Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués
la nouvelle sexualité des français
A partir d'une enquête d'opinion réalisée auprès de 10 000 personnes, Emmanuel Todd, démographe et historien, et Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique de l'Ifop, se penchent sur les liens entre pratiques politiques et pratiques sexuelles.
La nouvelle version de l'Internationale :
Dans un esprit démocratique et pour changer, nous n’allons pas parler de la vie sentimentale et sexuelle de Nicolas Sarkozy, de François
Hollande ou de François Bayrou mais de celle de leurs électeurs. Les nombreux sondages réalisés par l’IFOP à l’approche des élections européennes, une fois cumulés en un échantillon de 10
000 personnes, dix fois plus qu’un sondage traditionnel, permettent une approche nouvelle et fine, combinant catégories politiques, sociales et géographiques. La discrétion du sondage
online (téléchargeable ci-dessous) permet aux interviewés de parler librement de leur orientation – hétéro, bi ou homosexuelle – et de leurs pratiques – fellation,
cunnilingus, sodomie, tromperie, relations avec plus d’un partenaire à la fois. En fait, on en sait beaucoup plus sur la sexualité du peuple français globalement que sur celle de tel ou
tel homme politique exposée par Closer, Strauss-Kahn inclus !
C’est l’image d’une France décontractée et homogène qui se dégage: seulement 18% des interviewés n’ont eu qu’un partenaire durant leur vie, la moyenne s’établissant à 10 pour l’ensemble de la population, tous âges et tous sexes confondus. Les hommes atteignent 13 et les femmes 7. Les rapports bucco-génitaux sont consensuels, étant pratiqués par 87% des Français. Il est arrivé à 58% des hommes et 41% des femmes d’avoir une relation pour une nuit seulement. La sodomie, autrefois acte « contre nature » par excellence, séparant les hétérosexuels des homosexuels mâles, est ou a été pratiquée par 51% des gens, passant donc de 1% le seuil de la légitimité démocratique. Hanna Rosin, auteure américaine d’un livre assez brutal sur « la fin des hommes », considère le coït anal comme l’indicateur phare de l’émancipation féminine aux Etats-Unis. En France, la sodomie est connue de 44% des femmes, mais de 52% de celles de 35 à 49 ans, qui ont eu le temps de faire le tour de la question sexuelle. Seuil démocratique une fois de plus franchi. On comprend mieux l’acceptation générale de l’homosexualité, qui n’est désormais plus séparée de l’hétérosexualité par l’usage du corps.
Homosexualité ou bisexualité restent des préférences minoritaires (6%), tout comme l’amour occasionnel avec une personne du même sexe (13%)
ou avec plus d’un partenaire à la fois (15%). On note bien un basculement générationnel, l’homosexualité et la bisexualité passant de 6 % chez les hommes de plus de 65 ans à 12% chez ceux
de 35-49 ans mais la progression s’arrête à ce niveau pour les plus jeunes. Même progression, même arrêt, de 1% à 4% chez les femmes. La différence entre les sexes se stabilise donc
aussi, l’homo ou la bi-sexualité restant trois fois plus fréquentes chez les hommes...
>>> Retrouvez l'analyse d'Emmanuel Todd et Jérôme Fourquet dans le numéro 892 du magazine Marianne. du 23 au 29 mai 2014
Selon l’Ifop, 13% des Français.e.s ont déjà eu une expérience sexuelle avec une personne de même sexe
Publié par Yagg L’enquête «Les pratiques sexuelles des Français» a été réalisée pour le dernier numéro du magazine «Marianne» entre les 7 avril et 7 mai 2014 auprès d’un échantillon représentatif de 9850 personnes.En matière de sexualité et de pratiques sexuelles, nombreux sont les clichés que l’on peut quotidiennement entendre et voir repris dans la presse. À ce jour, seule l’enquête dite «Contexte de la sexualité en France» (CSF, 2008) de Nathalie Bajos et Michel Bozon donnait une estimation récente, sérieuse et statistique des comportements sexuels des Français.e.s, après les enquêtes menées en 1970 et en 1992. Il en ressortait notamment que 4% des hommes comme des femmes disaient avoir déjà eu des pratiques sexuelles avec une personne du même sexe qu’eux. Dans son dernier numéro, en kiosque depuis le 22 mai, le magazine Marianne a fait appel à l’Ifop pour réaliser un sondage sur «Les pratiques sexuelles des Français». Une enquête menée entre le 7 avril et le 7 mai 2014 par l’institut de sondage auprès de 9850 personnes «représentatives de la population française» par la méthodes des quotas et qui fournit de nouvelles estimations statistiques des pratiques homosexuelles et bisexuelles.
6% DES FRANÇAIS.E.S SE DÉFINISSENT COMME HOMOS OU BI.E.S
Les résultats du sondage portent d’abord sur le statut marital, la
fréquence des rapports sexuels, le nombre de partenaires sexuels ou l’orientation sexuelle des personnes de 18 ans et plus interrogées. Au total : ce sont donc 3% des interrogé.e.s qui se
définissent comme bisexuel.le.s et 3% comme homosexuel.le.s. Deux pour cent des enquêté.e.s ne se définissent pas par leur sexualité, 1% n’a pas souhaité répondre à cette question. Des
chiffres bien au-delà de ce qu’estimaient les enquêtes précédentes. Autre chiffre à relever : selon l’Ifop, 13% des Français.e.s déclarent avoir déjà eu un rapport sexuel avec une personne de
même sexe (15% pour les hommes et 9% pour les femmes) bien lien des clichés que l’on peut lire sur la mode de la bisexualité chez les jeunes femmes par exemple. Des estimations qui ne sont
pas loin des résultats de l’enquête CSF de 2008. Loin de l’image d’ouverture et d’affirmation que l’on donne aux 18- 24 ans, ce sont les 35-49 ans qui se déclarent plus facilement homos ou
bi.e.s, puisqu’ils sont 8% à se définir ainsi (2% à ne pas vouloir se définir). Les régions Alsace, Poitou Charentes et Languedoc-Roussillon détiennent les plus hauts pourcentages de
personnes se définissant comme LGB à hauteur de 9% des interrogé.e.s. Une surprise car les régions comme l’Ile-de-France ou Rhônes-Alpes arrivent derrière. LES HOMOS, LES BI.E.S ET
LES HÉTÉROS CURIEUX PLUS PROCHES DE LA GAUCHE et d’EELV ? L’intérêt de l’étude est aussi de voir la corrélation entre le vote pour une formation politique et l’orientation sexuelle.
Et les résultats ne sont pas si tranchés que ça. En ce qui concerne les sensibilités droite/gauche, on retrouve une légère préférence des personnes qui se définissent comme bisexuelles ou
homosexuelles pour la gauche puisque 8% des interrogé.e.s qui se disent proches de la gauche se définissent sexuellement comme tels, devant la droite (7% des sondé.e.s) et le Centre Modem
(4%). Mais si on détaille par parti, seuls 85% des sondé.e.s proches d’EELV se définissent comme hétérosexuel.le.s. De même, 18% des sondé.e.s proches d’EELV ont au moins eu un rapport sexuel
avec une personne de même sexe. Un pourcentage de deux points supérieurs aux enquêté.e.s proches du Front de Gauche et du Parti Socialiste (16%) et… du Front National (15%). Les intentions de
vote des interrogé.e.s ayant au moins eu une expérience homosexuelle pour les élections européennes sont d’ailleurs favorables en majorité aux partis de gauche, EELV en tête, autour de 17%,
suivi du PS et du FN (15%), du Front de Gauche (12%) puis du Centre et de l’UMP (10%). La suite des
résultats de l’enquête sont à retrouver sur le site de l’Ifop. Photo See-ming Lee