Ensemble, les gays de toute la planète
Ouganda : les partisans d’un durcissement de la loi anti-gay avaient prévenu qu’ils n’avaient pas dit leur dernier mot. Il faut donc LE COURAGE D’ÊTRE GAY. les militants LGBT ougandais ont organisé samedi leur première gay pride depuis l’annulation par la cour constitutionnelle de la législation anti-homosexualité
|
Jour de fête pour les militant.e.s, qui ont célébré l’annulation de la loi anti-homosexualité votée en décembre 2013.
Dansant et chantant sur les bords du lac Victoria, les militants LGBT ougandais ont organisé samedi leur première gay pride depuis l’annulation par la cour constitutionnelle de la législation anti-homosexualité, mais le gouvernement a contre-attaqué en faisant appel de la décision en justice.
«UGANDA
PRIDE»
«C’est l’occasion de nous retrouver. Tout le monde devait se cacher à cause de la loi contre l’homosexualité», a déclaré une des organisatrices du rassemblement, Sandra Ntebi. «C’est une jour
de fête pour chacun d’entre nous», a-t-elle ajouté en se félicitant que la police eut autorisé l’évènement baptisé «Uganda Pride». La fête s’est tenue – en présence d’une centaine de
personnes, sur invitation seulement – dans un jardin botanique situé à un kilomètre à peine du palais présidentiel d’Entebbe, à 35 km de la capitale Kampala. «L’Ouganda a ses homosexuels. Il
faut vous y faire», disait un auto-collant (photo).
La gay pride célébrait une rare bonne nouvelle pour la communauté LGBT dans un pays où la sexualité entre personnes du même sexe, déjà passibles de la prison à vie depuis plus d’un demi-siècle, était tombée sous le coup d’une nouvelle législation durcissant encore la répression. Jugeant que le quorum de députés requis pour son adoption n’avait pas été réuni, la cour suprême avait annulé le 1er août la nouvelle loivotée au Parlement en décembre 2013 et promulguée en février par le président Yoweri Museveni. La mesure avait entrainé des protestations en Occident notamment, où plusieurs bailleurs de fonds avaient suspendu certaines de leurs aides. Mais malgré les pressions internationales, les partisans d’un durcissement de la loi anti-gay avaient prévenu qu’ils n’avaient pas dit leur dernier mot.
LE COURAGE D’ÊTRE
GAY
Des législateurs ont signé une pétition pour que le texte soit de nouveau soumis au vote et, samedi, le représentant légal du gouvernement a déclaré avoir fait appel de la décision de la cour
constitutionnelle. «Nous ne sommes pas satisfaits de la décision de la cour et nous avons fait appel» devant la cour suprême, a déclaré à l’AFP Fred Ruhinda, l’adjoint du conseiller légal du
gouvernement ougandais. «La loi n’avait pas l’intention de stigmatiser les homosexuels, elle visait l’intérêt général», a ajouté le conseiller qui représente également le gouvernement devant
la justice. Dénoncée comme draconienne et «abominable» par les groupes de défense des droits de l’homme, mais populaire auprès du grand public, la loi maintenait la prison à vie pour les
homosexuels prévue dans la législation héritée de l’époque coloniale et y ajoutait la «promotion de l’homosexualité» et l’obligation de dénoncer les homosexuels.
Selon ses détracteurs, le président Museveni avait promulgué la nouvelle législation essentiellement en vue de la présidentielle de 2016, qui marquera sa trentième année au pouvoir, dans un pays où l’homophobie, ouvertement relayée par les puissantes églises évangéliques, est largement répandue. Quelle que soit l’issue de la bataille à venir sur un sujet sensible dans de nombreux pays d’Afrique où l’homosexualité reste illégale, l’heure était à la fête samedi pour les militants ougandais. «Depuis que j’ai découvert que j’étais gay j’avais peur de le montrer, mais j’en ai aujourd’hui le courage», a déclaré l’un d’eux, Alex Musoke. Un couple brandissait une banderole arc-en-ciel où on appelait les gens à «se donner la main» pour mettre fin au «génocide» dont seraient victimes les homosexuels ougandais.
La présence policière était discrète et aucun représentant du camp adverse ne s’est manifesté pour protester contre le rassemblement même si beaucoup en ville s’y déclaraient opposés. «Incroyable, je ne peux pas imaginer ce que c’est qu’être gay», a dit un chauffeur de moto taxi, William Kamurasi. «C’est une honte pour l’Ouganda, a-t-il dit. La police doit faire cesser les activités», a-t-il lancé.
Avec AFP.
Photo AFP
|
Publié par Têtu
|
Ouiu, vous êtes nos chéris
claudio
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires