Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués
Une balle de fusil peut-elle changer le cours de l'histoire des arts ? Certainement, puisqu'un coup de feu prussien a fauché, le 28 novembre 1870, à Beaune-la-Rolande, le sergent-major Frédéric Bazille, peintre au civil et l'un des plus prometteurs de sa génération. Il n'avait pas 29 ans et ne saurait jamais que sur lui et ses amis Monet, Renoir, Sisley, allait se lever le soleil de l'impressionnisme dont il a été le précurseur. Quelle connerie de s'engager ! QUELLE CONNERIE LA GUERRE !
NB la mode des caleçons semble immuable à travers les siècles. On pourrait essayer de mentir en disant que c'est la marque DIM, HOM ou autre sans pouvoir être formellement démenti ! Allez le maillot rayé pourrait être un speedo par Arena...je plaisante ! J'avais déjà remarqué ce caractère indémodable du calcif dans le tableau St Sébastien au supplice par Antonello de Messine claudio
DIEU QUE C'EST BEAU !
Frédéric semble bien s'être attendri devant ce cul en maillot rayé qu'à ses heures il baisait peut-être ? (en tous cas ce garçon est bien 'mis en valeur' dans le tableau ! )
Un gars au loin qui se déshabille pour rejoindre la bande, deux gars qui luttent et le perdant aura le desssous
Frédéric est-il celui qui, allongé dans l'herbe, regarde ? attend-il qu'ils commencent à baiser sans pudeur pour former avec eux un trio ? -lol-
plus anecdotique :
En 1865 son ami, le peintre Monet se blesse et c'est l'occasion pour Bazille de peindre "L'ambulance improvisée"
L'année de sa mort, 1870, Frédéric a peint ce "PORTRAIT DE JEUNE HOMME NU"
Tableau refusé au salon de 1869 pour "indécence". Toile exposée au musée d'Orsay dans le cadre de l'exposition "Frédéric Bazille, la jeunesse de l'impressionnisme" Frédéric aura été toute sa courte vie l'éternel refusé du salon. commentaire :
C'est pas moi qui le dis :
C’est dans un registre inexploré par ses amis impressionnistes que l’art de Frédéric Bazille s’épanouit : celui du nu, en particulier masculin, véritable découverte de l’expo. Deux toiles témoignent d’une vision plutôt lourde de la sensualité féminine : une étude de corps sans vie et sans visage, et la Toilette, scène de hammam orientaliste dont l’érotisme renvoie de manière appuyée à l’Olympia de Manet.
Le contraste est saisissant avec la manière dont Bazille traite avec légèreté et aisance le nu masculin, qu’il délivre de la scène qu'elle soit mythologique ou religieuse. La Scène d’été prêtée par le Fogg Art Museum de Cambridge est un chef-d’œuvre d’homoérotisme (voire d’«homosocialité» chaste, nous précise le cartel de l’expo), où l’artiste décline une variété de figures iconographiques imposées (saint Sébastien martyr, nu à demi incliné, lutteurs…). La spontanéité de sa maladresse anatomique (?) s’y déploie dans un cadre de verdure à la pureté cristalline.
Une franche modernité qui jaillit également du Pêcheur à l’épervier de l’Arp Museum de Remagen, puissant dos nu dressé face à une réplique du Tireur d’épine antique, assumant vigoureusement sa fierté masculine. Magali Lesauvage dans LIBERATION
Antonello de Messine 1478 ! (musée de Dresde)
Martyr à la beauté gracieuse ou virile, saint Sébastien est un héros de la Renaissance.
L'image de saint Sébastien apparaît dès les commencements du christianisme. Pendant plus de huit siècles l'image du martyr protecteur de la peste
est reproduite: âgé, barbu, vénérable.
A partir du XIVe siècle la silhouette de Sébastien se transforme et rajeunit. On se ressouvient qu'il fut officier sous l'empereur Dioclétien et on
lui donne donc l'apparence d'un élégant héros.
Subitement, vers le milieu du XVe siècle, Sébastien est la proie d'une étonnante métamorphose et devient un homme jeune, lié à un arbre ou à une
colonne, exhibant une nudité triomphale que le supplice des flèches ne réussit pas à humilier et qui ressuscite la beauté de l'antique dans la chair.
Cette image est devenue emblématique de la légende du saint.
Deux oeuvres se font remarquer par l'audace de l'interprétation. Elles définissent pour longtemps un double modèle, sensualiste ou héroïque. Le
premier s'affiche, avec splendeur et insolence, sur le chef-d'oeuvre d'Antonello de Messine (photo ci-après): un bel adolescent, aux formes adoucies, le regard tourné vers les nuages, songe,
solitaire, au milieu d'un campo vénitien.
Le second modèle s'affirme avec force sur l'image puissante de Sébastien martyrisé parmi les ruines de la Rome antique, toile que composa Mantegna
aux alentours de 1480 (photo ci-après). Le peintre de Mantoue invente un Sébastien héroïque dont la passion fait saillir la puissante musculature, semblable aux torses antiques qui passaient
alors, aux yeux des humanistes, pour les fragments d'un passé glorieux.
La figure du saint oscille entre deux pôles, l'un, efféminé, où domine le rendu de la chair, l'autre, viril, qui oppose aux coups de la Fortune une
résistance stoïque. Cette duplicité, de la grâce ou de la volonté introduit le trouble d'une ambivalence.