Pour des centaines de familles homoparentales, le jugement a sonné comme un avertissement. Le 27 juillet, le juge aux affaires familiales de Nantes a accordé à un jeune homme un droit de visite sur l'enfant né d'un don de sperme réalisé "artisanalement", début 2011, avec un couple d'amies lesbiennes. Sept mois après la naissance, celui qui ne devait être qu'un simple géniteur avait finalement reconnu l'enfant, au grand dam des deux mères, Magali et Flavie, qui avaient imaginé sans lui leur projet parental.
Privées des techniques de procréation médicalement assistée (PMA), réservées aux couples hétérosexuels infertiles, de plus en plus de lesbiennes et de femmes seules se tournent vers l'insémination artisanale. Pour Dominique Le Lannou, responsable du Centre d'étude et de conservation des oeufs et du sperme humains (Cecos) de Rennes, il est "impossible de mesurer cette pratique" en raison de son caractère souterrain. Mais "l'insémination artisanale se développe en raison d'une meilleure acceptabilité de l'homoparentalité dans la société", précise-t-il.
Cette technique de procréation "maison" consiste à s'injecter le sperme d'un donneur, recruté dans son cercle d'amis ou sur Internet, dans l'utérus, par voie naturelle ou à l'aide d'une seringue. Une méthode illégale en France, où le don de sperme ne peut s'effectuer que dans un établissement assermenté, et doit obéir à trois critères : volontariat, gratuité et anonymat. Les contrevenants risquent deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.
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