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Un gay de la Marine - Libération -lol-
Anciennement fondateur de l'association de défense LGBT, Gaylib, Sébastien Chenu a été membre puis ]secrétaire général de l'UMP en charge de la diversité culturelle.
Le 10 décembre 2014, Sébastien Chenu décide de rejoindre le mouvement de Marine Le Pen
Marine le Pen et Sébastien Chenu/ DOMINIQUE FAGET/AFP une amitié particulière
L’actualité au Front National est désormais people, axée sur les préférences sexuelles (réelles ou supposées) de ses cadres, en particulier les amis et alliés de la Présidente. L’outing de son bras droit Florian Philippot par le raffiné magazine Closer ainsi que la médiatisation du ralliement de Sébastien Chenu, ancien fondateur de Gaylib, font la une des journaux. Doit-on en conclure que le Front National est devenu le parti le plus « gay friendly » de France ? Le Monde a publié une très sérieuse enquête intitulée " le FN pour tous" tandis que Libération conclut que les "tradis antigays ont été vaincus". Dans les rédactions, on débat de la moralité de l’ « outing » de Philippot, supposant que cette « révélation » puisse servir sa carrière politique- Que faut-il faire de l'affirmation de Didier Lestrade pensant même que cela puisse n'être qu'un coup monté par Florian Philippot lui-même
La présence de gays au FN est connue et ancienne. On se souvient de l’outing de Steeve Briois en 2013 mais aussi, il y a vingt ans, de la déclaration si subtile de Le Pen père après l’assassinat de M. Poulet-Dachary à Toulon : « Au Front National, on ne fouille pas dans la braguette de nos administrés ». Au sein l’extrême-droite française, les homosexuels ont toujours été présents, en particulier sous le régime de Vichy - que l’on songe à Robert Brasillach ou Abel Bonnard, surnommé « la Gestapette »… Bien entendu, ils n’étaient pas militants d’une « cause » homosexuelle. Dans Pourquoi les gays sont passés à droite publié en 2012, le militant et fondateur d’Act up Didier Lestrade défendait l’idée que de nombreux homosexuels sont désormais attirés par les sirènes nationalistes et anti-musulmanes, citant pêle-mêle Caroline Fourest (contre l’islamisme), Joseph Macé-Scaron (journaliste à Marianne) et Renaud Camus (soutien affiché de Marine le Pen et des « identitaires »). C’est plus sûrement un mouvement de fond de « droitisation » du débat et de la société qui est ici en cause que des individus ciblés en fonction de leurs préférences sexuelles : les homosexuels sont des citoyens qui ne votent pas en fonction de leurs seuls « intérêts » supposés, n’en déplaise à ceux qui dénoncent le « lobby gay » à l’instar d’Aymeric Chauprade, le géopoliticien du Front National ou d’Eric Zemmour. Le « lobby LGBT » (terme à la mode même si personne ne parle ainsi dans la vie courante) n’existe pas dans la société française, sauf chez les complotistes.
La présence de gays au FN illustre remarquablement deux tendances : la « normalisation » et la « Pim Fortuynisation » – qu’on pardonne cet hideux néologisme – du parti d’extrême-droite. Les deux étant liées.
« Normalisation » d’abord puisque le Front National n’est plus le parti des vieux caciques traditionalistes, qui ne font plus partie du FN version « mariniste », le FN 2.0. Celui-ci se présente comme une maison commune, un parti de « patriotes » qui accueille chacun, quelle que soit sa vie personnelle voire ses origines dès lors qu’il affirme haut et fort son attachement à la nation, la volonté de son redressement et que Marine le Pen est seule à même de rassembler les Français. Si le Front National compte -comme les Républicains- encore des éléments homophobes et racistes, la ligne officielle a changé. Marine le Pen ne peut être objectivement accusée d’homophobie, elle en fait donc un atout. Face à une ex UMP qui s’écharpe autour de questions de société et reste divisée sur la question du mariage homosexuel, déchirée entre ceux qui n’en ont rien à...foutre (Alain Juppé, droit dans ses bottes) et ceux qui ne peuvent s’empêcher, parce que « ça ne coûte pas très cher », de faire des oeillades appuyées à la Manif pour Tous, le Front National apparaît comme un parti ouvert. La stratégie de prestidigitation a fonctionné.
Le fin connaisseur du parti sait bien qu’il n’en est rien (d’abord parce que le FN veut abroger la loi Taubira, rien de moins), mais c’est une question d’image. Les grincheux n’ont qu’à quitter le navire, disent les marinistes, car les Français donnent raison à cette ligne politique lors des élections. C’est ce qui explique pourquoi F. Philippot, Marine le Pen ou encore Steeve Briois n’ont pas participé aux cortèges de la Manif pour Tous. Ce n’est pas par militantisme en faveur des droits des homosexuels mais essentiellement par stratégie politique à long terme. Ils ont laissé la droite traditionnelle, catholique, se caricaturer elle-même, ...complaisamment filmés, dans les reportages. un peu plus « extrêmes » que ne le souhaiterait la Présidente, les extrémistes « traditionnels » de l’extrême-droite quittent le Front National les uns après les autres ce qui aide beaucoup Marine le Pen à faire le ménage dans son parti). ... Le Front National a effectué une mue en terme d’image et non d’idéologie, sa présidente étant persuadée de pouvoir gagner les élections présidentielles de 2022 sur une ligne de rassemblement des « patriotes français » - 2017 viendra trop tôt à moins d’une aide de la providence.
« Pim Fortuynisation » du Front National.
C’est ici qu’intervient la « Pim Fortuynisation » du Front National. Non que sa présidente se transforme progressivement en néerlandais chauve ouvertement homosexuel, mais la stratégie de Pim Fortuyn aux Pays-Bas, au tournant des années 2000, apparaît comme un modèle : Fortuyn a mal fini, certes, assassiné par un environnementaliste enragé en 2002, mais il incarnait à merveille cette nouvelle extrême-droite dont rêvent les marinistes. Il récusait d’ailleurs cette appellation. Son rêve était de rassembler les Néerlandais autour d’un parti ouvert sur les questions de société, antieuropéen et, surtout, anti-immigrés et anti-islam.
A son tour le néerlandais Geert Wilders , auteur du « documentaire » anti-islam « Fitna » a repris le flambeau avec son Parti de la Liberté qui fustige tout particulièrement la place réservée aux femmes et aux homos en dénonçant le sexisme de cette religion. Il préconise l'arrêt de l'immigration venant de pays à majorité musulmane ainsi que l'expulsion de tous les coupables de délit venus de ces pays. Il développe : « Je le dis de manière plus claire : ma culture est meilleure que la culture islamique. Nous ne traitons pas les femmes, les homosexuels, les relations politiques au sein de la société, comme cette culture attardée. Les individus sont égaux. ».
Geert Wilders qui a accepté la main tendue du Front National au Parlement européen : il trouve désormais le Front National « sympathique » avec sa nouvelle présidente. Cette amitié nouvelle n’a certes pas permis au Front National de créer un groupe au Parlement européen mais illustre à merveille cette nouvelle donne européenne.
ces hommes et femmes politiques ont beau "montrer patte blanche" ainsi que le loup de la fable, c'est après une éventuelle accession au pouvoir qu'il faudrait les craindre...et c'est pareil pour bien d'autres qui ne se révèlent qu'une fois au pouvoir.
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