Partager l'article ! En 1532 Rabelais ( médecin et humoriste) fut sans doute le premier à exprimer par écrit la sensibilité de l'anus*: Il n'y a chez Rabelais pas ...
Il n'y a chez Rabelais pas loin de la sensualité des culs frottés par des moyens plus ...efficaces encore mais, en 1534*, le livre aurait encore plus fait scandale et il aurait été brûlé !
Choisissez bien vos PQ !
François RABELAIS, Gargantua, chapitre 13
Comment Grandgousier reconnut à l'invention d'un torche-cul la merveilleuse intelligence de
Gargantua.
Sur la fin de la cinquième année, Grandgousier, retour de la défaite des Canarriens, vint voir son fils Gargantua.
Alors il fut saisi de toute la joie concevable chez un tel père voyant qu'il avait un tel fils et, tout en l'embrassant et en l'étreignant, il lui posait toutes
sortes de petites questions puériles.
Et il but à qui mieux mieux avec lui et avec ses gouvernantes auxquelles il demandait avec grand intérêt si, entre autres choses, elles l'avaient tenu propre et
net.
Ce à quoi Gargantua répondit qu'il s'y était pris de telle façon qu'il n'y avait pas dans tout le pays un garçon qui fût plus propre que
lui.
"Comment cela ? dit Grandgousier.
- J'ai découvert, répondit Gargantua, à la suite de longues et minutieuses recherches, un moyen de me torcher le cul. C'est le plus seigneurial, le plus
excellent et le plus efficace qu'on ait jamais vu.
- Quel est-il ? dit Grandgousier.
- C'est ce que je vais vous raconter à présent, dit Gargantua.
Une fois, je me suis torché avec le cache-nez de velours d'une demoiselle, ce que je trouvai bon, vu que sa douceur soyeuse me procura une bien grande volupté au
fondement ;
une autre fois avec un chaperon de la même et le résultat fut identique ;
une autre fois avec un cache-col ;
une autre fois avec des cache-oreilles de satin de couleur vive, mais les dorures d'un tas de saloperies de perlettes qui l'ornaient m'écorchèrent tout le derrière.
Que le feu Saint-Antoine brûle le trou du cul à l'orfèvre qui les a faites et à la demoiselle qui les portait.
"Ce mal me passa lorsque je me torchai avec un bonnet de page, bien emplumé à la Suisse.
"Puis, alors que je fientais derrière un buisson, je trouvai un chat de mars et m'en torchai, mais ses griffes m'ulcérèrent tout le périnée.
"Ce dont je me guéris le lendemain en me torchant avec les gants de ma mère, bien parfumés de berga-motte.
"Puis je me torchai avec de la sauge, du fenouil, de l'aneth, de la marjolaine, des roses, des feuilles de courges, de choux, de bettes, de vigne, de guimauve, de bouillon-blanc (c'est l'écarlate
au cul), de laitue et des feuilles d'épinards (tout ça m'a fait une belle jambe !), avec de la mercuriale, de la persicaire, des orties, de la consoude, mais j'en caguai du sang comme un Lombard,
ce dont je fus guéri en me torchant avec ma braguette.
"Puis je me torchai avec les draps, les couvertures, les rideaux, avec un coussin, une carpette, un tapis de jeu, un torchon, une serviette, un mouchoir, un peignoir ; tout cela me procura plus
de plaisir que n'en ont les galeux quand on les étrille.
Je me torchai après (dit Gargantua) d'un couvre-chef, d'un oreiller, d'une pantophle, d'une gibecière, d'un panier. Mais ô, le malplaisant torchecul ! Puis d'un chapeau. Et notez que des chapeaux, les uns sont ras, les autres à poil, les autres veloutés, les autres taffetassés, les autres satinisés. Le meilleur de tous est celui de poil, car il fait très bonne abstersion de la matière fécale. Puis me torchai d'une poule, d'un coq, d'un poulet, de la peau d'un veau, d'un lièvre, d'un pigeon, d'un cormoran, d'un sac d'avocat, d'une barbute [capuchon], d'une coyphe, d'un leurre. Mais concluant, je dis et maintiens qu'il n'y a tel torchecul que d'un oison bien dumeté, pourvu qu'on lui tienne la tête entre les jambes. Et m'en croyez, sus mon honneur. Car vous sentez au trou du cul une volupté mirifique, tant par la douceur d'icelui dumet, que par la chaleur tempérée de l'oison, laquelle facilement est communiquée au boyau cullier et autres intestines, jusques à venir à la région du cœur et du cerveau. Et ne pensez que la béatitude des héros et semi-dieux qui sont par les Champs Elysiens soit en leur Asphodele ou Ambroisie ou Nectar, comme disent ces vieilles ici. Elle est, selon mon opinion, en ce qu'ils se torchent le cul d'un oison." (Extraits du chapitre XII de Gargantua, Comment Grandgousier congneut l'esprit merveilleux de Gargantua à l'invention d'un torchecul)
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- C'est bien, dit Grandgousier, mais quel torche-cul trouvas-tu le meilleur ?
- J'y arrivais, dit Gargantua ; vous en saurez bientôt le fin mot.
Je me torchai avec du foin, de la paille, de la bauduffe, de la bourre, de la laine, du papier.
Mais Toujours laisse aux couilles une amorce Qui son cul sale de papier torche.
- Quoi ! dit Grandgousier, mon petit couillon, t'attaches-tu au pot, vu que tu fais déjà des vers ?
- Oui-da, mon roi, répondit Gargantua, je rime tant et plus et en rimant souvent je m'enrhume.
Ecoutez ce que disent aux fienteurs les murs de nos cabinets :
Chieur,
Foireux,
Péteur,
Breneux,
Ton lard fécal
En cavale
S'étale
Sur nous.
Répugnant,
Emmerdant,
Dégoûtant,
-- Le feu saint Antoine puisse te rôtir
Si tous
Tes trous
Béants
Tu ne torches avant ton départ.
"En voulez-vous un peu plus ?
- Oui-da, répondit Grandgousier.
- Alors, dit Gargantua :
En chiant l'autre jour j'ai flairé
L'impôt que mon cul réclamait :
J'espérais un autre bouquet.
Je fus bel et bien empesté.
Oh ! si l'on m'avait amené
Cette fille que j'attendais
En chiant,
J'aurais su lui accommoder
Son trou d'urine en bon goret ;
Pendant ce temps ses doigts auraient
Mon trou de merde équipé,
En chiant.
"Dites tout de suite que je n'y connais rien !
Par la mère Dieu, ce n'est pas moi qui les ai composés, mais les ayant entendu réciter à ma grand-mère que vous voyez ici, je les ai retenus en la gibecière de ma mémoire.
- Revenons, dit Grandgousier, à notre propos.
- Lequel, dit Gargantua, chier ?
- Non, dit Grandgousier, mais se torcher le cul.
- Mais, dit Gargantua, voulez-vous payer une barrique de vin breton si je vous dame le pion à ce propos ?- Oui, assurément, dit
Grandgousier.
- Il n'est, dit Gargantua, pas besoin de se torcher le cul s'il n'y a pas de saletés.
De saletés, il ne peut y en avoir si l'on n'a pas chié.
Il nous faut donc chier avant que de nous torcher le cul !
- Oh ! dit Grandgousier, que tu es plein de bon sens, mon petit bonhomme ; un de ces jours prochains, je te ferai passer docteur en gai
savoir, pardieu !
Car tu as de la raison plus que tu n'as d'années.
Allez, je t'en prie, poursuis ce propos torcheculatif.
Et par ma barbe, au lieu d'une barrique, c'est cinquante feuillettes que tu auras, je veux dire des feuillettes de ce bon vin breton qui ne vient d'ailleurs pas en Bretagne, mais dans ce bon pays
de Véron.
- Après, dit Gargantua, je me torchai avec un couvre-chef, un oreiller, une pantoufle, une gibecière, un panier (mais quel peu agréable torche-cul !), puis
avec un chapeau.
Remarquez que parmi les chapeaux, les uns sont de feutre rasé, d'autres à poil, d'autres de velours, d'autres de taffetas.
Le meilleur d'entre tous, c'est celui à poil, car il absterge excellemment la matière fécale.
Puis je me torchai avec une poule, un coq, un poulet, la peau d'un veau, un lièvre, un pigeon, un cormoran, un sac d'avocat, une cagoule, une coiffe, un
leurre.
"Mais pour conclure, je dis et je maintiens qu'il n'y a pas de meilleur torche-cul qu'un oison bien duveteux, pourvu qu'on lui tienne
la tête entre les jambes.
Croyez-m'en sur l'honneur, vous ressentez au trou du cul une volupté mirifique, tant à cause de la douceur de ce duvet qu'à cause de la bonne chaleur de l'oison qui se communique facilement du
boyau du cul et des autres intestins jusqu'à se transmettre à la région du coeur et à celle du cerveau.
Ne croyez pas que la béatitude des héros et des demi-dieux qui sont aux Champs Elysées tienne à leur asphodèle, à leur ambroisie ou à leur nectar comme disent les vieilles de par ici.
Elle tient, selon mon opinion, à ce qu'ils se torchent le cul avec un oison ; c'est aussi l'opinion de Maître Jean d'Ecosse."
*pour parler de l'anus par écrit il faut attendre 60 ans plus tard 1594 Christopher Marlowe. Il relate dans sa pièce la mort d' Édouard II, assassiné par introduction d'un fer rouge dans l'anus dans un scénario de crime parfait... sur fond de punition d'un roi PD.
Dans les années 1920-1930 il y a eu des peintres et des littérateurs pour en parler aussi, mais je retiendrai l'oeuvre brillante composée à deux par Verlaine et Rimbaud :
" Le Sonnet Du Trou du Cul" 1872
qui a marqué le sommet de la sensualité anale en littérature.
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