Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués
Yves Saint Laurent – Pierre Bergé, l'amour fou
02010 un film de Pierre Thorreton
1958 : Yves Saint Laurent et Pierre Bergé se rencontrent. Chacun a trouvé l'homme de sa vie. Pour la première fois au cinéma, Pierre Bergé raconte
leur histoire d'amour : 50 années ardentes et tourmentées, faites de succès extraordinaires et de douleurs intimes. Saint Laurent crée le vestiaire de la femme moderne et lui donne le pouvoir.
Ensemble, ils révolutionnent le monde de la mode. En 2008, après la disparition de Yves, Pierre décide de se séparer de la collection d'art qu'ils ont passionnément réunie, dévoilant ainsi le
fruit d'une quête permanente du beau. Des jardins Majorelle à Marrakech au Château Gabriel en Normandie, l'Amour Fou nous invite dans l'intimité de ces deux hommes qui ont un peu changé notre
monde...
LIQUIDATION TOTALE
Curieux de voir, à quelques jours d'intervalle, cet Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, l'amour fou et le documentaire signé Marie Rivière en
compagnie 'Eric Rohmer. Car à partir d'un argument voisin, souvenirs d'un disparu par ceux qui l'ont aimé, les deux films sont le jour et la nuit. En compagnie d'Eric Rohmer transpire d'un amour
indéfectible, celui de Rivière, Dombasle ou Luchini pour leur mentor, et est peuplé de fous comme les trois pré-cités. Aux travellings léchés dans des demeures luxueuses qu'habitaient Bergé et
son compagnon, s'oppose la mise en scène plus que rudimentaire (pour être poli) de Rivière, plus dogme que dogme avec ses cadres tordus et sa lumière surexposée. Surtout, En compagnie d'Eric
Rohmer s'avère être une des meilleures comédies de l'année, une belle façon, aussi, d'évoquer le cinéma de l'auteur savant et lunaire des Comédies et proverbes ou encore des Contes des quatre
saisons. Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, l'amour fou choisit une autre voie, surprenante là encore. Plus qu'un amour fou (le titre est un vrai trompe l'oeil), c'est une douleur folle qui
s'affiche à l'écran, comme une relation malade dont on ne saisit jamais l'ivresse. Par pudeur, peut-être.
Comme si l'histoire de Yves Saint Laurent et de Pierre Bergé allait être racontée autrement, par l'allégorie, où l'hagiographie est à peine écrite
(Yves Saint Laurent révolutionne, on le dit, mais on n'ira pas l'expliquer, Yves Saint Laurent se retire d'un art devenu métier de commerçants, et là encore on n'ira pas plus loin). Le chemin
commun de Saint Laurent et de Bergé est rythmé par l'acquisition d'œuvres d'art qui ont fini par former une extraordinaire collection. Bergé parle de l'envie de Saint Laurent de transformer telle
datcha en palais proustien, de l'attachement à la beauté, et de la désolation autour. Comme si les lieux étaient tombeau, récit aux teintes sinistres d'une impossibilité à être heureux (mais avec
de la soie autour: quand Bergé boude, il s'exile à l'Athénée ou au Lutetia, standing oblige). La vente de la collection revient comme un refrain dans le documentaire, comme un symbole évident,
deuil et liquidation. Froid dénouement de cinquante années d'attachement.
1958 Yves St Laurent et Pierre Bergé se rencontrent
Il rencontre en 1950 le peintre Bernard Buffet, dont il devient le compagnon et gère la carrière pendant huit ans,
et Jean Giono dont il tente une biographie et dont il partage des idées pacifistes d'objection de conscience.
Bernard Buffet en 1952, avant Yves st Laurent (1958)
Jean Giono à ajouter à son "panthéon" car Pierre
a
été son secrétaire à Manosque
Dim 13 mar 2016
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