Partager l'article ! suite au buzz Macron, LA VIE D'UNE CAISSIERE: en quelque sorte un journal ...
en quelque sorte un journal
8 juin 2014
Oula.
"Je crois que je vous dois quelques explications. Il y a 2 ans, j'ai signé mon CDI à plein temps. Cela ne change pas grand chose en fait, je
travaille le même nombre d'heures que depuis un an déjà et pour le même salaire, c'est juste que maintenant, quand je serai en vacances, je serai payée sur une base de plein temps et plus sur ma
base de contrat étudiant de 11h. Oui je me suis bien fait baiser pendant plus d'un an ouais, je plussoie. Voilà. Après tout, c'est la dure loi de la jungle, la triste réalité du monde de la
grande distribution et du monde du travail en général.
En signant ce contrat, j'ai eu l'impression d'avoir signer la fin de ma vie. Je fais désormais partie de l'équipe de la semaine officiellement. Il a
toujours été question de reprendre mes études, mais le simple fait de devoir quitter un job, une situation stable, me fout aujourd'hui les j'tons. Je pensais que c'était une période mais je crois
qu'il faut que je me rende à l'évidence, je crois que j'ai atteint mon seuil de tolérance. Alors quand je rentre chez moi, la dernière chose dont j'ai envie de parler ou même de penser, c'est ce
boulot, ce magasin, ses patrons et ses clients. Je veux juste que ça me bouffe le moins possible. Je me sens réellement usée.
Honnêtement, je me plie en 4 pour faire mon travail au mieux et cela 6 jours sur 7 et je pense que je m'en sors bien, sincèrement. Beaucoup de
clients heureusement le remarquent et me remercient. Mais je sature. Je sature car il y aura toujours CE client qui m'aura très mal parlé, comme à un chien. Qui me pensera bête et qui essayera de
me faire croire que je le suis. Cette réflexion presque anodine qui est tellement porteuse de sens. Et qui, à la longue, s'ajoute aux autres. S’agglutine. Se gangrène. Chaque jour. Chaque
semaine. Chaque mois. Chaque saison. Chaque année qui passe.
voici la 6e version du Cri de Edvard Munch*
C'est pourquoi ce tumblr, qui initialement et pendant longtemps a eu un effet thérapeutique sur moi, se retrouve aujourd'hui à l'abandon. Je vous le
dis le plus sincèrement du monde, j'en suis éminemment désolée. C'est vrai qu'on s'marrait bien ici ! Mais je n'ai plus la joie comme vous le constatez de préparer mes posts, de chercher le gif
parfait pour illustrer une situation, en fait je n'ai plus assez de recul pour en rigoler.
C'est pourquoi je préfère vous l'annoncer : l'éphéméride d'une caissière, c'est terminé.
Peut-être que je viendrai déposer un dernier post, quand la page de ma vie de caissière sera tournée.
Pour l'instant, j'ai envie de consacrer mon temps libre à faire des choses que j'aime. J'espère que vous comprendrez.
Je tenais particulièrement à remercier mes collègues sans qui ces 235 posts n'auraient jamais pu exister, pour leur soutien et leur joie de vivre au quotidien ; mais surtout, je tenais à vous remercier vous, ceux qui me lisiez assidûment, m'envoyiez des messages ici ou sur la page facebook Ça m'émeut grave eh ! Merci. Merci beaucoup.
Gros bécots à vous !
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