Mardi 23 janvier
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Jean Genet ecrivain homo et repris de justice
Un gardien de la paix du temps de la jeunesse de Jean Genet : "Il
faut dire que mon flic, c’était plutôt un petit gros, assez moche et plutôt décrépit*"
Je suis un type infréquentable. Un pédé doublé d’un voyou. C’est pour ça que plein de mecs veulent me connaître. Je les fais bander, avec ma gueule
de repris de justice. Donc, des petits trous du cul, je m’en suis enfilé, et largement plus que ma part. Mais cette nuit, le coup de ma vie : je me suis tapé un flic ! Et c’était même
pas par hasard. Le bourre savait très bien que j’étais de l’autre bord : il venait de m’arrêter.
Je m’explique. Je venais de me faire gauler rue Pigalle, où je fais un peu de trafic. Je me retrouve dans le car. On file vers le commissariat. Je
connais la musique. Je sais que je risque pas grand-chose. Mais, à un moment, le car qui m’emmène s’arrête. Les keufs veulent faire une descente dans un clandé, en passant. On me laisse dans le
car, sans même me foutre de menottes, en compagnie d’un seul flic. Un brave mec : il me donne une clope. Nous fumons tous les deux, sans rien dire. On regarde par la fenêtre grillagée, comme
des animaux en cage, les gens qui passent dans la rue, les gonzesses et le trav’ qui racolent, les gros touristes américains et allemands qui viennent claquer leurs thunes. Le flic dit : “Je
me ferais bien une pute.” Et moi, machinalement, je réponds : “Pas moi. Je préfère les mecs...” “Tu te fais mettre ou tu encules ?” Je lui dis que j’encule, pour faire viril, sinon, il
m’aurait pris pour une femmelette. En fait, je ne dédaigne pas me faire enculer, comme tous les pédés, je suppose. Et c’est ça que je trouve chouette dans le cul homo : c’est qu’on peut
rendre ce qu’on reçoit.
Enfin bon, mon flic ne tient plus sur son siège. Il se dandine. Il veut me demander quelque chose mais, visiblement, il ose pas. Il m’agace. Je le
pousse : “De toute façon, tout à l’heure, on va m’interroger. Autant commencer tout de suite.” Et alors là, tout de go, il me demande si je veux bien l’enculer. “Me sodomiser” il a dit. Si
je m’attendais à ça ! Je le regarde et je lui réponds : “T’es pas fou ! Et si tes collègues rappliquent ?” Il monte alors son petit plan foireux : “On va dans un café
boire un coup. Tu demandes à pisser. Moi, comme je ne dois pas te lâcher, je suis bien obligé de t’accompagner aux chiottes. Le taulier ne se doutera de rien. Et dans les chiottes, tu me le
fais.” Et il ajoute : “J’ai jamais essayé. J’ai envie de connaître ça.” Et puis : “Je me demande si je suis pas un pédé refoulé. Je suis marié depuis dix ans. Mais je m’entends mal avec
ma femme. Et depuis quelque temps, je regarde les mecs, surtout quand ils sont bien gaulés comme toi.” (Il faut dire que mon flic, c’était plutôt un petit gros, assez moche et plutôt décrépi*).
Moi, il me faisait pas du tout envie, mais le plan de me farcir un bourre, ça m’excitait. Mais, surtout, je commençais à entrevoir un moyen de lui filer entre les pattes.
Je le suis dans un rade, tout à côté. Là-dedans, c’est plein de putes et de michetons. Je suis un peu connu. Mais comme je suis avec un flic,
personne ne me salue. On commande chacun un demi et je demande à aller aux gogues. Le flic m’y accompagne, comme prévu. Arrivés là, il me pousse dans la cabine et ferme le loquet. C’est des
chiottes à la turque, assez dégueu. Tout de suite, je défais ma braguette. Je sors ma queue. Elle bande un peu. Lui ne bouge pas. Il a l’air tout con. Il regarde ma bite, fixement. Il défait sa
ceinture et baisse son froc, lentement. Puis il se retourne. Il me tend son cul. “Allez, vas-y” qu’il insiste. Je me branlotte un peu pour me durcir en me disant que ce salaud aurait pu me sucer
un peu. Mais je crois qu’il ne sait pas y faire du tout avec les mecs. Il a jamais dû toucher une bite de sa vie. Eh bien, avec moi, il va en connaître.
J’écarte ses miches. Elles sont pas mal, pour un petit gros. Je vois son trou. Il est tout serré. Ça m’excite. Je crache un coup dessus et je mets
mon gland en position. Et vlan, d’un bon coup de reins bien placé, je lui mets tout mon morceau. Il manque de hurler. Il ravale son cri et geint. Ma bite est enfonçée jusqu’aux couilles. Je reste
un temps immobile, pour qu’il se calme. Il souffle. Je lui demande s’il en veut encore. Faut pas être vache. Mais il veut continuer. “Bouge, qu’il me dit, je veux la sentir bouger dans mon cul.”
J’arrête pas de me répéter dans ma tête : “Je mets un flic, je mets un flic, je mets un flic” et ça m’excite. Je sens le foutre me monter des couilles. Je vais lui expédier ma sauce. Je le
préviens, histoire de le faire jouir aussi. II se branle. Il crache avant moi. Il beugle. Visiblement, ça lui fait du bien. Il aime ! Je lui envoie toute la purée au fond des entrailles en
gueulant : “Je décharge dans ton cul.” Il adore. Il reste un moment appuyé au mur. Il reprend son souffle. Mes méninges s’agitent. Il faut que j’arrive à me casser, que je trouve le moyen,
vite. Je vois du foutre qui lui coule du cul. Je lui dis : “Ça coule sur ton bénard. T’en as plein. Ça va se voir...” Il panique. Il remonte son fute et court aux lavabos pour nettoyer, mort
de trouille à l’idée que ses collègues verront ça.
Je file en douce, traverse le café en moins de deux et m’enfuis en courant dans la rue. J’ai remarqué en passant que le panier à salade était
toujours là, vide. Quand mon enculé de flic est ressorti de son rade, j’étais déjà loin. J’en ris encore.
Cisco, 29 ans. Rennes
NOTES : *Qui est dans la décrépitude. "Un lion décrépit, goutteux, n'en pouvant plus". — (Jean
de La Fontaine); "En songeant à cela j'arrivai chez le sonneur de cloches Brainstein, qui demeurait au coin de la petite place, dans une vieille baraque décrépite "; […]. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d'un conscrit de 1813,
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