Partager l'article ! Fils d’un chevalier gascon, Pierre avait été élevé à la Cour avec le futur Édouard II dont il devint le favori. Fort, talentueux et très ambi ...
l'univers impitoyable de la cour d'Angleterre où, tant que les favoris n'étaient que les amants du roi...ça allait,
mais dès qu'ils avaient de l'ambition, là ça n'allait plus
Esprit vif, cinglant, Gaveston est généralement décrit comme athlétique et de belle apparence ; plus âgé que le roi, au moins d'une année, il avait été soldat avant de devenir un proche compagnon d'Édouard. Sa fortune ne cessa de croître à mesure qu'Édouard lui octroyait plus d'honneurs.
PIERRE GAVESTON, 1er comte de Cornwall (1281-83 – 19 juin 1312) : « Je ne me rappelle pas avoir entendu dire qu’un homme en aimât autant un autre. Mais nous ne lisons pas qu’ils furent immodérés. Le roi, lui, fut incapable de faveur modérée, et pour Piers, s’oubliait lui-même ; et ainsi disait-on de Piers qu’il était sorcier ». (Vie d' Edouard II). Ci-dessous :
Edward II d’Angleterre et Piers Gaveston
Pas de nom d'auteur. Il est rare que des amants soient représentés ainsi clairement. Cette gravure ne peut pas être d'époque.
Jalousé, haï, Pierre Gaveston gisant mort aux pieds de Guy de Beauchamp, 10e comte de Warwick. (dessin du XVe siècle.).
Pierre Gaveston gisant mort aux pieds de Guy de Beauchamp, 10e comte de Warwick. (dessin du XVe siècle.). Et c’est ainsi que, le 19 juin, Piers Gaveston fut mené à Blacklow Hill (possession du comte de Lancastre), où il fut exécuté, percé par l’épée puis décapité, son corps abandonné au sol sur ordre des comtes de Lancastre, de Hereford et d’Arundel (le comte de Warwick, qui l’avait pourtant enlevé, n’eut pas le courage d’assister à l’exécution). Les comtes lui avaient cependant fait l’honneur de mourir décapité comme un noble, étant le beau-frère du comte de Gloucester. Plus tard, son cadavre fut conduit auprès des Dominicains d’Oxford, qui en recousirent la tête avant de l’embaumer.
L'intimité entre personnes du même sexe n'était pas condamnée, en tant que telle, au Moyen Age (on se souvient de Philippe uguste partageant sa couche avec Richard-Coeur-de- Lion sans que pour autant les deux souverains fussent soupçonnés de relation à caractère sexuel), même si elle peut donner lieu à plaisanteries ou moqueries. Ce n'est pas l'objet de l'affection qu'on stigmatise à l'époque, mais les pratiques sexuelles qu'elle pourrait induire. Celles interdites par l'Église sont unanimement condamnées, dont, bien sûr, la sodomie, pratique dite « contre nature », qu'elle soit effectuée par un couple hétérosexuel ou homosexuel. Les plus violents détracteurs d'Édouard voyaient en lui un roi sodomite (si tant est qu'ils en aient pu apporter la preuve) ou un roi que son affection démesurée pour ses favoris avait rendu indigne du trône.
Plusieurs sources contemporaines en effet critiquent les relations du roi avec Gaveston, au point qu'Édouard en aurait ignoré et humilié sa femme. Les chroniqueurs de l'époque définissent cette relation comme « excessive, immodérée, au-dessus de toute mesure et raison » et condamnent le « penchant du roi pour une sexualité dévoyée et interdite ». Les chroniqueurs de Westminster disent que Gaveston amena le roi à repousser les "douces embrassades" de sa femme. Le chroniqueur de Meaux (qui écrivit des décennies plus tard) regrette qu'Édouard ait pris trop de plaisir à la sodomie.
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