Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués

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  • Je ne suis pas en train de dire "c'était mieux avant, mais ici, à Cavaillon ou en Avignon, les maires ont tout fait pour détruire nos lieux de drague en plein air. Un garde à la Durance (rivière) nous a surpris et nous a dit : -"vous pouvez pas faire ça chez vous ? " Les possibilités d'union (Pacs et bientôt le mariage) poussent à faire retrancher les gays vers le "vivez cachés" qui: en fait est totalement inverse chez les gays devenus décomplexés.  La tendance est à se reporter sur le net. Chacun trouve sur la toile ce qu'il y cherche :
  • voyeurisme
  • érotisme
  • émotions
  • conversation
  • séduction
  • tous les goûts
  • écriture
  • lecture
  • rendez-vous

Sauf les bisexuels qui, vous pouvez me croire, sont TRES nombreux contrairement aux croyances populaires . Eux, ils ont besoin d'espaces naturels ou couverts et libres pour des amours one shot et clandestines. Et ces espaces se réduisent à presque plus rien.

claudemodou@gmail.com   

 

 

Paru dans "Le Plus" du Nouvel Observateur.le 26-04-2013

Temps de lecture Temps de lecture : 3 minutes Avatar de Michel Dorais Par 
Sociologue de la sexualité LE PLUS. Il est fini le temps des poèmes et des sérénades sous le balcon. Aujourd'hui, le sexe se veut virtuel et sans chichi, grâce aux webcams et messages instantanés. Selon une étude Ifop, 29% des personnes interrogées ont déjà reçu des vidéos ou photos dénudées. Faire l'amour virtuellement oui, mais que reste-t-il à désirer ? Réponse de Michel Dorais, sociologue de la sexualité. Gay Keyboard. Complete with Masc Lock. un clavier où il y a déjà actif (top) passif (bottom) le rêve à portée de bouton ! La pratique du sexe via internet reste limitée, seul 8% des Français auraient tenté l'expérience (MARTTILA/LEHTIKUVA OY/SIPA)
L’Ifop publiait récemment une étude sur la sexualité intitulée "Le sexe 2.0 – Enquête sur le sexe virtuel via les webcams et les nouvelles technologies". Ses conclusions annoncent une nouvelle révolution sexuelle. Comme toute révolution, elle porte néanmoins ses limites et ses contradictions. L’étude nous apprend que plus du tiers des moins de 25 ans incluent dans leurs scénarios érotiques actuels ou anticipés des spectacles et des jeux sexuels impliquant l’internet et la webcam. Envoyer des photos ou des vidéos de soi nu, ou même être sollicité pour le faire, devient banal. Les stars de l’univers érotico-porno n’ont qu’à bien se tenir ou, mieux encore, qu’à se faire passer pour d’authentiques amateurs, ces derniers occupant désormais les devants de la scène. La nouvelle révolution sexuelle se veut expéditive La révolution sexuelle "première vague", celle des années 1960-1970, reposait aussi sur des technologies nouvelles et des avancées scientifiques : par exemple, l’accessibilité de masse aux moyens contraceptifs. Politique, elle s’inscrivait toutefois dans le sillage de mouvements sociaux, tels que celui des femmes et celui des gays, et d’une contre-culture se promettant de changer le monde : "Faites l’amour, pas la guerre." La libération à la fois des corps et des esprits était son leitmotiv. Comme je le suggère dans mon récent ouvrage "La sexualité spectacle", la logique de la nouvelle révolution sexuelle serait plus expéditive : "Tout voir, tout montrer, si possible en gros plans et tout de suite." Sur la vaste scène du web, la sexualité n’est plus un acte politique, mais un divertissement continu. Pour les plus enthousiastes, c’est un sport extrême, qui exige endurance et entraînement. L’idéal de la transparence de soi véhiculé par les réseaux sociaux ajoute une exigence : qui ne se livre pas corps et âme serait inauthentique. Un jeu qui peut tourner au cauchemar L’import-export d’images et de fantasmes de nature intime ou sexuelle est l’une des activités les plus pratiquées sur le web. Survenant après l’apparition du sida, le phénomène paraît sans risque puisque sans contact physique. Or, l’autoroute de l’information n’est pas moins dangereuse que l’autoroute automobile. Un jeune pour qui se dévêtir devant sa webcam semble être une imparable façon de se faire aimer ou désirer se méprend. Le plus confidentiel de soi pouvant en un clic être dévoilé à la planète, où tout le monde ne vous veut pas que du bien, ce qui était un jeu peut tourner au cauchemar. Pour dire les choses telles qu’elles sont, les échanges de grivoiseries, de photos ou de vidéos explicites ressemblent souvent davantage à des séances de masturbation, chacun de son côté, qu’à de véritables rapports intimes. L’internet et ses nouvelles technologies donnent l’impression d’un rapprochement mais maintiennent physiquement à distance. Ni l’exhibitionnisme ni le voyeurisme ne sont d’efficaces remparts contre la solitude. De surcroît, cette intimité que l’on croit partager en s’exhibant au propre comme au figuré, ne rapetisse-t-elle pas du coup comme peau de chagrin ? Si on donne tout à voir, que reste-t-il à désirer ? Bien qu’il fût à la source de toute la littérature amoureuse et érotique, le mystère de l’Autre n’a plus la cote. La logique du "tout voir, tout montrer, tout de suite" fait en sorte que la séduction peut même apparaître comme une perte de temps. Aussi bien aller à l’essentiel ou du moins à ce qu’on croit l’être : l’excitation sexuelle. Alors que les échanges coquins de photos ou de vidéos peuvent enrichir une relation établie, ils peuvent saper une relation naissante, en abandonnant aux orties le jardin secret indispensable à tout nouvel amour (quand c’est l’objectif recherché). Notre rapport aux autres et à la sexualité, sinon nos scénarios sexuels sont en train d’évoluer. Faire l’amour avec/devant/via des machines ouvre de nouvelles perspectives. Caresser son ou sa partenaire à distance n’est plus une utopie : des petits appareils placés aux endroits appropriés permettent même de se toucher. La révolution techno-sexuelle vise non pas tant à libérer les corps qu’à nous libérer des limites de nos corps. Toutefois, aujourd’hui comme hier, la sexualité est appelée non seulement à titiller nos sens mais à faire du sens. Ce surplus d’intensité, il nous appartient de le cultiver. Il est dans la nature même du désir de jouer sur l’anticipation, donc sur la virtualité. Or, le plus grand paradoxe du sexe 2.0 c’est qu’il donne tout à voir ou à consommer et, par conséquent, peu à désirer. Que restera-il demain à cacher, à suggérer ou à montrer pour encore séduire ?

 

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Lun 29 avr 2013 Aucun commentaire