je suis touché par
ce poète de 28 ans. Il a publié un premier recueil en août 2012, Feu
Orphelin, aux éditions Flammes vives. De surcroît, il collabore aux revues Arpa, Le capital des mots,
Incertain Regard, Libelle, Bleu d’encre, Revue 17secondes, Poésie Première (à paraître prochainement), Paysages Ecrits (à paraître prochainement) , Voxpoesi et Traversées (à paraître
prochainement). A publié quelques textes dans une anthologie, Poèmes en
loft, publiée aux éditions Flammarion. Thomas Pontillo est un poète, né en 1989, en Lorraine. Il est
professeur de philosophie....
http://www.le-capital-des-mots.fr/article-le-capital-des-mots-thomas-pontillo-118811499.html
Les textes ci-dessous appartiennent à un
second livre en attente d’éditeur intitulé Carnet pour habiter le
jour
sa photo sur twitter
I
Solitude?
Une langue obscure à nos bouches déformées.
Tu aimerais être serein,
et savoir que cela viendra un jour.
Mais la solitude ne s'arrête pas en chemin
pour un détour ou pour une halte.
Elle est un habit trop grand pour nous.
Ne crois pas, non, qu'elle soit
le sceau des grands hommes.
Misérable tu es, à reprendre souffle
même quand tu ris à gorge déployée
mais rompue dans l'alcool des jours qui ne passent
pas.
II
Il suffirait qu’un peu de ciel
appelle d’une voix d’eau ou de vent
pour que l’air ouvre des portes battantes
vers la mer nourrie de larmes,
pour que tout se révèle,
troué d’étoiles éblouies et de joie.
Mais les oiseaux se sont tus,
le ciel est noir et vide,
les décombres s’entassent sous nos murs,
plus personne n’ouvre les yeux,
car la chair nous a quittés.
III
Combien de temps cela fait-il que l’on essaie de vivre
en vain de boire le vin et de prendre congé
de ce vent qui nous modèle un visage
à faire pâlir un fantôme de passage ?
Combien de temps cela fait-il que le poids
effroyable de ce corps hanté de vies antérieures
pèse – pèse dans nos jambes,
poussière d’espoir et de promesses amères ?
Assez cessez de venir trouver ici de quoi
soigner vos bleus à l’âme Ailleurs allez ailleurs
vers ceux qui ont à la bouche le goût mielleux
des mensonges sucrés des artifices lumineux.
Je m’en irai n’ayant plus profonde tristesse que de
n’avoir
pas su peindre le ciel,
de vous écrire je ne sais quelle vision du monde
et vous laisser même ces mots comme des maux
intolérable.
Combien de temps cela fait-il que nous marchons
le souffle court et les tempes fiévreuses ?
la mémoire comme un cri qui passe sur mon âme
comme c’est long de croire une vie entière
aux miroirs de l’au-delà ;
l’amour mon amour naît dans le chant des fontaines
comme la joie bat de l’aile en moi
et soudain le gémir du vent me revient,
on ne bâtira plus de villes
il n’y aura plus de beauté celle que j’aime tant,
beauté d’être sans pourquoi comme la rose
beau d’atteindre les rivages du mourir.
IV
Qu'espérer de la pluie sinon qu'elle rende
notre solitude plus pure,
notre pas plus alerte sur des chemins plus arides?
Par vertu de l'automne,
la journée tremble d'un silence
qu'aucune parole ne viendrait troubler.
Plutôt un pas de danse,
infini,
mais soudain dans la flaque grise.
L'enfant,
trempé d'ombres,
de rêves inachevés,
marche
grand rêveur de chemins,
le visage enflammé de solitude.
Ces larmes de pluie
sont-elles encore pour nous
un peu de nuit?
L'enfant,
le regard embrumé
mais les yeux grands ouverts
se demande si l'amour est d'éternité,
si le chagrin ensevelit tout,
où vont nos morts sous les mots.
VI
Ce matin a des tristesses d’enfant blessé,
le bleu du ciel souffre en nous ça se sent partout
dans le corps maladroit dans nos yeux incertains
le bleu du ciel a menti le bleu du ciel meurt,
les nuages rangés en ordre de bataille
déjà s’apprêtent à réciter leurs litanies.
Le bleu du ciel a menti le bleu du ciel meurt
d’avoir trahi sa promesse d’être si tôt
parti avec tous les cris de la terre aussi
loin de nos frêles espérances avachis
nous sommes devenus aveugles nous restons.
VII
Les mots
raccommodent le ciel.
THOMAS PONTILLO
Rappel : La Ballade des pendus de François Villon
"Frères humains qui après nous vivez, N'ayez les coeurs contre nous endurcis, Car, si pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tôt de vous mercis. Vous nous voyez ci attachés cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre"...
Je ne doute pas que Thomas Pontillo ait été inspiré par La Ballade des pendus de François Villon . claudio.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Villon
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