Mercredi 7 mai
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Jean Genet plus jeune
COMPARAISONS
On est tous mortels on est tous des condamnés à mort. OK ? alors on peut éprouver les sentiments d'un condamné.
Condamné à la solitude par la vie sociale ou la vie tout court, on est prisonniers...
Au-delà de la difficulté de communiquer sur quelque chose qu'on n'a pas vécu,
peut-être, vous qui me lisez, et êtes en train d'éprouver un désir qui ne mène à rien puisque vous êtes isolé, ou tout seul le plus
souvent, ou malade, ou handicapé ou vieux tout simplement. Eh bien vous êtes prisonnier de la situation.
Vous voilà à même de partager quelque chose de Jean Genet
Prison. Envie d’avoir quelqu’un d’autre près de soi. Au delà du rapport sexuel, ce qui manque c’est quelqu’un qui vous touche, deux
corps qui s’entrelacent. Même quand l’autre n’est plus là, on essaye encore de le faire vivre. Au point que pendant une masturbation, le détenu imagine quelqu’un d’autre qui touche son
corps.
UN CHANT D'AMOUR :
"Depuis leurs cellules, deux prisonniers arrivent à communiquer grâce à un trou percé dans le mur qui les sépare. Avec la complicité silencieuse du
gardien qui les observe par le judas, ils vont établir un contact amoureux et érotique en utilisant divers objets tels qu’une cigarette, une paille…
Au début des années 1950 l'homosexualité était considérée comme une déviation sexuelle et sa manifestation publique était sévèrement réprimée. Tout
contrevenant était passible d'emprisonnement. C'est pour cette raison que le film fut censuré et dut attendre vingt-cinq ans avant d'être distribué."
1950->1975
Cocteau et Sartre encensent ce mauvais garçon de la scène littéraire française et le considèrent comme le génie de leur temps.
Cocteau le sauve de la prison à perpétuité (à la troisième condamnation, quel que soit le motif de cette condamnation, le criminel risquait la
relégation au bagne, à perpétuité) et Sartre écrit une œuvre sur lui (Saint Genet, comédien et martyr), ...
LE SUCCES DESSERT L'ECRIVAIN JEAN GENET
...en faisant l'« exemplum » de sa philosophie existentialiste. Ce livre déprimera profondément Genet et l'empêchera d'écrire, selon ses propres
dires[8], pendant près de dix ans tant sa « mécanique cérébrale y était décortiquée » (Genet faisant ici allusion à la
théorie des « tourniquets » développée par Sartre à son sujet).
Genet, au faîte de sa gloire parisienne, fréquente Sartre, Simone de Beauvoir, Alberto Giacometti, Henri Matisse, Brassaï. Il entame une carrière de
dramaturge ; précédées par sa réputation et son odeur de scandale, ses pièces, montées par les plus grands metteurs en scène, sont des succès. Ainsi, Roger Blin monte Les Nègres puis
Les Paravents qui jouée au début des années 1960, prend violemment position contre le colonialisme
français et prend fait et cause pour les indépendances, alors même que la France est en pleine guerre
d'Algérie.
Le propos de Genet se fait de plus en plus engagé. Il élève la voix contre la tyrannie blanche, la domination occidentale, l'état déplorable dans
lequel la France abandonne ses anciennes colonies. Il se lance dans la rédaction d'un journal intitulé Le Captif amoureux, publié en 1986, quelques mois après sa mort.
Dans le même temps, le suicide de son compagnon, Abdallah Bentaga (qui lui a notamment inspiré le poème Le Funambule), ainsi que sa
toxicomanie aux barbituriques, mettent à mal son mode de vie d'errance. Genet, jusqu'à la fin, vit dans des chambres d'hôtel sordides, souvent près des gares, ne voyageant qu'avec une petite
valise remplie de lettres de ses amis et de manuscrits.
Le 15 avril 1986, seul et rongé par un cancer de la gorge, l'écrivain fait une mauvaise chute la nuit dans la chambre 205 du Jack's Hôtel au
no 19 de l'avenue Stéphen-Pichon à Paris et meurt[9].
Il est enseveli au vieux cimetière espagnol de Larache au Maroc.
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>Son oeuvre surprend encore.Il y fait l'apologie d'un criminel (Arcamone)
On a puni des femmes pour avoir couché avec des soldats allemends...le voici pendant la guerre qui baise avec des fritz : " l'instant de
la jouissance, tourbillon plus enivrant quelquefois que la jouissance elle-même, la plus belle image érotique, la plus grave, celle vers quoi tout tendait, préparée par une sorte de fête
intérieure, m'était offerte par un beau soldat allemand en costume noir de tankiste[5].
"
Ecrivain no limit il va imaginer un Hitler homo qui se fait enculer par un titi parisien :
" vision homo-érotisée d'Hitler, ainsi qu'un regard trouble sur les
rapports qu'entretiennent la violence nazie et l'attirance sexuelle :
vision homo-érotisée d'Hitler, ainsi qu'un regard trouble sur les rapports qu'entretiennent la violence nazie et
l'attirance sexuelle :
« Le petit gars de Paris accomplit son travail avec vaillance. D'abord il eut peur de faire du mal au Führer. Le membre était d'acier. De
toute cette machine à supplice qu'était Paulo, la verge en était la pièce essentielle. Elle avait la perfection des rouages, des bielles fabriquées avec précision. […] Elle était également
sans tendresse, sans douceur, sans le tremblement qui fait souvent frémir délicatement les plus violentes. […] Il fonça jusqu'au fond. Il éprouva une grande joie à sentir le tressaillement
de bonheur de Madame. La reconnaissance de la beauté de son travail le rendit fier et plus ardent. Ses bras, par en dessous, près des épaules, s'aggripèrent au bras de l'enculé, et il fonça
plus dur, avec plus de fougue. Le Führer râlait doucement. Paulo fut heureux de donner du bonheur à un tel homme. Il pensa : "T'en veux de l'aut' ?" et en fonçant : "Tiens mon chéri."
Soulevant encore ses reins, sans sortir du trou : "Du petit Français" et fonçant "Encore un coup... C'est bon, ça te plaît ? Prends-en toujours." Et chaque mouvement de va-et-vient dans
l'œil de bronze, s'accompagnait mentalement d'une formule dont le lyrisme était dicté par le bonheur accordé. A peine eut-il une fois un léger ricanement, vite effacé, quand il pensa
"Cui-là, c'est la France qui te le met." Hitler une main sur sa queue et ses parties mutilées, sentait cette ardeur s'exalter, encore que chaque coup de bite arrachât un râle de
bonheur[2]. »
Dans Pompes funèbres (1947), Genet écrit :
« Les joyeux (des camps disciplinaires de la Légion) l'appellent encore "œil de bronze" ce que l'on nomme aussi "la pastille", "la
rondelle", "l'oignon", "le derch", "le derjeau", "la lune", "son panier à crottes". […] La vénération que je porte à cet endroit du corps et l'immense tendresse que j'ai accordée aux enfants
qui me permirent d'y pénétrer, la grâce et la gentillesse du don de ces gosses, m'obligent de parler de tout cela avec respect. Ce n'est pas profaner le mort le mieux aimé que dire […] le
bonheur qu'il m'offrit quand mon visage était enfoui dans une toison que ma sueur et ma salive rendaient moites, se collant en de petites mèches qui séchaient après l'amour et restaient
rigides
[…]. J'aimai la violence de sa queue, son frémissement, sa taille, les boucles de ses poils, la nuque, les yeux de ce môme et le trésor
unique et ténébreux, "l'œil de bronze" qu'il ne m'accorda que très tard, un mois avant sa mort environ[1]. »Tout ça il l'a appris et commencé à le vivre en
maison de correction qui fut pour lui l'antichambre de la prison...une prison qui semble bien désirée en raison des amants qu'elle lui procure)
>
Jean Genet, le 19 décembre 1983,
QUERELLE DE BREST 1947
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