Dimanche 15 janvier 7 15 /01 /Jan 16:01

      Traps To Love // Sluts To FuckSes inhibitions s’envolèrent comme par enchantement, il improvisa des demi-strip-teases, relevant le bas de sa robe pour exhiber ses fesses ou laissant échapper la bretelle d’une de ses épaules.  

  Extrait : C’était le dernier pas à franchir pour entrer totalement dans l’ambiance décoiffante de cet instant hors du commun. Dès qu’il l’eut franchi, il se coula dans son nouveau personnage avec une grâce et un plaisir manifestes.
S’il avait cru au départ que les compliments que lui adressaient les trois transformistes tenaient de l’autosatisfaction devant leur création – leur créature ? –, il comprit vite que leur admiration n’était pas feinte et qu’ils reconnaissaient en lui l’un des leurs. Même Jacques paraissait subjugué par la métamorphose de son jeune camarade.
Rémi prit confiance en lui et lâcha tout.
 

 

 

 

Jamais il ne s’était autant amusé de sa vie et ce qu’il avait cru devoir être une expérience douloureuse quelques heures plus tôt s’avéra, au contraire, une exquise surprise.
Alors ce fut une évidence pour le garçon roux ; le bonheur que Rémi n’atteindrait jamais, Rose pouvait s’en emparer !  

http://arnaudh-s.blogspot.fr/2014/01/le-garcon-roux-22.html

enfin au lycée extrait du blog d'Arnaud h

Jacques, son aîné indiqua à son cadet, Rémi, la géographie interlope de la ville, les lieux de rencontres en plein air, les bars et les boîtes dans lesquels deux garçons pouvaient se draguer sans risque. Il lui indiqua un numéro de téléphone non surtaxé sur lequel des hommes se trouvaient connectés en réseau pour échanger propositions et rendez-vous. Contrairement à ce qui s’était passé avec Jean-Marie, ceci était fait sans contrepartie et n’était que l’entre-aide naturelle entre deux garçons que leurs goûts [rapprochaient]
Jacques, qui était un jouisseur, fit découvrir à Rémi les trios, les parties carrées, et les partouzes plus nombreuses ; cependant ils ne se frôlèrent jamais dans ses moments-là, s’occupant exclusivement des autres participants.
L’adolescent menait une vie frénétique, s’étourdissant d’une excitation permanente qui l’empêchait de sombrer dans la mélancolie maladive qui était la sienne depuis si longtemps. Il s’offrait au hasard la chance, feignant de croire qu’il tenait là sinon le bonheur au moins une part de celui-ci.
Mais au fond de lui, il savait bien que rien n’avait vraiment changé. Il détestait ce qu’il était, il se détestait.

  Qu’était-il, au fait ? Un grand garçon pâle et roux, efféminé, à la voix montant abruptement dans les aigus contre sa propre volonté, aux tâches de son qui avaient migré du visage aux avant-bras sans vouloir disparaître…
Il abandonnait son corps entre des bras qui n’étaient souvent ni tendres ni accueillants, il pompait des sexes qui n’étaient pas toujours propres… Et tout cela il le faisait par dégoût de lui-même. Son éducation ne l’avait pas préparé à affronter cette vérité insoutenable : il n’était qu’un pédé, un fruit sec, une branche morte de son arbre généalogique.
Comment aurait-il pu s’aimer puisque, autour de lui, les gens auxquels il tenait le plus ne pouvaient éprouver le moindre sentiment positif pour les gens de sa sorte ? 

  Un traitre

Il se souvenait qu’au collège, dans sa propre classe, il y avait un garçon dont il ne faisait aucun doute qu’il appartenait à la même catégorie maudite que lui, qui avait basculé dans le camp de ses persécuteurs pour n’être pas repéré et poursuivi à son tour. Il ne lui en voulait pas vraiment, il comprenait cette attitude sans voir ce qu’elle avait de bien plus dégradant que la sienne. Lui n’avait pas choisi d’être ce qu’il était, l’autre agissait en conscience. En l’insultant, en l’humiliant avec les autres, il s’enfonçait au plus profond de l’abjection. 

  [...] Sa vie était un piège, un labyrinthe duquel il était impossible de sortir. Il n’y avait pas d’autre solution que de continuer de se taire, de chercher une satisfaction éphémère et fugace. Du moins était-ce ainsi que Rémi voyait les choses, imaginant une absence d’avenir. 

    ★ ★     ★ ★    ★ ★     ★ ★     ★ ★     ★ ★    ★ ★     ★ ★ MAIS...

mardi gras ! 

chez Roland, Frédéric et Hughes

Rémi n’aimait pas davantage le carnaval que les fêtes de fin d’année. Il se sentait mal à l’aise d’une façon générale dans ces périodes qui assignaient à une joie obligée qui ne pouvait être que factice. Il évitait de traîner dans les rues dans ces circonstances, se terrant chez lui plus encore que d’habitude.
À cette occasion, Jacques le convainquit de participer à une soirée intime qu’organisaient quelques-uns de ses amis, omettant volontairement de préciser que ce serait une soirée déguisée.
Le jeune homme se présenta donc au rendez-vous en toute innocence.
Dès que la porte s’ouvrit à son coup de sonnette, il comprit qu’il était tombé dans un piège. Jacques se tenait devant lui, travestis en marquise froufroutante, dans une magnifique robe à crinoline, perruque blanche bouclée aussi volumineuse que le bonnet d’un horse-guard, boucles d’oreilles en bouchon de carafe.
— Bienvenue au bal des filles, dit-il d’une voix inhabituelle. Entre, je vais te présenter aux autres…
Rémi hésita une seconde. Son premier mouvement était de faire demi-tour et de prendre ses jambes à son cou. Il en voulait à Jacques de ne pas l’avoir averti, ou plus exactement de l’avoir attiré dans ce guet-apens.
— Je ne savais pas que c’était costumé. Je n’ai rien prévu, dit-il.
— Aucune importance, on va s’occuper de toi. Allez, ne fais pas ta timide…
Le garçon roux prit une grande respiration et entra. Il entra d’un même pas dans l’appartement et dans le jeu. Pour une fois, il ne se dégonflerait pas ! Et puis, ce n’était qu’une soirée en petit comité, après tout.
Jacques fit les présentations. Les trois amis qui vivaient ici en collocation étaient transformistes dans un cabaret gay. Ils y exerçaient leurs talents le week-end ; le reste de la semaine, le plus âgé était courtier en assurances, un autre était fleuriste et le troisième poursuivait des études de médecine.
Tous étaient déjà travestis.
Roland, l’assureur, était en working girl : chaussures à talons aiguilles, bas, jupe, pull et courte perruque noirs, veste rouge vif, il était le sosie de Patrick Timsit dans Pédale douce. Il en imitait les manières et la voix en parlant. La ressemblance était bluffante !
Frédéric, le fleuriste, était de taille moyenne et de corps assez mince. Il avait choisi un look plus déshabillé et plus corsé : pantoufles roses, culotte de dentelle et bustier rouges, kimono de soie noire et pour compléter le tout, une cravache était suspendu à son poignet par une dragonne.
Hugues, l’étudiant, était le plus grand du trio. Il portait des chaussures argentées à hauts talons aiguilles, des bas résille noirs ainsi qu’une longue robe également noire et fendue sur le côté à partir de la taille, une courte perruque blonde coiffée à la Mireille Darc.
Tous étaient maquillés et parés de plus ou moins de bijoux.
Rémi, qui n’avait jamais vu de travestis ailleurs que dans des films à la télévision, reconnaissait que ces trois-là et même Jacques étaient tout à fait crédibles.
— Viens, on va s’occuper de toi, dit Hugues. Nous avons tout ce qu’il faut dans la salle de bain. Toi, tu restes là et tu attends le résultat, ajouta-t-il à l’attention de Jacques. Fais-nous confiance !
Rémi les suivit docilement. Il était à la fois apeuré et intrigué. Il ne s’était jamais imaginé autrement qu’en homme, ne s’était jamais senti femme ni n’avait éprouvé l’envie d’en devenir une.
On le fit asseoir sur un tabouret pivotant, devant la glace murale qui trônait derrière les deux vasques encastrées dans un meuble dont le dessus était encombré de pots de crèmes, boîtes à poudres et crayons à cils.
Les trois professionnels l’étudièrent sans ménagement, comme des maquignons soupesant l’intérêt d’une bête à la foire. Ils se concertèrent brièvement en chuchotant, puis Hugues trancha.
— Tu vas te couler dans une de mes robes en lamé. Elle sera à peine trop courte pour toi, mais ça ajoutera une note provocante au personnage. Ensuite on te donnera une longue perruque blonde, une paire de bas résille à grosse maille, des chaussures à talon aiguille assez haut pour que ta beauté nouvelle domine la soirée. Et on te maquillera et te prêtera les bijoux qui compléteront le personnage…
Le garçon roux était incrédule. Il lui semblait s’être dédoublé, être présent à la fois comme cobaye et comme observateur de ce qui allait se passer. C’était une situation et un sentiment très étrange.
— Déshabille-toi ! Enlève tout, n’aie pas peur, on est entre filles…
Gauchement, il s’exécuta ; essayant de garder son boxer blanc comme un dernier rempart de sa pudeur maladive, mais on lui fit comprendre que la robe fourreau ne supporterait pas un tel outrage.
Une fois entièrement nu, on lui tendit les bas, qu’il enfila gauchement. Ceux-ci montaient jusqu’à mi-cuisse. Ils étaient dotés à leur extrémité supérieure d’un fin lacet de soie qu’il fallait nouer serré afin que l’accessoire ne retombe pas sur les chevilles. Puis on lui fit passer la robe. Celle-ci était ouverte dans le dos jusqu’au bas des reins et il comprit pourquoi il lui avait fallu sacrifier son sous-vêtement.
— Maintenant, demi-tour !
On l’avait poussé sur le tabouret et obligé à pivoter pour tourner le dos à la glace.
— Tu ne dois rien voir de ce qui va se passer maintenant. Seul le résultat mérite que tu t’y intéresses.
Tous trois s’activèrent. On vérifia qu’il était rasé d’assez près avant de lui enduire les joues de fond de teint, plus ce furent ses lèvres dont le dessin fut rehaussé de rouge avant que lui soient collés de faux cils et qu’un pinceau habile ne vienne camoufler la flamboyante rousseur de ses sourcils.
Par bonheur, ses cheveux étaient coupés court, ce qui permit à la perruque de s’adapter à la perfection. Elle lui descendait jusqu’au milieu du dos. Cela lui alourdissait la tête.
Il sentit qu’on lui passait un collier de perle autour du cou. Il gardait les yeux fermés par crainte de ne pas supporter de voir ce dont on se servait pour sa transformation. Cela lui rappelait vaguement les séances de dentiste de son enfance, lorsqu’il crispait ses yeux clos pour ne pas voir la fraise s’approcher de sa bouche.
On lui glissa un bracelet au poignet droit en même temps qu’on lui enlevait sa montre beaucoup trop grosse pour être crédible au bras d’une femme.
— Il manque une touche finale, s’exclama Frédéric.
Rémi l’entendit farfouiller dans un tiroir, puis il sentit une sensation de froid au creux des reins, juste au-dessus du bas de la robe. Ce devait être un crayon gras, il sentait que l’on traçait des lignes. Ce fut bref, quelques traits à peine appuyés.
— Regardez-moi, ça, les filles… Le papillon sort de sa chrysalide !
Il entendit le déclic d’un appareil photographique, puis on le fit pivoter de nouveau.
— Tu es prêt ? demanda Hugues.
Il était perplexe, mais fit bravement un signe affirmatif de la tête.
— Alors ouvre les yeux…
Ce fut une rencontre bizarre que cet échange de regard entre lui et l’inconnue du miroir. Tous deux semblaient se regarder timidement et se découvrir avec appréhension.
— Alors, qu’en penses-tu ?
— Wahouh ! dit-il avec un accent où se mêlaient fierté et reconnaissance.
Il avait cru qu’on lui ménageait une mauvaise farce, qu’il serait ridiculisé une fois de plus, outrageusement grotesque, mais il s’était trompé. Le résultat de sa transformation faisait qu’il était méconnaissable.
Frédéric lui tendit son téléphone portable sur lequel il pouvait voir la photographie de son dos. Juste au-dessus de la limite du vêtement, semblant s’évader de son intimité, un papillon stylisé prenait son envol. Tatouage éphémère et sublime qu’il aurait voulu immortel.

Jacques attendait le résultat avec impatience et ne fut pas déçu.
— Je savais que tu étais fait pour ça ! s’exclama-t-il avec une admiration parfaitement sincère qui acheva de rassurer Rémi.

Ce fut une soirée endiablée comme le garçon roux n’en avait jamais connu

 

Jacques paraissait subjugué par la métamorphose de son jeune camarade.
Rémi prit confiance en lui et lâcha tout. Ses inhibitions s’envolèrent comme par enchantement, il improvisa des demi-strip-teases, relevant le bas de sa robe pour exhiber ses fesses ou laissant échapper la bretelle d’une de ses épaules.
Jamais il ne s’était autant amusé de sa vie et ce qu’il avait cru devoir être une expérience douloureuse quelques heures plus tôt s’avéra, au contraire, une exquise surprise.
Alors ce fut une évidence pour le garçon roux ; le bonheur que Rémi n’atteindrait jamais, Rose pouvait s’en emparer ! 

Toulouse,
27 et 28 décembre 2013
2 et 3 janvier 2014

 

Par ARNAUDh - Publié dans : TRANS - ET- CHANGER DE GENRE - Communauté : Cavaillon communauté gay bi trans lesbienne sur la région
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