S'il y a bien un jeu vidéo dont l'image se veut la plus familiale possible, c'est bien Les Sims. Créé en 2000 par Maxis et édité par Electronic Arts, la franchise qui est la plus vendue de l'histoire du jeu vidéo met en scène une forme moderne de maisons de poupées dans lesquelles le joueur peut faire évoluer ses personnages en établissant entre eux des relations sociales nées de l'imaginaire, ou générées par des algorithmes mielleux.
Mais les nouvelles orientations du jeu ne plaisent pas partout. Alors qu'aux Etats-Unis Nintendo a dû s'excuser de ne pas avoir prévu le mariage gay dans son Tomodachi Life, au contraire, en Russie l'éditeur a choisi d'interdire Les Sims 4 aux joueurs de moins de 18 ans, sous peine de ne pas pouvoir conserver le droit d'intégrer au jeu les relations amoureuses des gays et lesbiennes.
En effet selon un tweet du compte officiel des Sims en Russie, relayé par Ars Technica, le jeu a été interdit aux mineurs en Russie sur le fondement de la loi 436-F "sur la protection des enfants contre les informations nuisibles à leur santé et à leur développement". Il s'agit de la fameuse "loi contre la propagande homosexuelle" qui avait beaucoup fait parler d'elle avant les jeux de Sotchi. Déposée en mars 2012 à la Douma et adoptée en janvier 2013, la loi condamne pénalement le fait de faire la "propagande" de l'homosexualité face à des mineurs.
En Europe, le jeu a reçu la classification PEGI 12, qui déconseille aux parents de l'autoriser aux enfants de moins de 12 ans. Trois critères ont déterminé qu'il ne soit pas autorisé aux plus jeunes : les scènes de violence (les Sims peuvent se battre entre eux), la présence d'un mode de jeu en ligne qui expose les enfants aux discussions avec des personnes réelles, et le sexe. Mais c'est la présence de scènes de sexe (non explicites) dans leur globalité qui ont décidé de la note PEGI 12, et non spécifiquement celle de scènes homosexuelles.