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Une bonne critique de Facebook et de Twitter ? Ne pas les utiliser !
Get a life » (va t'acheter une vie), le logo Facebook détourné - boltron/Flickr/CC
« Cela faisait un an et demi que j’y pensais », « j’ai eu beaucoup de mal à sauter le pas » ... Comme on se prépare à arrêter la cigarette, les internautes que Rue89 a rencontrés ont longtemps mûri l’idée de quitter Facebook
Récemment, ils ont décidé de rompre avec cette communauté de 800 millions de personnes, dont 23 millions d’« amis » français.
Pour Sevin, blogueuse de 28 ans, le réseau social avait perdu de son intérêt. Aussi bien ses statuts, écrits et publiés sur un coup de tête et presque aussitôt effacés, que ceux des autres :
« Je me désolais de voir les contenus très personnels que mes contacts postaient. Je n’aimais plus cette manière d’interagir avec eux. C’est une consommation débilisante, on bouffe la vie des autres. »
Hamelin - Dysney
Au collège ou au lycée, les histoires et les rumeurs naissent sur Facebook. On y règle ses comptes. On y entre en compétition pour le plus grand nombre d’amis ou de « J’aime » sous une photo. Manon, 18 ans, raconte :
« Ce monde virtuel dégrade la notion d’amitié avec ses chiffres. Si tu n’as pas plus de 300 amis, tu n’es rien, tu n’es pas “populaire”... combien de fois on nous l’a dit ou fait sentir. »
Un petit jeu parfois cruel que Pauline, 15 ans, ne supportait plus :
« Facebook m’apportait plus de soucis que de joies. Je l’ai quitté parce que j’étais dans une période où j’avais besoin de me couper un peu de ce monde superficiel et faux. »
Quitter le réseau social était d’abord un acte militant pour Antonin Moulart, étudiant et membre D'internet sans frontières . Sur son blog, cet activiste du Web encourage les lecteurs à suivre son exemple :
« Je ne suis pas anti-Facebook mais je vois les dérives. C’est un système hégémonique coté en Bourse. Ils font de la publicité ultra-ciblée, récupèrent toutes nos données et notre carnet d’adresses. Ils mémorisent tout et il est impossible d’y échapper. »
Une étude de Lightspeed Research montre que 23% de ceux qui ont réduit leur temps de connexion sur Facebook craignaient pour la protection de leurs données personnelles.
Selon ces internautes, le réseau social devient de plus en plus compliqué : les options et la mise en page changent régulièrement. De plus en plus intrusif : il faut répondre à deux questions pour simplement retirer son identification d’une photo indésirable.
Au moment de la suppression du compte, l’internaute doit confirmer, re-confirmer sa démarche et même se justifier. Un long processus qui exaspère Antonin Moulart :
« C’est du harcèlement moral. Avant la désactivation, on vous dit dans un message “vous allez manquer à Jérémy, à Laura, etc.” »
Il faut ensuite attendre quatorze jours pour que le compte soit définitivement supprimé. Un laps de temps qui a mis Sevin, légèrement dépendante et hésitante, à rude épreuve :
« Même pour l’avortement, le délai de rétractation n’est pas aussi long. Comme s’il n’y avait rien de plus important dans la vie ! »
Avec le recul, cette désinscription est un soulagement pour Pauline :
« Je vis vraiment mieux sans lui ! »
Sevin consacre désormais plus de temps à la lecture, aux sites d’informations... et à Twitter :
« J’ai l’impression d’avoir retrouvé la vraie vie. »
Mais qu’ils le veuillent ou non, ces ex-utilisateurs de Facebook restent attachés au réseau social. Selon le collectif Europe VS Facebook, la société de Mark Zuckerberg conserve les données personnelles même après la suppression du compte.
Après une rencontre avec deux représentants du réseau social le 6 février à Vienne, le collectif a cependant annoncé que facebook s'était engagé à changer sa procédure pour que « ces suppressions signifient vraiment suppression ».
En attendant, seuls les plus motivés, comme Antonin, feront la démarche de réclamer ce qui leur appartient à Mark Zuckerberg. Même s’il n’a aucune nouvelle du groupe depuis sa demande, il y a un mois :
« J’ai envoyé un deuxième courrier avec recommandé pour récupérer mes archives complètes. Sinon, je passerai devant la justice. »
Selon l’étude de Lightspeed Research, 10,5% des internautes français ont « complètement cessé d’utiliser » les réseaux sociaux. Ils restent minoritaires. Au cours des six derniers mois, SocialBakers a enregistré plus d'un million d'utilisateurs supplémentaires dans l’Hexagone.
Sur les trois derniers mois, le nombre d’utilisateurs du réseau social a baissé dans 23 pays dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, Monaco et Hong-Kong.
Il est plus facile de dire que l’on va quitter Facebook que de le faire. Rue89 vous explique, étape par étape, comment procéder.
Il existe deux manières de prendre ses distances avec le réseau social.
Les informations publiées sur votre profil Facebook ne seront plus accessibles mais resteront sur les serveurs du réseau social. Si vous changez d’avis, vous pourrez réactiver votre compte plus tard.
Pas de retour en arrière possible. Votre profil sera effacé définitivement.
C’est fait ! Votre compte sera supprimé dans quatorze jours... si vous ne vous reconnectez pas entre temps.
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