Jeudi 15 janvier
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Mus fréquente les saunas. Il y va parfois. C'est pas dans ses
habitudes. Cette fois, il y va à reculons. Comme un devoir. Il s'y oblige presque. Une fois arrivé, après s'être déshabillé, il déambule dans les couloirs. Le manège commence. Les regards se
croisent et s'entrecroisent. Se jaugent. C'est le marché. Puis les regards interrogent. Ils attendent une réponse. Mais Mus ne répond pas aux propositions. Pas tout de suite. Il prend son temps.
Il s'asseoit et il attend. Quoi ? ... Il sait pas. Puis il se lève et arpente à nouveau les couloirs. À la recherche du hasard. Le manège ne prend jamais fin. Au détour d'une cabine à demi
entrouverte, il aperçoit un gars qui l'observe. Quelque chose lui dit qu'il l'a repéré dès son arrivée. Mus est habitué. Il sait qu'il attire les regards. Mus regarde avec plus d'attention. Le
gars se montre insistant sans se montrer dérangeant. Pour rigoler, Mus lui rend son regard mi-étonné, mi-amusé. C'est un jeu. Mais Mus hésite à entrer dans la cabine. Il devine que l'autre
l'attend. Il se sent observé par l'autre avec plus d'espoir. Avec plus d'espérance. Mus se décide. Il entre dans la cabine.
Il rejoint l'autre dans son antre. Qui ne lui demande pas de refermer la
porte. Pas encore. Il ne le connaît pas. Zone de test. Silence. On s'observe. On se mate. On scrute le regard de l'autre pour essayer de savoir ce qu'il attend. Le gars prend de longues minutes
pour le dévisager. Interminable. Mus commence à se sentir mal à l'aise. L'autre décrypte chaque trait de son visage. Avec intensité. Innocence. Timidité. L'autre hésite encore. Et puis ça part.
Tout démarre. Tout se passe comme ça doit se passer. Avec une différence : l'autre cherche à lui donner du plaisir sans penser à lui-même. On dirait même que c'est son seul but. Mus.
Comme s'il voulait le retenir à tout prix. Coûte que coûte. Mus est surpris. Il ne s'attendait pas à ça. Il est de plus en plus intrigué. C'est rare dans ce genre d'endroit. Mus est enchanté.
Presque heureux. Il se prête au jeu. Il se laisse faire. S'abandonne. Sa pensée lui dicte de ne pas résister. Mais il ne peut s'empêcher de rester sur ses gardes. Il ne connaît pas
encore l'autre. Les gestes de celui-ci deviennent plus audacieux. Ils sont d'une douceur extrême et d'une tendresse à la limite du tolérable. Mus ressent de la gêne. Il n'a toujours rien
fait pour l'autre. Puis vient l'acte final. Lorsqu'il jouit, l'autre ne dit pas un mot. Il plonge son regard dans celui de Mus.
- t'as aimé ?
- si j'ai aimé ?? ... C'était génial ...
- ... Je t'ai repéré dès ton arrivée ...
- ah ...
- ... Tu semblais t'ennuyer ...
- ... Ça se voit à ce point ?
- oui ... Je trouve ...
- tu sais ... Je suis un idéaliste qui fréquente ce genre d'endroit ...
Par pure nécessité ... Pour l'hygiène ...
- comme nous tous !! ... Tu crois que c'est ici que tu vas trouver le
Prince Charmant ?
- non ... Bien sûr ... Mais
...
- mais quoi ? ...
- mais ... Toi ... Ton odeur ... Cette douceur ... Ce désir ... Cette
tendresse ... Tu n'as rien dit ... Tu t'es laissé faire tout ce temps sans rien dire ...
- on l'aurait fait à moins ...
- et tu as aimé ... Tu l'as dit ... Tu m'as même dit merci
...
- je t'ai dit merci ??
- oui ...
- on ne dit jamais merci ... Moi c'est Georges ... Et
toi ?
- Mus ... Mustapha ...
- t'es pressé
?
- non ...
- alors reste encore avec moi ... Mets ta tête là ... Contre ma
poitrine ... Tu entendras battre mon coeur ...
Mus se blottit contre
Georges. Il se met dans la position du foetus entre ses cuisses ... Et Georges de serrer Mus de toutes ses forces avec ses jambes ... Les
garçons sortent de la cabine ... Mus se retourne une dernière fois ... Il embrasse Georges sur la joue avant de s'éloigner ... Les garçons ne se reverront plus.
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