Belle gueule, belle voix, beaux abdos : Steve Grand a tout pour faire fondre les jeunes filles. Pas de bol : il est plutôt branché par le même modèle que lui. C'est d'ailleurs le thème de son premier clip, "All-American boy", qui a été posté le 2 juillet sur YouTube. Depuis, il a été vu plus de 450 000 fois, pas mal pour un inconnu sans maison de disques – pour le moment.
L'Américain se revendique chanteur de country, bien qu'on n'entende pas beaucoup de banjo ou de bottleneck dans sa chanson, plutôt formatée James Blunt. Pas davantage de Stetson, de santiags, de gilets à franges et de badge républicain à la boutonnière, si l'on veut filer la caricature. Steve Grand ressemble plus à une pub Abercrombie dans son clip, qui n'a coûté que 7 000 dollars.
Un clip sur un flirt à sens unique
On l'y voit papoter sans conviction avec une fille à fort menton autour d'un feu de camp. Il repère alors un bel inconnu : œillades, virée en décapotable dans la nature... Les éphèbes plongent nus dans un lac, un bisou est échangé, le copain recule et notre Steve a l'air bien embarrassé. La plastique des héros a sûrement boosté les audiences du clip, plus que l'étiquette "première chanson country gay", ce genre musical étant très conservateur.
Steve Grand a su au lycée qu'il était gay. Ses parents l'ont forcé à suivre une thérapie pour le ramener dans le "droit chemin" pendant cinq ans, thérapie qui n'a évidemment pas marché. Installé à Chicago, il a été mannequin et musicien avant de signer ce morceau. Il se définit plus auteur qu'interprète, et se réjouit des nombreux messages qu'il a reçus, de fans homos et hétéros, qui se sont reconnus dans son histoire d'amour à sens unique. "Je pourrais mourir heureux aujourd'hui, dit-il sur le Huffingtonpost, et c'est la première fois de ma vie que je peux dire ça."
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