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« Tout le monde pense que j’ai fumé d’énormes joints à chaque fois que je fais des télés, ou que je suis extrêmement relaxé. Alors que je suis juste hyper stressé. D’autant que quand je fume un joint, je fais une crise d’angoisse ».
Quand je fume un joint, je fais une crise d'angoisse »
MEDECIN MALGRE LUI, Vincent Lacoste : « Quand je fume un joint, je fais une crise d'angoisse »
Pour peaufiner son rôle dans Hippocrate, film où il incarne un interne en médecine, Vincent Lacoste a tapé l’incruste aux urgences de l’hôpital de Garches. Au menu : malades mourants et ponctions lombaires. De quoi lui mettre une bonne claque.
Vincent Lacoste ne veut pas porter de blouse pour le shooting. « Boh, je ne suis pas médecin ». Pour Hippocrate, réalisé par Thomas Lilti, il a tout de même incarné Benjamin, un jeune interne un peu paumé. Benjamin est en 1e semestre, traîne son (apparente) nonchalance dans le service de son docteur de père, et finit avec un mort sur la conscience à cause d’un oubli d’ECG [électrocardiographie, NDLE].
Retour à Vincent, qui a l’air tout aussi désinvolte mais qui n’a tué personne. De l’univers médical, il ne connaissait « pas grand-chose ». Il a toujours son appendice, ses dents de sagesse, et n’a jamais mis un pied à l’hôpital. Devant un Perrier menthe, en terrasse parisienne, il assure qu’il « n’imaginait pas du tout ça comme ça ». Ce qui a surpris la star des Beaux Gosses, le film de Riad Sattouf, « c’est l’ambiance des internes, tous ces trucs très codés, on se touche le dos à la cantine tout ça… »
Le film a été tourné à l’ancien hôpital Rothschild, désaffecté donc, et à celui de Garches. Il y avait, bien sûr, déjà plein de dessins sur les murs. Mais le diable réside dans les détails : en l’occurrence, dans une fresque représentant Jacques Gamblin déguisé en loup, le pénis en main :
« Et les tags dans la chambre de garde ! Je pensais qu’un hôpital c’était ‘propre’, blanc et ‘clinique’ à tous points de vue et là il y a d’énormes dessins de bites, même à la cantine. Et un babyfoot. C’est surprenant ».
Vincent ne veut pas porter de blouse pour le shooting
Le réalisateur étant médecin, « il voulait que ce soit très réaliste », continue l’acteur. Prendre la tension, palper les ganglions, faire une ponction lombaire… Thomas Lilti lui a montré tous les gestes techniques. Et surtout, avec Reda Kateb, qui joue un interne étranger, ils ont passé une petite journée incognito dans l’hôpital de Garches.
Avant de manger pour de vrai à la cantine – « la bouffe était extrêmement dégueulasse », ils ont fait le tour des chambres avec deux internes, présentés comme des stagiaires. Une expérience qui l’a beaucoup marqué. « Il y avait une vieille dame très mal en point. Elle était consciente mais souffrait énormément, c’était très violent. »
Comme dans le film, avec le cas de Mme Richard, pour qui la question de l’acharnement thérapeutique se pose :
« Je ne me rendais pas compte à quel point c’était dur. C’est hyper violent de voir des gens souffrir comme ça. Et qu’ils aient 25 ou 40 ans, les médecins se retrouvent seuls à prendre des décisions, la nuit. C’est une responsabilité énorme ! »
On comprend vite que Vincent Lacoste ne se verrait pas dans la peau d’un médecin. Lui est devenu acteur par pur hasard : à 14 ans, alors qu’il mange tranquillement à la cantine, on lui donne une fiche à remplir pour un casting sauvage… Qui lui permet de décrocher le premier rôle des Beaux Gosses donc, dans lequel il joue un ado boutonneux. Depuis, il a pas mal de films à son actif mais a tout de même passé son bac, pendant le tournage d’Astérix et Obélix :
« Je tournais avec [Gérard] Depardieu et [Catherine] Deneuve mais j’étais uniquement stressé pour mon bac. Je suis resté seul dans un hôtel en Hongrie, alors que l’équipe était en pause, je buvais des litres de Ginger Ale par 40° et j’apprenais tout par cœur. Je n’ai jamais su réviser. Au lycée, j’étais extrêmement mauvais ».
C’est d’ailleurs là que Benjamin, le personnage, et Vincent, l'acteur, se ressemblent le plus. Quand leur flegme cache leurs angoisses :
« Tout le monde pense que j’ai fumé d’énormes joints à chaque fois que je fais des télés, ou que je suis extrêmement relaxé. Alors que je suis juste hyper stressé. D’autant que quand je fume un joint, je fais une crise d’angoisse ».
Le script l’a vite emballé : il s’est pas mal reconnu dans les questions d’affirmation de soi qu’aborde Hippocrate. Est-ce que je suis nul ? Est-ce que je suis fait pour ce métier ? Suis-je un imposteur ? Alors oui, Benjamin est interne, avec de fortes responsabilités « mais c’est quand même un jeune de 23 ans qui se demande s’il a fait les bons choix. Des questions qu’on se pose tous à cet âge-là ».
Et les premiers jours d’internat de Benjamin ont des airs de rite de passage de l’adolescence à l’âge adulte :
« Je suis encore dedans moi ! D’autant plus en tant que comédien. C’est un métier où l’on est adulte très vite et en même temps on ne l’est jamais vraiment, vu qu’on s’amuse beaucoup, on flâne … Mais bon, on peut ne plus avoir de boulot du jour au lendemain ».
On est loin d’un rêve furtif de ses plus jeunes années : il n’y a pas si longtemps, Vincent disait tout de même qu’il voulait devenir le nouveau Christian Troy. « C’est vrai que j’y pensais un peu, rigole-t-il. J’étais un grand fan de Niptuck et Troy, le chirurgien, avait de superbes costumes sur mesure, des énormes caisses et couchait avec énormément de filles. Je me disais c’est vraiment génial. Chirurgien esthétique à Miami, voilà ce que je veux faire ! »
ndlr Vincent ? il serait si bien en gay...mais...le prochain rôle peut-être ? -lol-
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