Partager l'article ! DETENUS ~>non mais, qui nous demande de les plaindre ?: dealers, petits et grands, voleurs à la roulotte, voleurs à l'arraché, ils s ...
dealers, petits et grands, voleurs à la roulotte, voleurs à l'arraché, ils se retrouvent tous ...
et puis...
il trouve ici comme un "grand frère"
Dans le code de procédure pénale, il n’est pas jamais évoqué le terme de sexualité. Pareil dans les règlements intérieurs. C’est un non-dit.
C’est comme si ça n’existait pas. Par contre, il y a cette disposition qui prévoit que tout acte obscène imposé à la vue des surveillants ou des autres détenus est passible de sanction disciplinaire. Par ailleurs, les textes de droit commun sur l’exhibition sont applicables aussi.
En théorie, une personne détenue peut donc être sanctionnée deux fois, au titre du droit commun et au titre du droit carcéral. En pratique, les sanctions restent dans le cadre disciplinaire et on ne verra pas un détenu pour exhibition condamné devant un tribunal.
En prison... tout fonctionne à l’arbitraire. Il n’y a pas de règles, dans un monde qui devrait pourtant être régi par les règles. Nina Califano
j’animais un atelier d’écriture et de littérature. C’est comme ça que j’ai pu rencontrer des détenus. Un jour j’ai lu « L’Etranger » de Camus :
Pour moi, ce livre ne parlait pas de sexualité, il y a juste cette phrase qui fait référence aux femmes. Mais en leur lisant, j’ai vu les détenus changer de visage… Il y avait un point douloureux, un nœud s’est crée avec cette petite phrase.
L’un deux a fait une blague, sur leur condition sexuelle, leur frustration. ...Derrière le rire, il y a souvent des choses...
En maisons d’arrêt, il y a beaucoup de rigolades sur ce sujet et l’impression d’être dans une bande de potes que ça travaille, comme des ados qui parlent de ça parce qu’ils n’y touchent pas encore. Mais en centre de détention, quand on finit par en parler, c’est toujours avec une grande pudeur, une grande retenue". Nina Califano
au mitard
'J'avais trouvé en prison comme un "grand frère"
"Ce qui les unit tous dans un même mouvement est le désir charnel et sexuel qui les anime, qui les fait vivre et règle chacun de leur mouvement. Ainsi érigé en loi il se révèle tyrannique, source de plaisir autant que de souffrance. C’est précisément ce désir qui par sa puissance permet... de s’échapper en esprit de sa cellule, Le huis clos de la cellule est présenté comme le temple du fantasme et de l’érotisme, dont le mur est à la fois la limite qui exacerbe le plaisir et une surface de projection, autant pour ceux qu’il enferme que pour le maton qui les observe, lui aussi touché par le désir.
Genet dit dans cette œuvre : « ce livre, j’ai voulu le faire des éléments transposés, sublimés de ma vie de condamné ». Avec ce roman, il célèbre le pouvoir de l’imagination et du désir, capables de rendre la liberté, transformant son cri de profundis en chant d’amour, adressé à Divine, à Notre-Dame-des-Fleurs, à Mignon et à tous ceux qui les entoure, à tout cet univers qui lui est familier et par lequel il survit dans sa prison.
La sexualité des prisonniers est considérée, de l'extérieur, comme honteuse. Pourquoi ? on a l’impression que le fondement de cette idée, c’est que le plaisir sexuel du détenu est intolérable car associé à une peine trop douce.
...L’idée qui prévaut c’est celle de la peine, la peine dans tous les sens du terme. Ce n’est pas la peine privative de liberté, c’est la peine globale. Et donc tout ce qui n’est pas de l’ordre de la peine et a fortiori de l’ordre du plaisir, c’est prohibé. On doit rester dans un cadre de pénitence.
Mais même certains détenus ont intégré cette idée-là, qu’ils sont punis. Quand on parle de sexualité, la première chose qu’ils évoquent c’est qu’il n’y a rien à dire parce qu’ils n’ont pas à en avoir une. Ils sont en prison.
Oui, mais la nuit ...
beaucoup de détenus utilisent la masturbation comme moyen pour s’endormir.
"C’est toujours difficile de faire des généralités, mais il y a énormément de problèmes pour s’endormir en détention. Souvent les détenus parlent de ça. Les solutions possibles sont le cannabis, les médicaments et ils en sont demandeurs ! et puis la masturbation.
Elle devient souvent presque un rituel sécurisant. La comparaison est bizarre, mais c’est un peu comme les enfants qui prennent leur tétine, toujours au même moment. Et puis, ce qui rassure c’est d’être soi, que ça marche toujours. « Je suis encore un homme. » Il y a le besoin de se dire ça, même seul, même dans 9 m2.
Dans ces cas, la masturbation est de l’ordre de l’addiction. Certains détenus ne peuvent plus s’en passer, même une fois sortis de prison, et même en ayant des rapports avec quelqu’un d’autre.
Ils doivent faire perdurer ce rite qu’ils ont eu pendant dix, quinze ans. Certains détenus récupèrent une sexualité « normale », mais la prison crée parfois aussi des rapports tordus avec les conjoints retrouvés. Il faut repenser l’autre, comme quelqu’un qui a des envies, des désirs potentiellement différents des siens". C'est là la casse ! Dans le mental les bons souvenirs de rapports sexuels de jeunesse risquent bien de ne garder pour référence que ceux vécus en prison.
ton souvenir en moi luit comme un ostensoir (Charles Baudelaire)
arc-en-ciel sur la prison de Gloucester
arc-en-ciel à travers un grillage
" Le désir qui par sa puissance permet à Jean Genet de s’échapper de sa cellule, de le ramener à Montmartre, comme les prisonniers d’Un chant d’amour. Tel est le titre de l’unique film qu’a réalisé Genet, un court-métrage avant-gardiste longtemps interdit à cause de son caractère pornographique, dont l’univers est extrêmement proche de celui de Notre-Dame-des-Fleurs"
commentaire : " ben moi je comprends parce que c'est en pension que j'ai eu ces émois interdits et inoubliables qui ont marqué ma sexualité pour toujours alors que je n'avais que dix ans Mais bonjour les dégâts car, depuis, je cherche à retrouver ces moments et je n'y arrive pas- bien sûr-"(PUNAISE-DE-LIT)
Aucun commentaire pour cet article
Derniers Commentaires