Les fraternités sont très convoitées aux Etats-Unis, les étudiants font n'importe quoi pour être acceptés. Pourtant, certaines traditions ne font pas rire tout le monde à l'université Wake Forest. Zoom sur ce phénomène avec meltyCampus.
Tout le monde a déjà entendu parler des fraternités (pour les hommes) ou sororités (pour les femmes) étudiantes. Le phénomène est très
important dans les lycées et universités américaines, démontrant une certaine unité des étudiants, comme on a pu le constater en regardant leurs décorations de Noël ! Mais il
faut tout de même savoir que sur les campus américains, les étudiants entendent aussi des histoires pas très joliesau sujet des fraternités… [voire ! hummmm ndlr] Bizutage, agressions,
viols collectifs… Certains récits font peur. [voire ! hummmm ndlr]"Tout le monde (sur le campus) a entendu des histoires horribles sur les bizutages", [voire !
hummmm ndlr] déclare un étudiant qui n'est pas dans une fraternité. Et sur meltyCampus vous avez forcément entendu parler de cet étudiant qui a perdu un testicule lors
d'une intégration qui a mal tourné, dans la fraternité Gamma Phi Gamma de son université de Wilmington dans l'Ohio. Le plus gros du problème, c'est qu'il y a plein d'autres exemples…
L'organisme d'Etat qui lutte contre le bizutage à l'université du Maine, a constaté que 55% des étudiants membres d'une des organisations (d'une fraternité, d'un club social, d'une
équipe sportive ou d'une association) ont été victimes d'une forme de bizutage en 2010.
À l'université de Wake Forest, la fraternité Kappa Sigma a été suspendue par l'établissement. Elle fait
partie d'un des trois organismes accusés de bizutage par des plaintes reçues au printemps dernier. "Ils ne sont plus une fraternité à Wake Forest" a déclaré Steve Hirst, le
directeur des organisations étudiantes. Mais selon les étudiants, l'université n'applique pas sa prétendue "tolérance zéro" au sujet du bizutage. Pour cause, ces organisations sont
très présentes sur le campus de l'université : 53% des filles sont dans une des 8 sororités de la fac et 39% de garçons participent à la vie des 13 fraternités, sans
compter la Kappa Sigma. Steve Hirst estime que les trois activités de bizutage les plus courantes sont : la consommation d'alcool forcée, la conduite des voitures (en tant que chauffeur) et
le nettoyage des lieux (tous les lieux). L'initiation dure en général 6 semaines, ce qui peut entraîner à la fois un préjudice physique et psychologique pour l'individu.
En France, c'est pareil, on défend "l'intégration" et on évite de parler de bizutage, mais le principe est le même. Que ce soit dans
l'Hexagone ou sur le nouveau continent, les intégrations visent à renforcer la solidarité et à créer des relations étroites entre les membres des organisations (fraternités, sororités, ou
BDE pour la France). S'en suit un processus d'humiliation, d'intimidation, d'abus et de harcèlement, prouvant que ça existe à la fac et que ce n'est pas seulement une pratique d'enfant. Cependant,
la plupart du temps, l'initiation reste un amusement et se termine bien, même si les humiliations n'ont pas fait rire tout le monde. Si en France il y a eu l'an
dernier 31 plaintes , aux Etats-Unis, le bizutage a causé la mort de 60 personnes les 7 dernières années : la plupart des décès ont été causés par l'alcool. Et comme les étudiants français,
"la plupart des étudiants victimes de bizutage sont réticents à signaler cette activité à n'importe qui", explique Cecil Price le directeur des services de santé à l'université
Wake Forest. Il ajoute : "Lorsque nous questionnons les étudiants au sujet de leurs blessures, nous n'obtenons jamais l'histoire complète."
Pour lutter contre ce phénomène d'omerta, l'université de Wake Forest a mis en place des moyens pour que les étudiants envoient
des délations anonymement à la police de l'université. Cette dernière n'a traité que 7 cas de bizutages depuis 2010, alors que Steve Hirst aurait reçu de nombreuses allégations
de bizutage sous forme d'appels téléphoniques, de mails, de lettres livrées par la messagerie Fedex ou glissées sous la porte ! Selon Lesia Finney, sergent de police de
l'université, le bizutage est un des crimes les plus difficiles à traiter. "Un tiers sera signalé, nous enquêterons et la victime ne voudra pas suivre. C'est pourquoi il est difficile
d'obtenir une condamnation de ce genre." Ces derniers mois, l'université Wake Forest a créé un comité qui travaille à prévenir le bizutage. Composé d'étudiants, diplômés, professeurs,
conseillers, bénévoles... ils ont exigé des présidents des fraternités qu'ils revoient leur politique d'initiation et leur comportement vis-à-vis des nouveaux élèves. Mais les étudiants
restent sceptiques sur les actions de ce comité. "Je pense que ce serait une bonne étape pour créer une plus grande transparence de la vie grecque (le nom de la fraternité est donné à
partir d'une devise grecque, ndlr)", explique une étudiante au Huffpost "Cependant, je ne sais pas comment ce sera efficace car le bizutage est considéré comme une
'tradition' ou un 'droit de passage' pour de nombreuses fraternités, et il sera difficile de s'en débarrasser." Steve Hirst pense que ce sont les étudiants "qui peuvent vraiment
apporter des changements", ils sont "la partie la plus importante du puzzle."
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