Dimanche 19 juillet 7 19 /07 /Juil 09:56

Le temps ne fait rien à l'affaire...quand on est con, on est con

 

 

Jeremy-2-de3fc

 

 

Un jour...vous vous indignerez vraiment          

Indignez vous, indignez vous qu'il disait.

Message reçu cinq sur cinq : pour gueuler, râler, dénoncer … y'a du monde !
C'est à la mode, pour exister, il faut s'énerver. Pour buzzer, il faut s'enflammer. 
Alors à mon tour, bordel de merde, de m'élever comme un seul homme. À mon tour de trouver inadmissible. À mon tour de me scandaliser … contre l'indignation générale.

J'en ai marre de vos tweets, billets ou articles qui dénoncent pour l'un le nom d'un tapis, pour d'autres la une de tel magazine pas très au point, le supposé viol de Lara Croft ou le très mauvais humour de Nicolas Canteloup.
Saturé de cette twittosphere si prompte à s'emballer sans analyser.
Assez de vos “coups de gueule” qui pour être originaux doivent aller chercher le micro événement et le monter en épingle à grand renfort de mauvaise foi et d'interprétation.

Car derrière tous ces énervements de circonstance se cache tout ce que je déteste : le manque de sang froid, l'absence de recul, et la recherche de la reconnaissance éphémère.

Alors quoi ? Faut-il se taire, accepter l'inacceptable avant d'excuser l'inexcusable ? (oui, il m'arrive de citer les grands philosophes déchus). Certainement pas, l'indifférence serait coupable. Mais choisissons nos combats, sélectionnons nos causes et trions nos ennemis. Pour cela, je vous propose deux outils simples :

1/ La tolérance
La tolérance peut servir à accepter les arguments de vos contradicteurs. Le comité de relecture de Fly n'a pas vu qu'il y avait un tapis “JEW” dans son catalogue : ils sont incompétents. Mais qu'est-ce qui vous autorise à imaginer que cet incident est volontaire ? Pourquoi ne pas simplement tolérer que des humains fassent des erreurs ? Qui n'en fait pas ?

2/ L'analyse
L'analyse doit d'abord servir à vérifier l'information (non, il n'y a pas de requins à Manhattan). Puis l'analyse va être utile pour savoir quelle importance donner à l'information : quels enjeux, quelles conséquences ? Enfin, l'analyse pourra vous dire si vraiment, ça vaut le coup de s'énerver ou pas.


Tout ceci pour faire la différence entre l’indignation (qui dénonce la disparition de la dignité humaine) et le scandale (ce qu'on scande à qui veut l'entendre).

 

Un jour ...vous dénoncerz votre femme         

Dénoncer sa femme à la police. Quoi de plus difficile ? Quand j'ai eu l'occasion de le faire, pourtant, je l'ai fait de bon coeur. Il faut dire que j'avais déjà perdu 2 points et que, oui, c'était bien elle qui conduisait notre monospace beaucoup trop vite pour traverser ce petit village de Dordogne. 

Alors j‘ai rempli le formulaire, photocopié son permis de conduire et posté le tout avec un joli timbre à l'attention du service adéquat à Rennes.

Quelques jours plus tard, quand j'ai reçu un nouveau courrier à en-tête de la République à mon nom, j'ai compris que ma dénonciation avait été mal prise. La lecture attentive du courrier de l'officier du ministère public m'a atterré … Ma demande avait été rejetée pour le motif suivant : requête non envoyée en Recommandé avec Accusé de Réception. 

J'ai eu très envie de lui écrire. Mais comme il faudrait aller à la poste pendant les heures d'ouverture pour acheter un recommandé, je me borne à publier ma lettre ici.

Chère Officier du Ministère Public,

J'ai bien reçu votre courrier qui me dit que le courrier que vous avez reçu aurait pu ne pas être reçu car je ne l'ai pas envoyé en recommandé à 5 euros mais avec un timbre vert, moins cher et normalement plus écologique.

J'ai beau chercher, je ne vois pas de situations, même dramatiquement complexes (divorce, dénonciation imaginaire, …), dans lesquelles la trace de mon envoi pourrait être importante. Au passage, je n'ai jamais compris la valeur d'un recommandé avec accusé de réception car celui-ci n'est valable que pour l'enveloppe et bien-sûr pas pour son contenu.

Je me doute, Chère Officier, que vous ne faites qu'appliquer le Code de Procédure Pénale et les articles cités dans votre courrier. J'aimerais que le “choc” de simplification passe par vos services. Que ce choc se transforme en bonne baffe dans la gueule de ceux qui dépensent temps et argent à écrire un Code de Procédure aussi stupide.

Afin d'être cohérent, je ne vous renverrai pas le formulaire de requête en exonération. Je règle l'amende et prends donc la responsabilité de cette infraction que je n'ai pas commise. Faisant cela, je dois certainement enfreindre un article d'un Code quelconque. Dénoncez-moi, mais en recommandé s'il vous plaît.

Je vous prie d'agréer, Chère Officier, l'expression de mes salutations les meilleures. 

 

Un jour... vous ferez l'expérience...         

Quand j'étais étudiant, je partageais une coloc avec plusieurs autres garçons. Pour chacun d'entre nous, les préférences étaient claires : pas de tapette. On ramenait une bombe de temps en temps, chacun notre tour. Globalement, on était assez partageurs et la bombe qu’on avait ramenée pouvait être utilisée par tout le monde. On était jeunes.
L’absence de tapettes à la maison n’était pas un sujet qui nous préoccupait particulièrement, c’était une habitude commune, une sorte de pacte silencieux.

Plusieurs années plus tard, alors que nous fêtions un anniversaire ou un enterrement chez un de ces amis, sans doute à la recherche d’une bouteille ou d’une bougie, j’ai fouillé un peu dans ses placards … Et ce que j’ai découvert m’a fait frissonner d’effroi : ce bon camarade était passé du côté des tapettes. Aucun doute, les preuves étaient là, devant moi, dans ce placard que j’ai refermé aussi vite que possible, les yeux embués d’une émotion que je cherchais à contrôler.

Pour comprendre comment mon meilleur pote avait pu en arriver là, j’ai décidé d’essayer. Il fallait que je sache si c’était mieux avec une tapette. Alors, je suis allé choisir une tapette (MA tapette). Je l’ai prise noire et assez grande, mais de toutes façons là où je l'ai trouvée, il y avait assez peu de choix. 
Je suis monté dans la voiture, avec la tapette sur le siège passager, et puis je suis vite rentré à la maison.
Immédiatement, j’ai voulu essayer. Je me suis assis sur le canapé, avec la tapette à mes côtés. Doucement, je me suis saisi du manche et j’ai fait quelques mouvements. Au fur et à mesure que je prenais de l’assurance, j’amplifiais les mouvements. Ce jour là, je n’ai pas eu l’occasion d’aller plus loin. Il manquait encore quelque chose … Je crois que je me suis endormi avec ma tapette fermement maintenue dans la main droite

 

Ce que je veux vous raconter, ça s’est passé hier soir, au moment où les lumières s’éteignent et où subsiste seulement la clarté blafarde de la lampe de chevet. Ce moment précis où le stress de la journée fait place à une détente bien méritée. Ce moment propice à toutes les expériences.

Tout à coup, il est entré dans la chambre, je l’ai entendu. Il est venu s’installer près de moi, très exactement entre la lampe de chevet et ma tête. Il était là, sous mes yeux, à portée de main. Je pouvais presque détailler son dard, prêt à s’enfoncer en moi.

Enfin, c’était l’occasion que j’attendais depuis si longtemps. Ma première expérience avec la tapette, c’était pour ce soir.

En silence, dans la pénombre, j’ai saisi le manche rigide. J’ai jaugé sa longueur et sa force. J’ai tâté ses nervures et orienté ma main dans la bonne direction. J’ai un peu plissé les yeux pour mieux voir ce combattant qui m’attendait, immobile sur le lit.

J’ai respiré profondément.

C’était maintenant ou jamais.

J’ai armé mon geste.

 

ET PAN UN GRAND COUP DE TAPETTE DANS TA GUEULE, SALE MOUSTIQUE.

 

un jour...vous poserez vos RTT        

Dans ma vie professionnelle, j'ai quelques individus à encadrer - ce qui pour un ou deux relève du paradoxe tellement je peux pas les voir en peinture.
Ainsi, ma mission est de confier des missions à ses subordonnés (c'est la mission que m'a confiée mon chef). Je passe donc ma journée sur le dos ceux qui sont dans la position du missionné. C'est dur, mais au fond, j'y arrive.

Enfin presque. 
Parmi mes collaborateurs, il y a Jean-Philippe, celui qui a choisi de poser ses RTT tous les “UN MERCREDI SUR DEUX”. Mais duquel je n'arrive jamais à me rappeler s'il bosse les semaines paires ou s'il pose sa RTT en semaine impaire, ou l'inverse … c'est le bazar.

Si bien que lorsque le mercredi arrive, je ne sais jamais s'il faut l'attendre ou pas. Comme mon aura hiérarchique et mon amour propre auraient énormément souffert que je lui demande la veille de me rappeler son choix de semaines paires ou impaires, la situation est rapidement devenue intenable. Il a donc fallu trouver une solution.

L'évidence s'est imposée à moi lorsque j'ai compris que l'autre évènement bi-hebdomadaire de ma vie était la collecte des sacs de tri. J'avoue que je suis tout autant incapable de savoir si le camion passe une semaine ou une autre, mais MA FEMME, ELLE, LE SAIT. Jamais elle n'a raté une collecte de sac jaune (sauf peut être une fois en 2005 mais elle était à l'hôpital pour accoucher ou un truc comme ça). 

La solution était là, sous mes yeux, tous les mercredi matin : un sac jaune = Jean-Philippe en RTT, pas de sac jaune = Jean-Philippe au boulot.

J'avais résolu mon problème de manadgeur. 

Un peu plus tard, quand Jean-Philippe est venu me trouver pour déplacer ses RTT au vendredi après-midi au prétexte que ses enfants étaient devenus grands, j'ai été obligé de refuser : les poubelles normales passent le jeudi.

 Text

Au début, je croyais que les seuls qui pouvaient dire sale con, c’étaient les méchants, les malpolis, les mal-éduqués. Donc forcément pas moi, ni mes amis.

Il faut dire que sale con c’est vraiment méchant. Dire con, ça passe. Mais dire sale con, c’est bien plus grave : en plus de trouver son interlocuteur intellectuellement limité, on le salit. Et on sent bien que le cas est désespéré. Le con peut s’améliorer, alors que le sale con restera toujours sale. Et con.

 Alors quand j’ai vu sur Twitter qu’on traitait un opposant au mariage gay de sale con, ça m’a embêté. Je me suis dit qu’effectivement pour être contre le mariage de deux personnes qui s’aiment, il fallait être un peu con. Mais pas forcément un sale con.

 Ensuite, j’ai vu qu’on portait plainte contre un slogan (mal) détourné, qu’on cherchait le complot derrière la couverture médiatique et qu’on s’indignait contre des billets de train à 5 euros.

 

Toute cette animosité. Toute cette énergie dépensée à traiter l’autre de sale con au motif qu’il ne pense pas comme on voudrait. Toute cette haine vouée à une partie de l’humanité qui pense savoir qu’elle a raison, alors qu’évidemment, elle a tort.

 

J’ai cherché à comprendre.
Je n’ai pas trouvé.
Je dois être un peu con.
J’espère juste que je ne suis pas un sale con.

 

 

 

 

Par UN JOUR VOUS - Publié dans : FOUS RIRES DECONNE (HUMOUR, FUN) - Communauté : Cavaillon communauté gay bi trans lesbienne sur la région
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