Lundi après-midi. La banque de ma femme est fermée, elle ne travaille donc pas. Elle en profite habituellement pour
s’occuper du ménage, exécuter quelques tâches administratives ou se faire belle pour moi. Enfin, pour moi, c’est ce que je croyais… Depuis combien de temps va-t-elle voir ailleurs ?
A-t-elle toujours été comme ça, depuis les premiers jours ? Quoi ? Ma bite ne lui suffit pas ? MA Bite ?!? Grosse salope, je vais te la mettre, tu vas voir ! Et il n’y
a pas que ça que tu vas recevoir ! Et quant à ton connard de baiseur, je vais lui faire ravaler ses dents, à lui aussi : il va tâter de mes poings, et je ne les ai pas petits.
J’ai trouvé l’adresse. Une petite rue, je gare ma voiture sur un stationnement peint sur les pavés irréguliers. Le papier
indiquait une adresse et un créneau horaire. J’avais pensé au début arriver peu après elle, et lui exprimer mon point de vue. Mais en y réfléchissant quelques instants, elle aurait pu nier les
faits, se plaindre et détourner les accusations sur moi : elle en serait bien capable. Connasse. J’ai donc sagement décidé de les rejoindre un peu plus tard, pas de manière à arriver en
plein milieu de leurs ébats mais de quoi surprendre une main dans le soutien-gorge et une autre sur les fesses. Tant qu’à faire, je ne voulais pas en voir plus de la part de la mère de mes
enfants.
Un modeste magasin de vêtements. La vitrine présente quelques mannequins sans intérêts, habillés trop près du corps, avec un
maillot G-Star et une casquette américaine trop large. Je ne m’étais pas représenté le tocard auquel ma femme s’était attachée, mais je ne me serais pas imaginé une tantouze vendeuse de
vêtements pour ados attardés ! J’allais bien m’amuser à lui casser sa petite figure d’empaffé, à celui-là. Il ne touchera plus les femmes des autres de sitôt, lui. J’ai souri.
Moi, un mètre quatre-vingts, quatre-vingt-quinze kilos de muscles, le torse velu comme un homme, le visage haut, marqué par
vingt-cinq ans de rugby et l’expérience de quarante ans de vie, moi, donc, j’entre dans cette boutique. Entre les sustenteurs pour cintres et les rayons où reposent les jeans troués,
j’entraperçois au fond une porte qui se ferme. D’un pas ferme, je m’y dirige. À quelques mètres de l’endroit où je suppose être ma femme, je suis intercepté par l’arrière.
— Excusez-moi Monsieur, je peux quelque chose pour vous ? Bonjour !
La personne qui m’a agrippé le bras est un gros arabe d’une grosse trentaine d’année. Ses 90kg, environ, pour un mètre
soixante-dix à peine dépassés, indiquent qu’il ferait bien de s’occuper à faire un régime et un peu de sport, plutôt que de m’emmerder. Il semble soulagé de m’avoir empêché de pousser la porte.
Je déteste les débiles qui couvrent les très grosses conneries des petits pédés qui baisent ma femme.
— Oui, je vais voir ce que t’as en stock là derrière. Y a ton collègue là-dedans qui pourra me renseigner.
— Je travaille seul ici monsieur, je n’ai pas de collègue. Le stock n’est pas ouvert au public, mais vous trouverez des
échantillons de tous nos produits en rayon. Si quelque chose vous intéresse, j’irai chercher votre taille pour...
— Rien à foutre ! Y a ma connasse de femme là-dedans, et je vais aller la voir cette pétasse ! Et je vais défoncer
la gueule de ton connard de pote, connard !
J’explosais. Je n’en pouvais plus. Il me prenait pour un con, ma femme me prenait pour un con, et un mec me prenait pour un
con en se tapant ma femme, là ça allait chier. Il n’avait pas intérêt à me chercher l’autre corniaud. Je me retournais et mettais ma main sur la poignée.
— Il n’y a rien à voir là-dedans, et c’est mon magasin ! Sortez !
Il m’avait tiré en arrière. Assez fort pour que je recule, pas assez pour me faire tomber. Il voulait juste me forcer à
sortir : il n’était pas assez agressif. Je lui envoyai mon poing à la figure. Il recula sa tête, insuffisamment pour m’échapper, mais le coup fut amorti. J’atteignais son œil.
— Aïe ! Mais il est taré ce type !
Je lui assenai un second coup dans la poitrine, et un troisième dans les côtes gauches. Il reculait à peine, j’y avais
pourtant mis de la force. Il me regarda d’un air méchant.
— Laisse-moi voir.
— C’est mort.
Avant qu’il n’esquisse un geste, je propulsai de nouveau mon poing doit vers son visage. Je touchai sa joue. Mon bras ne
bougeait plus. Il tenait mon avant-bras dans sa main. Je n’eus que le temps de voir son regard déterminé, avant de recevoir moi-même un coup sur la pommette. Ma tête fut emportée par le choc,
propulsée dans le tas de jeans ; déstabilisé, je fus projeté en arrière dans d’autres vêtements. Une barre reçue dans le dos me coupa le souffle. Je ne pensai pas même encore à me relever
que déferlais sur mon visage une véritable cascade de coups. Bientôt, je ne vis plus rien.
Je me réveillai bien difficilement, la bouche pâteuse, avec un léger goût de sang. Je découvrirai quelques minutes plus tard
que cela venait de deux dents cassées. … La salle est médiocrement éclairée. J’ai quelque peine à respirer, l’air est chargé de poussières. J’ai froid. Je sens du carrelage sous mes cuisses
allongées. Elles sont nues. Mon torse aussi. Il ne me reste qu’un modeste caleçon.
Je sens une barre dans mon dos, et des liens enserrent mes poignets et mes coudes. Je force, mais reste solidement attaché.
Encore un peu groggy, j’abandonne le temps de retrouver tous mes esprits. Et un peu de hargne, peut-être, aussi. Pour l’instant, je suis calmé.
J’observe le reste de la pièce. Des vêtements traînent un peu partout, des jeans, des sweats, des t-shirts. L’éclairage
s’améliore peu à peu : en réalité, c’est ma conscience qui émerge. De même, les quelques bourdonnements de ma tête s’atténuent pour laisser place au son réel. La situation n’est pas tout à
fait celle que je prévoyais. Au lieu d’arriver conquérant pour surprendre ma femme, un gros arabe m’avait collé une rouste, je me trouvais attaché à poil dans une remise avec deux dents en
moins et l’air vainqueur d’un français en 62.
Le pire n’était peut-être pas seulement là. Non, face à moi, alors que mes sens s’éveillaient peu à peu, je voyais ma femme.
Son petit corps souple et doux posé sur un tas de linges, ses deux seins charnus reposant sous son buste, son cou généreux remontant vers l’arrière, sa bouche ouverte laissait s’échapper
quelques râles et ses yeux d’améthyste fermés révélaient son plaisir. Ses cheveux châtains clairs, sa crinière sauvage de reflets mêlés était retenue par la main de son cavalier.
La scène :
Sa main rude était continuée par un bras épais et poilu, qui remontait jusqu’à son torse large, qui bien que gras révélait
aussi une musculature que je n’avais pas soupçonnée auparavant. Sa pilosité extrême me rendit jaloux. De sa main droite, il cravachait les fesses surélevées et rougies de ma femme, qui de ses
cris ponctuait ses coups. En rythme, je voyais ses hanches propulser son sexe que je ne pouvais que deviner ; un claquement régulier et sonore résonnait dans la pièce. Les lèvres
entrouvertes de cet homme étaient plutôt silencieuses, et les yeux mi-clos ne laissaient aucun doute sur le plaisir qu’il ressentait à être dans cette position.
Alignés devant moi, la créature unique qu’ils formaient ensemble, le centaure qu’ils étaient devenus me faisait très
précisément face. Alors que le corps de ma femme était proche du bout de mes pieds, je ne pouvais que regarder le spectacle de cet homme au solide corps de bronze enfilant mon épouse devenue
une extension de sa bite. Celle-ci, dorée par la sueur abondante sous la lumière jaune, donnait de plus en plus de la voix. Elle était certainement incapable en ce moment de faire autre chose,
de penser à autre chose qu’à sa jouissance.
— Oh ! Aziz, Aziz ! AZIZ !
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