prostate est une zone érogène. Les hétéros aiment donc la sodomie. Qu’elle soit faite à l’aide d’un gode ou d’un pénis n’est qu’une question accessoire. Le phallus des gays ne reste pas non plus de marbre devant les film porno-straights. C’est peut-être dérangeant pour eux, mais voilà: il y a des filles qui peuvent les exciter, ne serait-ce que par identification. Quant aux femmes, qu’elles soient hétéro ou homo, leur clitoris les rend aussi sensibles aux caresses venant de l’autre que du même sexe. Morphologiquement, les différences de genre n’ont aucune importance en matière de plaisir. L’anus est identique sous les jupes et les pantalons. Les langues, les doigts, les mots, les fantasmes et les envies sont également les choses du monde les mieux partagées. Une femme peut très bien avoir le même cul, la même libido et les mêmes mots qu’un gay. Un homme peut très bien avoir la même langue, les mêmes doigts et les mêmes envies qu’une lesbienne. Etc.

Sur le plan strictement physique, nous sommes tous ambivalents. C’est-à-dire capables de jouir –en fermant les yeux, en nous laissant aller au vertige– sans trop savoir qui est celui, ou celle, qui nous absorbe ou qui nous pénètre. Sur le plan érotique, bien sûr, chaque être ayant ses préférences, nous avons besoin de choisir nos partenaires. Il y en a qui préfèrent les hommes, d’autres les femmes, ou les trans ou les garçons manqués, c’est certain. Mais faut-il pour autant en déduire que les mots "hétéro" ou "homo" sont pertinents? Le mot "bisexuel" est-il lui-même pertinent? Dans Pour et contre la bisexualité, Karl Mengel dénonce l’usage de ce terme -“bi”- qui renvoie de façon réductrice à la norme binaire: “lorsque le sexe est entré dans le discours, les néologistes se sont mis en tête de jeter un pont (bi) entre deux chimères, dont l’une (hétéro) avait au préalable été créée comme un pendant artificiel à l’autre (homo), elle-même illusion langagière visant à cloisonner le champ sexuel au nom de la morale du moment.

Karl Mengel s’explique: le terme "hétérosexuel" n’a été inventé qu’après l’apparition de l'étiquette "homosexuel". La première trace du mothomosexualität ("homosexuel") se trouve dans la correspondance privée d’un certain Karl-Maria Benkert, en 1868. Cet “obscur mais néanmoins précoce défenseur de la liberté de baiser en paix s’est mis en tête de remplacer les multiples noms d’oiseau qui servaient jusqu’alors à désigner les amateurs du même”: il substitue aux termes cinaèdes, bougres, bardaches, culistes, pédérastes, gitons, uranistes, enculés, invertis, antiphysiques, pédés, pédales, folles et autres tantes un mot absurdement composé d’une racine grecque (homo: “même”) et d’une racine latine (sexus: “sexe”).

Résultat catastrophique: son invention est “immédiatement reprise à bon compte par les maniaques du rangement comportemental” qui en font non plus une catégorie mais une pathologie bientôt cernée par Krafft-Ebing dans son célèbre Psychopathia sexualis. Il s’agit pour Krafft-Ebing de recenser les perversions d’un point de vue médical et non plus religieux, afin de les guérir. “Le sodomite diagnostiqué homosexuel n’était donc plus coupable mais à plaindre –ce qui revenait en gros à échanger le bûcher contre –plus tard– le Sida” se moque Karl Mengel.

Le mot "hérérosexuel" n’apparait qu’après, comme pour conforter l’idée qu’il existe deux camps. Celui du bien et celui du mal, évidemment. “A la base, les censeurs  veulent une boîte commode où ranger ceux et celles qui vont et viennent librement entre la norme et l’anormalité constituée, nommée, donc sous contrôle.” Problème: les homosexuels eux-mêmes participent à cette “mise en boîte”: ils revendiquent leur filiation avec les grecs et les romains de l’antiquité ainsi qu’avec les samouraïs, et les féroces initiateurs-combattants d’Afrique, d’Océanie ou d’Amérique du sud, qui, pendant plusieurs siècles érigent l’amour mâle en modèle de vertu guerrière. Les homosexuels oublient cependant une chose: les soldats-amants de Thèbes ou de Sparte, les érastes (adultes) crétois, les bushi (guerriers) japonais, les binômes zaggalah, les mâles Keraki ou les hommes libres de l’Empire Romain n’étaient pas homosexuels. Ils étaient omnisexuels. Ils avaient des femmes et des amants. L’institution “pédérastique” (ensemencement viril d’un adolescent) allait de pair -obligatoirement- avec l’institution du mariage.

C'est ainsi que tous les personnages du passé qui avaient entre autres goûté aux joies du même, à une époque innocente où prévalait l’indifférenciation d’avant l’hétérosexisme, ont été pris en otage par un courant de pensée partisan qui les a maquillé en purs homosexuels” se plaint Karl Mengel. Et au diable l’anachronisme! Le militantisme gay a donc mis en place un mythe aussi schématique et grossier que ce dont pouvaient rêver les pères de l’Église: quiconque –par le passé– avait eu des relations homosexuelles est devenu homosexuel. Jules Cesar, David roi d’Israël, Alexandre le Grand, Casanova, Henri III, Ivan le terrible, Socrate, Richard Cœur de Lion, Cervantes, Michel-Ange, Pierre le Grand, Goethe, etc. “Évidemment, l’autre bord n’a pas levé le petit doigt (sic) pour s’opposer à la profanation, vu qu’il y trouvait parfaitement son compte: l’occasion était trop belle de laisser les “anormaux” se constituer en un bloc à la fois hermétique et distinct. Purger, sans se salir les mains, quelle veine.” Karl Mengel ajoute : “En réalité, ces illustres ancêtres n’étaient pas homos, ni hétéros, pas plus qu’ils n’étaient bi -même indépendamment du fait que ces notions n’existaient pas. Leur sexualité s’organisait autour de hiatus différents, et ses enjeux touchaient plus à la découverte de soi (en passant) par les autres qu’à la construction artificielle d’une identité reposant sur des choix instrumentaux.

Des deux côtés du poste-frontière établi entre les normes obligatoires, il y a donc des gens qui se méfient des autres (stigmatisés “bisexuels”)  et qui les traitent de “traitres”, d’imposteurs ou de menteurs. Il semble en effet louche que l’on puisse trouver du charme aussi bien aux hommes qu’aux femmes de nos jours, tellement les idéologues ont bien fait leur travail: les hommes viennent de Mars, les femmes de Venus, alors faites votre choix. Et pas question d’être dans l’entre-deux. Ce qui fait dire à Karl Mengel: “C’est un fait peu connu, mais Eros s’appelle aussi Metis dans la théologie orphique. La métaphore dit joliment l’évidence qui voit la sexualité réunir les opposés, cela à l’intérieur de soi. On a donc forcément un peu de l’autre dans le corps, qu’importe son genre, et le désir s’en trouve complexe, insaisissable mais infini.” La libido contient tous les possibles.

Pour et contre la bisexualité, Karl Mengel, collection L'attrape-corps, éd. La Musardine.

Osez la bisexualité, de Pierre des Esseintes, éd. La Musardine.

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COMMENTAIRES

merci pour l'article, c'est très instructif !

A découvrir aussi: Greek Homosexuality, de Kenneth J. Dover; Gerald Duckworth & Co. London 1978. Traduc. française par Suzanne Saïd, Homosexualité grecque, Ed. La Pensée Sauvage, Grenoble, 1982. Passionnant à de nombreux égards.

Merci pour ce travail important, moment de connaissances qui va m'être utile…
Bon, bien sûr, l'utiliser avec des élèves de seconde sur le thème du mariage (lien familial au sens sociologique du terme) va nécessiter quelques coupes, mais, bon, pourquoi pas…

Oui, nous sommes tous sexuels... ça paraît tellement évident, pourtant.

Rien ne vous frappe, Agnès? Guère de bisexuelles, guère de femmes tout simplement dans ces nobles exemples historiques. Encore un bouquin de mec!
Bah, ce n'est pas ce qui va m'empêcher de pêcher!

J'en ai marre de ce mot qui n'existe pas : la bissexualité ...je peut être bi-émotionnel , bi-sentimentale , bi-solidaire, mais pour le sexe c'est oneway point barre , on ne peut pas faire le sexe elaborant un fantasme et la même sensation à jouir de plaisir si on fait avec un homme et/ou une femme . Pour moi c'est un seul sens avec le même sexe , sinon , j'espères que ça ne seras pas l'Unesco qui prendras en charge la protection de la pratique des homos vue que la pratique hétéro et devient de plus en plus tabout comme chez les papous , contradictoire , donc ....

classer n'est pas qu'une conséquence de la morale:
ce processus vient de notre fonctionnement cérébral: le cerveau classe automatiquement les choses. merci tout de même d'appuyer sur le fait qu'un humain n'a pas de déterminisme dans sa préférence sexuelle et qu'il serait bien que la société accepte mieux les "aller-retour" entre les préférences sexuelles. Et pour les hétéro convaincus, je leur propose d'aller mater quelques très belles tgirl (trans)... Il y en a qui vous laisseront sans voix et vous feront surement vous poser des questions sur vos préférences.

hmm , je suis hétéro , pourtant je peux comprendre qu'un homme est du plaisir avec une sodomie ... puisque l'anus chez l'homme , bien qu'il s'en cache est effectivement une zone hérogène ...

la question est de savoir ce qu'est être homo ou hétéro.

Je ne peux clairement pas tombé amoureux d'un mec , ni même fantasmer sur le physique masculin , par contre d'un point de vue de jouissance pure , je peux comprendre le plaisir dans une relation homosexuelle ...

Bref , je pense que la bisexualité , c'est tout simplement admettre qu'il y a de multiples façon de jouir , pas seulement via le coite classique ...

maintenant peut on être attiré autant par les hommes que par les femmes , je ne pense pas ...

La nature est fractale, elle se subdivise à l'infini. Les gays comme les autres se divisent en des tas de catégories. Et parmi ses catégories - comme le veut la théorie de catégories - il y a celle des gens qui ont l'esprit de corps, et celle des gens qui l'ont moins. Les premiers aiment faire partie d'une catégorie, les autres aiment échapper aux catégories.

Raaah, enfin un discours lisible, simple et argumenté qui nous fait sortir du "normalisé" et du simplisme. 
La "vérité" est aux frontières, à la marge, dans les petits plis et recoins.
Quant à la conclusion, la déclaration de Karl Mengel est enthousiasmante. ..Complexe, insaisissable mais infini. Agnès, vous éclairez ma fin de semaine !

Une fois de plus, un article intéressant.

Qui permettra sans doute de faire réfléchir, beaucoup d'hétéros "pur et dur" (sans mauvais jeu de mot).
Et rétablira quelques vérités sur les poncifs de certains (au sujet des grecs...).

Si ces mêmes personnes veulent se pencher sur la question (et aussi les autres), venez découvrir ceci par le biais de xxlove.

http://www.xxlove.fr

Ce Karl Mengel serait-il imprégné par la vison queer ? En tout cas, je partage complètement son point de vue et vais me précipiter sur son ouvrage. Par ailleurs, j'ai comme l'impression d'une évolution dans vos papiers, à travers les sujets traités. Un peu comme si vos sujets avaient fait évoluer votre propre vison... Simple impression ? Du coup, j'attends avec encore plus d'impatience la sortie de votre prochain ouvrage, chère Agnès, avec une immense curiosité pour les perles que vous nous y présenterez !

Sans doute votre Karl musardin confond-il le Métis venu de "mixtus" (mixte) avec Métis, la déesse Grecque et qui est en relation avec la naissance d'Eros par ce qu'elle représentait l'intelligence rusée. Il ne faut pas tout mélanger.

héhé ! excellent. pour les Parigôt(e)s, Ed. La Musardine se trouve au Père Lachaise et leur site web est très sympa.
On peut tenter de classer tous les comportements possible chez l'être humain selon 4 critères : le genre tel que donné à la naissance (féminin, masculin, hermaphrodite), l'identité à laquelle aspire l'individu (femme, homme, asexué), l'orientation telle que désirée par l'individu (femme, homme, bi, sans) et le comportement réel (hétéro,homo, bi, indifférent), on arrive à une projection de 144 identifications possible (produit cartésien) ! Alors la simplification homo/hétéro/bi est là encore très réductrice. Ce résultat demeure de toute façon ridicule, puisqu'il s'attache encore une fois à classer ce qui au sens où l'exprime Mengel n'est pas étanche. A vos crayons, et que chacun écrive son Kamasutra ! Y'a de la joie en perspective !! :o)

Beaucoup de texte. J'en ajoute: J'ai rencontré plusieurs "homosexuels" se définissant comme tels, et qui s'en sont fait une raison d'être. Ils se réduisent eux-mêmes à cette caractéristique.

L'un n'a pas été invité à une fête, sa récente altercation lors d'une autre soirée ne vient évidemment pas à son esprit. L'autre se fait draguer en présence de sa copine, elle ne veut pas remarquer que leur discrétion maladive en public en est la cause. Un dernier n'a pas le poste qu'il souhaitait, il ne pense pas une seconde que celui qui l'a eu ait pu être mieux pistonné.

Ce qui me dérange le plus c'est de catégoriser les gens uniquement d'après leur(s) pratique(s) sexuelle(s) : je suis beaucoup plus qu'un homme qui couche avec une femme...

Sur le fonds, ne pas mettre les gens à tout prix dans des petites cases, je trouve ça bien. C’est pas une grande référence intellectuelle (mais il est mignon, ça compense !), mais Mika ne disait pas autre chose ces derniers jours. Le refus de rentrer dans les cases, c’est la liberté.

Mais… quelque chose me chifonne un peu. Je n’ai pas lu les livres résumés ici. Je vais peut être travestir ce que l’auteur veut dire. Faire du contre-sens. Et je ne suis pas certain de savoir l’exprimer correctement. M’enfin, essayons.

Irrésistiblement, j’ai pensé aux personnes qui prétendent que l’homosexualité n’existe pas dans la culture arabe, car le mot qui désigne ce concept n’existe pas semble-t-il dans la langue arabe. En résumé, puisqu’on ne peut nommer l’homosexualité en arabe, c’est que ça n’existe pas. C’est un peu réducteur de résumer à ça, mais je peux pas m’empêcher de faire le lien.

Pour moi, l’homosexualité, ça veut dire une chose simple : c’est avoir ou désirer avoir des relations sexuelles avec une personne de son sexe. Ni plus, ni moins. Et à mon sens, ce n’est pas parce que le mot n’existait pas au moyen âge, ou à la préhistoire, qu’il n’existait pas des hommes aimant les hommes, ou des femmes aimant les femmes comme aujourd’hui. D’ailleurs, il le dit lui-même semble-t-il : « il substitue aux termes cinaèdes, bougres, bardaches, culistes, pédérastes, gitons, uranistes, enculés, invertis, antiphysiques, pédés, pédales, folles et autres tantes ». Ca veut dire qu’au lieu d’homosexuel, on utilisait un autre mot. Ca veut dire que le concept « homosexualité » n’avais pas forcément besoin d’être nommé « homosexualité » pour exister. A moins que je ne fasse fausse route et que par « homosexualité », il ne veuille dire « gay » ? Le mot « homosexuel » est neutre en principe. Il se contente de décrire un fait. Le mot « gay » est plus revendicatif, et en ce sens, oui, il n’existait sans doute pas de « gay » au moyen âge ; il n’existait sans doute pas de personne se revendiquant « gay ». Il faudrait vraiment lire l’ouvrage pour mieux comprendre…

Une autre chose à noter : on n’a pas toujours eu besoin de nommer les homosexuels pour les classer, les chasser, les tuer. Sur les buchers sont passés des homosexuels qu’on n’appelait pas « homosexuels ».

Une dernière chose qui me chiffonne : nommer les choses est indispensable pour mener des politiques. Des politiques de répression bien entendu, mais je pense aussi aux politiques de prévention ou de « lutte contre ». On peut difficilement mener une lutte contre le sida ou l’homophobie, diriger une association en faveur du mariage homosexuel, si on ne nomme pas les choses. Nommer, c’est pas forcément problématique en soi il me semble.

‘fin bref, débat intéressant, essai qui le paraît tout autant, mais sans doute à approfondir.

André Gide, dans le Corydon (1924), mentionne déjà les balancements du règne animal... De là à parler de sexualité... Alors que le stimulus objectif guide l'acte animal, c'est une autre complexité du désir qui motive nos amis les humains...

oui tout le monde peut faire jouir tout le monde. mais qui a t on envie d'embrasser?


Dans ma jeunesse de pédé (années 1950 à 70), les hommes qui se présentaient comme 'bi' suscitaient la méfiance. Soit ils ne voulaient pas descendre aussi bas dans l'échelle des valeurs (pédé égalait paria). Soit ils étaient insatisfaits, pensant aux femmes lorsqu'ils étaient avec un homme et vice-versa.
Maintenant, longtemps après les femmes, les mecs ont redécouvert que le curseur sur l'échelle de Kinsey (voyez Wiki) est mobile. Ils le pressentaient, ils se l'autorisent.
Plusieurs de mes potes ont vécu pleinement le conjugal et la paternité avant d'ouvrir les portes de leur case pour circuler librement lorsque Madame a fait tintin. Ils ont sauté le pas comme des fleurs, alors que les jeunes gay traversent un questionnement ardu avant de sortir du placard.


Pendant très longtemps je pensais que l'on était soit hétéro soit homo et que la bisexualité était marginale.
J'ai découvert avec un film assez récent sur la vie de Kinsey qu'il existait des "états" intermédiaires.
Quand à l'affirmation : les hétéros aiment donc la sodomie, et bien non pas tous !

 

Tiens!

Je soutenais que l'opposition binaire (tant décriée ici) est pour beaucoup le fait de personnes se définissant comme "homosexuels", au point d'en faire eux-même la seule caractéristique de leur identité.

Mais mon commentaire a été censuré.

Merci pour cet article intéressant! qui permet de comprendre qu'il ne faut pas trop rentrer dans le jeu des catégories... c'est vrai que l'identité sexuelle c'est une identité personnelle et non pas sociale. c'est donc une recherche personnelle, dans ses fantasmes et dans ses rencontres, et non pas une réponse aux codes sociaux. Mais bon, il faut bien dire que la plupart des gens sont attirés majoritairement par les hommes ou par les femmes, et donc la distinction "hétéro" et "homo" est quand même une réalité.
Peut-être qu'on est tous potentiellement "bi". Mais la plupart des gens ont une préférence marquée pour un sexe ou l'autre.
Du point de vue strict du plaisir, c'est sûr que les hommes peuvent éprouver du plaisir anal, et ça ne fait pas d'eux forcément des homos ou bisexuels! il faut noter aussi que le vagin est fait pour s'adapter au pénis ce qui procure le maximum de plaisir pour les 2 partenaires (lieu commun, mais c'est bon de le rappeller...).
Au final, n'oublions pas que le sexe c'est fait pour avoir du plaisir, mais aussi vivre, aimer... dans la liberté et le consentement des 2 partenaires... et il faut donc sortir de la culpabilité judéo-chrétienne pour entrer dans l'ère du "multigenre" assumé.
Mon genre, c'est mon identité, c'est unique, et je ne partage pas. je sais ce que j'aime, ce que je veux, et ce que je ne veux pas. "connais toi toi-même" , "et tu connaitras l'univers et les dieux" ... et l'on pourrait ajouter "et tu connaitras le dieu qui est en toi"

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Par claudio - Communauté : Cavaillon communauté gay bi trans lesbienne sur la région
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