Partager l'article ! récit CA NE PEUT PAS TOUJOURS MARCHER +8photos: On devrait commencer avec l'idée que "l'amour toujours", il n'y a ...
On devrait commencer avec l'idée que "l'amour toujours", il n'y a que la rime qui soit belle...
Il n'y a pas d'amour heureux ...Aragon, Brassens, f. Hardy Pernicieux désir que celui d’un cœur solitaire, prêt à s’enflammer... Si vous avez essuyé des ruptures, des échecs dans votre vie sentimentale et amoureuse, vous allez me comprendre... |
Après son départ, la gorge serrée d’émotion. Je finis par sangloter.
La vie m’apparaissait maintenant sans intérêt et sans saveur. À maintes reprises, je pressai contre mon visage éploré la serviette imprégnée de nos semences mêlées . Mon cœur était brisé, mes yeux gonflés de larmes, Que pouvais-je comprendre d’un garçon de 19 ans, à la découverte des plaisirs masculins, explicitement excité à l’idée de se fondre entre des bras sécurisants. Certes je me demandais comment un prince comme lui pouvait se donner à un inconnu comme moi aussi prévenant et accueillant que j'aie pu être. Mais je vois bien que j'étais resté pour Lui "un homme lambda", alors que mes approches si sensuelles se prétendaient définitivement séductrices. La seule chose qui émergeât de cet échec était la mort d'un fol espoir. Il aurait mieux valu qu'il ne se prêtât pas à mes caresses. A la limite que je ne le voie ni le remarque...
Il m’avait séduit par son physique parfait, sa jeunesse et sa beauté envoûtantes. J’en avais été ébloui, incapable de résister à l’appel du corps. J’avais mal des regards, de l’envie, de l’admiration qu’il provoquait. Les vers de Phèdre me reviennent à l'instant :
"Je sentis tout mon corps, et transir et brûler.
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables."
Le destin m’a permis de serrer entre mes bras le garçon idéal et, me semblait-il, inaccessible. Benjamin m’est apparu dans toute la splendeur d’un jeune homme de 19 ans, au sourire timide et ravissant. Sa parka et son pantalon de toile beige se mariaient admirablement à ses cheveux châtains éclairés d’épis dorés. Derrière de fines lunettes ovales, des yeux marrons à vous faire fondre.
Difficile d’imaginer que ce magnifique éphèbe, incarnation même de la beauté, allait être pour quelques heures à jamais gravé dans ma mémoire. |
À sa vue, mon cœur chavira, mon sexe se cabra comme jamais plus il n'a fait. Un ange passa, un rêve se matérialisait. Mon corps tout entier réclamait le sien.
Notre premier contact ce fut des baisers fougueux et profonds, sa langue était onctueuse comme une friandise et répondait à mes sollicitations. Nos lèvres cherchaient à s'absorber, nos langues se frottaient, s'enroulaient, me donnaient le vertige. Nos souffles se mêlaient et il avait beau être un inconnu, je n'avais aucune retenue .
J’entrepris l’exploration de toutes les parcelles de son visage et de sa descente de cou. Nos mains s’insinuaient sous nos vêtements. La passion nous habitait l'un et l'autre. Dès lors, plus rien ne retenait Benjamin. Alors qu’en mon for intérieur, j’avais l’intention de le déchausser moi-même, il se débarrassa fébrilement de ses sneakers noires à gros lacets blancs, il défit son ceinturon, quitta son pantalon et retira son pull tandis que je l'invitais du regard à me rejoindre au lit. Sur son slip gris apparaissaient deux taches foncées, à la base du sous-vêtement, et au niveau de la ceinture. Il avait eu du plaisir à mon contact. Un mince filet au bout d'un gland exacerbé me le confirma. J'avais tant de respect que, de peur de tout briser, j'hésitais. Pourtant je le sentais prêt à toutes les audaces. Il me laissa prendre en bouche son sexe idéalement lisse et tendu, alternant avec des caresses et des baisers lèvres contre lèvres, langues emmêlées, nous laissions le feu de la passion nous dévorer de sa fièvre. Chez lui, tout avait bon goût. Je devais faire durer le plaisir, mais il était trop excité pour se retenir très longtemps. Sa verge déversa son flot de sperme alors que ma langue courait sur son torse imberbe, clair et doux. Qu’il était tentant d’aspirer les flaques crémeuses qui s’étalaient au creux de son bas-ventre.
J’avais amené mon merveilleux amant à la jouissance mais je ne pouvais pas me détacher de son corps. Au contact de son torse, je répandis mon ferment d’amour sur sa peau veloutée et parfumée. Je répugnais à les faire disparaître mais il le fallait bien. Une serviette de toilette me servit à éponger nos pétales de sperme nacré étalés. C'est celle que j'ai conservée.
Reprenant son souffle, je pensais qu'il était alors au repos et abandonné à la suite naturelle de mes caresses.
Je tentai alors d’explorer son puits d'amour encore vierge. Ses jambes posées sur mes épaules, je le parcourus de mes doigts qui, après mes yeux, découvraient sa perfection. Je replaçai ses pieds écartés à plat sur le bord du lit et m'agenouillai au sol ainsi que devant un dieu. Enivré comme on l'est sur le chemin d'une victoire; je découvrais son bouton étoilé et, le visage enfoui entre ses cuisses, commençai la tendre sollicitation de son anus chéri par mes lèvres et ma langue en l'attente des premiers gémissements alanguis.
J'aurais dû me rendre compte du retour de ses inhibitions de jeune homme innocent et repu de son précédent orgasme. |
C'est là que je le perdis : il refusa de laisser éclore son intimité.
La journée était ensoleillée comme le furent ces minutes de bonheur éphémère. Benjamin me le fit comprendre un peu plus tard. Mais moi, je l’avais aimé cet après-midi-là, d’un amour fou et peut-être déraisonnable. Benjamin était beau. Trop beau. Le fruit de son amour me sera défendu. J’avais serré entre mes bras le plus beau garçon auquel je puisse rêver... Je pouvais maintenant mourir...
Je n'ai jamais retrouvé l'équivalent en beauté, gentillesse, intelligence de "mon" Benjamin.
"Je suis le Ténébreux, - le Veuf, -
l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie."(G de Nerval)
C'est ainsi que j'explique, à partir de ce moment, mes amours plurielles nomades et sans joie : |
Oui, seule la poésie donne une réponse à mes états d'âme. Quelquefois je me dis : " je crois que j'ai loupé ma vie...mais lui aussi...s'il savait combien je l'ai aimé de la première seconde à aujourd'hui ! "
"Comme un pauvre clown malheureux
De lassitude
Je me couche mais ne dors pas
Je pense à mes amours sans joie
Si dérisoires
A ce garçon beau comme un Dieu
Qui sans rien faire a mis le feu
A ma mémoire"...(Aznavour)
Il n'y a pas d'amour heureux
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous les deux
Louis Aragon (La Diane Francaise, Seghers 1946)
Derniers Commentaires