360° gay le zine SUISSE me fait penser à mon Fabien. Il dit :
Ados affamés et torturés pour faire d’eux de «vrais hommes»
Deux employés d'un camp pour ados sont en procès après la mort d'un jeune de 15 ans. L'organisme avait déjà été mis sur la sellette après le décès de deux pensionnaires gay.
Affinités néonazies
Basé dans le bush, au sud de Johannesburg, Echo Wild Game Rangers proposait un programme de trois mois promettant de faire des jeunes «de vrais hommes». L’organisme, qui s’adressait à des
familles blanches, serait lié à la milice néonazie du leader suprémaciste Eugene Terre’blanche (tué en 2010 dans des circonstances sulfureuses), les Gardes de fer.
Thérapie antigay de choc
La mère de Raymond Buys a confié qu’elle avait envoyé son fils auprès de De Koker «en toute confiance», «pour lui offrir un meilleur avenir». Raymond Buys souffrait de troubles du déficit de
l’attention, mais selon une militante gay sud-africaine citée par Gay Star News, il était aussi perçu comme gay et efféminé. De fait, le programme aurait aussi prétendu corriger les «tendances»
sexuelles de ses pensionnaires. C’était clairement le cas d’Erich Calitz, 18 ans, enrôlé au Echo Wild Game Rangers en 2007. Le jeune homme y avait trouvé la mort – également des suites de
lésions cérébrales. «De Koker lui avait dit qu’il n’était pas gay et qu’il deviendrait un homme», raconte sa sœur à Gay Star News. Incroyablement, le leader du camp avait écopé d’une peine de
prison avec sursis pour ce décès. Cette année-là, un autre pensionnaire de 19 ans, Nicolaas Van Der Walt, était décédé – sans que les organisateurs ne soient inquiétés.
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07:29
Un correspondant écrit:
Tout ceci ne m’étonne pas, car là ou règne le machisme exacerbé (une Sud-Africaine sur trois a été violée), règne également l’homophobie.
Le viol est devenu presque banal en Afrique du Sud. Si banal que les « tweets » d’une célébrité, l’homme d’affaires Kenny Kunene, font plus rire que pleurer :
« Je suis victime de viol collectif et j’adore ça ! »
Cette personnalité emblématique du bling-bling des nouvelles élites noires, ex-patron de la boîte de nuit ZAR (acronyme de Zuid-Afrikanse Rand, la monnaie nationale), a affirmé sur Twitter, en guise de réponse à un responsable noir de l’Alliance démocratique (DA, opposition) qui le critiquait :
« Occupe-toi de baiser ta femme avant que nous ne le fassions pour toi. »
Kenny Kunene, qui revendique quinze petites amies officielles et avoue avoir couché avec des élèves – probablement des mineures – lorsqu’il était professeur, est un adepte du « body sushi » : il est connu pour avoir mangé des sushis sur les corps dénudés de femmes allongées sur des capots de voitures, pour son quarantième anniversaire, l’an dernier.
« L’une des sociétés les plus violentes »
Le chiffre est bien connu : une Sud-Africaine sur trois est violée au moins une fois au cours de sa vie. On le savait moins, mais une enquête réalisée par le Medical Research Council (MRC) l’a révélé en 2009 :
un homme sur quatre admet avoir été un violeur.
Dans les statistiques de la police, controversées, le viol est le seul crime qui ne faiblit pas depuis la fin de l’apartheid, avec 65 000 plaintes par an – et sans doute trois fois plus de viols commis, selon les experts, qui estiment que seulement le tiers des viols sont dénoncés à la police.
Desmond Tutu, qui joue un rôle de conscience morale, s’est encore indigné le 12 avril contre les niveaux de violence atteints dans son pays, en principe pacifié :
« Très simplement, nous sommes conscients d’être devenus l’une des sociétés les plus violentes. Ce n’est pas ce que nous étions, même sous l’apartheid. »
Le gouvernement est toujours prêt à se murer dans l’attitude de déni si caractéristique du Congrès national africain (ANC). Un porte-parole du gouvernement a aussitôt réagi :
« Les études montrent que les gens en Afrique du Sud se sentent plus en sécurité maintenant que sous l’apartheid. »
Jacob Zuma, un président lui-même acquitté en 2006 lors d’un procès pour viol, ne se cache plus derrière son petit doigt :
il aborde enfin le problème. Il a lancé le 7 mars une campagne nationale, Stop Rape Campaign, qui va faire le tour des écoles du pays.