He is everything (copié sur le net) (il est tout pour moi)
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gloire à toi ô mon doux seigneur
désolé, les paroles au féminin sont trop de parti-pris et je les ai modiiées...Pardon !
Désolé, il n'y a pas qu'une seule direction...hétéro. S'il existe, il y a aussi un Dieu pour nous les gays.
"Now I've heard there was a secret chord
J'ai entendu dire qu'il y avait un accord secret
That David played, and it pleased the Lord
Que David* jouait et qui plaisait au Seigneur
But you don't really care for music, do you ?
Mais tu ne t'intéresses pas vraiment à la musique, n'est-ce pas
It goes like this
Ça faisait comme ça,
The fourth, the fifth
La quarte, la quinte
The minor fall, the major lift
L'accord mineur tombe et le majeur monte
The baffled king composing Hallelujah
Le roi pensif composant hallelujah
Hallelujah...
Hallelujah...
Your faith was strong but you needed proof
Ta foi était forte mais tu avais besoin de preuves
You saw*him bathing on the roof
Tu l'as vu* prendre un bain de lune sur le toit
His* beauty and the moonlight overthrew you
Sa beauté et le clair de lune t'ont bouleversé
He* tied you
Il t'a attaché
To a kitchen chair
à une chaise de cuisine
He* broke your throne, and he* cut your hair
Il a brisé ta fierté, et t'a coupé les cheveux
And from your lips he* drew the Hallelujah
Et de tes lèvres il a tiré l'Hallelujah
Hallelujah...
Hallelujah...
You say I took the name in vain
Vous dites que j'utilise son Nom* en vain
I don't even know the name
Mais je ne connais même pas son Nom
But if I did, well really, what's it to you ?
Mais si je l'avais fait, bon vraiment, qu'est-ce que ça pourrait te faire ?
There's a blaze of light
Il y a un éclair de lumière
In every word
Dans chaque mot
It doesn't matter which you heard
Qu'importe celui que tu entends
The holy or the broken Hallelujah
Le saint hallelujah ou le "batard"
Hallelujah...
Hallelujah...
I did my best, it wasn't much
J'ai fait de mon mieux, et c'était peu !
I couldn't feel, so I tried to touch
Je ne pouvais pas percevoir, alors j'ai essayé de toucher
I've told the truth, I didn't come to fool you
J'ai dit la vérité, je ne suis pas venu* pour te duper
And even though
Et bien que
It all went wrong
Tout ait mal tourné
I'll stand before the Lord of Song
Je me tiendrai devant le Seigneur du saint Chant
With nothing on my tongue but Hallelujah
Avec rien d'autre à mes lèvres que le mot Hallelujah
Hallelujah...
Hallelujah..."
Dis, tu veux bien être mon Dieu ?
"Venez tous mes enfants, Dieu aime les gays, les LGBT, comme les autres hommes". Pastor Warren Coile, of St. Mark's United Methodist Church, Mississipi. Il a lutté et lutte pour les droits des LGBT à l'adoption. Il lutte aussi contre la mise à l'écart des " lesbian, gay, bisexual and transgendered people" aussi bien dans les services de l'Etat que ceux de la religion. (AP Photo/Rogelio V. Solis)Dailymail
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Leonard Cohen a écrit 15 versions de cette chanson, parlant de religion de foi en général ou encore de sexe
Celle-ci est la première enregistrée (enfin il semble)
Si vous voulez voir d'autres versions allez sur ce lien qui vous montrera la version la plus connue de nos jours interprété par Rufus Wrainwright
( Hallelujah) les paroles sont néanmoins toujours celles de L. Cohen.
Hallelujah* : mot hébraïque signifiant "Louez Jéhovah" (un des noms de Dieu) il est prononcé pour exprimer l'allégresse des fidèles (Halle lu : louez le; Jah : Jehovah)
Et de tes lèvres il* a tiré l'Hallelujah* : c'est une métaphore sexuelle qui évoque le soupir des amants
le paroles au féminin intouchées
Now I've heard there was a secret chord
That David played, and it pleased the Lord
But you don't really care for music, do you?
It goes like this the fourth, the fifth
The minor fall, the major lift
The baffled king composing Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Your faith was strong but you needed proof
You saw her bathing on the roof
Her beauty and the moonlight overthrew you
She tied you to a kitchen chair
She broke your throne, and she cut your hair
And from your lips she drew the Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
You say I took the name in vain
I don't even know the name
But if I did, well really, what's it to you?
There's a blaze of light in every word
It doesn't matter which you heard
The holy or the broken Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
I did my best, it wasn't much
I couldn't feel, so I tried to touch
I've told the truth, I didn't come to fool you
And even though it all went wrong
I'll stand before the Lord of Song
With nothing on my tongue but Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah
Halleluja
merci
je répète : les musicos nous font la vie belle !
commentaire : " c'est la musique qui fait tout le sens et il ne nous manque rien"
Avec sa hotte sur le dos Il s'en venait d'Eldorado Il s'en venait d'Eldorado Il avait une barbe blanche Il avait nom "Papa Gâteau"...l'ABC de l'adoption-addiction ?
je me suis inscrit sur un site sugar-daddy et j'ai fait plusieurs rencontres et j'ai fait des choix... je n'en regrette aucun ...
Avec sa hotte sur le dos
Avec sa hotte sur le dos
Il s'en venait d'Eldorado
Il s'en venait d'Eldorado
Il avait une barbe blanche
Il avait nom "Papa Gâteau"
Il a mis du pain sur ta planche
Il a mis les mains sur tes hanches
Il t'a prom'née dans un landeau
Il t'a prom'née dans un landeau
En route pour la vie d'château
En route pour la vie d'château
La belle vie dorée sur tranche
Il te l'offrit sur un plateau
Il a mis du grain dans ta grange
Il a mis les mains sur tes hanches
Toi qui n'avais rien sur le dos
Toi qui n'avais rien sur le dos
Il t'a couverte de manteaux
Il t'a couverte de manteaux
Il t'a vêtue comme un dimanche
Tu n'auras pas froid de sitôt
Il a mis l'hermine à ta manche
Il a mis les mains sur tes hanches
Tous les camées, tous les émaux
Tous les camées, tous les émaux
Il les fit pendre à tes rameaux
Il les fit pendre à tes rameaux
Il fit rouler en avalanches
Perles et rubis dans tes sabots
Il a mis de l'or à ta branche
Il a mis les mains sur tes hanches
Tire la bell', tir' le rideau
Tire la bell', tir' le rideau
Sur tes misères de tantôt
Sur tes misères de tantôt
Et qu'au-dehors il pleuve, il vente
Le mauvais temps n'est plus ton lot
Le joli temps des coudées franches
On a mis les mains sur tes hanches
Il a beau être au chômage, il apprécie son style de vie en jet-set-society, style de vêtements de
créateurs, style de vacances cinq étoiles et une allocation de trésorerie de £ 2,000 par mois - et tout ça grâce à son riche sugar-daddy divorcé.
Edward Oliver, âgé de 24 ans, de Londres, est en relation avec son bienfaiteur depuis deux ans - et il a même eu sa dette étudiante remboursée suite à son diplôme de marketing à
l'Université de Kingston.
Il insiste sur le fait qu'il a un accord d'amitié et de financement à long terme avec ce père-de-famille de 56 ans - qui paie également son loyer - et discret, pudique : chaque fois qu'ils
partent en vacances M. Oliver insiste pour occuper des chambres séparées . Dailymail
M. Oliver a déclaré: «C'est ma plus longue relation de
sugardaddy jusqu'à présent - nous avons commencé à nous voir une fois par semaine, mais dès qu'il a mis fin à une autre relation, nous avons passé de plus en plus de temps
ensemble.
«Je pense d'abord qu'il cherchait une relation sexuelle, mais au fur et à mesure que nous nous connaissions mieux, il devenait très platonique. Je suis sans emploi officiel, mais
je considère cette relation comme un emploi de la catégorie "aide à la personne"...
En savoir plus : dailymail.co.uk
un tour du net : des sortes d'adoptions ? le fils qu'ils n'ont pas eu ?
i just want to cum (maybe get paid) lol (annonce copiée sur le net)
fuck me in the forest? (annonce copiée sur le net)
He is everything (copié sur le net) (il est tout pour moi)
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Seuls deux de mes ex m'ont embrassé si passionnément Only two of my exes have ever kissed me this passionately.
d
l'Assemblée nationale a adopté en dernière lecture une loi visant à « lutter contre le système prostitutionnel ». Parmi les nombreuses réformes proposées, les parlementaires doivent valider la pénalisation des clients de la prostitution, une première en France. Certaines associations ainsi que le STRASS, le principal syndicat du travail sexuel, se sont pourtant opposés à cette loi qui risque selon eux d'isoler davantage les victimes de la prostitution.
Portée depuis plusieurs années par la députée socialiste Maud Olivier, cette loi contient une vingtaine d'articles qui viennent changer — parfois radicalement — l'approche de la France vis-à-vis de la prostitution. Cette loi obligera notamment les fournisseurs d'accès à Internet à empêcher l'accès aux sites de proxénétisme, établira un droit de protection pour les travailleurs du sexe et mènera à la création d'un fonds public pour la prévention et l'accompagnement des personnes prostituées.
Les mesures phares de cette loi restent la création d'une contravention qui punit les clients de la prostitution d'une amende de 1 500 euros, mais aussi la suppression du délit de racolage passif et la délivrance de titres de séjour pour les étrangers et étrangères qui se prostituent en France.
« À travers ce texte, nous travaillons pour l'intérêt général et en priorité pour les victimes, pour que cette législation plus protectrice s'applique prochainement, pour faire reculer toutes les violences », peut-on lire sur le site oficiel de la députée Maud Olivier.
Adoptée par l'Assemblée nationale le 4 décembre 2013 à une large majorité, cette proposition de loi avait depuis fait l'objet d'une « navette » entre le Sénat et l'Assemblée, les sénateurs amendant systématiquement la pénalisation des clients tout en rétablissant le délit de racolage. Le 26 mars, c'est finalement une commission spéciale de l'Assemblée qui a conseillé, suite à un ultime examen, l'adoption de ce texte par les députés.
D'après Le Figaro, une enveloppe annuelle de 4 million 8 d'euros devrait servir à financer le « parcours de sortie de la prostitution » voulu par cette loi, qui consiste en un accompagnement des aides vers une reconversion professionnelle. Ce budget est jugé trop faible par de nombreuses associations, qui estiment que ce montant avoisinera les « 160 euros par personne et par an » étant donné qu'il y aurait au moins 30000 personnes qui se prostituent actuellement en France.
Ce mercredi midi aux abords de l'Assemblée nationale, des dizaines de manifestants se sont réunies à l'appel de plusieurs organisations comme le STRASS pour s'opposer à la pénalisation des clients de la prostitution, une mesure qui aurait pour effet selon eux d'isoler les prostituées, de les précariser voire de les mettre en danger.
« La pénalisation des clients condamne [les prostituées] à la clandestinité », répète le STRASS depuis près de 5 ans. D'après ce syndicat, clients et prostitués risquent par exemple de se rendre dans des lieux encore plus isolés pour éviter les contrôles de police.
Chez les syndicats de police justement, une certaine opposition à ce projet de loi s'est fait ressentir ces dernières semaines. Cités par Le Monde ce mardi, deux responsables syndicaux ont exprimé leurs doutes sur la mise en application réelle de cette loi ambitieuse. Pour Philippe Capon, du syndicat UNSA-Police, le rôle des forces de l'ordre dans cette mesure n'est pas assez clair. « Est-ce que c'est notre boulot ? Est-ce que ça va devenir une de nos missions prioritaires ? », s'est-il interrogé. « Dans la situation actuelle d'emploi de la police, on a autre chose à faire que d'aller taper des clients de prostituées », a par ailleurs déclaré Nicolas Comte, porte-parole du syndicat Unité-SGP-Police-FO.
Avec l'adoption de cette loi, la France deviendrait le quatrième pays d'Europe à pénaliser les clients de la prostitution, après l'Islande, la Suède et la Norvège. Elle s'éloignerait alors du chemin pris par d'autres de ses voisins, comme l'Allemagne et l'Espagne, qui autorisent et tentent d'encadrer la prostitution depuis plusieurs années. ¤
commentaires : "jai des potes qui vont le WE baiser tranquilles en maison close à Barcelone. En France on est des cons manoeuvrés par des furies" claudio
dans la profession de foi de mon site je vous le dis que je cherche le meilleur du net, eh bien voilà ! claudio
d'après Justine Jankowski avril 13, 2016 sur VICE
« Ah non, merde ! » râle Agathe (le prénom a été changé). En s'appliquant de l'huile hydratante, elle est remontée jusqu'aux cuisses. « J'avais prévu de mettre des bas, ça va glisser maintenant... »
Il est 12h30. Dans son 20 mètres carrés en pagaille, Agathe se pomponne. Elle a rasé ses jambes dans son bain, elle sèche ses cheveux bruns et lisses. Agathe n'a pas rendez-vous avec son petit ami. À 13h00, elle déjeune avec un quadragénaire, un potentiel « sugardaddy ».
Originaire du sud de la France, la jeune femme de 23 ans s'est installée à Paris l'année dernière, pour suivre des études paramédicales. Son école lui coûte 9 000 euros par an. Alors quand elle a épuisé son prêt bancaire en octobre, elle s'est tournée vers un site de rencontres en ligne un peu particulier : SeekingArrangement.
Il y a deux ans, le célèbre site américain a investi le marché français, attirant environ 40 000 nouvelles utilisatrices. Le créateur de SeekingArrangement, Brandon Wade, auto-entrepreneur et milliardaire diplômé du prestigieux Massachusets Institute of Technology (MIT), décrit son site de rencontres comme un espace où « les gens beaux qui ont du succès vivent des relations mutuellement bénéfiques ». Traduction : le site met en relation des sugarbabies, généralement de jeunes étudiantes dans le besoin, avec des sugardaddies, de riches hommes d'affaires qui ont parfois l'âge de leurs pères et qui veulent de la compagnie.
Ce principe d'échanges fait son nid dans une zone grise : sous couvert d'un arrangement attractif pour les deux parties, le site peut, dans la pratique, être utilisé comme point de départ d'une prostitution d'un nouveau genre, où la prestation sexuelle n'est ni obligatoire, ni tarifée, mais implicitement récompensée. Si la nouvelle loi sur la prostitution, adoptée mercredi 6 avril, comporte un volet Internet, il semble peu applicable ici. De leur côté, ces sites ont toujours nié encourager ou favoriser la prostitution et n'ont pas été condamnés pour cela.
Nous avons interrogé Sergio Coronado, député écologiste qui a participé aux travaux de la loi. Il reconnaît que « ce volet [concernant la prostitution sur internet] ne va rien changer. On ne peut pas lever l'anonymat des conversations privées ». L'élu ne « voit pas comment on peut attaquer ces sites-là ». Certains critiques de la nouvelle loi expliquent que les clients, désormais coupables, pourraient se tourner vers des sites comme SeekingArrangement ou SUGARDADDY.FR, mieux à l'abri derrière leurs écrans qu'au bord du trottoir.
SeekingArrangement compte 2.7 millions d'inscrits à travers le monde. Ici, coucher pour payer ses études semble aussi banal qu'un match sur Tinder. Mais SeekingArrangement dément être un service de prostitution, le site précise : « Un arrangement n'est pas un service d'escort. SeekingArrangement n'encourage sous aucune forme des escorts ou des prostituées à utiliser notre site pour des gains personnels. »
Après la publication de cet article, le site SeekingArrangement nous a fait parvenir une réponse par email, envoyée par sa porte-parole européenne. Il est écrit que « SeekingArrangement est un site internet de rencontre fait pour faciliter les arrangements, qui ne sont en aucun cas des prestations sexuelles ou qui seraient liées à l'industrie du sexe. SeekingArrangement n'est pas un site de prostitution. » Le site nous explique que « tout échange d'argent » est interdit et que ce genre de pratiques sur leur site doit être signalé par les usagers. « Nous prenons ces problèmes avec le plus grand sérieux. »
« Je suis passée de salope à prostituée »
« Coucher pour de l'argent, c'était un de mes fantasmes depuis le lycée », admet Agathe en s'allumant une Lucky. « J'ai calculé, j'ai besoin d'environ 800 euros mensuels. Je me fais à peu près 500 avec sept et huit mecs par mois, mais j'aimerais trouver un sugardaddy sur la durée, pour n'en avoir qu'un ».
Agathe n'a pas des goûts de luxe, mais elle est dépensière. Ses chaussures s'entassent dans un coin de la pièce, et la table semble avoir disparu depuis bien longtemps sous ses produits de parfumerie.
Le déjeuner qui l'attend est un enjeu, comme pourrait l'être un déjeuner d'affaires. « On s'est déjà vus une fois, pour un verre, mais là le mec veut qu'on fasse vraiment connaissance, parce qu'il veut une vraie relation. Il dit qu'il veut une fille amoureuse, et lui payer son loyer et ses études. J'espère que je vais lui plaire ». L'homme a 20 ans de plus qu'elle.
Ce midi, Agathe a prévu de jouer toutes ses cartes. Elle enfile d'abord un ensemble de lingerie bleu-gris. Finalement ça ne va pas. Avec sa robe sans manches, les bretelles dépassent, « c'est pas joli, en plus je ne trouve plus mes bas gris ». Elle farfouille dans ses tiroirs encombrés, en extirpe un soutien-gorge et culotte assortie en dentelle noire, ça va mieux avec les bas. Sur son clic-clac, elle étale ses produits de beauté et se maquille en quelques minutes. Elle est en retard, « on va prendre un taxi ». Avant de claquer la porte, elle mâche un clou de girofle, « plus efficace qu'un chewing-gum », enfile ses escarpins bleu roi et glisse des lingettes dans son sac. Uber nous attend.
Agathe n'a pas parlé de sa nouvelle activité à ses parents, mais elle l'a dit à ses amis proches. « Quand je suis en rendez-vous, il y a toujours quelqu'un qui sait où je suis ». La nouvelle n'a pas franchement créé la surprise. La jeune femme dit avoir toujours aimé coucher avec des inconnus. « Je suis passée de salope à pute » claironne-t-elle en riant.
« Oui, c'est de la prostitution. Mais de la prostitution de luxe », nuance-t-elle. La différence avec celles qui claquent des jambes sur le trottoir ? « Moi, je peux choisir les mecs, en fonction de leurs profils. Je ne prends que ceux qui mettent des photos d'eux. Un jour, un mec a voulu me pisser dans la bouche pour 3 000 euros. Même pour un million, je ne l'aurais pas fait. »
Sur SeekingArrangement, Agathe utilise un pseudonyme. En dessous de ses caractéristiques physiques - taille, corpulence, couleur des cheveux et des yeux - elle a ajouté une citation : « Les femmes... Fausses, jalouses, impérieuses, coquettes ou dévotes... Les maris perfides, inconstants, cruels ou despotes, voilà l'abrégé de tous les individus de la terre ». Signé : le Marquis de Sade.
« Sur SeekingArrangement, mon taux de déchets est moins élevé »
Pour les besoins de cet article, nous nous sommes inscrits comme sugarbaby sur le site. Une fois notre profil en ligne, les demandes de prise de contact pleuvent. Un homme de 54 ans, employé de banque, accepte de nous rencontrer.
Il nous donne rendez-vous dans un café sur les Champs Elysées. Il arrive, en retard. Il sort d'une entrevue avec une Sugarbaby.
Après avoir choisi la table la plus discrète de la terrasse, il annonce, paradoxal : « J'assume totalement ce que je fais ». Sa voix est basse, sa main en rideau sur son visage le dissimule des clients de la table voisine. À son doigt brille une alliance. Dans sa bio sur le site, il précise : « 1m75 pour 90 kilos, pas mal conservé par le temps. Je ne fais pas fuir quand on me voit ». On a face à nous un homme petit, replet, moustache de trois jours grapillant du territoire sur des joues tombantes, blouson en daim et le cheveu rare.
Contrairement à d'autres sugardaddies, qui jouent aux bons samaritains pour se déculpabiliser, il ne se voile pas la face. « Il serait indécent de dire que je fais ça pour payer leurs études. Je le fais pour pimenter ma vie sexuelle, parce que je ne suis pas satisfait à la maison. D'ailleurs, je ne cherche pas de relations longues, juste des coups d'un soir ».
On lui demande pourquoi il s'est tourné vers SeekingArrangement, et non pas un site de prostitution classique. Il raconte avoir commencé comme ça, sur Wannonce, un site de petites annonces où la catégorie pudiquement intitulée « Rencontres relations adultes éphémères » masque en réalité des annonces plus trash les unes que les autres.
« Les prostituées professionnelles sont trop mécaniques, il n'y a pas d'échange, pas de communication, et les filles ne prennent aucun plaisir. Parfois je les rencontrais et je n'avais même pas envie d'aller plus loin », regrette le quinqua. « Moi je cherche quelqu'un qui choisit, qui aime ça. Je ne demande rien d'excentrique, juste le french kiss ». Il boit une gorgée de café et lâche, désinvolte : « Sur SeekingArrangement, mon taux de déchets est beaucoup moins important que sur un site de prostitution traditionnel ». Dans son esprit d'expert-comptable, les filles s'alignent comme des chiffres à faire fructifier pour augmenter son bénéfice.
Parmi celles qui ne partent pas à la déchetterie, il y a les sugarbabies qui ont passé l'épreuve de la première rencontre. « Certaines filles veulent aller directement à la chambre », mais il préfère commencer par partager un coin de bar avec elles. « Pour voir si on est sur la même longueur d'onde ». Se plaire mutuellement, ou faire semblant, ça fait partie du deal. D'ailleurs, il refuse que sa sugarbaby se sente redevable : « Moi, je préfère qu'on soit au même niveau, qu'elle y prenne aussi du plaisir. Chacun est libre ». Mais lui aussi l'admet, « quelque part, c'est de la prostitution, vis-à-vis de la morale judéo-chrétienne ».
Et comme des prostituées classiques, il les emmène dans des hôtels chics de la capitale. Pour deux heures de « plaisir », ce sugardaddy peut payer jusqu'à 250 euros la passe, en plus de son abonnement au site, minimum 40 euros par mois - certains payent plus, pour dépasser le quota de messages privés. Plusieurs fois, il s'est fait planter devant la chambre d'hôtel qu'il avait prépayée. Depuis, il a trouvé une solution : « J'ai découvert le site Dayuse, un réseau d'hôtels où l'on peut payer la chambre à l'heure, et surtout, après la prestation ». Il suffit d'inscrire l'heure d'arrivée et la durée désirée (de deux heures à la nuit entière) pour réserver une chambre.
L'homme n'a pas prévu de quitter son costume de sugardaddy tout de suite. Ce mois-ci, il a enchaîné huit rendez-vous. Il se prépare, à une éventualité pourtant peu probable : que « le type qui héberge SeekingArrangement tombe sous le coup du proxénétisme ». Avant d'insister pour payer, il prophétise : « Si le site ferme, un autre ouvrira. Il y a toujours eu des escorts. Elles se sont juste démocratisées ».
Agathe rentre chez elle vers 23 heures. Le déjeuner avec son sugardaddy potentiel s'est éternisé jusqu'à 15h30, heure à laquelle il l'a ramenée chez lui. « Mais en fait, on n'a pas baisé avant 20h30 », s'exclame-t-elle. L'homme s'est engagé à devenir son sugardaddy sur le long-terme, en payant son loyer et sa connexion internet. « Il a proposé de me faire signer un faux contrat dans son agence immobilière, pour pouvoir me faire des virements », précise-t-elle.
« Ces sites exploitent une forme de misère »
En attendant, SeekingArrangement et Sugardaddy.fr s'engouffrent dans ce vide juridique. En avril 2014, l'Association Action Contre le Proxénétisme a déposé une plainte pour proxénétisme contre Sugardaddy.fr. Pour Maître Henri de Beauregard, avocat au barreau de Paris qui a conduit la plainte, « ces sites ne sont pas légaux, car ils mettent en relation des clients avec des prestataires de services sexuels. C'est comme un proxénète qui organise une rencontre entre une prostituée et un client, puis dit « je ne sais pas ce qu'ils font dans la chambre ». Le parquet a classé la plainte sans suite.
« Une hypocrisie », nous dit Maître de Beauregard. L'avocat persiste : « Des jeunes femmes qui cherchent un vieux riche pour arrondir leurs fins de mois, ce n'est pas nouveau. La nouveauté, c'est ce concept institutionnalisé par les sites de rencontres. Des gens en font un business, et c'est ça le problème ». Et d'achever : "Ces sites exploitent une forme de misère : misère financière, misère affective... Mais en aucun cas ils ne répondent à une forme de plaisir ».
Agathe claque la porte de chez elle, enlève ses talons. La promesse de ce sugardaddy régulier s'apparente à la signature d'un CDI. Elle se laisse tomber sur son clic-clac, et sourit, soulagée. « Depuis que je fais ça, j'ai beaucoup plus d'assurance. Maintenant, je sais que je suis bonne ».¤
NOTES :
Par Manisha Krishnan le 6 sept 2017, 4:54pm
Des étudiantes universitaires canadiennes se tournent de plus en plus vers des sugar daddys pour payer leurs frais de scolarité, selon SeekingArrangement, un site de rencontres entre sugar babys et sugar daddys.
Les données de SeekingArrangement montrent que le nombre d'étudiantes et étudiants universitaires canadiens qui s'inscrivent pour se trouver un sugar daddy ou une sugar mammy est passé de 150 000 en 2015 à 206 800 en 2016, une augmentation de 37 %. Ce sont en grande majorité des femmes : seulement 11 238 sont des hommes. (Au total, le site compte 631 678 utilisateurs, dont 65 % sont des femmes.)
Sur ce site, ces jeunes femmes et hommes trouvent des sugar daddys ou sugar mammys : « des hommes ou des femmes qui ont réussi dans la vie et savent ce qu'ils veulent ». Les « couples » formés déterminent ensuite les paramètres de leur relation et, la plupart du temps, le montant de l'allocation versée par celui ou celle « qui a réussi dans la vie ». Les étudiantes utilisent 39 % de l'allocation mensuelle pour payer leurs frais de scolarité, 30 % pour leur loyer et 21 % pour leurs livres.
« Certaines personnes trouvent que c'est une solution controversée. Mais, plutôt que d'attendre que le gouvernement agisse, ces étudiantes prennent les choses en main », écrit le fondateur de SeekingArrangement, Brandon Wade, dans un communiqué.
Photo via SeekingArrangement
article : «JE SUIS PAS PUTE - JE SUIS PAS GIGOLO» banalisation de la prostitution étudiante basée sur un «consentement dicté par la contrainte économique»
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