Partager l'article ! UN RAPPROCHEMENT ABOMINABLEMENT HISTORIQUE...et d'actualité: 16.10.2014 - 16 h 38 | 11 COMMENTAIRES Boutin jugée dan ...
16.10.2014 - 16 h 38 | 11 COMMENTAIRES
Devant la condamnation unanime de ses propos, Christine Boutin avait concédé qu’ils étaient « maladroits ».
Christine Boutin (Parti chrétien démocrate) sera jugée le 23 octobre 2015 pour provocation à la haine ou à la violence envers les homosexuels, pour avoir déclaré que « l’homosexualité est une abomination », a décidé jeudi le tribunal correctionnel de Paris.
Dans une interview au magazine Charles paru en avril, Mme Boutin affirmait que « l’homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n’est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné ». Peu après le dépôt d’une plainte de l’association Inter-LGBT, qui représente les lesbiennes, gays, bisexuels et trans’, Mme Boutin avait admis dans un communiqué le 11 avril que le terme « abomination », « sorti de son contexte originel et du texte complet prononcé dans lequel il se trouvait, ait été un propos maladroit » (Lire Boutin rétro-pédale).
« Les propos tenus par Christine Boutin sont inacceptables. C’est une attaque contre les homosexuels. Nous attendons de la justice qu’elle ne cautionne pas de tels propos car cela reviendrait à cautionner l’homophobie », avait alors déclaré à l’AFP Nicolas Rividi, porte-parole de l’Inter-LGBT. Le président d’alors de l’UMP, Jean-François Copé, avait jugé les propos de Mme Boutin « insupportables, inacceptables, impardonnables » alors que le PS y avait vu « l’expression d’une haine qui n’a pas sa place dans la vie politique ».
Avec AFP
Article voisin dans Têtu : de quoi susciter la nostalgie chez "la" Boutin !
17.10.2014 - 15 h 09 | 2 COMMENTAIRES
Anne Hidalgo inaugurera demain une plaque en l’honneur de Bruno Lenoir et Jean Diot, les derniers homosexuels brûlés vifs à Paris en raison de leur homosexualité.
Une nuit d’hiver 1750, un jeune artisan et un domestique sont surpris en plein acte de sodomie: ils seront condamnés au bûcher. Près de
trois siècles après, la Ville de Paris rend hommage samedi au dernier couple homosexuel exécuté dans la capitale.
Il est presque minuit ce 3 janvier 1750 lorsque Bruno Lenoir, un cordonnier d’une vingtaine d’années, et son partenaire d’un soir, Jean
Diot, employé de maison de 40 ans, sont arrêtés, ivres, rue Montorgueil, au coeur de Paris. Selon le procès-verbal de l’époque dressé par le guet, la police chargée des rondes de nuit,
les deux hommes ont été vus « en posture indécente et d’une manière répréhensible ».
D’ordinaire, ce type affaire se soldait alors par une simple remontrance, appelée « mercuriale ». Eux n’auront pas cette chance.
Après un séjour de six mois dans les geôles malfamées de la prison du Châtelet et un simulacre de procès, ils écopent de la peine maximale: la mort par le feu, place de Grève, l’actuelle
place de l’Hôtel de Ville, qui servait aux exécutions et aux supplices publics sous l’Ancien Régime.
La sentence, pourtant conforme à ce que la loi réservait aux « sodomites » au milieu du XVIIIe siècle, « a étonné tout le
monde par sa sévérité », explique Thierry Pastorello, historien et auteur d’une thèse sur l’homosexualité masculine à Paris aux XVIIIe et XIXe siècles.
« S’agissant d’une simple sodomie, c’est un cas unique au XVIIIe siècle, on a voulu faire un exemple », assure-t-il. A cette
période, d’autres homosexuels avaient été jetés au feu pour ce motif, mais ils s’étaient rendus coupables de pédophilie et de trafic de jeunes enfants.
LE TORT DE NE PAS ÊTRE « BIEN NÉS »
Du jardin des Tuileries à celui du Luxembourg, en passant par les quais de
Seine, « la vie sodomite était très développée à l’époque » poursuit M. Pastorello. « C’était un crime très banal. Les archives montrent que la police savait très bien ce
qui se passait dans certains endroits chauds », notamment les guinguettes et cabarets « connus pour leur clientèle sodomite ».
Outre l’acte, les deux hommes, de simple condition, ont eu le tort de ne pas être bien nés. « Ils étaient particulièrement fragiles sur le plan social, c’était plus facile de les condamner », estime M. Pastorello. « Les jeunes nobles surpris dans des parties fines dans les bosquets de Versailles étaient renvoyés dans leurs châteaux de campagne pour se faire oublier », ajoute-t-il.
Ce n’est qu’en 1791 que le code pénal abandonne le crime de sodomie entre adultes consentants. Et il faudra attendre 1982, sous l’impulsion de Robert Badinter, ministre de la Justice de François Mitterrand, pour que l’homosexualité soit totalement dépénalisée.
PLAQUE COMMEMORATIVE
Samedi, en présence de la maire de Paris Anne Hidalgo, une plaque commémorative sera dévoilée à l’endroit de leur arrestation, à l’angle des
rues Montorgueil et Bachaumont. Un vœu avait été présenté en ce sens par le groupe communiste, présidé par Ian Brossat, au Conseil de Paris qui l’avait voté à l’unanimité en mai
2011.
« C’est un acte important. Enfin, ces victimes-là vont être reconnues », se réjouit Nicolas Rividi, un porte-parole de l’Inter-LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans). « Il ne faut pas que la mémoire se perde, mais que le souvenir de ces personnes serve de garde-fous face aux manifestations homophobes », dit-il.
Avec AFP (Alexandre HIELARD)
abomination ???? de quel côté ???
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