La star britannique Tara McDonald, marraine de LA MARCHE DES FIERTES, s’est dite
« choquée » par des manifestations qui relèvent de l'homophobie. « Cela montre qu’il reste du travail à faire », selon elle, « il faut faire évoluer les
mentalités et éduquer les gens ». Sans quoi les conséquences peuvent être lourdes. « Il y a deux jours encore, un jeune s’est jeté d’un pont parce que sa famille le
rejetait », souligne Nicolas Rividi, porte-parole de l’Inter-LGBT sur les discriminations. « Là encore, le compte n’y est pas du côté du gouvernement. Les engagements sont tenus
a minima et encore », ajoute-t-il, appelant à manifester mercredi devant le ministère de l’Education pour défendre les ABCD de l’égalité.
Avec AFP.
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«LE COMPTE N’Y EST PAS»
Sur l’un des chars, décoré d’outils, de pinceaux et de taches de peinture, une formule condense le sentiment des participants: « Egalité: le chantier a été bâclé ». Un autre affiche en
grosses lettres: « Gouines en colère ». « On est en colère parce qu’avec le mariage pour tous, on nous avait dit que ça nous permettrait d’adopter les enfants de notre partenaire.
Mais en fait, on n’a rien obtenu qui sécurise notre vie de famille », explique Aurélia, jeune brune de 35 ans.
Des décisions de justice récentes ont refusé à des lesbiennes l’adoption de l’enfant de leur
conjointe né par PMA à l’étranger. Parmi les revendications portées par la Marche des Fiertés figure donc une nouvelle loi sur la famille. « Il faut que, comme les hétéros, nous puissions
déclarer nos enfants en mairie, il faut ouvrir la PMA à toutes les femmes, il faut des ouvertures en matière de filiation en dehors du mariage », résume Marjorie Monni, porte-parole chargée
des questions familiales à l’Inter-LGBT.
Autre grande thématique: la lutte contre l’homophobie. Selon l’Inter-LGBT, la parole homophobe
s’est libérée lors des grandes manifestations d’opposants au mariage pour tous et cela a entraîné une hausse des menaces et des actes homophobes
Lu dans le dernier TETU.
LAISSEZ-LES VIVRE !
LAISSEZ-NOUS VIVRE
!
LAISSEZ-MOI VIVRE !
TEMOIGNAGE de "Anorak" (pseudo) sur le net
:
«Je suis gay, et je le revendique
Quand
j’étais plus jeune, à chaque fois que P., ma meilleure amie de l’époque, parlait de moi à quelqu’un, l’une des premières choses qu’elle annonçait
était que j’étais gay.
Jean-Louis Bory a dit : “Je n’avoue pas que je suis homosexuel parce que je n’en ai pas honte, je ne proclame pas que je suis homosexuel parce que je
n’en suis pas fier, je dis que je suis homosexuel parce que cela est”.
De même, je n’aimais pas que l’on énonce mon homosexualité d’entrée de jeu, parce que c’est juste ma préférence amoureuse, une intimité, pas un critère me définissant.
Certes, j’étais gay. Je suis gay. Mais si mon optimisme, mon amour pour les vêtements, ou mon humour me semblaient être des critères établissant ce que je suis, des
traits de ma personnalité ; être gay, c’était juste un détail. En tous cas, pas un élément essentiel.
C’est
du moins ce que je me suis toujours dit.
Un
jour, le grand débat sur l’ouverture du mariage aux homosexuels a commencé. Je ne reviendrai pas sur ce que les horreurs prononcées ont eu comme impact sur
moi.
Toujours est-il qu’à ce moment là, j’ai commencé à prendre conscience que, si, en fait, cela me définissait.
Comprendre que tous ceux qui ne le sont pas ne comprennent pas ce que tu vis, tu ressens. Entendre les gens que tu aimes te dire qu’être contre le mariage pour tous n’était pas forcément de
l’homophobie. Entendre “oui, je viendrai manifester dimanche, car c’est important pour toi”, et par là-même comprendre que donc, ça l’est plus
pour toi que pour eux. C’est que cela me définissait.
J’étais
donc homosexuel. Ce n’était pas juste un fait, mais bien ce que je suis. Être homosexuel te définit. Parce que tu te construis avec cela. Dans le rejet. De ta famille quand tout va mal ; de la
société, quand tout va bien.
Alors, j’ai commencé à revendiquer.
Puis,
j’ai reçu un nouveau message de mon Papa.
Il me
disait qu’il fallait que je sache.
Cela
faisait des années. Des années qu’il souffrait énormément des propos homophobes. Des années qu’il parlait avec les gens qu’il aime de cette douleur dont on parle si peu.
Celle d’être le parent d’un enfant qu’on insulte.
Il me
disait qu’il entendait souvent ces blagues, ces blagues si “drôles”, ces blagues nulles sur les tapettes, ces caricatures des “grandes folles”, … bref, je connaissais. Il n’allait pas me faire un
dessin.
Sauf
que voilà, de ces blagues, il ne savait pas trop quoi faire. Il ne savait pas trop quoi répondre. Parce qu’il avait l’impression qu’il n’avait pas le droit de dire que, merde, son fils, il est
homo, alors arrêtez avec vos conneries.
Parce qu’il ne savait pas comment parler de ce qui, au fond, relevait de mon intimité.
Mon
père me confia alors que ça lui faisait du bien que je “revendique”.
Parce
que du coup, il pouvait revendiquer aussi. Revendiquer qu’il était hétéro et son fils a les mêmes droits que lui. Revendiquer enfin. Et que ça lui faisait du bien de pouvoir le
revendiquer.
En
“revendiquant”, en acceptant que, oui, j’étais homosexuel, gay, pédé, et cela n’était pas juste de l’intime, mais bien un élément essentiel de ce que j’étais, j’avais autorisé mon père à une
sorte d’outing qu’il s’était jusqu’alors interdit de faire.
Et cela
lui faisait, à lui, beaucoup de bien.
C’est alors que j’ai pris conscience que quand je marcherai dimanche, je ne marcherai pas seulement pour défendre mes droits. Je ne marcherai pas seulement pour mes amis homosexuels qui ont des
enfants. Je ne marcherai pas seulement pour les enfants de mes potes hétérosexuels.
Je marchais aussi pour que mes parents puissent enfin ouvrir leur gueule».
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