Les madrassas de la honte au Pakistan
Islamabad envoyée spéciale
Il y a plus de 22 000 inscrits madrassas ou des écoles Islamiques au Pakistan. Leurs élèves sont souvent parmi les
plus pauvres du pays, qui reçoivent de la nourriture et une éducation gratuite
Abid, 14 ans, plaisait beaucoup à l'un des enseignants de l'école religieuse où il étudiait à Karachi en 2002. Un peu trop : le jeune mollah a
commencé à lui faire des avances de plus en plus pressées dès qu'il se trouvait seul avec lui. Abid l'a menacé de se plaindre au directeur, avant de s'enfuir chez ses parents. C'est là que son
professeur, fou de rage, a fait irruption armé d'un flacon d'acide. Depuis, Abid est défiguré et a quasiment perdu la vue. Son père, simple chauffeur de taxi, a voulu porter plainte, bien que la
famille du mollah soit très puissante. Le procès n'a toujours pas eu lieu et, aujourd'hui encore, le chauffeur se sent menacé à chaque instant. A Lahore, il y a quelques mois, c'est la maman du
petit Talha, 6 ans, qui a retrouvé son fils évanoui, les vêtements ensanglantés, sur le parvis d'une mosquée. Le petit y suivait des cours de Coran. Cet après-midi-là, son professeur a renvoyé
tous les autres enfants chez eux. Il a enfermé Talha dans sa chambre, l'a menacé de le battre avant de le violer. Le père du petit garçon a fait placer le mollah en détention. La famille subit
cependant les menaces de leaders religieux locaux, qui ont fait pression pour que la plainte soit retirée.
Silence. Ces faits divers terribles, rapportés par la presse pakistanaise, révèlent les sévices que peuvent subir les enfants dans les madrassas,
les écoles religieuses. Et l'impunité dont bénéficient les mollahs. Dans un tel contexte, la majorité des victimes gardent le silence, et les abus ne peuvent être recensés bien qu'ils soient
fréquents. Les madrassas assurent l'éducation des enfants des milieux pauvres au Pakistan, elles sont d'autant plus attractives que les élèves y sont logés et nourris gratuitement. Certaines
proposent des cours de sciences, d'informatique et d'anglais, mais la plupart du temps l'éducation consiste à apprendre pendant des années le Coran en phonétique puisque les élèves ne parlent pas
l'arabe. Les parents pensent aussi que si leur fils peut réciter le livre saint par coeur, la famille ira au paradis et sera lavée de ses péchés.
Malheureusement, c'est parfois l'enfer qui attend ces enfants. Dans certaines de ces madrassas, les élèves vivent dans des conditions insalubres et
les maltraitances sont quotidiennes. A Faisalabad, Atif, 11 ans, a raconté que dans son école les élèves étaient souvent enchaînés et battus comme des animaux. Lorsqu'Atif s'est rebellé contre
ces mauvais traitements, son maître a voulu le punir de manière exemplaire. Il l'a attaché avec des câbles électriques et l'a frappé à coup de barres de fer et de chaînes jusqu'à ce qu'il
s'évanouisse. Les parents ont dû emmener aux urgences leur fils en train d'agoniser. Il a survécu, mais la presse locale a rapporté que lors de son séjour à l'hôpital, il était traumatisé au
point de se mettre à pleurer des qu'il voyait un docteur avec une barbe.
Selon un analyste, basé à Islamabad, «dans ce milieu clos de pensionnats religieux, les gosses sont sous contrôle absolu, ce qui facilite les viols.
C'est de notoriété publique qu'il y a des mollahs pédophiles, toutefois, personne n'en parlera. Une culture de l'impunité s'est établie. Et comme notre justice fonctionne avec les pots-de-vin et
les réseaux d'influence, les mollahs sont donc rarement condamnés». Journaliste au quotidien national The Nation, N. qui souhaite garder l'anonymat assure qu'il reste difficile de publier des
articles sur les cas de violences dans les madrassas : «La presse n'est pas si libre et quand les groupes religieux font pression, on est parfois obligé de réécrire le papier.»
L'omerta reste de mise, comme cela a longtemps été le cas en Europe, avant que l'Eglise ne soit contrainte de reconnaître le problème et que les
prêtres pédophiles ne soient jugés devant les tribunaux. Le clergé pakistanais n'a pas encore entrepris ce type de «ménage», et cela n'est certainement pas pour demain. Il y a quelques mois, un
homme a pourtant osé jeter un pavé dans la mare. Amir Liaquat Hussein, vice-ministre des Affaires religieuses, est aussi une vedette du petit écran. Il anime une émission sur l'islam, Alim
On-line, et se revendique comme un prédicateur moderne. A l'occasion d'une conférence sur le sida, à Islamabad en décembre 2004, il a déclaré que les mollahs impliqués par le gouvernement dans la
campagne de prévention du sida n'étaient pas les personnes les plus aptes, puisqu'ils se livraient à des abus réguliers sur leurs élèves... Le vice-ministre a aussi révélé que la police avait
reçu plus de 400 plaintes pour viols d'enfants commis par des mollahs, en 2004. «J'ai été le premier à oser en parler», se félicite-t-il dans son bureau d'Islamabad. «Ce problème existe dans
toutes les religions, mais ici on se voile la face. Je dirai la vérité aux Pakistanais et à la communauté internationale. C'est une question d'éthique. Ces abus ne surviennent pas dans toutes les
madrassas, mais ça donne une mauvaise image de l'islam.»
Menaces. Depuis, Hussein a subi les foudres des leaders religieux, qui ont obtenu des excuses publiques de sa part. Il a même été attaqué dans la
presse sur la validité de ses diplômes, des certificats nécessaires, selon la loi, pour pouvoir être élu au Parlement. Hussein assure pourtant que le président Pervez Mucharraf et le Premier
ministre Shaukat Aziz sont de son côté, néanmoins ils se sont gardés de lui manifester leur soutien officiellement. «Je voudrais changer les choses, dit-il, mais j'aurais besoin du soutien de
l'Amérique car c'est très délicat politiquement. J'ai reçu des menaces de mort, je me bats contre des extrémistes très puissants, des fascistes.» Un des chefs de la madrassa Binoria Site de
Karachi proche des talibans idéologiquement , le mollah Gulam Rassoul, considère que «ce Hussein n'est qu'un présentateur paillettes. Il n'y a pas de maltraitance chez nous. Cela arrive
peut-être ailleurs».
Lors, cette affaire est retombée dans l'indifférence générale. Hussein s'est retrouvé seul et aucune mesure n'a été prise. Le gouvernement qui a
lancé un plan de réforme des madrassas il y a deux ans, et se propose de les enregistrer pour les contrôler depuis les attentats de Londres attribués à des jeunes Britanniques passés par ces
institutions se heurte à un mur. Ces écoles indépendantes refusent de se faire enregistrer, alors même que le gouvernement leur propose des subventions si elles coopèrent. On ne connaît même
pas leur nombre exact : de 10 000 à 30 000 écoles religieuses, qui accueilleraient un demi-million d'élèves.
Alice Draper
Je pleurais, il me faisait mal': 9 ans, raconte l'histoire de l'abus
...
“Je suis marié”, dit-il. “Ma femme est jolie, pourquoi je ferais ça à un enfant?”
Religieux Ministre des Affaires Sardar Muhammad Yousaf rejette la suggestion que la violence sexuelle est très répandue, en disant ce genre de
discours est une tentative de diffamation de la religion, les séminaires et les clercs. Il dit qu’il ne connaissait pas encore le cas rapportés dans les journaux, mais que cela pourrait se
produire à l’occasion“, car il y a des criminels partout.” Youssouf dit que la réforme et le contrôle de madrassas est le travail du ministère de l’intérieur.
Le Ministère de l’Intérieur, qui supervise les madrassas, rejeté de nombreuses écrite et téléphonique des demandes pour une entrevue.
Le cas de Parveen, son fils, était l’un des au moins trois dans un mois, dans les villes de Kehrore Pakka et Rajanpur dans la province du Pendjab
l’extrême sud du pays, selon les rapports de police. Un autre incident a impliqué les drogues et le viol collectif d’un 12-year-old boy endort sur son madrassa sur le toit par d’anciens
étudiants. Et le troisième était un 10-year-old boy sodomiser par la madrassa principal lorsqu’il lui apporta son repas. Le clerc a menacé de tuer le garçon s’il dit.
L’AP n’est pas de nommer les enfants parce qu’ils sont victimes d’abus sexuels. La peur des clercs était évident au palais de justice dans Kehrore
Pakka, où l’ancien professeur de Parveen fils a attendu son tour pour passer devant un juge. Une demi-douzaine de membres du radical Sunnite militant de l’organisation Sipah-e-Sahabah étaient là
pour soutenir l’enseignant.
Ils prend un air renfrogné et il s’est rapproché lorsqu’un AP journaliste assis à côté de l’enseignant, qui était enchaîné à une demi-douzaine
d’autres prisonniers. Les chuchotements a grandi de plus en plus fort et de plus en plus insistante.
“C’est trop dangereux ici,” a dit une personne, regarde les militants à proximité. “Congé. Quitter le palais de justice, ils ne peuvent rien faire
ici.” L’enseignant avait déjà avoué, selon la police, et le rapport de police dit qu’il a été trouvé avec le garçon. Pourtant, il jure de son innocence, dans la cour.
“Je suis marié”, dit-il. “Ma femme est jolie, pourquoi je ferais ça à un enfant?”
http://allinfo.space/2017/11/23/je-pleurais-il-me-faisait-mal-9-ans-raconte-lhistoire-de-labus-sexuel-dans-lpak-madrassa/
De même en afghanistan une tradition autorise les abus sexuels sur mineurs les adeptes du bacha bazi
ont longtemps pu s'adonner à leurs soirées ouvertement, il n'en serait pas de même aujourd'hui. La pratique a en effet été successivement interdite
par les talibans après leur accession au pouvoir – paradoxalement, les talibans ont pourtant la réputation d'être en secret de grands amateurs et consommateurs de bacha bazi –
https://francais.rt.com/international/26279-afghanistan--tradition-permet-recruter
article de cavaillongay reconstitué
Afghanistan : une tradition permet de transformer de jeunes garçons en objets sexuels Appelée bacha bazi, cette coutume consiste à acheter des
apprentis danseurs avant leur puberté et à les déguiser en filles pour qu'ils se produisent lors de soirées pour hommes. Souvent, ces garçons deviennent l'esclave sexuel de leur
maître.
«Certains hommes préfèrent les garçons aux filles, c'est leur culture» explique à RT Japar, un ancien commandant afghan aujourd'hui
retraité, et fournisseur de «bacha», ou garçons en farsi.
Filmé par les équipes de RT, parties en Afghanistan enquêter sur cette coutume controversée, Japar plante le décor, et évoque sans tabou une
pratique sanctionnée par le code pénal en Occident mais justifiée Afghanistan, au nom de la culture et de la tradition.
Agés de 6 à 16 ans, les bachas bazi, littéralement «garçons-jouets» incarnent en effet le fantasme absolu de nombreux afghans. Cette coutume
pédophile permet aux hommes, même mariés, d'assouvir leurs pulsions, tolérées envers les garçons même si le sujet est tabou, mais impensables sur de jeunes filles.
Fait étonnant : les adeptes de bacha bazi nient farouchement être homosexuels, même s'ils fantasment sur de jeunes garçons et couchent avec
eux. «Etre gay est un concept occidental, c'est une revendication. Les hommes qui couchent avec des garçons ne sont pas forcément homosexuels. Dans le jargon, on les appelle les MSM [Men
Sexually Involved with Men]», explique Qasim Iqbal, président de l'association LGBT Naz Pakistan, auteur d'un rapport sur le bacha bazi.
Les bachas : un substitut aux femmes
En Afghanistan, la pratique d'un islam stricte et le respect des traditions limitent, voire interdisent, les interactions entre hommes et
femmes, surtout dans les zones rurales où se déroulent la majorité des bacha bazi.
Les femmes, invisibles sous leurs burqas, inaccessibles et cantonnées le plus souvent aux tâches domestiques dans ces zones, représentent la
mère, l'épouse convenable. Elles ne peuvent en aucun cas être l'objet de fantasmes, puisque leur rôle est avant tout d'assurer la descendance et de garantir l'honneur de la famille. Alors
pour les fantasmes, il y a les jeunes garçons, pré pubères et imberbes, aux visages fins et aux poignets délicats, qui rappellent les filles.
Chaque soir ou presque, au son des tambourins, un ou plusieurs bacha dansent, clochettes aux pied et maquillés de façon outrancière, devant une
assistance composée exclusivement d'hommes mûrs barbus qui les dévorent des yeux et attendent avec impatience la fin de la soirée pour passer quelques heures avec le garçon de leur
choix.
La pauvreté, terreau de la prostitution infantile
Présentée comme une pratique culturelle, le bacha bazi s'inscrit néanmoins dans un contexte socio-économique marqué par les inégalités et la
pauvreté. En Afghanistan, les bacha sont toujours issus des mêmes couches sociales : ce sont des enfants issus de familles trop pauvres pour subvenir à leurs besoins, ce qui les met à la
merci des hommes de pouvoir, chefs de guerre ou riches hommes d'affaire, qui rôdent dans les villages à la recherche de nouvelles «recrues».
Pour ceux qui dansent, c'est une question de survie : nourris, logés, et entretenus chez leur maître, sous le toit duquel ils cohabitent avec sa
femme et ses enfants pendant plusieurs années, jusqu'à ce qu'ils soient jugés trop vieux pour être encore désirables, les bachas n'ont guère le choix. S'ils tentent de s'enfuir, ils risquent
d'être retrouvés et tués par leur maître. S'ils partent, même avec le consentement du maître, ils retrouveront une vie misérable où chaque jour, ils auront faim. Alors certains, bon gré mal
gré, se font à cette vie, qui leur permet au moins d'avoir le ventre plein et d'avoir un toit sur la tête. «Je veux être capable de m'assumer financièrement», explique Mohamed, un jeune bacha
de 17 ans. «Je ne veux pas que les gens se disent que je suis pauvre», justifie-t-il.
Vendus comme «apprentis» par leur familles qui feignent d'ignorer ce à quoi les acheteurs les destinent, danser et se prostituer devient un
échappatoire à une vie misérable, même si le prix à payer est très lourd.
Pour ceux qui exploitent les garçons, c'est à la fois un moyen d'avoir un esclave sexuel à domicile, mais aussi un signe de prestige : en
Afghanistan, entretenir un ou plusieurs garçons permet de montrer qu'on a de l'argent.
Pratique interdite... et pourtant intouchable
Si les adeptes du bacha bazi ont longtemps pu s'adonner à leurs soirées ouvertement, il n'en n'est pas de même aujourd'hui. La pratique a en
effet été successivement interdite par les talibans après leur accession au pouvoir – paradoxalement, les talibans ont pourtant la réputation d'être en secret de grands amateurs et
consommateurs de bacha bazi – puis par le gouvernement afghan.
Il s'agit donc de rester discret, car dans les faits, la coutume reste vivace : souvent impliqués dans les bacha bazi, les représentants
des autorités et de la police poursuivent rarement les propriétaires comme ces «play boys» rendant le problème quasi insoluble. «En Afghanistan, si vous avez de l'argent, vous
êtes intouchable», déplore Qasim Iqbal.
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