Partager l'article ! CINE=> Il était une fois en Amérique cette grande production internationale bénéficie aujourd'hui d'une réputation conforme à ses immenses qu ...
il émane une grande tristesse et désespoir dans l'image de l'afffiche du film, le Pont de Manhattan à Brooklyn, New York.
1920. C'est la jeunesse de Noodles, le gosse des rues, ses petits trafics avec ses camarades, son éveil à l'amour pour la jolie Deborah, la rencontre avec Max avec qui naît une forte amitié, les péripéties joyeuses ou tragiques, la création d'une bande de jeunes gangsters qui vont gravir bien des échelons jusqu'à la chute finale. L'auteur, Sergio Leone, a voulu voir dans cette histoire la sociologie des bandes de gangsters de son Italie natale...et, voir dans les gangsters, des hommes qui ne sont pas davantage maîtres de leur destins que vous et moi. Et c'est un drame, parce que toute vie est un drame...plus ou moins violemment, la vie finit si mal !
1933. Noodles (David Aariston) est un gangster dont la vie s'écroule. Et comme dans les films de série noire, le spectateur va éprouver pour lui une certaine empathie. Sa compagne vient d'être exécutée, ses trois fidèles amis et complices ont été abattus par la police et, soupçonné de trahison, le voici poursuivi par des truands. Il trouve refuge dans une fumerie d'opium à l'arrière d'un théâtre chinois, où la drogue lui permet de s'évader de la réalité, avant de fuir définitivement la ville dont il sera banni pendant 35 ans.
1968. Noodles âgé revient dans son New York natal sous un nom d'emprunt, où il retrouve son vieil ami tenancier de bar Fat Moe. Une lettre mystérieuse qu'il a reçue, a provoqué son retour et l'amène à vouloir connaître la vérité sur son passé et la mort de ses amis.
Entre rêverie et nostalgie, en passant par les grandes heures du banditisme (comme la prohibition) et les dissensions internes qui conduisent inévitablement aux drames les plus déchirants, le gangster américain David Aaronson, dit Noodles, avait-il au départ un vrai choix de son existence ? évoquée par une succession d’épisodes racontant la vie très animée d’un groupe de truands juifs originaires du Lower Est Side new-yorkais. Depuis leur rencontre à l’adolescence au début du XXème siècle jusqu’au retour d’exil de Noodles à la fin des années 1960, Il était une fois en Amérique impose une gigantesque fresque qui donne une vision indirecte, très romanesque, mais toujours juste de l’évolution historique et sociale des Etats-Unis. Le vent de la grande histoire se mêle aux événements du quotidien vécus par une bande de gangsters longtemps unis par une solide amitié et un destin commun. Je veux insister sur le fait que nos vies ordinaires à nous sont mêlées d'un fond historique auquel on ne peut échapper (guerres, événéméts sociaux, évolutions techniques...etc) et si nous incarnons les héros, le temps de l'histoire, c'est que nous nous sentons faits de la même chair, tout aussi cons devant le gâchis de la vie qui passe...et plus ou moins nous floue, et ça vaut le coup de prendre du recul..."tout est vanité" .
Quel est le plus beau sourire de l'histoire du cinéma ? sans hésitation, le plus formidablement évocateur de ces sourires est celui de Robert De Niro qui conclut la dernière séquence du dernier film de Sergio Leone - son ultime chef-d'œuvre- . Un sourire "beau", certes, mais surtout inattendu, saisissant, poignant et très énigmatique. Le sourire de celui qui a perçu l'incroyable légèreté de l'Homme face au cynisme de la Vie.
Il était une fois en Amérique est de ces films que le public n'a pas compris tout de suite et a fait une première sortie désastreuse aux Etats-Unis, a eu un accueil critique mitigé et une relative déception au box-office. Aujourd'hui il jouit d'une réputation conforme à ses immenses qualités et de commentaires élogieux. Ce film représente une œuvre conçue par un artiste qui n'avait pas eu l'occasion de tourner de long métrage en douze ans. Leone avait pu lire le roman qui en constitue l'origine, The Hoods de Harry Grey. Cette histoire à la fois semi-autobiographique et inspirée de la vie des truands Bugsy Siegel et Meyer Lansky, écrite par un juif russe émigré aux Etats-Unis à l'âge de 4 ans, comportait des chapitres situés dans l'enfance des protagonistes principaux qui ont véritablement fasciné Sergio Leone. Les événements relatés dans ces pages précises - la jeunesse délinquante des jeunes gangsters unis par une amitié indéfectible dans le quartier juif de Brooklyn - rappelaient probablement au réalisateur sa propre enfance à Rome dans la partie populaire du quartier du Trastevere, quand avec ses camarades il faisait les quatre-cent coups entre bagarres avec bandes rivales, expérience de l'amitié dans les petites combines en tous genres, puis découverte et exploration de l'attirance sexuelle. L'autre matrice évidente du projet Il était une fois en Amérique était son amour et sa fascination pour le cinéma américain, notamment le Film noir, et plus tard - comme grand féru d'Histoire - de l'Amérique ; mais de l'Amérique vue par le cinéma hollywoodien, ce qui revêt une importance considérable dans l'œuvre leonienne.
Couchez-vous et méditez , comme Noodles, votre esprit va se livrer à des allers-retours dans un certain désordre, sans chronologie, comme dans le film cet acteur monumental qu'est Robert De Niro nous y accompagne.
Hélas, Sergio Leone n'assistera à pas la réhabilitation tardive de son film aux Etats-Unis, lieu physique et mythologique à la source de son œuvre, puisqu'il décèdera prématurément en 1989, miné par des problèmes cardiaques depuis une dizaine d'années. Justement, l'écoulement (naturel ou réinventé) du temps, l'approche mythologique, la mémoire, l'amitié, la trahison, le déclin d'un monde, la quête de la deuxième chance, la fidélité à ses idéaux sont les thématiques entrecroisées et développées par ce film en l'espace de 3h 49mn !
"Il était une fois en Amérique est le voyage à travers l'existence tumultueuse de Noodles et son esprit, un personnage hanté par un acte de trahison qu'il vient d'accomplir ; un acte, on l'apprend plus tard, désintéressé au sens où il ne visait qu'à sauver préventivement son meilleur ami d'un sort funeste - du moins c'est ce qui nous est raconté de son point de vue d'homme torturé. C'est ce sentiment qu'il cherche à dissimuler dans la prise d'opium qui lance le récit. Celui-ci commence par ce qu'on pourrait appeler la fin alors qu'une loi met fin à la prohibition, avec la fuite de Noodles pourchassé après la mort brutale de ses amis, puis enchaîne sur un temps futur, trente-cinq ans plus tard, pour ensuite reculer de cinquante années en arrière, décrivant la jeunesse du "héros", son amour naissant pour Deborah et la formation de son amitié avec Max. La seule logique guidant une enquête sur des secrets du passé qui resurgissent quand on ne s'y attend pas ; mais cette logique est aussi et surtout celle d'un esprit qui vagabonde d'époque en époque. La mise en scène de Leone organise les passages d'un temps à un autre par des motifs sonores (la sonnerie de téléphone obsédante qui se poursuit de séquence en séquence au début du film, la chanson Yesterday, des cris) et visuels (les portes, les ouvertures vers un autre espace, les réflexions sur des surfaces)."
Le motif du miroir tient un rôle considérable dans le sens où il confronte Noodles à ses questionnements intimes. Le cinéaste filme Noodles observer son reflet en quête de réponses sur sa propre personne et sur son destin, avec un regard triste qui évoque bien plus la mélancolie qu'une simple nostalgie (que véhicule, dans la passerelle temporelle, la chanson de Lennon et McCartney). Enfin, vers la fin du film, Noodles âgé retrouve Deborah des sentiments profonds demeurent mais il est bien tard.
"Des sentiments amoureux que le cinéaste nous dévoilait lors de la superbe et bouleversante transition qui montre d'abord le vieux Noodles revenir dans l'ancienne habitation de la famille de Fat Moe et regarder par le trou du mur donnant sur l'entrepôt avant de couper sur la jeune Deborah effectuant des pas de danse sur une scène improvisée sous le regard du jeune Noodles dans la même position de voyeur. On remarque aussi que la jeune fille n'est pas dupe et se sait observée, elle ose même jouer avec l'éveil érotique et sentimental du garçon en se déshabillant. Leone filme cette séquence comme une représentation cinématographique, jouant des cadres dans le cadre et de l'espace comme une scène ou une salle de cinéma personnelle, territoire des fantasmes intimes. Il donne ainsi une indication sur sa volonté de mythifier le réel, d'apporter de la poésie dans cet univers sale et poussiéreux qui ne propose à ces jeunes habitants du quartier que peu d'échappatoires si ce n'est le crime organisé."
"Malgré sa personnalité de truand, de tueur et de violeur, le personnage de Noodles est celui qui fait preuve d'honnêteté vis-à-vis des ses actes ainsi que de fidélité à ses valeurs. Les émotions les plus intimes et secrètes, renvoyant également à la quête de sens pour Noodles, sont le plus souvent saisies par des gros plans typiques du cinéaste qui font du visage de Robert De Niro un paysage qui mêle souvenirs et rêveries, et duquel sourd une profonde mélancolie."
"Noodles est resté ce gamin du Lower East Side malgré le poids des ans et la fin de ses espérances et de ses idéaux et la perte de l'innocence de la jeunesse".
La musique comme jamais..."Dans Il était une fois en Amérique, la cruauté se marie avec le lyrisme, le sordide avec la poésie, la trivialité avec le mystère, le cynisme avec l’innocence, le pessimisme avec la grandeur d’âme. La musique sublime composée par le fidèle Ennio Morricone, toujours aussi intimement associée avec les envolées formelles du cinéaste, a rarement été aussi puissante et évocatrice dans l’expression de sentiments à la fois nobles, douloureux et contradictoires. La partition de Morricone a été écrite bien avant le début du tournage et Leone décida de la faire jouer durant les prises de vues ; une décision qui - en plus de créer une atmosphère singulière sur le plateau susceptible d'agir sur la psychologie des comédiens - accentuait l'osmose qui existait au préalable entre la musique du prolifique compositeur et la mise en scène méticuleuse du réalisateur."
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commentaire : Un fan : "Rares sont les films que l'on puisse ériger en monument, susceptible de porter le poids du cinéma en son tout, invincible face à l'épreuve des saisons. Once Upon a Time in America fait partei de ceux-là, fresque d'une Amérique transcendée, contemplation d'une vie perdue. Livrant son chef d'oeuvre somme et testamentaire, Sergio Leone épouse dans son ultime film la fragilité du temps et la cathédrale des souvenirs, faisant se croiser un nombre astronomique d'images iconiques dans un subtile récit aller-retour, explosant sans remords l'innocence de fripouilles conquistadors et torturant la mélancolie poignante d'un vieux fou. Ses minutes s'écoulant, insaisissables, chaque scène se perd dans un fleuve aux torrents de larmes, et l'étendue de son écoulement demeure magistrale. Cet exercice suprême nous enlace de sa magie indélébile, déclaration d'amour éternelle au pur cinéma où De Niro trouve son rôle phare et Morricone ses partitions sublimes. Indispensable épopée crépusculaire, Once Upon a Time in America est un bijou sans âge qui emporte le cœur et l'âme on ne sait où, ce vers quoi marche le septième art, immortel, des horizons invisibles où sa présence apaise. " (shawshank erog)
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