ESCORTS-PROSTITUES-ACTEURS X pour le fric

Samedi 4 octobre 6 04 /10 /Oct 05:58

Environ 7 000 mariages entre personnes de même sexe en 2013

La loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe a été publiée au Journal Officiel du samedi 18 mai 2013. Depuis cette date, on estime qu’environ 7 000 couples de même sexe ont célébré leur union en France en 2013. La montée en charge s’est faite progressivement pour atteindre un pic de 1 500 mariages en septembre. Les conjoints de même sexe, comme ceux de sexe différent, sont ensuite moins enclins à se marier à l’automne et l’on assiste à une baisse des mariages mensuels en octobre et novembre.

Trois couples de même sexe mariés sur cinq sont des couples d’hommes

 

 

 

DANS YAGG LE 29.09.2014 - 11 h 52 |

Maulik Pancholy et Ryan Corvaia se sont mariés
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L'acteur et le traiteur avaient annoncé leurs fiançailles en janvier.

En janvier dernier, quelques semaines après son coming-out, l’acteur Maulik Pancholy (Weeds, 30 Rock…) avait annoncé que celui qui partageait sa vie depuis neuf ans, Ryan Corvaia, et lui, venaient de se fiancer au Taj Mahal. Le mariage a eu lieu ce week-end. «Aujourd’hui je me suis réveillé en homme marié», a indiqué Maulik Pancholy sur Instagram:

«…Et je ne pourrais pas être plus heureux…»

«… Je t’aime Ryan Corvaia!»

via The Backlot.

 

 

 

 

 

 

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Mercredi 1 octobre 3 01 /10 /Oct 18:00

Exclu de Saint-Cyr, un militaire gay interpelle le ministre de la Défense

Victime d'une agression sexuelle, Pierre Schydlowski a ensuite été renvoyé de l'école pour de prétendus «mauvais résultats».

«Il faut un message clair qui vienne d’en haut»: voilà pourquoi Pierre Schydlowski a choisi d’adresser sa pétition pour être diplômé de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Il y a trois ans, ce militaire homosexuel a été exclu de sa formation. L’armée prétend qu’il avait un «mauvais comportement» et de «mauvais résultats», mais d’après lui, c’est le fait qu’il ait été agressé sexuellement et qu’il soit gay qui dérange, comme il en a témoigné sur le Plus.

«LEUR BUT, C’EST QUE J’ÉCHOUE»
«Ils ne veulent pas me reprendre car ils défendent le prestige d’un corps militaire ultra-réactionnaire et conservateur, a-t-il expliqué à Yagg. Ils veulent donner l’image d’une école sans défaut.» Pierre Schydlowski a attaqué la décision d’exclusion en justice et a saisi sans succès le Défenseur des droits. Il attend actuellement la décision de la cour d’appel administrative de Nantes devant laquelle l’armée n’a produit aucun argument, indique-t-il. En première instance, devant le tribunal administratif d’Orléans, il était parvenu à prouver ses bonnes notes. Mais en ce qui concerne son comportement, l’armée avait mis en avant les sanctions disciplinaires prononcées contre lui lors de son exclusion, ce qui a poussé la justice à se prononcer en faveur de celle-ci. Pierre Schydlowski a fait appel et la procédure qu’il a entreprise en parallèle au sein même de l’armée a porté ses fruits: le chef d’état-major de l’armée de terre a annulé les sanctions disciplinaires. D’après Pierre Schydlowski, il s’agissait des seules preuves que l’armée avait avancées pour attester de son «mauvais comportement»..

Avant son exclusion, il ne lui restait plus qu’une année d’études à compléter avant d’être diplômé. «J’ai fait plus des deux tiers du cursus», témoigne-t-il. Il se bat aujourd’hui pour être diplômé de l’école car en dépit de ses années d’études, il ne dispose actuellement d’aucune qualification. Toujours militaire, il a été assigné à «un poste administratif sans responsabilité» et sans aucun rapport avec ses compétences. «Je suis le seul de ma promotion qu’on a mis dans une telle situation, c’est symptomatique du sort qui m’est réservé, confie-t-il. Leur but, c’est que j’échoue pour que les choses abondent en leur sens.»

«ME SOUTENIR, C’EST SE METTRE EN DANGER»
Alors il tient bon malgré les «pressions indirectes» et les «menaces d’expulsion» de la chambre qu’il occupe. «On me met des bâtons dans les roues», déplore-t-il. Le fait que près de 18000 personnes aient déjà signé sa pétition sur Change.org en quelques jours le réconforte. Des militaires lui ont même discrètement fait part de leur soutien, mais toujours en privé. «Ils craignent pour leur avancement, explique-t-il. Me soutenir, c’est se mettre en danger.» Une fois qu’il aura recueilli 25000 signatures, il remettra un courrier au ministère de la Défense. «Et si je n’ai pas de réponse, je les relancerai», se résigne-t-il.

Car en trois ans de procédures, il a fini par anticiper les réponses de la Grande Muette. «On me répond toujours “mauvaises notes” et “mauvais comportement”. J’ai déjà eu une réponse signée du ministre lui-même pour me dire ça. L’argumentaire va rester le même. Ils essaient de ne pas chercher plus loin et ils ne veulent pas remettre en question des décisions qu’ils ont prises eux-mêmes.» Si on lui propose «une négociation honnête» pour finir ses études et obtenir son diplôme, Pierre Schydlowski assure qu’il est prêt à accepter.

«MON COMBAT EST JUSTE»
En attendant, il ne peut que pester contre l’injustice de sa situation. Il a vu des élèves prononcer des propos homophobes publiquement et des sanctions ont été prononcées, mais rien d’aussi grave qu’une exclusion. «En restant silencieux, le ministère est complice de ces pratiques discriminantes, accuse-t-il. Pour l’instant, on ferme les yeux, on ne fait rien et on laisse faire. L’an dernier, un plan a été annoncé pour lutter contre les discriminations dont sont victimes les femmes dans l’armée, mais il faudrait aussi l’appliquer aux discriminations en raison de la religion, de la couleur de peau, de l’orientation sexuelle.»

S’il obtient gain de cause, Pierre Schydlowski imagine-t-il à terme rester dans l’armée? «J’avais un idéal quand je suis entré. Maintenant, je ne saurais pas répondre. Ça me passionnait, mais aujourd’hui, je suis déçu par les pratiques de certaines personnes. Le métier m’intéresse toujours autant. Peut-être qu’en restant, je pourrais faire évoluer les choses de l’intérieur.» Pourra-t-il vraiment changer les choses à lui tout seul? «Même si je suis isolé face à l’institution, mon combat est juste. Et avec toutes les personnes qui me soutiennent, je ne suis pas seul.»

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Mercredi 1 octobre 3 01 /10 /Oct 01:00

  nulle part  vous ne pourrez les(nous) empêcher

 

 

Mithly : le premier magazine gay du monde arabe est marocain

Zineb El Rhazoui | Journaliste

 

 

 


Capture d’écran du site Internet Mithly.net (DR).

Beaucoup ont d’abord cru qu’il s’agissait d’une blague lorsque, le 1er avril, est paru le premier magazine « homo » du monde arabe. « Mithly » est un jeu de mots : le titre signifie à la fois « homo » et « comme moi » en arabe.

La publication qui fait figure de véritable révolution dans les milieux des activistes libertaires se passe sous le manteau. La version papier a été tirée en 200 exemplaires, imprimés à Rabat, en toute clandestinité.

A l’origine, Samir Bargachi, coordinateur général de Kif-Kif, l’association de défense des LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels) marocains. L’éditorialiste de Mithly raconte :

« C’était tout simplement impossible d’obtenir un numéro de dépôt légal et une autorisation de publier. »

L’article 489 du Ccde pénal marocain punit de six mois à trois ans d’emprisonnement et d’une amende « les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe ».

Selon l’association Kif-Kif basée à Madrid, plus de 5 000 homosexuels auraient purgé des peines de prison depuis l’indépendance du Maroc en 1956.



Télécharger le premier numéro de Mithly.

 

C’est sur le site Internet de Mithly que les fondateurs du mensuel misent pour toucher un plus grand lectorat. Le support en langue arabe est financé par l’Union européenne et, à but non lucratif, il a pour objectif d’apporter une note arc-en-ciel dans espace médiatique ultra-stigmatisant.

 

Selon ses initiateurs, Mithly est avant tout un espace d’expression pour une communauté en souffrance. Une catharsis salutaire pour une frange de la population persécutée à la fois par l’Etat et par les conservateurs.

Dans la presse arabophone, un homo est communément appelé « Chaddh » (pervers). Seules quelques voix isolées insistent pour utiliser le terme « Mithly », au risque de passer pour des chantres de la dépravation.

D’ailleurs, l’arrivée de la publication est vécue comme une calamité par les conservateurs, un signe de la fin des temps. Pourtant, point d’éphèbe qui pose nu, ni d’imagerie homosexuelle explicite, juste du texte et quelques discrètes illustrations.

Un complot pour « homosexualiser » le Maroc ?

Au sommaire : coming-out, journée mondiale de la femme, essais littéraires, nouvelles de la communauté gay dans le monde et un édito analysant le projet de société défendu par les islamistes légaux du Parti justice et développement (PJD)

A la fin mars, une polémique homophobe battait déjà son plein sur les colonnes d’Attajdid, organe arabophone du parti islamiste. Les tenants de la polémique, qui se définissent pourtant comme des islamistes modérés, dénoncent le fait que la star britannique Elton John soit l’invitée d’un festival de musique de la capitale. Ils y voient un complot pour « homosexualiser » le Maroc.

L’arrivée de Mithly donne le coup de grâce. Le vice-président du Mouvement unicité et réforme (MUR islamiste), Omar ben Ahmed, a exhorté le pouvoir marocain à traquer les « cellules dormantes » de l’homosexualité comme il le ferait avec leurs analogues terroristes.

Un article d’Attajdid confirme l’appel à sévir : « Porter atteinte aux valeurs des Marocains n’est pas moins grave que de porter atteinte à leur sécurité », selon le quotidien.

Emboîtant le pas au cardinal Tarcisio Bertone, Mustapha Ramid, avocat et parlementaire du PJD proche des cercles du pouvoir, fait porter la responsabilité de la pédophilie à l’homosexualité.

Des propos qui ne scandalisent presque personne au Maroc, où un large consensus entre Etat et religieux de tous bords, fait peser la plus lourde inquisition sur tout acte susceptible d’égratigner la morale publique.

« L’Etat et les fondamentalistes, même combat »

En 2009, l’ancien ministre de l’Intérieur Chakib Benmoussa, diplômé de Polytechnique, des Ponts et Chaussées de Paris, et du MIT de Boston, avait qualifié l’homosexualité de « comportement honteux, provoquant l’opinion publique et ne tenant aucun compte des valeurs religieuses de la société. »

Samir Bargachi réplique :

« Nos ennemis sont l’Etat et les fondamentalistes, eux-mêmes rivaux. Mais lorsqu’il s’agit de notre communauté, ils travaillent de concert. »

En effet, si l’Etat marocain, soucieux de son image de modernité et d’ouverture auprès de ses partenaires européens, fait valoir la présence de fondamentalistes pour se proclamer « rempart contre les islamistes », sa gestion des affaires relatives aux libertés individuelles laisse pour le moins dubitatif.

En 2007, à Ksar-el-Kébir, au nord du pays, la presse à scandale se saisit d’une soirée privée pour dénoncer une cérémonie de « mariage homosexuel ». Un lynchage en règle est orchestré, six hommes sont poursuivis pour violation de l’article 489 et condamnés pour « perversion sexuelle ».

Un peu plus au sud, dans la région de Meknès, durant les festivités annuelles du saint patron Sidi Ali Benhamdouche, réputées pour être un rendez-vous de la communauté gay, la gendarmerie royale se livre chaque année à des rafles dignes d’un autre âge. Un barrage est dressé à l’entrée de la ville, un simple délit de faciès suffit pour déterminer qui est homosexuel et qui ne l’est pas.

D’ailleurs, l’association Kif-Kif est née de l’effort de mobilisation pour le soutien de 42 homosexuels arrêtés en 2004 lors d’une soirée à Tétouan, dans le nord du pays. De droit espagnol, l’association a officiellement demandé sa reconnaissance auprès du ministère de l’Intérieur marocain en 2006. Sa requête est restée lettre morte.

Dans son prochain numéro, Mithly brisera un autre tabou en consacrant un dossier au taux de suicide très élevé dans les rangs des homosexuels marocains.

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Un célèbre reportage de l'hebdomadaire TEL QUEL

     

N. 120

  

ETRE HOMOSEXUEL AU MAROC

      

Quoi qu'on pense d'eux, ils existent. Et ils se cachent. Alors autant entendre ce qu'ils ont a dire... Dossier réalisé par Laetitia Grotti et Maria Daif

 

L'homosexualité au Maroc est frappée d’un double H : Hchouma (honte) et Haram (péché).

Il y a encore un an, Mohamed Asseban, membre du conseil des ouléma de Rabat-Salé déclarait à la presse : "Le bûcher pour les homos". À l’instar de sa religion et de sa loi, la société marocaine est incontestablement homophobe. Difficile dans ces conditions de changer le regard porté sur ceux que l’on préfère qualifier de "déviants sexuels", pour ne pas dire "anormaux". En effet, pour beaucoup, l’homosexualité est "contre-nature", puisqu’elle ne mène pas à la procréation, seul objectif assigné aux relations sexuelles. Or, le fait est que, de tout temps, l’homosexualité a perduré et s’est maintenue, y compris dans les pays arabo-musulmans. Non sans difficulté dès lors qu'il s'agit de vivre sa sexualité sereinement et d’affirmer son identité. Car il ne saurait être question ni de s’afficher, encore moins de revendiquer des "droits homosexuels". En terre chérifienne, être homosexuel c’est avant tout vivre caché. Pour ne pas être la risée de tous, pour ne pas être en prise aux qu’en dira-t-on, voire pour échapper aux casseurs de "pédés". Qu’est-ce qui dérange fondamentalement ? L’acte sexuel en lui-même ? Pas si sûr, quand on observe la distinction, culturellement très forte, qui s’opère entre "actif" et "passif". Il semble que ce qui dérange vraiment, ce sont les sentiments d’amour entre deux hommes. S’il est possible - sous réserve d’être très discrets - d’avoir des relations sexuelles, il est en revanche beaucoup plus rare de construire une histoire d’amour ou de se projeter dans l’avenir. À moins de faire le choix de partir.

  

Vivre son homosexualité

"Vivons heureux, vivons cachés". Tel pourrait être l'adage des homosexuels marocains. À la nuance près que se cacher n'est pas un choix mais une obligation et qu'ils sont loin d'être heureux.

Par Laetitia Grotti

"J'ai trois visages : un pour mes parents, un pour mes amis et celui que me renvoie le miroir", raconte Hassan, jeune Casablancais de 20 ans. S'il reconnaît sans ambages devoir mener une double vie pour "être tranquille", Hassan a pourtant fait le choix d'assumer son homosexualité. L'assumer d'abord vis-à-vis de lui-même. Ce qui signifie passer outre la honte ou la culpabilité que renvoient sans cesse la famille et par extension la société. Or, ces sentiments sont profondément ancrés en chacun pour les avoir intériorisés tout au long des années d'enfance et d'adolescence. Pour Jamal, un trentenair marrakchi, ce vécu est assurément le plus difficile, "Il faut avoir un caractère assez fort pour s'assumer en tant qu'homosexuel dans notre pays. Avoir des références. Malheureusement, aujourd'hui au Maroc, quand on a 15 ans et qu'on commence à se sentir plutôt attiré par les hommes, on est perdu. Il n'existe aucune référence, aucun modèle. Il n'y a pas de visibilité gay. On se sent isolé. Il y en a qui croient être les seuls. Dans ces conditions, il est difficile de s'accepter comme tel. On se dit alors qu'on est peut être bisexuel ou que c'est passager…".

Hassan a eu sa première relation sexuelle à 14 ans, avec un copain : "Je n'avais pas le sentiment de transgresser quoi que ce soit. Je le vivais plus comme une découverte du sexe, un jeu entre garçons. Sauf que ma mère nous a surpris. C'est la première à m'avoir dit ce que c'était, avant d'ajouter que c'était très mal et qu'il ne fallait plus jamais le refaire". Élevé dans une famille plutôt aisée, franchement homophobe, "surtout mon grand frère", son adolescence a été très dure, psychologiquement. Émaillée de mille tiraillements, questionnements entre sa nature profonde - aimer les hommes -, les pressions familiales et les normes imposées par la société. Quand il arrive à se procurer certains romans, interdits de circulation au Maroc, c'est en cachette qu'il les lit. Il ira même jusqu'à être plus homophobe que les autres au lycée pour "paraître" ce qu'il n'est pas. Pour "être" ce que paraissent tous les autres, à savoir "des gens normaux". Mais il n'est pas facile de tromper les autres sans se perdre un peu soi-même. Alors, parce qu'il ne supporte plus cette duperie permanente et qu'il a des amis sur lesquels compter, Hassan va oser franchir le pas et se confier. Entamant ainsi un long travail pédagogique sur lui-même et sur son homosexualité. Répéter, encore et toujours, qu'il n'est pas un déviant, qu'il est comme tout le monde, qu'il aspire aux mêmes rêves d'une vie de couple, d'un avenir serein. Certes, il trouvera bien quelques oreilles attentives, compréhensives et suffisamment ouvertes pour ne pas le juger et le rejeter. Mais c'est en France, à Paris, où il poursuit ses études que le déclic se produit : "J'ai découvert d'autres horizons. D'abord, il n'y a pas ce sentiment de peur que l'on vit ici, tout simplement parce que ce n'est pas illégal. J'ai pu sortir, vivre ma vie comme je l'entendais, lire les livres que je voulais sans avoir à les cacher… Mais l'élément déclencheur a été mon colocataire. C'était un Marocain, issu du système public. Le dialogue s'est instauré naturellement, nous avons parlé de mon homosexualité et, à ma grande surprise, il l'a acceptée sans problème. C'est alors que je me suis rendu compte que je pourrais la vivre au Maroc". Bel optimisme qui, porté par tous les espoirs de la jeunesse, le poussera à aller encore plus loin en faisant son coming out auprès de sa mère. Au début, il entendra les leitmotiv d'usage : "Tu es jeune, c'est passager", puis les menaces d'inspiration divine : "C'est péché, c'est contre-nature…". Ce n'est que lorsqu'il prononcera le mot "amour" que la sentence tombera sans appel : "Si tu t'assumes ici, c'est la rupture !". Depuis, désemparée par ce fils "déviant", cette pauvre femme cherche désespérément à le marier. Pour elle, une certitude : seule l'institution peut le ramener sur le droit chemin. Et de fait, Hassan dit ne pas se sentir prêt à renoncer à son statut social, du moins pas encore. Lié par une promesse faite à sa mère, il a rompu avec son petit ami, brûlé tous ses livres, bref, vécu une véritable "déchirure". Comme l'immense majorité des homosexuels de ce pays qui, sans avoir le courage de Hassan, préfèrent vivre cachés, à l'abri des apparences. Ceux rencontrés sont unanimes. Pour vivre son homosexualité au Maroc, LA condition sine qua non reste la discrétion, "sauf si on n'a pas peur d'être la risée de tout le monde, dans le quartier, à la fac ou au boulot", précise Jamal avant d'ajouter : "On fait ce qu'on veut, mais il ne faut pas donner de certitude aux gens car, malgré tout, dans leur esprit le doute persiste. Beaucoup de gays entretiennent ce doute pour avoir la paix". Combien d'entre eux mènent une double vie ? Le jour, les plus jeunes s'inventent des petites amies, des rendez-vous avec des filles, les plus âgés, eux, se marient, ont des enfants, mais la nuit leur appartient. Ils en font ce qu'ils veulent. Car, soyons clairs, avouer à sa famille, voire à ses amis, son homosexualité est quasiment impossible. Trop de peur, d'incompréhension, de condamnation a priori, voire de culpabilité personnelle. Alors au mieux, les sœurs, les cousines, parfois la mère, seront dans la confidence. Au pire et dans la grande majorité des cas, la personne restera seule face à elle-même, à ses dilemmes, à ses mensonges et à ses souffrances. Ceux qui s'assument le mieux, à l'instar de ce quarantenaire, Tangérois d'origine, parlent aujourd'hui de travail à faire pour "améliorer les conditions de vie et faire en sorte que les jeunes homos apprennent à ne pas se mépriser et aient l'estime de soi". D'autant que, comme le rappelle Jamal, "aujourd'hui, personne ne prend la parole en public pour défendre les homosexuels. Pas même les associations de droits de l'homme. Ni les féministes d'ailleurs. Ces dernières sont tellement accusées à tort et à travers d'être manipulées par l'étranger pour détruire nos valeurs qu'elles lâchent les lesbiennes. Pourtant, en Occident, le mouvement de libération homosexuel doit beaucoup aux mouvements féministes". En attendant de voir un jour ces revendications portées sur la place publique, il serait bon de réfléchir à ces vies brisées…

 

Littérature

Quand la poésie arabe chantait l'amour des hommes

Abou Nawas, l'un des plus grands poètes arabes, a souvent chanté les vertus de l'homosexualité, s'attirant au passage les foudres des ouléma. Mais, protégé par son amant, le tout puissant Haroun Al Rachid, il demeura intouchable. Relisons-le.

 

Pour l'amour d'un chrétien

De bon matin, un faon gracieux me sert à boire.

Sa voix douce, propre à combler tous les vœux.

Ses accroche-cœurs sur ses tempes se cabrent.

Toutes les séductions me guettent dans ses yeux.

C'est un Persan chrétien, moulé dans sa tunique,

Qui laisse à découvert son cou plein de fraîcheur.

Il est si élégant, d'une beauté unique,

Qu'on changerait de foi sinon de créateur pour ses beaux yeux.

Si je ne craignais pas, Seigneur, d'être persécuté par un clerc tyrannique,

Je me convertirais, en tout bien tout honneur.

Mais je sais bien qu'il n'est qu'un islam véridique….

 

Mieux que fille vaut garçon

J'ai quitté les filles pour les garçons

Et, pour le vin vieux, j'ai laissé l'eau claire.

Loin du droit chemin j'ai pris sans façon

Celui du péché, car je préfère.

Me voilà tombé amoureux d'un faon

Coquet, qui massacre la langue arabe.

Brillant comme clair de lune son front

Chasse les ténèbres de la nuit noire.

Il n'aime porter chemise en coton

Ni manteau en poil de nomade arabe.

Il s'habille court sur ses fines hanches

Mais ses vêtements ont de longues manches.

Ses pieds sont chaussés et sous son manteau,

Le riche brocart offre sa devine.

Il part en campagne et monte à l'assaut

Décoche ses flèches et ses javelines

Il cache l'ardeur de la guerre et son

Attitude au feu n'est que magnanime

Je suis ignorant en comparaison

D'un garçon ou d'une gamine

Pourtant comment confondre une chienne qui eut

Ses règles chaque mois et mit bas chaque année,

Avec celui que je vois à la dérobée :

Je voudrais tant qu'il vînt me rendre mon salut !

Je lui laisse voir toutes mes pensées,

Sans peur du muezzin et de l'imam non plus.

 

L'amour en fleur

Je meurs d'amour pour lui, en tous points accompli

Et qui se perd en attendant de la musique

Mes yeux ne quittent pas son aimable physique

Sans que je m'émerveille à le voir si joli.

Sa taille est un roseau, sa face est une lune

Et de sa joue en feu ruisselle la beauté

Je meurs d'amour pour toi, mais garde mon secret :

Le lien qui nous unit est une corde sûre.

Que de temps il fallut, pour te créer, aux anges !

Tant pis pour les envieux : je chante ta louange.

  

Au coeur des territoires homosexuels

Forcés d’être vigilants le jour, la majorité des homosexuels, par la force des choses, sont des noctambules invétérés et fréquentent les quelques lieux où ils ne s’afficheront pas, mais pourront un tant soit peu être eux-mêmes. À quoi ressemble la nuit homo à Casablanca ?

Reportage de Maria Daïf

20h30un café donnant sur l’une des plus grandes artères de la ville. Un lieu quelconque, aménagé en deux étages. Comme la plupart des cafés à Casablanca, la clientèle est presque exclusivement masculine. C’est là que j’ai rendez-vous avec Yassir, qui arrive seul. Aucun de ses amis n’a accepté de rencontrer une journaliste. Yassir, pourtant, a essayé de les mettre en confiance : leurs noms, leurs emplois, leurs adresses ne seront pas cités. Aucun risque alors qu’ils soient reconnus, une fois l’article publié. Leur réponse sera sans appel : ils refusent de se livrer à une journaliste marocaine. Yassir, lui, à peine assis, lance narquois : "Vous vous êtes installée du côté hétéro. Les homosexuels restent au rez-de-chaussée". Rien dans les attitudes des hommes attablés ne semble confirmer ce que dit Yassir, cadre dans une entreprise et militant pour les droits des homosexuels dans plusieurs organisations internationales. Lui est un habitué et connaît bien les lieux. Souvent, en fin d’après-midi, c’est ici qu’il vient retrouver ses amis. Ce café, depuis quelques années déjà, est l’un rares endroits que les homosexuels ont investi pour en faire un lieu de rencontres et de drague, une sorte de quartier général où ils peuvent "se retrouver entre eux". Yassir explique : "Cela ne veut pas dire qu’il n’y a que des homosexuels ici. Mais seuls les homosexuels peuvent savoir qui l’est et qui ne l’est pas". Comment ? Yassir sourit et répond du tac au tac : "C’est inexplicable ! Moi je saurais, avec très peu de chances de me tromper, qui est homo et qui est hétéro", puis après quelques secondes de réflexion, continue : "Le regard est très important. Je peux savoir à la façon dont un homme regarde un autre homme assis à une table s’il est homo ou pas".

Ici, autant le propriétaire que les serveurs savent que le lieu est très fréquenté par les homosexuels. Sont-ils pour autant accueillis à bras ouverts ? "Si on se retrouve ici, ce n’est pas parce que le propriétaire l’a voulu ou l’a encouragé. Il ferme les yeux, parce que les homosexuels sont une bonne clientèle. Là où on va, on dépense beaucoup. Ce qui est normal, puisqu’on n’a ni femme ni enfants".

Je regarde autour de moi, des hommes entrent et sortent du café. Je me surprends à me poser des questions sur l’orientation sexuelle de chacun. En vain. Ici, tout se fait dans la discrétion. On se drague en se regardant dans les yeux ou en se souriant. Et puis, ici, presque tout le monde se connaît. Yassir m’explique : "Bien sûr qu’on peut parler d’une communauté homosexuelle. Une communauté qui va fréquenter les mêmes endroits, qui a le même humour, les mêmes codes". C’est ainsi que j’apprends que pour désigner un homosexuel - le mot en darija ayant une forte connotation péjorative - il a fallu trouver des expressions en français, spécifiques au milieu homo. On dira alors : "Il est comme ça", "il marche" ou encore "il est du domaine".

Vers 22 heures, Yassir me propose de faire un tour dans Casablanca, de découvrir les avenues et les jardins, haut lieux de rencontres et de drague. Nous arrivons sur un grand boulevard de la ville. Tout semble calme, normal : "Il est trop tôt, il n’y a pas grand monde. Un homme qui cherche un compagnon sait qu’il peut venir ici. Il lui suffit d’arpenter le boulevard, à pied ou en voiture". Plus loin, j’apprends que telle rue est investie la nuit par les prostituées, une autre par les travestis et que la nuit, un jardin public abrite bien des amours interdites : "Il arrive que les prostituées soudoient les flics et que ceux-ci ferment les yeux. Sinon, quand il y a des rafles, on fabrique des PV de toutes pièces accusant des homosexuels de prostitution, bien que ça ne soit pas le cas".

Minuit trente. Nous sommes dans une boîte de nuit de la ville. C’est la seule où, depuis plusieurs années, les homosexuels viennent faire la fête entre copains, draguer ou se prostituer. Yassir, moqueur, me lance le défi de deviner qui est homo et qui ne l’est pas. La tâche est difficile et pour cause : "Ici, il y a de tout. Des hétéros, des bisexuels et des homos. Ceux-là sont ici, plus à l’aise qu’ailleurs. Ici, ils peuvent se lâcher". L’endroit, pourtant, n’a rien d’une boîte de nuit gay parisienne et rien ne le distingue d’un autre haut lieu de la nuit casablancaise. Rien non plus qui puisse choquer un homophobe convaincu : pas de gestes d’affection ou d’amour entre les hommes attablés. Yassir précise : "C’est inconcevable. Les homos n’osent même pas avoir des gestes que les hétéros peuvent avoir entre eux. Se prendre par la main, par exemple. S’ils se lâchent, c’est dans leur façon de s’habiller, de danser, de se comporter". J’observe la piste. Deux hommes dansent ensemble, l’un face à l’autre. Rien qui laisse deviner leur identité sexuelle. Au Maroc, il suffit d’aller dans un mariage pour savoir que deux hommes ou deux femmes qui dansent ensemble est loin d’être exceptionnel.

Vers deux heures du matin, la boîte de nuit ne désemplit pas. Sur la piste de danse, deux jeunes hommes en pantalon et t-shirt moulants se déhanchent sur une musique orientale. À une table, un homme passe discrètement la main sur la nuque puis sur la taille de son voisin. Deux Asiatiques et un jeune Marocain se dirigent vers la sortie. Yassir me confie : "Je sais que je peux draguer sans crainte l’un des hommes qui sont au bar".

Nous quittons la boîte de nuit. Des videurs saluent amicalement Yassir. Ils veillent à la sécurité de l’endroit et à ce que personne ne vienne déranger les clients : "Ici, les homosexuels sont protégés. La boîte ne peut pas s’en passer, car ils vont consommer plus et vont revenir plus souvent que des hétérosexuels". Je me retourne, un policier en costume de service a fermé la porte derrière nous…

 

Amour, sexe et Internet

En assurant l’anonymat, Internet est aujourd’hui le seul espace d’expression où leur sexualité n’est pas un tabou

N’évoquant presque jamais leur homosexualité, comment dans de telles conditions les homos se rencontrent, se draguent et se séduisent ?

Par Maria Daïf

"Je n’ai absolument aucun problème à vivre ma sexualité normalement au Maroc et je n’ai jamais pensé à quitter le pays". Ces propos sont ceux de Wadie, jeune Tangérois homosexuel. Wadie, à 21 ans, partage sa vie avec un jeune homme habitant la même ville que lui. Tant que son entourage n’est pas au courant, rien ne l’empêche de le faire, confie ce jeune garçon pour lequel "il ne faut rien changer à la société marocaine". À Tanger, nous apprend-il, comme dans d’autres grandes villes, il y a des points de rencontres d’homosexuels : cafés, boîtes de nuits et hammams. Dès lors qu’une âme solitaire cherche de la compagnie, elle sait alors tout de suite où aller. Pourtant, c’est à Marrakech où tous avouent se sentir le plus à l’aise : "À Marrakech, je peux draguer partout et c’est la seule ville où je peux même draguer dans la rue, sans avoir peur d’être agressé", raconte ce jeune Casablancais. Comme son ami, c’est à Marrakech qu’il va "pour respirer" et fuir la surveillance des parents : "Quand je suis à Casablanca, je fais tout pour m’habiller de manière à ne pas attirer l’attention. Dès que je quitte la ville, mon look est différent et mes attitudes aussi". L’interdit, tous ont appris à jouer avec et à le contourner : leur entourage étant rarement au courant, ils peuvent même inviter leurs partenaires sans que personne ne se doute de rien. Ahmed a 45 ans : "Mes parents ont connu tous mes partenaires et les appréciaient. Bien sûr, ils ne se sont jamais doutés de rien, pensant que j’invitais chez eux des copains ou des collègues de bureau". Mieux encore, c’est mi-figue mi-raisin que Wadie souligne : "C’est même plus facile pour un couple homo que pour un couple hétéro de vivre pleinement sa sexualité, puisque deux hommes peuvent habiter ensemble, voyager ensemble et même prendre la même chambre d’hôtel. Aucune loi ne l’interdit. Alors qu’un couple hétéro non marié aura beaucoup plus de problèmes pour vivre son intimité". Dans la clandestinité, semble dire Wadie, tout est possible : se rencontrer, se draguer et avoir une vie sexuelle épanouie. Ce que Yassir confirme sans hésitation : "J’ai 35 ans et j’assume entièrement mon identité sexuelle. Cela ne veut pas dire que je le crie sur les toits, mais ça s’est toujours bien passé avec mes partenaires, surtout depuis que j’ai quitté le domicile parental". Yassir habite Casablanca et comme beaucoup de ses copains, c’est en boîte de nuit ou en soirée privée qu’il peut draguer, même s’il avoue ne pas être doué pour : "En revanche, je ne drague jamais dans la rue, même si d’autres le font". La peur de se tromper ? Pas vraiment, puisque la drague homosexuelle est également très discrète. Point donc de "pss pss a zine", ni de grossièretés jetées au visage d’un passant. Jalal explique sa technique d’approche : "Quand je suis dans la rue et qu’un garçon attire mon attention, je le regarde droit dans les yeux et continue à marcher. Je m’arrête ensuite à quelques mètres de lui et me retourne. Si lui aussi s’est arrêté, c’est que ça a marché". Autre particularité du milieu homo : toutes les classes sociales se fréquentent et il n’est pas rare "qu’un jeune homme d’Anfa supérieur entretienne des relations avec un garçon de Hay Mohammadi". Explication : "On ne peut pas s’exclure entre exclus". Rencontres, drague, qu’en est-il de la vie amoureuse homosexuelle ? "C’est là où ça se complique. Très peu d’histoires d’amour durent longtemps, vu toutes les pressions que nous subissons. Ceci dit, il y a des couples qui résistent, surtout quand les deux partenaires n’habitent plus chez leurs parents et sont indépendants financièrement". Ahmed confirme : toutes ses relations ont duré plus de deux ans. Ses parents habitent à l’Est du Maroc, lui à l’Ouest et dans son quartier - où il habite depuis 18 ans - il ne parle jamais à personne.

 

Révolution : Internet, l’espace de toutes les libertés

"Imaginez un jeune garçon habitant une petite ville ou un village et qui découvre son homosexualité. Il ne peut en parler à personne, se renferme sur lui-même, se croit malade et seul au monde. C’est en cela qu’Internet a été une révolution. À cinq dirhams, ce même garçon peut maintenant se connecter, discuter, se faire des amis ou même rencontrer d’autres garçons"… Internet, sans conteste, a changé la vie de bon nombre d’homosexuels marocains. Leur assurant l’anonymat, c’est aujourd’hui le seul espace d’expression auquel ils ont droit, le seul où leur sexualité n’est pas un tabou. Hassan témoigne : "90% de mes meilleurs amis aujourd’hui, c’est grâce à Internet que je les ai rencontrés". Et sur la Toile, s’il n’existe pas encore de site de chat ou de rencontres exclusivement marocain, des sites français ou internationaux ouverts à toutes les nationalités, ce n’est pas cela qui manque. Dépôts d’annonces, forums de discussion, dialogues directs, il suffit d’un clic pour que " beau mec sympa d’Agadir " rencontre virtuellement "diamant noir de Oujda" et se confie à lui sans aucun tabou. À partir de là, tout devient possible : échange de numéros de téléphone, rendez-vous, et plus si affinités.

 

 

Être homosexuel dans une société homophobe

La religion comme la loi condamnent l'homosexualité. Pourtant, les "actifs" ne sont pas si mal vus. Et, curieusement, les très efféminés sont bien acceptés. Par Laetitia Grotti

Pour Jamal, il n’y a pas lieu de tergiverser pendant des heures. "La société marocaine est largement homophobe". Certes, elle peut être tolérante vis-à-vis de relations entre hommes, mais à un certain âge ou dans certains milieux fermés (internat, armée, prison…), c’est-à-dire avec des "conditions atténuantes". Tant que cela reste "une aventure sexuelle", a fortiori pour un garçon, on met tout ça sur le compte des erreurs de jeunesse, des bêtises qu’on peut faire quand on est adolescent. "ça pourrait être une chèvre, ce serait pareil", dit-il. En revanche, la "tolérance" supposée de la société marocaine a tôt fait de se transformer en une condamnation sans appel dès lors qu’un homme en aime un autre (une femme une autre femme). Il n’y a alors plus aucune "circonstance atténuante".

Pour Assia Mseffer, psychologue à Casablanca, cette homophobie a deux raisons principales. La première, évidente, est directement liée à l’islam, religion d’État, qui condamne sans appel l’homosexualité - au même titre que toute autre forme de "négociation affective", amoureuse ou sexuelle. La seconde raison tient à ce que l’homosexualité est considérée comme un délit et, à ce titre, est illégale. Ainsi, les principaux fondements de notre société, que sont la religion et la loi, renvoient de l’homosexualité l’image d’une perversion et d’une déviance sexuelle. Pas simple dans ces conditions d’aller à l’encontre de tant de certitudes !

Toutefois, parler d’homosexualité dans une société arabo-musulmane revient à soulever le problème de la sexualité dans un pays où la société patriarcale et les valeurs islamiques ont imposé pendant des générations un silence pesant sur les relations humaines. Or, force est de constater que vis-à-vis de l’homosexualité, comme de la sexualité en général, la société marocaine s’est engouffrée dans la brèche des "petits arrangements". Notamment en s’appuyant sur une distinction, culturellement très forte, entre l’actif et le passif et en restant arc-boutée sur cette "autre hiérarchisation de l’espace homosexuel", comme la qualifie notre psychologue. Pour Habib, "cette distinction entre celui qui est viril (l’actif) et celui qui ‘fait la femme’ (le passif) est une réalité que vivent tous les homosexuels marocains". Pour Jamal, cela va plus loin : "Une personne qui est identifiée comme active peut se permettre d’avoir des rapports sexuels avec des hommes, du moment qu’il garde tous les attributs de la virilité. Il est un homme, il continue à assumer son rôle d’homme. C’est celui qui choisit, le rôle de la femme, qui est socialement méprisable. Toutes les périphrases qui existent pour parler d’homosexualité ne désignent que ces personnes qui sont considérées comme malades ou comme des ‘erreurs de la nature’". C’est d’ailleurs pour cela qu’il peut arriver que des gays adoptant une attitude extrêmement efféminée, voire dégradante, soient tolérés. Ici, rien qui puisse ternir le principe puissant et viril de l’homme : les fondements sont saufs !

Le problème est tout autre quand on ne correspond pas au schéma type. Quand on décide d’assumer son homosexualité et de l’afficher. "Dans ce cas, les réactions d’hostilité sont plus violentes. Une personne qui, d’une certaine façon, assume sa nature efféminée et donc sa nature véritable et le rôle social qui en découle, est mieux acceptée que celui qui, viril et masculin, entre en contradiction avec sa ‘condition naturelle’", témoigne Jamal.

C’est lorsqu’il vient déstabiliser l’ordre établi, le code des valeurs sociales que l’homosexuel dérange. Et il dérange d’autant plus que les homosexuels déclarés - ceux qui passent à l’acte - sont infiniment moins nombreux que les homosexuels "latents", à l’inverse, ceux qui ne franchiront jamais, ou rarement, le pas. Principal frein : la culpabilité vis-à-vis de Dieu. "Certains de mes patients reconnaissent qu’il est pour eux impossible d’être musulman et homosexuel", avance Assia Mseffer. Ce qui fait dire aujourd’hui à de nombreuses personnes que seule la séparation du religieux et du politique peut garantir à tout individu, quel que soit ses caractéristiques, le droit d’être un citoyen à part entière. En attendant l’avènement - hypothétique ? - d’une laïcité marocaine, l’évolution des mentalités concernant l’affirmation et l’acceptation de sa sexualité, repose d’évidence sur l’émergence de l’individu face au groupe. Or, le train est en marche…

 

Ce que dit la loi

L’homosexualité est un délit. L’article 489 du code pénal condamne les homosexuels à des peines de prison allant de 6 mois à trois ans ou à des amendes allant de 120 à 1200 DH.

 

© 2003 TelQuel Magazine. Maroc.

 

 

Par rue89- TelQuel - Publié dans : ESCORTS-PROSTITUES-ACTEURS X pour le fric - Communauté : Cavaillon communauté gay bi trans lesbienne sur la région
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Dimanche 14 septembre 7 14 /09 /Sep 10:43

 

 

   Wake me up 2014 je ne crois rien des affirmations qu'Israël serait le paradis des LGBT,mais bon !

 

 

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Israël est l’une des sociétés les plus respectueuses dans le monde pour les lesbiennes, les gays, les bisexuels et les transgenres (LGBT). Dès 1960, les couples homosexuels vivaient librement en Israël, sans crainte de persécution. La révolution gay des années 1980 a permis la pleine reconnaissance de leurs droits, ainsi que l’égalité juridique et sociale aux personnes et aux familles LGBT. Aujourd’hui, Tel-Aviv est considérée comme la «capitale gay du Moyen-Orient». Cette communauté gay florissante joue un rôle important dans la société israélienne.

Israël protège farouchement les droits de ses citoyens homosexuels, dont les représentants se situent dans tous les secteurs de la société israélienne – ils servent ouvertement dans l’armée depuis 1993, ils sont au gouvernement, ils sont chefs d’entreprises… Mais il sont aussi très présents dans le monde du divertissement et de l’art.

Le premier défilé annuel de la Gay Pride à Tel Aviv a été célébré en 1998. Depuis 2002, un défilé de la Gay Pride a été célébré dans les rues de Jérusalem et d’autres villes partout en Israël. Aujourd’hui, le défilé de la fierté homosexuelle a lieu à Tel-Aviv. C’est le plus grand défilé gay-friendly du continent asiatique avec plus de 100.000 participants venus de la terre entière.

Le célèbre “Out Magazine” a nommé la pop star israélienne Ivri Lider, le réalisateur Eytan Fox, et star de la télé Assi Azar dans leur top-100 des gays et lesbiennes inspirants.

La Loi :

Un amendement à la loi sur la diffamation et calomnie, promulguée en 1997, a élargi l’interdiction de proférer et de publier de la diffamation et de la calomnie, motivés par l’orientation sexuelle d’une personne. Par ailleurs, la loi précise que cet acte appelant a la haine sera considéré comme un crime et la peine encourue sera donc doublée.
 
Etre homo dans la société israélienne.

- Les Israéliens homos servent dans l’armée depuis 1993.

- La loi sur l’égalité des chances dans l’emploi de 1992 interdit la discrimination au travail en raison de l’orientation sexuelle.

- Les couples de même sexe détiennent les mêmes droits juridiques, privilèges et obligations que les couples hétérosexuels.
- Les citoyens gays peuvent devenir députés, juges, fonctionnaires. Un grand nombre de diplomates ouvertement gay représentent Israël à travers le monde et leurs conjoints et enfants sont pleinement reconnus par le ministère des Affaires étrangères.
- Les parents de même sexe sont reconnus pour ce qu’ils sont – des parents – et à travers un processus d’adoption accessible, sont légalement pris en charge comme une famille avec des pleins droits parentaux. Les couples de lesbiennes bénéficient des mêmes avantages sanitaires pour l’aide à la fécondité que les couples hétérosexuels.
- Les homos et lesbiennes qui sont victimes de persécution dans tout le monde arabe cherchent souvent à obtenir l’asile en Israël.

Protection des familles gays.


- Les couples homosexuels bénéficient d’une reconnaissance par les tribunaux israéliens et ont droit à:
- Le droit d’adopter: les tribunaux de la famille reconnaissent pleinement les adoptions réalisées par des couples homosexuels.
- Reconnaissance du mariage: en l’absence de mariage civil en Israël, la Cour suprême israélienne reconnaît les mariages homosexuels célébrés à l’étranger.
- Sécurité sociale: la loi israélienne met tous les couples au même niveau : que ce soient en matière d’impôt, de retraite, de veuvage ou encore de services médicaux.
- Héritage: les tribunaux d’Israël, avec le consentement du procureur général, reconnaîssent pleinement le droit des conjoints de même sexe d’hériter des biens de l’autre.

Droits des homosexuels en Israël.


- L’égalité des droits, privilèges et obligations
- Possibilités d’emploi égales
- Égalité de services civils et militaires
- Droit d’adoption
- Défense de la famille du même sexe
- Reconnaissance du mariage

Chronologie des gays israéliens…


1975: Création de la première association LGBT : Aguda.
1988: Début de la “Révolution Gay israélienne”.
1992: La Knesset interdit la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle au travail
1993: Force de Défense d’Israël (FDI) met en œuvre la politique anti-discriminatoire dans l’armée israélienne
1994: La Cour suprême accorde des prestations de conjoint aux couples de même sexe
1998: La superstar israélienne transsexuelle Dana International, remporte le concours Eurovision de la chanson
2000: La Cour suprême reconnaît les partenaires de même sexe comme parents adoptifs.
2002: Premier membre du Parlement israélien,ouvertement gay, est élu.
2004: La justice interdit au gouvernement d’expulser des partenaires étrangers illégaux des gays israéliens.
2006: Les mariages gays célébrés à l’étranger sont reconnus en Israël
2008: Les droits d’adoption sont accordés aux couples homosexuels
2010: le magazine Out reconnaît Tel Aviv comme la ville la plus gay-friendly du Moyen-Orient
2011: Un premier juge ouvertement gay est nommé
2011: Israël accueille la parade la plus grande du continent asiatique avec plus de 100.000 participants venus du monde entier

Par claudio - Publié dans : ESCORTS-PROSTITUES-ACTEURS X pour le fric - Communauté : Cavaillon communauté gay bi trans lesbienne sur la région
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Samedi 13 septembre 6 13 /09 /Sep 23:13

 

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Conchita Wurst a été invitée par des députés européens à venir chanter devant le Parlement de Bruxelles afin de combattre les discriminations.

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Conchita Wurst, vainqueure de l’Eurovision en mai, se produira le 8 octobre sur l’esplanade du Parlement européen à Bruxelles à l’invitation d’eurodéputés pour combattre les discriminations, a annoncé jeudi l’artiste.

« Quand on s’engage pour l’amour, le respect et la tolérance, on s’inscrit nécessairement dans un très large mouvement, soutenu par les gens en Europe et au sein du monde politique, même s’il est malheureusement aussi combattu par certaines forces », a-t-elle confié à l’agence autrichienne APA.

Conchita Wurst se produira durant une heure à l’invitation de députés issus de cinq groupes parlementaires différents, dont la vice-présidente écologiste autrichienne Ulrike Lunacek, qui a fait adopter en février par l’hémicycle un rapport contre l’homophobie et les discriminations liées à l’orientation sexuelle. « C’est calé: le 8 octobre, Conchita Wurst chantera devant le Parlement européen à mon invitation et à celle d’autres eurodéputés », a confirmé Mme Lunacek sur sa page Facebook.

Avec AFP

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Par TËTU - Publié dans : ESCORTS-PROSTITUES-ACTEURS X pour le fric - Communauté : Cavaillon communauté gay bi trans lesbienne sur la région
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