Dimanche 16 décembre 7 16 /12 /Déc 23:45

Bisexuel ? mon cul

En 1948, Alfred Kinsey, avance que nous sommes pratiquement tous bisexuels: “Le monde ne se résume pas à des oppositions binaires, explique-t-il. Tout n’est pas noir ou blanc." Dans un essai coup de gueule, Karl Mengel en profite pour renvoyer dos à dos les hétéros-racistes et les homos-sexistes.

 

Osez-la-bisexualite

Hétéro, homo… Pourquoi vouloir à tout prix se définir? Alors que pour l'essentiel d'entre nous, la vérité se trouve ailleurs, dans une zone indéfinie, trouble et troublante, qui englobe des désirs polymorphes et des motivations obscures. Selon Alfred Kinsey, père de la sexologie, "la nature ne produit que très rarement des catégories parfaitement étanches. Il n’y a que l’esprit humain pour inventer des groupes, étiqueter le réel et forcer les faits à entrer dans de petites cases distinctes. Le monde du vivant est un continuum, dans tous ses aspects, un large éventail constitué d’un seul tenant. Plus tôt nous assimilerons cette idée en ce qui concerne la sexualité humaine, plus tôt nous parviendrons à une solide compréhension des réalités du sexe.

 

Dans son ouvrage Pour et contre la bisexualité, publié à La Musardine, Karl Mengel ajoute que dans le règne animal –“des punaises aux baleines et des cygnes aux putois, en passant par les lions, les libellules, les aigles, les girafes et les pieuvres”- quelque 1500 espèces jouent l’alternance, sans se préoccuper de savoir si elles sont à voile ou à vapeur: “Les hérissons se branlent mutuellement avant d’aller voir l’autre sexe, les escargots s’enfilent en longues chaines après l’accouplement reproductif de rigueur, les gentils dauphins vont et viennent (…) les cerfs adorent monter un semblable quand il est en train de se faire une biche et les éléphants trimbalent une bite de 25 kg dont l’encombrement les pousse, ne serait-ce que pour se reposer, à faire souvent semblant qu’ils se sont trompés de trou.

Les pulsions humaines n’échappent pas à cette joyeuse absence de règle. Rares sont les hétéros totalement insensibles à l’idée d’une relation homosexuelle. Après tout, eux aussi possèdent une prostate et, pour la majorité d’entre eux, cette prostate est une zone érogène. Les hétéros aiment donc la sodomie. Qu’elle soit faite à l’aide d’un gode ou d’un pénis n’est qu’une question accessoire. Le phallus des gays ne reste pas non plus de marbre devant les film porno-straights. C’est peut-être dérangeant pour eux, mais voilà: il y a des filles qui peuvent les exciter, ne serait-ce que par identification. Quant aux femmes, qu’elles soient hétéro ou homo, leur clitoris les rend aussi sensibles aux caresses venant de l’autre que du même sexe. Morphologiquement, les différences de genre n’ont aucune importance en matière de plaisir. L’anus est identique sous les jupes et les pantalons. Les langues, les doigts, les mots, les fantasmes et les envies sont également les choses du monde les mieux partagées. Une femme peut très bien avoir le même cul, la même libido et les mêmes mots qu’un gay. Un homme peut très bien avoir la même langue, les mêmes doigts et les mêmes envies qu’une lesbienne. Etc.

Sur le plan strictement physique, nous sommes tous ambivalents. C’est-à-dire capables de jouir –en fermant les yeux, en nous laissant aller au vertige– sans trop savoir qui est celui, ou celle, qui nous absorbe ou qui nous pénètre. Sur le plan érotique, bien sûr, chaque être ayant ses préférences, nous avons besoin de choisir nos partenaires. Il y en a qui préfèrent les hommes, d’autres les femmes, ou les trans ou les garçons manqués, c’est certain. Mais faut-il pour autant en déduire que les mots "hétéro" ou "homo" sont pertinents? Le mot "bisexuel" est-il lui-même pertinent? Dans Pour et contre la bisexualité, Karl Mengel dénonce l’usage de ce terme -“bi”- qui renvoie de façon réductrice à la norme binaire: “lorsque le sexe est entré dans le discours, les néologistes se sont mis en tête de jeter un pont (bi) entre deux chimères, dont l’une (hétéro) avait au préalable été créée comme un pendant artificiel à l’autre (homo), elle-même illusion langagière visant à cloisonner le champ sexuel au nom de la morale du moment.

Karl Mengel s’explique: le terme "hétérosexuel" n’a été inventé qu’après l’apparition de l'étiquette "homosexuel". La première trace du mothomosexualität ("homosexuel") se trouve dans la correspondance privée d’un certain Karl-Maria Benkert, en 1868. Cet “obscur mais néanmoins précoce défenseur de la liberté de baiser en paix s’est mis en tête de remplacer les multiples noms d’oiseau qui servaient jusqu’alors à désigner les amateurs du même”: il substitue aux termes cinaèdes, bougres, bardaches, culistes, pédérastes, gitons, uranistes, enculés, invertis, antiphysiques, pédés, pédales, folles et autres tantes un mot absurdement composé d’une racine grecque (homo: “même”) et d’une racine latine (sexus: “sexe”).

Résultat catastrophique: son invention est “immédiatement reprise à bon compte par les maniaques du rangement comportemental” qui en font non plus une catégorie mais une pathologie bientôt cernée par Krafft-Ebing dans son célèbre Psychopathia sexualis. Il s’agit pour Krafft-Ebing de recenser les perversions d’un point de vue médical et non plus religieux, afin de les guérir. “Le sodomite diagnostiqué homosexuel n’était donc plus coupable mais à plaindre –ce qui revenait en gros à échanger le bûcher contre –plus tard– le Sida” se moque Karl Mengel.

Le mot "hérérosexuel" n’apparait qu’après, comme pour conforter l’idée qu’il existe deux camps. Celui du bien et celui du mal, évidemment. “A la base, les censeurs  veulent une boîte commode où ranger ceux et celles qui vont et viennent librement entre la norme et l’anormalité constituée, nommée, donc sous contrôle.” Problème: les homosexuels eux-mêmes participent à cette “mise en boîte”: ils revendiquent leur filiation avec les grecs et les romains de l’antiquité ainsi qu’avec les samouraïs, et les féroces initiateurs-combattants d’Afrique, d’Océanie ou d’Amérique du sud, qui, pendant plusieurs siècles érigent l’amour mâle en modèle de vertu guerrière. Les homosexuels oublient cependant une chose: les soldats-amants de Thèbes ou de Sparte, les érastes (adultes) crétois, les bushi (guerriers) japonais, les binômes zaggalah, les mâles Keraki ou les hommes libres de l’Empire Romain n’étaient pas homosexuels. Ils étaient omnisexuels. Ils avaient des femmes et des amants. L’institution “pédérastique” (ensemencement viril d’un adolescent) allait de pair -obligatoirement- avec l’institution du mariage.

C'est ainsi que tous les personnages du passé qui avaient entre autres goûté aux joies du même, à une époque innocente où prévalait l’indifférenciation d’avant l’hétérosexisme, ont été pris en otage par un courant de pensée partisan qui les a maquillé en purs homosexuels” se plaint Karl Mengel. Et au diable l’anachronisme! Le militantisme gay a donc mis en place un mythe aussi schématique et grossier que ce dont pouvaient rêver les pères de l’Église: quiconque –par le passé– avait eu des relations homosexuelles est devenu homosexuel. Jules Cesar, David roi d’Israël, Alexandre le Grand, Casanova, Henri III, Ivan le terrible, Socrate, Richard Cœur de Lion, Cervantes, Michel-Ange, Pierre le Grand, Goethe, etc. “Évidemment, l’autre bord n’a pas levé le petit doigt (sic) pour s’opposer à la profanation, vu qu’il y trouvait parfaitement son compte: l’occasion était trop belle de laisser les “anormaux” se constituer en un bloc à la fois hermétique et distinct. Purger, sans se salir les mains, quelle veine.” Karl Mengel ajoute : “En réalité, ces illustres ancêtres n’étaient pas homos, ni hétéros, pas plus qu’ils n’étaient bi -même indépendamment du fait que ces notions n’existaient pas. Leur sexualité s’organisait autour de hiatus différents, et ses enjeux touchaient plus à la découverte de soi (en passant) par les autres qu’à la construction artificielle d’une identité reposant sur des choix instrumentaux.

Des deux côtés du poste-frontière établi entre les normes obligatoires, il y a donc des gens qui se méfient des autres (stigmatisés “bisexuels”)  et qui les traitent de “traitres”, d’imposteurs ou de menteurs. Il semble en effet louche que l’on puisse trouver du charme aussi bien aux hommes qu’aux femmes de nos jours, tellement les idéologues ont bien fait leur travail: les hommes viennent de Mars, les femmes de Venus, alors faites votre choix. Et pas question d’être dans l’entre-deux. Ce qui fait dire à Karl Mengel: “C’est un fait peu connu, mais Eros s’appelle aussi Metis dans la théologie orphique. La métaphore dit joliment l’évidence qui voit la sexualité réunir les opposés, cela à l’intérieur de soi. On a donc forcément un peu de l’autre dans le corps, qu’importe son genre, et le désir s’en trouve complexe, insaisissable mais infini.” La libido contient tous les possibles.

Pour et contre la bisexualité, Karl Mengel, collection L'attrape-corps, éd. La Musardine.

Osez la bisexualité, de Pierre des Esseintes, éd. La Musardine.

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COMMENTAIRES

merci pour l'article, c'est très instructif !

A découvrir aussi: Greek Homosexuality, de Kenneth J. Dover; Gerald Duckworth & Co. London 1978. Traduc. française par Suzanne Saïd, Homosexualité grecque, Ed. La Pensée Sauvage, Grenoble, 1982. Passionnant à de nombreux égards.

Merci pour ce travail important, moment de connaissances qui va m'être utile…
Bon, bien sûr, l'utiliser avec des élèves de seconde sur le thème du mariage (lien familial au sens sociologique du terme) va nécessiter quelques coupes, mais, bon, pourquoi pas…

Oui, nous sommes tous sexuels... ça paraît tellement évident, pourtant.

Rien ne vous frappe, Agnès? Guère de bisexuelles, guère de femmes tout simplement dans ces nobles exemples historiques. Encore un bouquin de mec!
Bah, ce n'est pas ce qui va m'empêcher de pêcher!

J'en ai marre de ce mot qui n'existe pas : la bissexualité ...je peut être bi-émotionnel , bi-sentimentale , bi-solidaire, mais pour le sexe c'est oneway point barre , on ne peut pas faire le sexe elaborant un fantasme et la même sensation à jouir de plaisir si on fait avec un homme et/ou une femme . Pour moi c'est un seul sens avec le même sexe , sinon , j'espères que ça ne seras pas l'Unesco qui prendras en charge la protection de la pratique des homos vue que la pratique hétéro et devient de plus en plus tabout comme chez les papous , contradictoire , donc ....

classer n'est pas qu'une conséquence de la morale:
ce processus vient de notre fonctionnement cérébral: le cerveau classe automatiquement les choses. merci tout de même d'appuyer sur le fait qu'un humain n'a pas de déterminisme dans sa préférence sexuelle et qu'il serait bien que la société accepte mieux les "aller-retour" entre les préférences sexuelles. Et pour les hétéro convaincus, je leur propose d'aller mater quelques très belles tgirl (trans)... Il y en a qui vous laisseront sans voix et vous feront surement vous poser des questions sur vos préférences.

hmm , je suis hétéro , pourtant je peux comprendre qu'un homme est du plaisir avec une sodomie ... puisque l'anus chez l'homme , bien qu'il s'en cache est effectivement une zone hérogène ...

la question est de savoir ce qu'est être homo ou hétéro.

Je ne peux clairement pas tombé amoureux d'un mec , ni même fantasmer sur le physique masculin , par contre d'un point de vue de jouissance pure , je peux comprendre le plaisir dans une relation homosexuelle ...

Bref , je pense que la bisexualité , c'est tout simplement admettre qu'il y a de multiples façon de jouir , pas seulement via le coite classique ...

maintenant peut on être attiré autant par les hommes que par les femmes , je ne pense pas ...

La nature est fractale, elle se subdivise à l'infini. Les gays comme les autres se divisent en des tas de catégories. Et parmi ses catégories - comme le veut la théorie de catégories - il y a celle des gens qui ont l'esprit de corps, et celle des gens qui l'ont moins. Les premiers aiment faire partie d'une catégorie, les autres aiment échapper aux catégories.

Raaah, enfin un discours lisible, simple et argumenté qui nous fait sortir du "normalisé" et du simplisme. 
La "vérité" est aux frontières, à la marge, dans les petits plis et recoins.
Quant à la conclusion, la déclaration de Karl Mengel est enthousiasmante. ..Complexe, insaisissable mais infini. Agnès, vous éclairez ma fin de semaine !

Une fois de plus, un article intéressant.

Qui permettra sans doute de faire réfléchir, beaucoup d'hétéros "pur et dur" (sans mauvais jeu de mot).
Et rétablira quelques vérités sur les poncifs de certains (au sujet des grecs...).

Si ces mêmes personnes veulent se pencher sur la question (et aussi les autres), venez découvrir ceci par le biais de xxlove.

http://www.xxlove.fr

Ce Karl Mengel serait-il imprégné par la vison queer ? En tout cas, je partage complètement son point de vue et vais me précipiter sur son ouvrage. Par ailleurs, j'ai comme l'impression d'une évolution dans vos papiers, à travers les sujets traités. Un peu comme si vos sujets avaient fait évoluer votre propre vison... Simple impression ? Du coup, j'attends avec encore plus d'impatience la sortie de votre prochain ouvrage, chère Agnès, avec une immense curiosité pour les perles que vous nous y présenterez !

Sans doute votre Karl musardin confond-il le Métis venu de "mixtus" (mixte) avec Métis, la déesse Grecque et qui est en relation avec la naissance d'Eros par ce qu'elle représentait l'intelligence rusée. Il ne faut pas tout mélanger.

héhé ! excellent. pour les Parigôt(e)s, Ed. La Musardine se trouve au Père Lachaise et leur site web est très sympa.
On peut tenter de classer tous les comportements possible chez l'être humain selon 4 critères : le genre tel que donné à la naissance (féminin, masculin, hermaphrodite), l'identité à laquelle aspire l'individu (femme, homme, asexué), l'orientation telle que désirée par l'individu (femme, homme, bi, sans) et le comportement réel (hétéro,homo, bi, indifférent), on arrive à une projection de 144 identifications possible (produit cartésien) ! Alors la simplification homo/hétéro/bi est là encore très réductrice. Ce résultat demeure de toute façon ridicule, puisqu'il s'attache encore une fois à classer ce qui au sens où l'exprime Mengel n'est pas étanche. A vos crayons, et que chacun écrive son Kamasutra ! Y'a de la joie en perspective !! :o)

Beaucoup de texte. J'en ajoute: J'ai rencontré plusieurs "homosexuels" se définissant comme tels, et qui s'en sont fait une raison d'être. Ils se réduisent eux-mêmes à cette caractéristique.

L'un n'a pas été invité à une fête, sa récente altercation lors d'une autre soirée ne vient évidemment pas à son esprit. L'autre se fait draguer en présence de sa copine, elle ne veut pas remarquer que leur discrétion maladive en public en est la cause. Un dernier n'a pas le poste qu'il souhaitait, il ne pense pas une seconde que celui qui l'a eu ait pu être mieux pistonné.

Ce qui me dérange le plus c'est de catégoriser les gens uniquement d'après leur(s) pratique(s) sexuelle(s) : je suis beaucoup plus qu'un homme qui couche avec une femme...

Sur le fonds, ne pas mettre les gens à tout prix dans des petites cases, je trouve ça bien. C’est pas une grande référence intellectuelle (mais il est mignon, ça compense !), mais Mika ne disait pas autre chose ces derniers jours. Le refus de rentrer dans les cases, c’est la liberté.

Mais… quelque chose me chifonne un peu. Je n’ai pas lu les livres résumés ici. Je vais peut être travestir ce que l’auteur veut dire. Faire du contre-sens. Et je ne suis pas certain de savoir l’exprimer correctement. M’enfin, essayons.

Irrésistiblement, j’ai pensé aux personnes qui prétendent que l’homosexualité n’existe pas dans la culture arabe, car le mot qui désigne ce concept n’existe pas semble-t-il dans la langue arabe. En résumé, puisqu’on ne peut nommer l’homosexualité en arabe, c’est que ça n’existe pas. C’est un peu réducteur de résumer à ça, mais je peux pas m’empêcher de faire le lien.

Pour moi, l’homosexualité, ça veut dire une chose simple : c’est avoir ou désirer avoir des relations sexuelles avec une personne de son sexe. Ni plus, ni moins. Et à mon sens, ce n’est pas parce que le mot n’existait pas au moyen âge, ou à la préhistoire, qu’il n’existait pas des hommes aimant les hommes, ou des femmes aimant les femmes comme aujourd’hui. D’ailleurs, il le dit lui-même semble-t-il : « il substitue aux termes cinaèdes, bougres, bardaches, culistes, pédérastes, gitons, uranistes, enculés, invertis, antiphysiques, pédés, pédales, folles et autres tantes ». Ca veut dire qu’au lieu d’homosexuel, on utilisait un autre mot. Ca veut dire que le concept « homosexualité » n’avais pas forcément besoin d’être nommé « homosexualité » pour exister. A moins que je ne fasse fausse route et que par « homosexualité », il ne veuille dire « gay » ? Le mot « homosexuel » est neutre en principe. Il se contente de décrire un fait. Le mot « gay » est plus revendicatif, et en ce sens, oui, il n’existait sans doute pas de « gay » au moyen âge ; il n’existait sans doute pas de personne se revendiquant « gay ». Il faudrait vraiment lire l’ouvrage pour mieux comprendre…

Une autre chose à noter : on n’a pas toujours eu besoin de nommer les homosexuels pour les classer, les chasser, les tuer. Sur les buchers sont passés des homosexuels qu’on n’appelait pas « homosexuels ».

Une dernière chose qui me chiffonne : nommer les choses est indispensable pour mener des politiques. Des politiques de répression bien entendu, mais je pense aussi aux politiques de prévention ou de « lutte contre ». On peut difficilement mener une lutte contre le sida ou l’homophobie, diriger une association en faveur du mariage homosexuel, si on ne nomme pas les choses. Nommer, c’est pas forcément problématique en soi il me semble.

‘fin bref, débat intéressant, essai qui le paraît tout autant, mais sans doute à approfondir.

André Gide, dans le Corydon (1924), mentionne déjà les balancements du règne animal... De là à parler de sexualité... Alors que le stimulus objectif guide l'acte animal, c'est une autre complexité du désir qui motive nos amis les humains...

oui tout le monde peut faire jouir tout le monde. mais qui a t on envie d'embrasser?


Dans ma jeunesse de pédé (années 1950 à 70), les hommes qui se présentaient comme 'bi' suscitaient la méfiance. Soit ils ne voulaient pas descendre aussi bas dans l'échelle des valeurs (pédé égalait paria). Soit ils étaient insatisfaits, pensant aux femmes lorsqu'ils étaient avec un homme et vice-versa.
Maintenant, longtemps après les femmes, les mecs ont redécouvert que le curseur sur l'échelle de Kinsey (voyez Wiki) est mobile. Ils le pressentaient, ils se l'autorisent.
Plusieurs de mes potes ont vécu pleinement le conjugal et la paternité avant d'ouvrir les portes de leur case pour circuler librement lorsque Madame a fait tintin. Ils ont sauté le pas comme des fleurs, alors que les jeunes gay traversent un questionnement ardu avant de sortir du placard.


Pendant très longtemps je pensais que l'on était soit hétéro soit homo et que la bisexualité était marginale.
J'ai découvert avec un film assez récent sur la vie de Kinsey qu'il existait des "états" intermédiaires.
Quand à l'affirmation : les hétéros aiment donc la sodomie, et bien non pas tous !

 

Tiens!

Je soutenais que l'opposition binaire (tant décriée ici) est pour beaucoup le fait de personnes se définissant comme "homosexuels", au point d'en faire eux-même la seule caractéristique de leur identité.

Mais mon commentaire a été censuré.

Merci pour cet article intéressant! qui permet de comprendre qu'il ne faut pas trop rentrer dans le jeu des catégories... c'est vrai que l'identité sexuelle c'est une identité personnelle et non pas sociale. c'est donc une recherche personnelle, dans ses fantasmes et dans ses rencontres, et non pas une réponse aux codes sociaux. Mais bon, il faut bien dire que la plupart des gens sont attirés majoritairement par les hommes ou par les femmes, et donc la distinction "hétéro" et "homo" est quand même une réalité.
Peut-être qu'on est tous potentiellement "bi". Mais la plupart des gens ont une préférence marquée pour un sexe ou l'autre.
Du point de vue strict du plaisir, c'est sûr que les hommes peuvent éprouver du plaisir anal, et ça ne fait pas d'eux forcément des homos ou bisexuels! il faut noter aussi que le vagin est fait pour s'adapter au pénis ce qui procure le maximum de plaisir pour les 2 partenaires (lieu commun, mais c'est bon de le rappeller...).
Au final, n'oublions pas que le sexe c'est fait pour avoir du plaisir, mais aussi vivre, aimer... dans la liberté et le consentement des 2 partenaires... et il faut donc sortir de la culpabilité judéo-chrétienne pour entrer dans l'ère du "multigenre" assumé.
Mon genre, c'est mon identité, c'est unique, et je ne partage pas. je sais ce que j'aime, ce que je veux, et ce que je ne veux pas. "connais toi toi-même" , "et tu connaitras l'univers et les dieux" ... et l'on pourrait ajouter "et tu connaitras le dieu qui est en toi"

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Par claudio - Communauté : Cavaillon communauté gay bi trans lesbienne sur la région
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