Lundi 26 décembre 1 26 /12 /Déc 09:39

 

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    Gustave Courbet, vers 1850, un enterrement à Ornans. Le choix du sujet pouvait faire sensation.

mais en 1939... soit 90 ans après   

L'église Notre-Dame de Brains 50 m on touche le ciel, ici, à Brains 

 

 

 Avant l'industrialisation du commerce de la mort,

 cet article décrit les rites qui se devaient d’être observés à partir du moment où le malade devenait moribond jusqu’aux périodes de deuil et demi-deuil qui suivaient les obsèques. Qu’il s’agisse de la présentation du mort, des faire-parts, de la veillée funèbre, de l’enterrement, de l’office religieux, de l’inhumation, du service de la « bonne mort », du culte que l’on devait aux défunts, des images mortuaires que l’on distribuait, toutes ces traditions sont abordées et décrites avec minutie.

Le moribond

Le prêtre avec un choriste, tous deux en aube, celui-ci agitant une clochette le long de la route, venait administrer l’Extrême-Onction ou le Saint Viatique (Communion) au mourant. Au passage de la sainte Hostie, les hommes se découvraient et les femmes s’agenouillaient (la plupart).
Selon que l’on avait l’esprit religieux ou pas, on disait du moribond qu’on lui « apportait le Bon Dieu » ou qu’on venait lui « cirer les bottes », pour le grand passage.

Le mort

Profitant de ce que le corps du mort était encore chaud, donc malléable, on l’habillait de ses habits du dimanche, costume et cravate noire, chemise blanche ; on lui joignait les mains sur la poitrine avec un chapelet lacé entre les doigts. S’ils restaient ouverts, ses yeux étaient fermés pour le repos éternel et se mâchoire inférieure, maintenue par une mentonnière, pour que sa bouche ne baille pas.
Le drap de dessous, qui servait de linceul, était chargé ainsi que la taie d’oreiller. Pour le drap de dessus, on choisissait ce qu’il y avait de mieux dans la maison, brodé de préférence.
Pour un homme, on le rasait. A l’époque, la barbe n’était faite qu’une fois par semaine, le dimanche matin, avant la messe, pour ceux qui y allaient.

Les faire-part

Il n’y avait pas de pompes funèbres et la presse quotidienne peu divulguée, faute de moyens financiers n’avait que de rares lecteurs.
Tout décès était annoncé dans les quelques heures suivantes aux paroissiens par les cloches : le « glas » ou « tricotaine ». Une des cloches tintait normalement, tandis que sur la plus grave, le marteau frappait à intervalles réguliers et rapprochés. Cette sonnerie existe encore de nos jours mais seulement au moment de l’office.
On décidait, avec le curé, du jour et de l’heure de l’enterrement, toujours l’après-midi, dimanche et fériés compris.
Enfin, on ramenait de l’église la croix de procession, sans sa hampe, qui était placée sur le lit du défunt.
Sur la table de nuit (avec le pot de chambre), celle-ci faisait partie du mobilier, entourée de deux bougies, un crucifix, une assiette d’eau bénite avec un rameau.
On fermait tous les volets pour indiquer qu’il y avait un mort dans la maison.
faisait part du jour et de l’heure de l’enterrement à la famille, aux cousins même éloignés et aux amis, soit directement, soit par des parents ou relations. Pour que les paroissiens soient prévenus on demandait une « prieuse », généralement sans beaucoup de ressources, qui pour quelques dizaines de francs allait de maison en maison : « y’a-t-il quelqu’un ? Marie est-elle là ? je viens prier pour l’enterrement de untel, demain à quatre heures à l’église ».
Si on lui offrait un café, elle détaillait la vie et les circonstances de la mort du défunt.

La veillée funèbre

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Le mort ne devait jamais rester seul ; il fallait quelqu’un à le « veiller », même si on devait passer plusieurs nuits, dans le cas d’une mort subite. La famille et les voisins se relayaient.On disait bien quelques chapelets mais le temps était long, alors on évoquait la vie du défunt et c’était parfois la rigolade.
Pour chasser le sommeil les femmes faisaient et buvaient un café, les hommes allaient « au cul de la barrique » d’où ils tardaient à revenir.  

Le jour de l’enterrement

La mise en bière effectuée par le menuisier du village et son aide se faisait hors de la présence de la famille, puis le cercueil était placé sur deux tréteaux.
Pour les « porteurs » on faisait appel à des bénévoles ou à des cousins, au moins cinq, dont un portait les casquettes ou chapeaux des autres.
Le corbillard municipal et hippomobile était conduit par un voisin ou un ami, avec son cheval qui n’appréciait pas toujours les tentures noires de l’attelage.
Cela me rappelle notre arrivée en Allemagne, comme STO, à la Toussaint 42, notre premier contact avec des prisonniers fut d’être interpellé, en français, par deux gaillards juchés sur un corbillard qui revenaient d’enterrer leur patron.
Autrefois, aux dire de ma grand-mère, le prêtre avec deux choristes venait chercher le mort à sa maison, puis on raccourcit le trajet, le curé ne venant plus qu’à l’entrée du bourg, et de nos jours, seul, à la porte de l’église.
La procession était précédée par la croix récupérée sur le lit du défunt, montée sur sa hampe et portée par un habitant.

L’office religieux

Au moins trois classes d’office étaient proposés à la famille du défunt qui choisissait suivant sa notoriété et ses ressources pécuniaires.
Le cercueil était placé ; dans le bas de l’église, devant la grande porte, dans un catafalque dont la hauteur et le nombre de bougies variait en fonction de la classe. _ De nos jours le système des classes est parfois remplacé par le baratin du curé, dit souvent hors de propos.
Il n’y avait pas de messe d’enterrement mais une liturgie, tout en latin, d’interminables psaumes. A Brains, on en disait une partie avant l’office pour réduire la durée de celui-ci, déjà fort long.
Les cloches sonnaient la tricotaine à l’arrivée et au départ de l’église, comme de nos jours.

L’inhumation :

Le prêtre avec la croix processionnelle assistait à l’inhumation et récitait devant le cercueil une prière en latin « requiem in pace » (repose en paix). On raconte (mon beau père) que deux compères, assistant à un enterrement, l’un sans doute un peu sourd demande : « qui qu’y dit » et l’autre de répondre « le fils de putain qu’on vient de mettre là, y verra plus de régates passer » (allusion aux régates de Loire, au moment fort prisées).
Une fois le curé, la croix processionnelle et son porteur repartis, la bière descendue dans sa fosse par les porteurs, le défilé des assistants aspergeant le cercueil d’eau bénite, la famille se plaçait à l’entrée du cimetière, les hommes à droite, les femmes à gauche pour recevoir les condoléances : une poignée de main et un mot de consolation si l’on était intime.

Le service de « Bonne Mort »

Le service de bonne mort avait lieu 8 à 10 jours après l’enterrement, un matin, à cause de la messe, et toujours avec les classes et le catafalque vide en bas de l’église.
Personnellement, au lieu d’un samedi, j’ai dû me marier un vendredi, avec dispense d’abstinence, parce que le curé ne pouvait célébrer, le même matin, notre mariage et un service anniversaire pour une personne décédée quelques années plus tôt mais toujours avec le fichu catafalque.
L’assistance était moins nombreuse qu’à l’office d’enterrement mais cousins, même éloignés, voisins et amis ne manquaient pas d’y assister.
Après le service de bonne mort, la famille du défunt allait se recueillir sur la tombe, puis, à la maison, offrait le café aux dames tandis que les hommes allaient au cul de la barrique. Enfin, réconforté, chacun s’en retournait chez lui, à pied ou en vélo.

Le culte des morts

Comme l’attachement à la terre, le culte des morts était autrefois très vivace et chaque dimanche, après la grand-messe, les vivants allaient fleurir et se recueillir sur la tombe de leur défunt.
Jadis, le cimetière entourait l’église et était un espace religieux et consacré. A St Jean, c’est après à la Révolution qu’il fut transféré dans son emplacement actuel, sur les « biens nationaux » issus du clergé.
A Brains, d’après E. CORMIER la sépulture a failli être refusée à un mahométan.
A St-Urbain, en Vendée où le cimetière est encore autour de l’église, on passait les corps des suicidés (qui n’avaient pas le droit de rentrer dans l’église) non par le portail, mais par-dessus le mur d’enceinte par une pierre destinée à cet effet. Cette pierre est toujours visible.

Deuil et demi-deuil Retour à la table des matières

Jusque dans les années 40, la coutume voulait que les proches du défunt portent le deuil. Pour les femmes, on ajoutait une bande noire au bas de la coiffe, le caraco et le jupon étaient noirs, mais ça ne changeait pas de l’ordinaire.
Les hommes de cette époque avaient conservé leur costume noir de « marié » y compris la cravate également noire ; ça ne posait pas de problème.
Plus tard, vu l’évolution vestimentaire, les femmes portaient vêtements et chapeau noirs avec sur ce dernier un voile de crêpe Georgette rabattu sur le devant du visage pendant les obsèques, puis ensuite enroulé autour du chapeau.
Les hommes conservaient leur costumes fantaisie, mais plutôt foncés. lis portaient une cravate noire et soit un macaron de crêpe à la boutonnière soit un brassard sur la manche gauche le tout évidemment noir.
La période de « grand deuil » était de un an ; celle de demi-deuil de 9 mois pendant lesquels, pour les dames, certaines couleurs étaient autorisées : violette, mauve, blanc ou gris.

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commentaires :    Dans certaines familles aisées et « bien pensantes », on donnait aux amis et aux parents du défunt une image souvenir avec son portrait et en dessous : « Souvenez-vous dans vos prières de.................. (nom, prénom, date de la mort) ». 

jE CRAINS autant de mourir seul que trop accompagné ...le pire...eh ben "à Dieu vat" le pire quel qu'il soit on ne le voit pas...nulle impudeur nul chagrin surfait et superfétatoire "puisque tu pars "

 

 

 

 

 

Par CROCUSMORTUS - Publié dans : PSYCHOLOGIES &VIE SOCIALE gay-bi-hét - Communauté : Cavaillon communauté gay bi trans lesbienne sur la région
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