Samedi 21 mars 6 21 /03 /Mars 01:45

   William S. Burroughs, né en 1914 à St Louis, USA et mort en 1997

 

Après des années , BURROUGHS reconnaîtra son homosexualité, affirmant que Joan a été la seule femme avec laquelle il avait eu une réelle relation affective.

 

 

 

 

Description de cette image, également commentée ci-après 

 

 

 

 

 

 

 

 

SEX, COKE AND HEROIN

Auteur culte, libertaire, associé à la Beat Generation, expérimentateur, brouilleur de piste, homo, drogué et copié, BURROUGHS est aujourd’hui une référence de la littérature trash.

William S.BURROUGHS est un fils de bonne famille de la bourgeoisie américaine. Il mène d’ailleurs une adolescence sans histoire et obtient sagement son diplôme de Lettres, à l’Université d’Harvard en 1936.

Après des études médicales inachevées à Vienne en Autriche, il s’installe à New-York. C’est la guerre, la deuxième, la mondiale, et BURROUGHS survit en s’essayant à tous les métiers : détective privé, dératiseur, employé d’une agence de publicité. Il essaie même d’incorporer l’US Navy, en 1942, mais est rejeté.

SURF UNDERGROUND  

Fréquentant alors les lieux underground new-yorkais, ceux où la petite pègre croise les artistes méconnus, il tourne le dos à son existence de sage jeune américain et fait des rencontres.

Celle de la drogue d ‘abord. La morphine, puis l’opium [et plus tard, l’héroïne et la cocaïne]. Celle de nouveaux amis ensuite : le poète [gay] Allen GINSBERG lui présente l’écrivain Jack KEROUAC en 1944. Ils resteront intimement liés, créant ensemble un mouvement artistique basé sur le refus de l’American Way of Life des sixties, la fameuse BEAT GENERATION, contre-culture qui influencera le mouvement hippies des sixties et jusqu’aux punks des années 70.

BURROUGHS refuse en bloc l’idéologie dominante du moment. Libertaire, il place l’individu au-dessus des valeurs alors [et toujours] vénérées de nation, de famille et d’argent. Il refuse le capitalisme comme le communisme. Il dévore des romans de science-fiction et s’essaie à toutes les drogues.

Assassin par accident

Un premier mariage finit par un divorce. En deuxième noces il épouse Joan Vollmer ADAMS en 1946. L’année suivante naît son seul fils, William, [qui deviendra junkie et mourra en 1981].

Premier contact avec la morphine en 1946, puis avec l’héroïne. Il mène dès lors une vie de camé pendant 15 ans, voyageant beaucoup, du Texas à la Nouvelle-Orléans, en passant par Mexico, l’Afrique du Sud, Paris et Londres.

En 1953, un soir de beuverie à Mexico, [où il a émigré pour fuir ses ennuis avec la police new-yorkaise] tel Guillaume TELL, il vise le verre que sa femme tient sur la tête, le rate et abat accidentellement Joan d’une balle en pleine nuque.

Poursuivi pour homicide involontaire, il s’enfuit alors du pays.

Cet incident stupide sera son déclic : BURROUGHS commence à écrire. Son "Junky", sur ses déboires de toxico, est le premier d’une œuvre scandaleuse par ses thèmes [homosexualité, mort, drogue] et par sa forme brute est sans concession.

France, terre d’accueil...

En 1958, il débarque à Paris. Avec l’aide de Jack KERROUAC et d’Allen GINSBERG, BURROUGHS ordonne "Le Festin Nu" et le tape à la machine. D’après la légende, le manuscrit était un brouillon de notes éparpillées qui avaient rebuté tous les éditeurs américains, d’autant que son contenu est, pour l’époque, d’une rare obscénité.

L’éditeur français Olympia Press l’imprime en 1959. C’est donc là, en France, que paraît, ce qui sera son plus gros succès : "Le Festin nu". 

Après un débat houleux sur sa violence et sa soi-disant pornographie, "Naked Lunch" paraît aux Etats-Unis en 1962, mais il fera l’objet de longues luttes devant la justice et sera même condamné en 1965.

Ses romans suivants seront tout aussi provocateurs - sur la forme et sur le fond - comme notamment "La Machine Molle" [1961] ou "Le Ticket qui explosa" [1962]. Plus tard, l’écriture s’apaisera et deviendra franchement accessible avec "Les Garçons sauvages" [1971] ou le "Havre des Saints" [1973].

Le "cut-up" :  

Son originalité, son succès littéraire. On retient de lui son utilisation du cut-up, technique mise au point dans une petite chambre d'hôtel à Paris grâce à Brion Gysin*  : le cut-up consiste à créer un texte à partir d'autres fragments textuels de toute origine (littérature, articles de presse, catalogues de vente par correspondance...) découpés de manière régulière, et remontés selon une logique prédéfinie, afin de faire émerger l'implicite, l'inavoué des textes de départ. De 1980 à1990  l’ère de William Burroughs, allait être la plus sombre des trois "anges" de la Beat Generation. . 

Associé aux "routines" (récurrences de fragments du texte) tout au long d'une œuvre, le cut-up a également pour objectif de briser la cohérence logique imposée au discours par l'emploi du langage comme passage obligé pour la communication.  L'impression de semi-chaos générée par les cut-ups et de déjà-vu initié par les routines permettent de se rapprocher, sur le plan formel, de la logique de perception d'un individu plongé dans un environnement dont il ne maitrise par définition pas les stimuli. L'ensemble a pour ambition de faire faire à la littérature la même révolution que celle de la peinture lors du passage à l'abstrait.  

 

Le Festin Nu  fit à l'époque, aux USA,  un scandale qui alla jusqu'à l'interdiction de publier car "obscène".  Cela fait penser au

  Résultat de recherche d'images pour "manet le déjeuner sur l'herbe"    "Déjeuner sur l'Herbe" de Manet, rejeté  par le Jury du Salon en 1863, qui est un peu un "festin où l'un des perssonnages est nu" et fait scandale..

 

 

L’insoumis médaillé

A la même époque, l’odeur de souffre fait de BURROUGHS un auteur furieusement tendance et il est de bon goût dans les années 75 et suivantes d’apprécier « Le Festin Nu ». L’establishement français dispute l’auteur à l’intelligentsia new-yorkaise : lecture au Centre Pompidou en 1977 et médaille de l’ordre des Arts & Lettres en 1984 [version Jack LANG].

Installé au Kansas, à Lawrence, BURROUGHS commence à peindre et écrit une dernière trilogie : "Cités de la nuit écarlate" [1981], "Parages des voies mortes" [1987] et "Les Terres occidentales" [1987].

James Grauerholz assure la postérité de l'oeuvre  de Burroughs

James Grauerholz le fidèle et dévoué compagnon de Burroughs jusqu'à la mort de l'écrivain.

    Résultat de recherche d'images pour "le festin nu"

 

Le bibliographe et exécuteur testamentaire de la propriété littéraire  de William S. Burroughs., Grauerholz s' est  familiarisé avec l'oeuvre de Burroughs dans les années 70 en prêtant un appui amical à Allen Ginsberg à New York. Ginsberg a recommandé Grauerholz à Burroughs comme possible assistant  et leur rapport de travail , grandissant à été un facteur majeur dans la vulgarisation de Burroughs et ses œuvres. Grauerholz restant l'ami de Burroughs' et directeur(manager) jusqu'à la mort de l'auteur en 1997. Il a aidé à éditer les Les Cités de la nuit écarlate(1981), "Parages des voies mortes" (1985) et Les Terres occidentales(1987). Il a accompagné Burroughs dans ses tournées de conférences dans les années 1980 et 1990 et a écrit la copie de rédaction pour une compilation d'histoires l'Interzone. Jusqu'à la mort de Burroughs en 1997, il l'a inlassablement soutenu, lisant pour lui ses contratsdans les films(Cow-boy de Drugstore) aussi bien que  les enregistrements de conférences. Il s'est occupé des besoins physiques de William, l'emmenant à une clinique de méthadone chaque semaine, aussi bien qu'il l'entourait de sa camaraderie et agissait vis à vis de lui comme une sorte de seceretaire recevant les gens venus  rendre visite  à Burroughs. Le plus récemment, il a édité le livre Quand les Hippopotames Ont bouilli dans Leurs Réservoirs par Jack Kerouac et William Burroughs.

 

 

Source américaine : The bibliographer and literary executor of the estate of William S. Burroughs. Grauerholz became acquainted with Burroughs in the 70s while befriending Allen Ginsberg in New York. Ginsberg recommended Grauerholz to Burroughs as a possible assistant and their working relationship began, growing to be a major factor in the popularization of Burroughs & his works. Grauerholz wasBurroughs' friend and manager until the author's death in 1997.  He helped edit Cities of the Red Night (1981), The Place of Dead Roads (1985) and The Western Lands (1987).  He spearheaded the author reading tours Burroughs often gave to audiences in the 1980s and 1990s and wrote editorial copy for a compilation of stories Interzone.  Until Burroughs' death in 1997, he tirelessly supported him, getting him reading engagements, parts

in films (Drugstore Cowboy) as well as recording readings. He looked after William's physical needs, taking him to a methadone clinic  weekly, as well as providing him with companionship and acting as a kind of social seceretary to the people that came to  meet Burroughs.  Most recently, he edited the book When the Hippos Boiled in Their Tanks by  Jack Kerouac and William Burroughs.

 

Une biographie pas si simple ... Burroughs à l'époque, responsable de la mort violente de sa femme. Photos de l'époque du drame.

 

BURROUGHS, et c’est moins connu, a été aussi acteur : on l’a vu dans "Drugstore Cowboy" [1989], film de Gus VAN SANT, au côté de Matt DILLON, dans le rôle d’un vieil homme vêtu de noir habitant seul un appartement sans fenêtre [presque autobiographique comme rôle !]

Il fera également une apparition dans le film "Twister " en 1996. Il est cité comme une référence par des artistes rock comme David BOWIE, Lou REED et Patti SMITH. Il a collaboré avec Kurt COBAIN [le défunt leader de Nirvana], et la musicienne expérimentale Laurie ANDERSON. On l’aperçoit même dans un vidéo clip de U2.

William BURROUGHS est mort en 1997 à l’opposé de la façon dont il avait vécu : calmement, dans le silence, à l’hôpital de Lawrence, après un dernier ouvrage autobiographique.

 

*Brion Gysin connu pour avoir découvert au Beat Hotel la technique du cut-up en découpant au cutter des feuilles de papier journal qui se trouvaient en dessous de la feuille de dessin qu'il était en train de découper, Il a partagé cette découverte avec son ami Burroughs qui en fit une grande utilisation.

 

 

 

 

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