on ne serait pas honteux qu'il soit notre "homoparent" : MICHEL FOUCAULT son livre le plus connu : "Surveiller et
Punir"
son biographe : ici interviewé : Didier Eribon, gay ouvertement, est, lui, dans un voyage mental et social.
Récit d’une vie en apnée. Déconstruire la honte longtemps éprouvée à être le fils d’un ouvrier et d’une femme de ménage. Mentir pendant des années, même à ses intimes, sur ses origines
familiales. Comment faire correspondre la vie d’un intellectuel parisien, qui a fait siens les codes de la culture dominante, avec cette enfance faite de loisirs dits “populaires”, comme le
football ou les bals ? Eribon monte dans l’ascenseur social et, petit à petit, intègre malgré lui une forme de honte de ses origines, occultant ce qui le relie à sa famille. L’école qui le
comble, le sépare de son frère, autrefois si proche, désormais jeune apprenti boucher alors même que Didier Eribon devient le premier de sa famille à rentrer au lycée. Entre la haine sourde de
l’homme arrivé, à l’égard de sa famille restée sur la ligne de départ, et la volonté farouche du sociologue de lutter contre la domination sociale, Eribon s’asphyxie.
“Ne pas m’exclure – ou ne pas être exclu – du système scolaire m’imposait de m’exclure de ma propre famille, de mon propre univers. Tenir les
deux sphères ensemble, appartenir sans heurts à ces deux mondes n’était guère possible. Pendant plusieurs années, il me fallut passer d’un registre à l’autre, mais cet écartèlement entre les
deux personnes que j’étais, entre les deux rôles que je devais jouer, entre mes deux identités sociales, de moins en moins liées l’une à l’autre, de moins en moins compatibles entre elles,
produisait en moi une tension bien difficile à supporter, et, en tout cas, fort déstabilisante.”
Militant engagé pour les droits des homosexuels, Didier Eribon a été l’un des initiateurs du Manifeste pour l’égalité des droits de 2004, prélude à
la première tentative de mariage homosexuel en France par Noël Mamère. Le décès de son père l’interroge sur le fait qu’il ait beaucoup plus investi la cause de la domination des homosexuels que
la question de la domination sociale. Pourquoi, alors qu’il a subi une double domination, l’une sexuelle, l’autre sociale, Didier Eribon a-t-il tant écrit sur l’une et jamais sur l’autre? Est-ce
parce qu’une fois devenu un intellectuel connu, il lui était devenu impossible de se rattacher à ses origines populaires?
Est-il plus honteux d'être homo ou fils de prolo?
DIDIER ERIBON, né en 1953, ancien journaliste au «Nouvel Observateur», enseigne la philosophie à l'université d'Amiens. Il a
publié «Michel Foucault» (1989), «Réflexions sur la question gay» (1999), et «Retour à Reims» (2009). (Patrice Normand/Opale/Fayard)
Aussi, il y a un ami de Foucault:
Georges Dumézil, linguiste français Son travail sur les sociétés et les religions , qui fait toujours l'objet de travaux
d'approfondissement et de controverses, a ouvert de nouvelles perspectives à de nombreux chercheurs en sciences humaines.
Il a toujours-étant largement son aîné- aidé Michel dans ses réflexions.
Maîtrisant une trentaine de langues, il a procédé à un important travail d'étude comparative exacte et directe des textes les plus anciens des
mythogies et des religions des peuples indo-européens.
Michel Foucault
http://www.lexpress.fr/culture/livre/michel-foucault-le-penseur-sans-ecole_1732702.html
Michel Foucault "a inventé une nouvelle manière de faire de la philosophie."
Un héritage intellectuel explosif
lexpress.fr
Lorsque Pivot évoqua qu’il était reproché à l’écrivain Hervé Guilbert d’avoir raconté la maladie de Foucault, Hervé Guibert dut se justifier :
- Je trouve qu’il y a derrière tout ça, c’est ce qui m’énerve le plus d’ailleurs, une hypocrisie, une
pudibonderie quand même, parce que tout le côté de respect de la vie privée, tout ça, bon, Michel Foucault était évidemment quelqu’un qui était attentif à la notion de vie privée, mais c’était
aussi quelqu’un qui avait une liberté dans sa vie, une audace, il était tout sauf, ce qu’on appelle dans le jargon homosexuel, une « closed queen », c'est-à-dire, une
« tante de placard ». Je ne sais pas si j’avais le droit ou pas, je crois de toute façon, que cette mort, cette agonie, n’appartient à personne, elle ne m’appartient pas, je ne suis pas
le détenteur de la vérité sur cette mort là. J’allais le voir à l’hôpital et je me suis mis très vite à écrire chaque fois que je rentrais de l’hôpital, bon c’était des choses intolérables, je me
suis à les écrire dans mon journal, je crois que je l’ai fait, en fait, pour oublier ces choses. [...] En même temps, est arrivé un moment où je me suis dit, de quel droit fais-tu cela, il serait
furieux quoi, il serait peiné, je fais un acte de traîtrise là en faisant cela même si je le fais pour l’oublier. Mais d’un seul coup ça été
vraiment comme une révélation, comme une vision quoi, quelque chose de très très curieux, je me suis dit, en fait je suis habilité complètement à écrire cela car
c’est en fait mon propre destin, c’est ma propre mort que je suis en train de... »
B Pivot :
- En racontant la mort de Foucault, vous étiez en train de raconter votre propre mort
- Non, c’était dans le journal, je ne me suis pas servi de mon journal je n’y suis même pas retourné pour écrire mon
livre, parce que c’était une matière trop intolérable.
Hervé Guibert cité dans ce blog : La littérature française au présent dans
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