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Cette interview complète l’article de Marc Endeweld, paru dans TÊTU Février 2014, page 39.

Finalement, la Justice a autorisé la publication de votre ouvrage expurgé de certains passages. Attendiez-vous une telle décision ?
J’attendais effectivement que le livre soit autorisé. Car la décision du Tribunal de Grande Instance d’interdire mon livre m’apparaissait être complètement disproportionnée et me semblait relever d’un obscurantisme inquiétant. La Cour d’Appel me donne finalement raison en retenant un droit du public à être informé de l’homosexualité de Steeve Briois. Cependant, en m’interdisant de parler librement de l’homosexualité du second cadre du Front national au motif de sa notoriété limitée, la Cour d’Appel opère une distinction particulière entre les personnes dans un pays où « la loi doit être la même pour tous » selon l’article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Jeune blogueur de 17 ans, aujourd’hui étudiant à Science Po, et à la Sorbonne, pourquoi avoir décidé d’évoquer l’homosexualité de deux cadres du FN ? Vous vous êtes défendu à plusieurs reprises d’avoir pratiqué ce qu’on appelle un « outing »…lire la suite :

http://tetu.yagg.com/2014/01/29/octave-nitkowski-la-justice-a-reconnu-le-droit-du-public-a-etre-informe-de-lhomosexualite-de-steeve-briois/

[...]

Dans sa dernière décision, la justice a d’une certaine manière reconnu l’intérêt public de dévoiler cette information. Durant le procès, l’avocat des plaignants, Wallerand de Saint Just, candidat FN à la mairie de Paris, a au contraire tenté de démontrer que l’homosexualité faisait partie de la « sphère la plus intime » de la vie privée. Qu’en pensez-vous?
Cette conception relève d’un archaïsme rétrograde puisqu’il vise à stigmatiser l’homosexualité et à en faire une anomalie par rapport à l’hétérosexualité. Considérer que l’homosexualité appartient à la « sphère la plus intime de la vie privée » revient en définitive à rester dans la continuité du stéréotype qui la conserve au placard et fait d’elle quelque chose d’honteux, de négatif. C’est en ce sens que mon essai contribue largement à développer une vision décomplexée vis-à-vis de l’homosexualité. Je rêve qu’un jour, la France devienne un pays où l’on puisse dire qu’un homme vit avec un homme aussi naturellement que l’on dise qu’un homme vit avec une femme.

Propos recueillis par Marc Endeweld.
Le Front National des villes et le Front National des champs. Octave Nitkowski. Éditions Jacob-Duvernet. Novembre 2013, 185 pages. 17,90 euros.