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Il n'y a pas loi des toilettes à la table...
UN HOMME QUI VA AU BOUT DE SA CONVICTION DE CONSOMMATEUR NE SE DEGONFLE PAS
Bien sûr c'est un luxe dans les bars à vin d'être invité à boire directement au tonneau.
« Ça a un goût de chiotte mais c’est plein de vitamines » (Crocodile Dundee)
Un remède miraculeux !
Il y a de nos jours plusieurs millions d’Européens et autant dans le monde d’individus qui pratiquent quotidiennement l’urinothérapie. À en croire certains, boire son urine serait un remède pour la plupart des pathologies. La médecine s’échinerait donc depuis des siècles à combattre les maladies et perfectionner les remèdes alors qu’il existe un médicament universel à la portée des pisseurs (euses) que nous sommes ?
Réputé potable et sans danger pour le corps, certains risques sont cependant possibles dans des circonstances qui n’ont rien d’exceptionnelles, comme celle de boire la totalité de ses urines en une seule fois (risque d’hyperurémie).
Si l’urine n’est pas la pharmacie portable qu’on voudrait bien croire, l’usage de l’urinothérapie est capable de risque sanitaire de masse comme cela s’est produit au Cameroun en 2003 (1).
Par ailleurs, on notera que les adeptes de l’urinothérapie insistent sur la nécessité d’avoir une saine alimentation et de proscrire tabac et alcool pour que le régime au pipi soit efficace (sic). Ils conseillent aussi malheureusement d’exclure toutes médications et trouvent ainsi beaucoup de leurs fidèles chez les adeptes new-age du naturel et des médecines parallèles.
Bien que contenant des molécules intéressantes pour certaines pathologies et particulièrement en hépatologie et en immunologie, boire sa propre urine risque surtout de trop bien guérir une constipation. Autant pisser dans un violon…
Urinothérapie. Depuis quelques temps, les thèses de l’urinothérapie, ou la thérapie par l’urine, font une percée étonnante dans la société camerounaise. Ce qui n’est pas sans risques. Le ministère de la Santé publique a réagi officiellement en interdisant la promotion de cette médication dangereuse.
" Un ou deux verres par jour peut vous aider à rester jeune et en bonne santé. " " Sous forme de massage, c’est également très bon pour l’épiderme et cela laisse votre peau souple et ferme. " Quel est donc ce produit miracle, élixir de jouvence et cure de forme sur lequel se ruent les Camerounais depuis presque un an ? L’urine. Les journaux locaux se font le relais depuis quelques temps de " l’urinothérapie " ou le soin par l’urine. Certains parlent de " remède universel pouvant traiter par une consommation régulière environ 64 maladies, dont le cancer, les crises gastriques, les morsures de serpent ou la fièvre ".
Pour une fonctionnaire du ministère camerounais de la Santé, " cette pratique fait partie des thérapies traditionnelles que l’on trouve ici. J’ai même lu dans un journal qu’on pouvait soigner le sida avec du citron... L’urine est stérile donc ce n’est pas si dangereux que ça à ingurgiter sauf si cette urine provient d’une personne malade. Le vrai danger c’est lorsque ce genre de soit-disant thérapie remplace un vrai traitement. On voit par exemple des malades du sida arrêter de prendre leurs rétro-viraux pour se tourner vers ce genre de traitements sauvages. "
Les Best-sellers du pipi
Pour preuve, les différents témoignages récoltés dans la presse dernièrement. " J’ai utilisé l’urinothérapie pour soigner mes hémorroïdes ", explique cet homme au Messager. Et cet autre : " Depuis plusieurs années, je n’avais quasiment plus de cheveux sur le crâne. Depuis que j’ai commencé à boire mon urine, ils ont commencé à repousser, c’est assez extraordinaire ". Si l’urine contient de l’allantoïne, puissant agent cicatrisant et qu’une recette de grand-mère préconise en effet que sans alcool pour désinfecter une plaie la meilleure chose à faire est d’uriner dessus, affirmer que l’urine peut soigner certaines maladies, dont le sida, est autre chose.
C’est pourtant cette thèse qui est exposée et développée dans les livres Amaroli 1 et 2, publiés par une maison d’édition suisse et écrits par un groupe de praticiens à l’origine du premier congrès mondial de la thérapie par l’urine, organisé en Inde en 1996 (le 3ème congrès mondial aura lieu en mai 2003 à Belo Horizonte au Brésil). Des ouvrages qui se vendent comme des petits pains au Cameroun. Les meilleures ventes de la librairie Messapresse de Douala qui en est à sa huitième commande depuis juin 2001... Le tome 1 est un recueil de témoignages de personnes ayant adopté ce mode de médication, tandis que le 2 a une prétention scientifique qui a séduit les Camerounais. Un journaliste du Messager explique même que les ouvrages, qui coûtent cher (entre 14 000 et 18 600 FCFA) et sont donc inaccessibles à la plupart des bourses camerounaises, sont largement contrefaits dans les cités et revendus sous le manteau.
Urine toxique
Ce phénomène a amené le ministère de la Santé publique à prendre position, par le biais d’un communiqué, mercredi dernier. Le message est clair : " Compte tenu des risques de toxicité, à court, moyen et long terme liés à l’absorption de l’urine, le ministre de la Santé déconseille la consommation de l’urine et invite ceux qui en font la promotion à y mettre fin sans délai, sous peine de poursuites ". " Il n’y a jamais eu de preuve scientifique d’une quelconque guérison par l’urine ", martèle-t-on au ministère. " Nous avons réagi car l’engouement pour cette pratique prenait une ampleur importante dans le pays. Il fallait éviter que ceux qui doutaient encore ne finissent par y croire aussi... " Et la fonctionnaire de préciser : " Ce genre de croyance existe dans d’autres pays africains. Si l’on en parle plus au Cameroun, c’est que le ministère est très vigilant sur la désinformation et n’hésite pas à dénoncer les problèmes de santé publique que rencontre le pays ".
L’urine peut, en effet, se révéler dangereuse pour la santé, comme l’explique Jean-Rollin Ndo, directeur de la Pharmacie et du Médicament au ministère de la Santé : " L’urine est le liquide d’épuration du sang par les reins. La plupart des déchets que l’organisme voudrait éliminer passent par le sang et sont filtrés par les reins et excrétés dans l’urine. Ce sont par exemple des déchets organiques comme l’urée, très toxique, la créatinine et beaucoup d’éléments minéraux. Or, l’accumulation d’urine dans l’organisme, dans le sang notamment, suite à une insuffisance rénale aiguë, est dangereuse. Si l’on n’intervient pas en faisant une dialyse, c’est la mort qui survient en quelques jours ". Alors, pour ou contre l’urine ? C’est une histoire de goût...
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