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La castration volontaire : une solution radicale pour maîtriser ses pulsions
A l´heure où les frasques sexuelles d’hommes politiques font la une des journaux dans le monde entier, Ouvertures s’est intéressé à cet acte extrême qui consiste, pour un mâle, à supprimer la cause physique de ses ennuis : la castration volontaire.
La pulsion sexuelle peut être vécue comme une souffrance ou une soumission insupportable à l’impératif naturel par certains hommes. D’où leur désir de recourir à la castration chimique (réversible) ou physique (définitive).
La question de la castration est rarement évoquée publiquement, sauf quand il s’agit de l’imposer ou de la proposer à des pédophiles ou des violeurs. L’acte volontaire, lui, est rare.
De récentes études éclairent un peu un phénomène que l’on comprend généralement mal. Il existe une grande variété de profils d’hommes qui choisissent cette solution. D’âges très différents, ils commencent généralement à envisager la possibilité aux alentours de 20 ans et passent à l’acte en moyenne vers 40 ans.
Les conséquences de la castration
Les conséquences les plus connues de la castration, physique ou chimique, sont une chute de la libido (mais pas sa disparition totale), un rétrécissement génital, un certain gain de poids et une diminution de la pilosité. Le fait est que ce sont précisément ces manifestations qui sont recherchées.
Dans un article paru dans Quasimodo, Philippe Liotard raconte la difficulté d’accès aux informations sur ce sujet : « Le caractère secret de la démarche comme la volonté de conserver une identité sociale honorable ne pousse pas à la confidence. Cependant, avec l’avènement d’Internet, des communautés virtuelles se sont constituées qui permettent des échanges mondiaux sur la question ».
Selon de nombreux interlocuteurs, le fondement de la décision doit reposer sur la certitude qu’a la personne que la castration entraînera bien une amélioration de sa vie.
J. est un des rares Français assidus sur les différents forums (anglophones) de discussion consacrés aux eunuques. Dans des propos recueillis par Philippe Liotard, il explique que, pour lui, « l’idéal ce serait de ne plus être rien. Ni homme, ni femme ».
« Les effets principalement espérés de la castration ne se réduisent pas à des questions d’anatomie, note P. Liotard. Bien au contraire. Les témoignages des eunuques (témoignages qui alimentent les désirs de ceux qui aspirent à le devenir) privilégient un état de bien-être, un calme qu’ils ressentent peu de temps après l’opération. »
Au centre du désir de devenir eunuque se situe la volonté d’accéder à une nouvelle sexualité, mieux maîtrisée, moins “animâle”, la volonté aussi d’échapper aux comportements attendus des hommes en matière de sexualité.
La pression des normes morales
Mais, pour J., la question principale reste de trouver quelqu’un qui puisse réaliser l’opération. En effet, l’acte castrateur, en raison notamment de son irréversibilité, fait peur.
Les médecins sont réticents (voir encadré), à tel point que sont apparus des « cutters », autrement dit des « coupeurs ». Il s’agit de non médecins qui réalisent ce type d’intervention, le plus souvent en dehors de toute structure hospitalière. Avec tous les risques que cela comporte, comme les faiseuses d’ange dans les pays où l’avortement est interdit. Une extrémité à laquelle J. ne se résout pas : « Avec un cutter : moi je le ferai pas. Je regrette de ne pas trouver en France un médecin qui accepte de m’opérer. Ce serait une manière d’avoir le choix. Là, on ne me laisse pas le choix ».
Les médecins sont réticents Voici ce qu´écrit un internaute sur le forum du site sante-medecine-commentcamarche :« Je n´ai pas l´âme paisible et le self-contrôle d´un moine capable de balayer ses pulsions sexuelles. Je n´ai pas la chance d´être naturellement asexuel. Je regarde du porno pour combler mon manque ce qui ne fait probablement que l´augmenter et me fait terriblement honte (j´ai 100 fois essayé en vain d´arrêter, c´est une vraie addiction). Les rencontres d´un soir ne m´intéressent pas, et je n´envisage pas non plus de recourir à une “professionnelle”, l´idée même me dégoute. Je sais qu´il existe des traitements des traitements dits de “castration chimique” qui éliminent les pulsions sexuelles de façon hormonale. Si ils sont utilisés pour les pervers et autres pédophiles, je ne vois par pourquoi ça ne marcherait pas sur un homme “normal”. Un tel traitement me permettrait de me débarrasser de toute frustration et probablement d´être heureux. »La réponse du site :« La notion de “castration chimique” ne peut se concevoir que dans 2 cas: certaines formes de délinquance, comme signalé plus haut, et dans le cadre du traitement du cancer de la prostate. L´envisager dans la problématique de [l´internaute] ne me parait pas possible. L´éthique médicale française interdit d´attenter à l´intégrité physique ou physiologique d´un individu sain de corps et d´esprit, même sur sa demande. De plus, libéraliser cette pratique serait la porte ouverte à bon nombre d´abus condamnables. En bref, il ne faut pas “jouer” avec la normalité physiologique, ce n´est pas très sain et peut engendrer des regrets trop tardifs. Bien sûr, il existe des médecins moins “regardants” ou avec une morale plus élastique. Mais dans ce domaine là, ils ne doivent pas être très nombreux. »La réaction de l´internaute un peu plus tard :« Je retombe un peu par hasard sur mon message près d´un an après. Merci à ceux qui m´ont répondu, certains messages m´ont bcp éclairé. Avec le temps, j´ai compris que si le désir était physique et hormonal, la frustration, elle, est cognitive, et aucun produit chimique ne m´en débarrassera. »
“Cognitive” et… “affective ou émotionnelle”, comme le dit bien une intervenante dans la discussion. |
À sa connaissance, il n’y a pas d’eunuque volontaire en France. La quasi totalité des eunuques “réalisés” vivrait en Amérique du Nord. Sans doute en raison de la forte pression des normes morales qui y sont à l’œuvre. « Le tiraillement est tellement douloureux entre les pulsions sexuelles ressenties et l’exigence de maîtrise que la castration apparaît un moyen radical d’entrer dans le droit chemin », écrit le rédacteur de l’article.
Pour faire face à des pulsions sexuelles incontrôlées, différentes voies sont possibles :
– opération chirurgicale. Irréversible, elle est à déconseiller la plupart du temps.
– traitement par médicament (castration chimique). Attention, la voie chimique seule risque de n’être pas suffisante. Il sera intéressant
également de se faire accompagner sur le plan psychologique ;
– traitement psychologique, psychanalytique, psychothérapique. Pour ces trois voies (opération, médicament ou psychologie) : renseignements dans
les services d’andrologie ou d’urologie de votre région ;
– voie spirituelle : méditation, prières, changement de nourriture, naturopathie, etc.
Tâchez de trouver une personne de confiance et impartiale pour vous accompagner dans vos démarches.
Face au refus des chirurgiens de les opérer, des hommes trouvent des praticiens qui acceptent de le faire dans la clandestinité, comme
l’avortement auparavant, c’est-à-dire avec des risques non maîtrisés. Ces opérateurs sont accessibles par internet.
D’autres peuvent tenter leur chance dans des pays où la pratique existe à certaines conditions, comme en Suisse, au Canada ou en République
Tchèque.
On peut aussi se renseigner :
– auprès des différents CRIAS (Centres de Ressources pour les Intervenants auprès des Auteurs de Violences Sexuelles) existant en France
:
http://www.criavs.org/
– Association L’Ange Bleu (Association Nationale de Prévention et d’Information Concernant la Pédophilie) : elle écoute aussi bien les victimes
des pédophiles que les pédophiles qui cherchent des conseils pour s’en sortir :
http://www.ange-bleu.com/
Les principaux moyens chimiques d’agir sont : Androcur (comprimé) et Salvacyl (injection).
>> Lire aussi : En France, des castrations volontaires se font dans la clandestinité
>> La castration chimique, un forum de Doctissimo.
>> Un site consacré à la question des eunuques [en].
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