Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués

Afficher l'image d'origine2.

Il m'a traité comme un gamin...―  Que vais-je faire de toi, démon ? me murmure-t-il.  

― " Aime-moi. "

 

Florian sort derrière moi. Je me jette sur lui, presse mon corps sur le sien et l'embrasse jusqu'à être à bout de souffle.  

 

 

 

  Afficher l'image d'origine  Afficher l'image d'origine

 

 

 

 

Ce soir, le dernier groupe qui clôture le festival est pratiquement le seul qui m'intéresse. C'est vrai que j'ai aimé la plupart des choses que nous avons vues et entendues. Mais eux... je les kiffe. Tout au long de la prestation, je déborde d'enthousiasme. Je crie, chante, siffle et me comporte en parfaite groupie écervelée. C'est bon de se laisser porter. Je veux oublier les examens à repasser en septembre, le fait que des vacances familiales m'attendent loin de Flo qui s'envolera à son tour libre comme l'air vers des aventures amoureuses dont je serai absent. Je redeviendrai l'adolescent que sa mère juge difficile, que le père estime décevant. Qui n'a rien de modèle. Il faudra bien un jour que je leur dise que l'amour pour moi est différent du leur.

Le groupe revient saluer, applaudi, acclamé. Ils reprennent un de leurs plus grands succès. Je trépigne de joie, me tourne vers Flo et me pends à son cou avant de l'embrasser dans un élan aussi inattendu que fougueux. Ses bras restent ballants le long de ses flancs et j'ai mal de son indifférence. Je sens le grondement qui gonfle sa poitrine et soudain ses mains m'entourent et sa bouche, sous la mienne, vit et caresse. Sa langue franchit la barrière de mes lèvres et mon corps tremble pressé sur le sien. Front contre front, nous récupérons notre souffle.

―  Que vais-je faire de toi, démon ? me murmure-t-il.

―  Aime-moi.

Nous avons perdu les autres. Je ne sais pas où ils sont et Flo ne me dit pas quel est le point de chute de ce soir. Nous mangeons seuls de gros carrés de pizza à la pâte trop épaisse, à la garniture trop rare mais c'est bon parce que nous en rions. Cette nuit, le bord de Meuse a des airs de Copacabana. Nous nous couchons dans l'herbe enlacés et nos mains ont bien des difficultés à rester sages. En catimini, nous regagnons la tente au petit matin. De toute façon, je me fous de ce qu'ils vont penser.

 

―  Bonjour, toi.

―  Il va falloir y aller. Nous devons être partis avant midi.

Je le regarde sans accepter son indifférence.

―  Les autres ?

―  Ils plient bagage.

―  ...

―  Tu leur diras ce que tu veux. Que je t'ai ramené parce que tu étais malade, ou le contraire peu importe. La vie reprend ses droits, souffle Florian en se détournant.

―  C'est tout ?

―  ...

―  C'est tout !

Je crois que j'ai crié, je ne m'en rends pas compte. Je croyais... J'ai cru que... Pauvre idiot !

―  Tu as dix-sept ans. Dix-sept ans ! Qui veut d'une relation sérieuse à dix-sept ans ?

―  Moi.

―  Écoute. Tu vas partir en Espagne avec tes parents, puis je serai en Angleterre pour quinze jours. Prends le temps de réfléchir.

Il est fou ! Il pense vraiment que je vais patienter ? Il me fait quoi ?

Furieux, je sors de la Quechua. Le soleil de fin de matinée m'agresse. Le ciel est bleu. Pas un seul nuage. Il me nargue. Manu et Brahim finissent de replier leur tente ; ma sœur et Michael se bécotent encore et toujours ; Aude téléphone ; Etienne et Béatrice chuchotent avec des mines de conspirateurs. Il sont tous là à nous attendre. Florian sort derrière moi. Je me jette sur lui, presse mon corps sur le sien et l'embrasse jusqu'à être à bout de souffle.

―  Démon, soupire-t-il en refermant ses bras sur moi une fois de trop.

 

 

 

  http://archiveofourown.org/works/1383649   

   

 

 

Lun 16 mai 2016 Aucun commentaire