volver! Ne pas faire souffrir mes parents parce que j’étais malheureux et refusais de dire pourquoi. J’aurais
voulu être moi plus tôt. Dès le début de ma vie Un texte déterminant.
Le texte que j’aurais voulu lire quand j’avais
onze ans…
Mais qui, en ce temps-là aurait-il (elle)pu m'aider ???
Publié sur AlorsVoilà le 21 avril 2018 par Baptiste Beaulieu. les photos en couleurs ont été
ajoutées par cavaillongay
…et, aussi, durant mes études de médecine, quand certains et certaines se permettaient des réflexions d’une violence inouïe
vis-à-vis de certains patients concernés par le sujet. Voilà pourquoi je le publie ici, pour les étudiantes et étudiants qui me lisent, et parce que certains et certaines d’entre vous [qui me
lisent] n’ont pas Facebook
Alors voilà, j’aurais voulu avoir un amoureux. Au
primaire, au collège, au lycée. Avoir une belle histoire. Une histoire d’enfant. J’aurais voulu avoir droit à ça. Les mots qui s’échangent sous les tables. Le coeur qui bat plus fort. Les secrets
qu’on garde à table, quand on vous pince la joue en vous demandant si on a une amoureuse. J’aurais voulu profiter de ma jeunesse. Ne pas tricher toutes ces années. Ne pas mentir. Ne pas faire
semblant. Être qui je suis plus tôt. L’être et l’être heureux. Fier. Et montrer l’étendue des talents que me confère cette identité. Ma sensibilité. Ma joie de vivre. Mon envie folle
d’écrire.
Illustration de l'auteur
J’aurais voulu ne pas me contraindre, ne pas faire semblant pour être “comme les autres”. Ne pas faire souffrir mes parents parce que j’étais
malheureux et refusais de dire pourquoi. J’aurais voulu être moi plus tôt. Avoir ce que les autres avaient. Ne pas rire quand j’entendais des blagues méchantes visant celles et ceux qui avaient
mille fois mon courage d’être ce qu’ils étaient, sans honte, avec fierté.
Comme ce garçon, à l’école, il s’appelait Nathan. Il était gentil, doux, et pourtant ses gestes, sa voix, son identité, bref ce qu’il était de franc, de vrai,
d’authentique, étaient moqués parce qu’on lui collait l’étiquette homo sur le front et qu’il n’a jamais démenti. Parce qu’il a toujours relevé la tête. Il m’a fallu des années pour comprendre
combien il était plus libre que beaucoup d’entre nous, libre d’être qui il était et de témoigner par sa seule existence de l’extraordinaire diversité du genre humain.
c'est toi qui étais laid !
Vous voyez j’aurais voulu ne jamais me moquer de Nathan avec les autres, devant les autres, pour que
les autres ne me soupçonnent jamais d’être qui j’étais. J’aurais voulu ne pas rire de ce garçon, j’aurais voulu ne pas le faire pleurer.
J’aurais voulu être amoureux, enfant. Avoir ce que vous avez tous et toutes eu, enfant.
Qui va me rendre ces années perdues ? Ce qui aurait pu être et n’a jamais eu lieu ? Qui me rendra ce qu’on m’a
pris ? Et à ce Nathan ? Qui lui rendra justice ? La vérité c’est que j’ai mal. Que j’ai de la colère contre les gens qui nous font ça. Qui nous font faire ça, qui nous rendent comme ça. Ces mêmes
gens qui prétendent se battre pour les enfants et qui pourtant mettent dans nos bouches des mots aussi violents.
illustration de l'auteur
Mais l’homophobie ce n’est pas seulement quelqu’un qui crie « À mort les PD ! ».
L’homophobie c’est aussi des millions d’existences contraintes, de petits bonheurs universels gâchés, de destinées retardées. Des millions de gens
qui ont vécu, vivent, et vivront une autre existence que la leur, une autre vie que la leur, qui marcheront à côté d’eux-mêmes, qui passeront à côté de ce que, au fond, ils étaient destinés à
connaître, à aimer, et chérir, et jouir. Ce que nous voulons toutes et tous. Une vie à nous. Une vie qui nous ressemble et nous appartienne.
Le Temps Retrouvé ? illustration de l'auteur
Maintenant que je
suis grand J’ai accepté qui je suis et je suis heureux avec cette personne.
L’homophobie, la lesbophobie, la transphobie, c’est d’abord des ombres et des millions de vies ratées.
Je suis gay.
J’ai accepté qui je suis et je suis heureux avec cette personne.
Et ceux qui pensent que cela n’a pas à être dit, que l’affirmation d’une orientation sexuelle/identité de genre relève de quelque chose de
personnel, ceux-là je les envie car ils ignorent la violence qu’il y a à vivre dans un monde où votre différence est au mieux passée sous silence ou moquée, au pire combattue, psychiatrisée comme
aux États-Unis, frappée comme en France, emprisonnée comme en Tunisie, ou déportée dans des camps comme en Tchétchénie.
Ces gens qui ignorent le courage qu’il faut pour accomplir un geste aussi anodin que tenir la main de la personne qu’on aime dans la rue.
illustration de l'auteur
Je rêve d’un jour où les personnes gays, lesbiennes, bi ou transgenres n’auront plus à exprimer publiquement leur appartenance à une population
sociologiquement minorisée.
Profiter de la visibilité qui est la mienne en tant que romancier pour dire publiquement qui je suis et qui j’aime est un acte éminemment
politique.
Politique ! illustration de l'auteur
Oui, la vocation des coming-out n’est rien moins que la visibilité et l’acceptation totale et sans condition d’au moins 5% de la population
humaine.
Rien qu’ici, en France, nous parlons d’environ 3 millions de Françaises et de Français.
Ce jour viendra.
Alors nous n’aurons plus à sortir du placard, parce qu’il n’y aura plus de placard.
Alors nous n’aurons plus peur d’être qui nous sommes : le vivant visage de l’extraordinaire diversité du genre humain.
J’y crois, moi, à cette réconciliation.
illustration de l'auteur
Et si je parle aujourd’hui, si je confie quelque chose que d’aucuns considèrent comme relevant de la vie privée, c’est parce que je veux dire à
celles et ceux qui ont peur comme j’ai eu peur, qui ont mal comme j’ai eu mal, qui sont moqués comme ce Nathan a pu être moqué :
Tu as le droit de t’aimer comme tu es, tu as le droit de vivre fièrement avec celui ou celle que tu aimes, tu as le droit d’exister sans honte, sans
culpabilité, tu as le droit de revendiquer ton identité et ta place dans ce monde.
Tu as le droit d’être gay, lesbienne, transgenre, d’accepter qui tu es et d’être heureux ou heureuse avec cette personne.
Tu as le droit.
TU AS LE DROIT.
Vraiment.
Le DROIT ! illustration de l'auteur
(Toutes ces photos sont tirées de banques d’images qui archivent des photos de personnes LGBT+ dans le but de rendre visible la réalité de tant de couples invisibilisés ou condamnés à la
clandestinité par la société de leurs époques) il y a eu 103 commentaires sur facebook
2.Lucas-qui-ne-s'appelle-pas-Lucas, sauf pour nous :
-"Je pense que j'étais prédestiné à être gay dès l'âge de
5 ans. J'avais un petit copain, on aimait bien jouer au "Papa et au papa" et se faire des bisous… Au lycée, j'ai mis un terme à un rendez-vous avec un mec pour pouvoir rentrer à temps et regarder
Koh-Lanta. J'avais prétexté devoir rentrer tôt car ma mère m'attendait. Mais j'avais eu une bonne raison de le faire : il me mettait terriblement mal à l'aise si vous voyez ce que je veux
dire.
J'aimerais pouvoir revenir en arrière et tout changer dans ma vie. Absolument tout. Mais
je pense que c'est assez universel comme souhait.
Lucas est le prénom que j'aurais aimé porter.
Parfois, il m'arrive de faire pipi assis. J'adore faire pipi assis quand j'ai la flemme
de me tenir debout, c'est reposant, particulièrement confortable puis ça demande vraiment aucun effort quoi.[faut-il se l'interdire ?]
Pour mes 17 ans, j'étais tellement ivre que j'ai fini par me vomir dessus alors que je
dormais. [pourquoi se saoûler ? Là est la question]
Au cours de ma vie, j'ai failli mourir je suis tombé malade , avec tout ça, j'ai
des tas de cicatrices trop sexy sur le corps. Parfois, j'ai des pulsions et je me mets à danser tout nu dans ma chambre. [C'est bizarre hein ? ]
Réponses aux questions du site :
1. Est-ce que t’y crois, toi, au destin ?
Je ne crois pas exactement au destin, en l'idée que tout est écrit et qu'on ne puisse
rien n'y changer. Mais je crois en la manifestation de déterminismes sociaux, culturels et personnels qui régissent nos actions et fondent notre psychologie. Notre libre arbitre n'est
pas absolu. Cependant, je crois aux miracles et pense aussi que rien n'est figé, que tout peut basculer d'un moment à un autre. #NoDestiny
3. Es-tu attiré par le pouvoir ?
Absolument pas. Je ferais un bien piètre chef. Je suis trop gentil et bienveillant pour
être attiré par le pouvoir. Si je l'avais, je serais du genre à regretter toutes les décisions difficiles que j'aurais à prendre. Après bien sûr, comme tout le monde, j'aimerais qu'on me mange
dans la main et qu'on approuve chacune de mes actions mais ça, c'est pas possible. #LucasPresident -lol-
4. Pourquoi joues-tu le jeu de répondre à ce test ?
Parce-que je ne refuse aucune invitation. Non, c'est pas vrai. Ça m'amuse et si ça peut
permettre à ceux qui lisent ce post d'en apprendre un peu plus sur moi, autrement qu'à travers la rédaction d'une de mes nombreuses mésaventures, remises en questions ou petites névroses, alors
c'est super. #Serieux !
5. Comment et quand as-tu connu ce blog ?
De la même façon que j'ai connu tous les autres : en me perdant sur la pédé-blogosphère
et quand... ça je ne saurais pas dire précisément, peu de temps après avoir ouvert mon blog sans doute. #Pedeblog
7. Que penses-tu des contes de fées
?
C'était sympa à regarder/lire quand j'étais gosse. Maintenant, ça me fait ni chaud, ni
froid. Ce ne sont que des histoires censées inculquer les bonnes manières et la morale à de petits individus, ça s'arrête là. Par contre, j'adore quand des contes de fées sont ré-adaptés en
fonction de problématiques adultes et contemporaines, comme l'adaptation théâtrale du conte de Cendrillon par Pommerat. On leur donne bien souvent un aspect beaucoup plus sombre et c'est ce qui
me plaît. #Darkness
8. Quel est ton art de prédilection ?
Difficile à dire. Mais j'aurais plutôt tendance à dire, le théâtre.
#Theatre
9. Est-ce que ton entourage aura tout connu de toi, à ta mort
?
Non, mais je pense que c'est valable pour tout le monde. Nous avons tous nos petits
secrets, des choses qu'on ne souhaite pas voir révélées au grand jour. Donc non, le jour de ma mort, mon entourage n'aura pas tout connu de moi, c'est une certitude.
#JardinSecret
10. Était-ce mieux avant ?
Je vais faire comme si cette question concernait ma vie. Oui, c'était mieux avant.
#Nostalgia
11. Quelle est la première et
prochainechose que tu dois réaliser ?
Réussir ma vie. Mais tel que je me connais, c'est pas gagné.
#NoDestiny ...
Tu Doisrépondre à 11 nouvelles questions :
1. Quel a été le moment le plus embarrassant de toute ta vie ?
2. Un génie t'offre trois voeux. Tu choisis quoi ?
6. On t'annonce qu'il te reste 24h à vivre, qu'est-ce que tu fais ? ,,,etc bof ! Laisse béton"¤
COMMENTAIRE: "En son temps, Brel aurait-il fait sien le combat LGBT ? 'Non, Jef, t'es pas tout seul. Mais arrête de pleurer. Comme ça, devant tout
l'monde. Parce qu'une demi-vieille. Parce qu'une fausse blonde. T'a relaissé tomber' "
Tu fais le malin, mais, ok, c'est un
peu nunuche de te dire ça, mais,
Chahuter un camarade gay, ok, mais avant, mets-toi à sa place !
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